Trésor-Info - Publications de la direction générale du Trésor - regulationFlux de publication de la direction générale du Trésor - regulationFluxArticlesTag-regulationCopyright 20242024-03-22T00:00:00+01:00/favicon.pngDirection générale du Trésorhttps://localhost/sitepublic/contact@dgtresor.gouv.fref77193c-3661-4ea5-ab96-eecffe27304dWashington Wall Street Watch n°2024-11Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-03-22T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>La Fed maintient ses taux inchangés et révise à la hausse sa prévision de croissance du PIB</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La FDIC souhaite renforcer la procédure d’autorisation des rapprochements bancaires</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed maintient ses taux inchangés et révise à la hausse sa prévision de croissance du PIB</em></h5>
<p>La réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 19 et 20 mars 2024 s’est <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/monetary20240320a1.pdf">conclue</a> sur le maintien de la fourchette cible des taux <em>fed funds </em>à [5,25 % -- 5,5 %]. Cette décision a été prise à l’unanimité.</p>
<p>Jerome Powell, président de la Fed, a d’abord rappelé la détermination de la Fed à assurer son double mandat, à savoir la stabilité des prix et l’emploi maximum. Concernant la conjoncture économique, il a salué une croissance robuste, soutenue par la consommation des ménages, un marché du travail dynamique, certes en tension du fait d’une offre supérieure à la demande mais en voie de normalisation, et une inflation retournant progressivement vers sa cible de +2 %. Concernant la politique monétaire, il a annoncé le maintien des taux à leur niveau actuel, en attendant de disposer de plus de données pour confirmer la baisse de l’inflation. Il a signalé que la question de la réduction du bilan de la Fed avait été abordée au cours de la réunion, et que des décisions sur le ralentissement du rythme de réduction pourraient être prises très prochainement.</p>
<p>A l’occasion de cette réunion, les membres du FOMC ont apporté plusieurs révisions à leurs <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcprojtabl20240320.pdf">prévisions</a> économiques.</p>
<table border="0" width="265" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95"> </td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center">2024</p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center">2025</p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">2026</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><strong>PIB</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><strong>+2,1 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><strong>+2 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><strong>+2 %</strong></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><em>Décembre</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><em>+1,4 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><em>+1,8 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><em>+1,9 %</em></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><strong>Chômage</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><strong>+4 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><strong>+4,1 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><strong>+4 %</strong></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><em>Décembre</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><em>+4,1 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><em>+4,1 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><em>+4,1 %</em></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><strong>Inflation </strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><strong>+2,4 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><strong>+2,2 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><strong>+2 %</strong></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><em>Décembre</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><em>+2,4 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><em>+2,1 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><em>+2 %</em></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><strong>Inflation sous-jacente</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><strong>+2,6 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><strong>+2,2 %</strong></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><strong>+2 %</strong></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center"><em>Décembre</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="39">
