La croissance japonaise, très dynamique jusqu’aux années 90, est aujourd’hui contrainte par un capital vieillissant et une population déclinante. Le pays s’attaque à ces problématiques, et mise sur une hausse de la productivité pour retrouver le chemin de la croissance. Il dispose pour cela de marges de manœuvre conséquentes, aussi bien en matière de transition numérique qu’en termes de changements structurels du marché du travail.

Après un rattrapage économique fulgurant dans la période d'après-guerre, le Japon connaît depuis les années 2000 une croissance faible, qui le démarque au sein de l'OCDE, malgré les efforts des gouvernements successifs pour créer une nouvelle dynamique. Alors qu'il avait connu la croissance de PIB par tête la plus forte du G7 jusqu'à la fin des années 1990, le Japon est, avec l'Italie, le pays dont la croissance a le plus diminué en moyenne depuis (cf. Graphique).

Initialement soutenue par une hausse rapide du stock de capital, la croissance japonaise ne repose plus depuis 2010 que sur la main-d'œuvre et la productivité globale des facteurs. Or ces leviers sont aujourd'hui défaillants. La population vieillit et décline, et la productivité horaire du travail croît faiblement, notamment dans les PME, prépondérantes dans le tissu productif et moins productives que les grandes entreprises. Une trop grande partie de l'investissement est destinée à compenser la dépréciation du capital, témoignant d'une mauvaise allocation de ce facteur. La croissance potentielle, d'environ +4,0 % en 1990, serait désormais inférieure à +0,5 %.

Les « Abenomics », lancées en 2013, ont voulu élargir la population active et améliorer les conditions de travail, mais n'ont atteint leurs objectifs que partiellement. Les gouvernements suivants ont mis l'accent sur les investissements d'avenir pour soutenir l'offre et relever durablement la productivité, avec les transformations numériques et la transition bas-carbone lancées à partir de 2020, puis la priorité accordée à l'entrepreneuriat et à la formation professionnelle dans le cadre du plan promouvant un « nouveau capitalisme » formulé en 2021.

La croissance japonaise restera contrainte par les tendances démographiques, ce qui justifie de poursuivre la promotion de l'emploi des séniors, de l'immigration et de la natalité par des réformes structurelles ambitieuses. Le Japon dispose aussi d'une marge de manœuvre dans l'amélioration de l'allocation du capital et le déploiement des nouvelles technologies, un secteur à fort potentiel de croissance.

 

TE-326

 

 

+ Télécharger l'étude complète Trésor-Éco n° 326>>

+ Autres publications à consulter sur le sujet :

+ Voir toute la collection des études Trésor-Éco : Français / English

+ S’abonner à la collection Trésor-Éco : bit.ly/Trésor-Eco