<p align="center"><em>+2,4 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="84">
<p align="center"><em>+2,2 %</em></p>
</td>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center"><em>+2 %</em></p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p><u>Source</u> : Fed</p>
<p>La projection de croissance du PIB a été revue à la hausse pour 2024 à +2,1 % (après une prévision de +1,4 % en décembre 2023 pour l’année 2024) au-delà de son sentier de long terme estimé à +1,8 %. Les projections de l’inflation sont inchangées en 2024 à +2,4 %, tandis que les prévisions de l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) augmentent légèrement à +2,6 % (après +2,4 %). Le taux de chômage est légèrement revu à la baisse à +4 % (après +4,1 %).</p>
<p>Cette projection décrit une économie américaine dynamique, avec une inflation qui continue de se normaliser et un retour en 2026 à la cible des +2 % inchangé, sans pour autant avoir un effet significatif sur le taux de chômage.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La FDIC souhaite renforcer la procédure d’autorisation des rapprochements bancaires</em></h5>
<p>Le 21 mars, la <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC) a <a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2024/pr24017.html">approuvé</a> (3 voix contre 2) la mise en consultation publique pour une durée de 60 jours d’une <a href="https://www.fdic.gov/news/board-matters/2024/2024-03-21-notice-dis-b-fr.pdf">proposition</a> de règle visant à renforcer la procédure d’autorisation préalable aux rapprochements bancaires. Cette proposition s’appuie sur le <em>Bank Merger Act (BMA), </em>qui s’applique aux opérations de fusion et de consolidation impliquant au moins une banque dont les dépôts sont garantis par la FDIC (<em>Insured Depository Institution</em> – IDI).</p>
<p>La proposition définit les attentes de la FDIC pour chacun des critères d’examen (<em>statutory factors</em>) de la procédure : i) l’analyse des enjeux concurrentiels de l’opération prendra en compte une définition élargie des services financiers concurrents sur le marché identifié (prêts aux PME ou prêts immobiliers par exemple) ; ii) la FDIC pourra imposer des conditions financières à l’opération (exigences de capital, de liquidité, outils de financements) ; iii) l’entité consolidée devra disposer des ressources managériales lui permettant la mise en œuvre d’un plan d’intégration post-acquisition ; iv) l’opération devra améliorer le service rendu aux communautés (meilleur accès au financement et aux différents services bancaires). La FDIC procèdera par ailleurs à des audiences pour les projets d’entités consolidées dépassant 50 Md USD d’actifs ou suscitant un nombre de contestations significatifs ; vi) l’évaluation du risque que représente l’opération pour la stabilité financière suivra la méthodologie adoptée par <em>l’Office of the Comptroller of the Currency</em> (OCC) et la Fed (taille des institutions financières impliquées dans la transaction, degré d’interconnexion de l’entité consolidée avec le système bancaire, participation à la complexification du système financier, etc.). La FDIC insiste sur le fait que des entités issues de telles opérations dont les actifs seraient supérieurs ou égaux à 100 Md USD feront l’objet d’un examen approfondi.</p>
<p>La proposition de la FDIC s’inscrit dans la même trajectoire que la <a href="https://occ.gov/news-issuances/news-releases/2024/nr-occ-2024-7.html">proposition</a> de règle de l’OCC publiée le 29 janvier 2024, et de l’<a href="https://www.justice.gov/opa/speech/assistant-attorney-general-jonathan-kanter-delivers-keynote-address-brookings-institution">annonce</a> par le ministère de la Justice (DoJ) d’un projet d’actualisation des lignes directrices sur l’examen des concentrations dans le secteur bancaire. L’industrie craint quant à elle le ralentissement des concentrations bancaires. Ces craintes ont été relayées au sein du conseil de la FDIC par les deux membres républicains (Chair Travis Hill et Jonathan McKernan). </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a progressé de +2,31 %, à 5 242 points, atteignant un nouveau plus haut niveau historique. Les marchés ont réagi très favorablement aux annonces du FOMC mercredi, entrevoyant dans le <em>dot plot</em> de la Fed (un graphique scruté par les marchés, publié avec les prévisions économiques de la Fed, qui présente pour chaque membre de la Fed le point médian approprié de la fourchette cible des taux à la fin de l’année) la confirmation de la possibilité de trois baisses des taux de 25 points de base cette année. Selon les marchés, la probabilité d’une première baisse des taux en juin a fortement augmenté à 66,9 % selon le CME FedWatch Tool.</p>
<p>Sur la semaine écoulée, les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et 10 ans ont baissé à respectivement 4,65 % (-6 points de base) et 4,27 % (-3 points de base), après que les marchés ont anticipé mercredi après-midi trois baisses des taux de la Fed en 2024.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>Le 19 mars, devant <em>l’US District Court for the Southern District of New York</em>, les procureurs ont <a href="https://storage.courtlistener.com/recap/gov.uscourts.nysd.590939/gov.uscourts.nysd.590939.410.0.pdf">requis une peine de prison de 40 à 50 ans pour Sam-Bankman-Fried (SBF), co-fondateur et ex-CEO de FTX, </a><a href="https://www.cnbc.com/2023/11/02/sam-bankman-fried-found-guilty-on-all-seven-criminal-fraud-counts.html">jugé coupable le 2 novembre dernier de sept chefs d’accusation de fraude et de conspiration. Les procureurs soulignent le caractère « historique » de la fraude, qui aurait fait perdre environ 10 Md USD à 1 million de victimes. Le verdict devrait être prononcé le 28 mars.</a></li>
<li><a href="https://www.cnbc.com/2023/11/02/sam-bankman-fried-found-guilty-on-all-seven-criminal-fraud-counts.html">Le 18 mars, les trois associations professionnelles (NAPFM, MFA et AIMA) représentant l’industrie des fonds de gestion alternative (<em>Hedge funds)</em> ont </a><a href="https://www.mfaalts.org/press-releases/napfm-mfa-and-aima-file-lawsuit-against-sec-to-vacate-dealer-rule/">lancé des poursuites en justice auprès de la <em>US District Court for the Northern District of Texa</em>s contre la règle de la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC) </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-14">adoptée le 6 février visant à encadrer l’activité des investisseurs pour compte propre dont les actifs sous gestion dépassent 50 M USD. Les associations dénoncent l’élargissement des statuts de <em>Dealer</em> et de <em>Government Security Dealer</em> aux <em>Hedge funds</em>, qui pourrait menacer certaines stratégies de trading.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-14">Les indices Flash PMI </a><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/949f155d1bf6438bb2bda4e3537d2f75">publiés par <em>S&P Global </em>évoluent en zone d’expansion en mars, concluant un premier trimestre marqué par une activité solide. L’indice composite de la production a légèrement diminué à 52,2 après 52,5. L’indice manufacturier a augmenté à 52,5 (après 52,2), stimulé par la production et l’emploi. </a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/949f155d1bf6438bb2bda4e3537d2f75">Le 20 mars, le </a><a href="https://docs.house.gov/billsthisweek/20240318/WDI39597.PDF">texte</a> des 6 lois d’appropriations constituant la seconde partie du budget fédéral pour 2024 (un premier paquet de 6 lois avait été voté par le Congrès le 8 mars) a été rendu public par les Commissions des Appropriations de la Chambre et du Sénat. Il représente une enveloppe globale de 1 200 Md USD, soit plus de 70% des dépenses discrétionnaires annuelles. La publication tardive de ce « minibus » budgétaire, en raison d’un désaccord de dernière minute sur le financement du ministère de la Sécurité intérieure (Homeland Security), fait courir le risque d’un <em>shutdown</em>, la loi de finances provisoire (<em>continuing resolution</em>) arrivant à échéance le 22 mars à minuit, sauf à ce que la Chambre et le Sénat recourent à une procédure expéditive de vote.</li>
<li>La Cour d’appel du 5<sup>ème</sup> District a suspendu l’application de la règle relatives à la publication par les sociétés cotées des risques et des impacts climatiques relatifs à leurs activités, <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-31">adoptée</a> par la SEC le 6 mars, dans l’attente du jugement au fond d’une requête introduite par les entreprises pétrolières <em>Liberty Energy</em> et <em>Nomad Proppant Services</em>. Plusieurs recours similaires ont été introduits depuis le 6 mars devant d’autres juridictions aux Etats-Unis. La règle adoptée par la SEC prévoit une entrée en vigueur progressive entre 2026 et 2033.</li>
</ul>
<p> </p>5b889c93-86d5-4019-9bc7-e8b36957501aWashington Wall Street Watch n°2024-10Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-03-15T00:00:00+01:00<h4 align="center"><strong>Sommaire</strong></h4>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>Le marché du travail se normalise</li>
<li>L’inflation progresse sur un an mais sa composante sous-jacente poursuit sa baisse</li>
<li>Les ventes au détail progressent mais restent en-deçà des attentes</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>La Maison-Blanche publie une demande de budget pour l’année 2025</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La Fed renforce le cadre de gestion des risques des infrastructures de marché</li>
<li>Le <em>Treasury</em> et le régulateur fédéral des assureurs (NAIC) lancent une collecte des données d’assurance habitation</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail se normalise </em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation du marché du travail, les créations d’emplois non agricoles ont augmenté de +275 000 en février, dépassant les attentes du marché à +198 000 et les créations mensuelles moyennes au cours des douze derniers mois (+230 000). Les créations concernent principalement le secteur de la santé (+67 000), l’administration publique (+52 000), la restauration (+42 000) et l’assistance sociale (+24 000).</p>
<p>Les créations ont été significativement revues à la baisse pour les deux mois précédents : à +229 000 (révisé de -124 000) en janvier et +290 000 (révisé de -43 000) en décembre.</p>
<p>Le taux de chômage a, quant à lui, augmenté à 3,9 % (+0,2 point). Le taux d’activité est resté inchangé à 62,5 % et le taux d’emploi a baissé à 60,1 % (-0,1 point).</p>
<p>Le salaire horaire a augmenté de +0,1 % en février (après +0,2 % en janvier). Sur un an, la croissance du salaire horaire s’établit à +4,3 % (après +4,4 % en janvier).</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation progresse sur un an mais sa composante sous-jacente poursuit sa baisse</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/cpi.pdf">publication</a> du BLS, l’indice des prix à la consommation (IPC) a accéléré en février à +0,4 % après +0,3 % en janvier, dépassant les attentes du marché à +0,3 %. Sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a progressé à un rythme inchangé à +0,4 %. Les prix de l’énergie ont bondi de +2,3 % après -0,9 % en janvier. Les prix de l’alimentation sont restés stables (+0,0 %), après +0,4 % en janvier.</p>
<p>Sur douze mois glissants, l’inflation a augmenté de +3,2 %, après +3,1 % en janvier tandis que sa composante sous-jacente a baissé, à +3,8 % après +3,9%. Les prix de l’alimentation ont augmenté de +2,2 % (après +2,6 %) alors que ceux de l’énergie ont baissé de -1,9 % (après -4,6 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2024/20240311">enquête</a> publiée le 11 mars par la Fed de New York, les anticipations d’inflation restent inchangées à horizon un an à +3 %, mais ont augmenté à horizon trois ans, de +2,4 % à +2,7 %, et à horizon cinq ans, de +2,5 %à +2,9 %. Cette hausse serait due à des anticipations d’inflation plus fortes de la part des ménages à bas revenus et à faible niveau d’éducation.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail progressent mais restent en-deçà des attentes</em></h5>
<p>Selon les <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">données</a><u> </u>du <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail ont augmenté de +0,6 % en février 2024 par rapport au mois précédent, en deçà des attentes à +0,8 % et après une révision à la baisse des données du mois de janvier (de -0,8 % à ‑1,1 %). Elles sont tirées par les ventes automobiles (+1,6 %) et d’équipements de jardin et matériaux de construction (+2,2 %). Hors ventes automobiles, les ventes au détail croissent de +0,3 % en janvier.</p>
<p>Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont progressé de +1,5 % (après +0,0 %). Cette augmentation est poussée par les ventes en ligne (+6,4 %) et les services de restauration et débits de boissons (+6,3 %), tandis que reculent les articles de maisons et meubles (-10,1 %) et les équipements de jardin et matériaux de construction (-6,1 %).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Maison-Blanche publie une demande de budget pour l’année 2025</em></h5>
<p>Le Président Joe Biden a <a href="https://www.whitehouse.gov/wp-content/uploads/2024/03/budget_fy2025.pdf">publié</a> le 11 mars sa demande de budget pour l’année budgétaire 2025 (du 1<sup>er</sup> octobre 2024 au 30 septembre 2025), officialisant ainsi le début de la procédure budgétaire. Cette proposition n’engage toutefois pas le Congrès qui est libre de s’en détacher. Présentée traditionnellement le 1<sup>er</sup> lundi de février, la demande a été publiée avec retard, tout comme le budget 2024 qui n’est toujours pas adopté au Congrès : seules 6 lois d’appropriations ont été adoptées, après une série de budgets provisoires, et les 6 autres lois restantes sont toujours en discussion au Congrès.</p>
<p>Le budget 2025 demandé prévoit 7 266 Md USD de dépenses et 5 485 Md USD de recettes, conduisant à un déficit de 1 781 Md USD. Les dépenses discrétionnaires s’élèvent à 1 629 Md USD dont 895 Md USD de dépenses militaires et 734 Md USD de dépenses non-militaires.</p>
<p>Les priorités économiques avancées dans le budget demandé sont (i) la baisse du coût de la vie, notamment pour les ménages à bas revenus, dans la santé, l’éducation, le logement et l’énergie ; (ii) la responsabilité budgétaire et la justice fiscale, en renforçant la fiscalité sur les ménages les plus aisés et les grandes entreprises ; (iii) la protection de la sécurité sociale, notamment <em>Medicare</em> (assurance santé des personnes de plus de 65 ans) ; et (iv) la sécurité nationale (contrôle renforcé des armes à feu, des flux migratoires et du trafic de drogue) et internationale (soutien à l’Ukraine, renforcement des alliances).</p>
<p>Sur l’aspect budgétaire, le Président Biden met en avant 3 000 Md USD supplémentaires de réduction du déficit dans la décennie à venir en augmentant la fiscalité : pour les entreprises, le taux de l’impôt sur les sociétés passerait de 21 % à 28 %, la taxation des rachats d’actions (<em>buybacks</em>) de 1 à 4 %, le taux de l’impôt minimum (<em>Alternative Minimum Tax</em>) de 15 % à 21 %. Pour les ménages, le budget prévoit le relèvement du taux de la dernière tranche de l’impôt sur les revenus de 37 % à 39,6 %, l’instauration de l’impôt minimum de 25 % sur les revenus incluant les plus-values latentes pour les ménages ayant plus de 100 M USD d’actifs nets, la réforme de la fiscalité du capital et le plafonnement des déductions fiscales pour les cadres ayant une rémunération supérieure à 1 M USD. Le <em>Treasury</em> a <a href="https://home.treasury.gov/system/files/131/General-Explanations-FY2025.pdf">publié</a> un <em>green book</em> présentant les enjeux et détails des mesures proposées dans le cadre de la demande du Président.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed renforce le cadre de gestion des risques des infrastructures de marché</em></h5>
<p>Le 8 mars, la Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20240308a.htm">finalisé</a> une règle visant à rehausser les exigences de gestion des risques opérationnels de certaines infrastructures de marché d’importance systémique (<em>financial market utilities</em> – FMUs). Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la <a href="https://www.federalreserve.gov/paymentsystems/reghh-about.htm"><em>Regulation HH</em></a>, qui définit les standards de gestion des risques des infrastructures de paiement. La règle finale est substantiellement conforme à la proposition <a href="https://www.govinfo.gov/content/pkg/FR-2022-10-05/pdf/2022-21222.pdf">publiée</a> en septembre 2022.</p>
<p>Pour mémoire, les FMUs désignent les infrastructures multilatérales de compensation et de règlement interbancaire d’importance systémique. Parmi les 8 FMUs <a href="https://home.treasury.gov/policy-issues/financial-markets-financial-institutions-and-fiscal-service/fsoc/designations">désignées</a> par le <em>Financial Stability Oversight Council </em>(FSOC), deux sont supervisées par la Fed, à savoir The Clearing House Payments Co. et CLS Bank International.</p>
<p>La nouvelle règle renforce le cadre de gestion des risques dans les domaines : i) de la gestion des incidents et des notifications (obligation d'alerter immédiatement la Fed en cas d’incident, mise en œuvre de procédures de communication avec les parties prenantes de l’incident) ; ii) de la planification et la continuité des activités commerciales (mise en œuvre d’un plan annuel de continuité qui énonce les modalités de reprise des services de la FMU suite à un incident) ; iii) de la gestion des risques liés aux tiers qui interviennent dans la chaîne de valeur de la FMU (formalisation des procédures d’identification, de contrôle et de gestion des risques associés aux relation avec les tiers) et iv) des examens et tests des mesures de gestion des risques opérationnels (ajout de nouvelles exigences).</p>
<p>Les FMUs concernées devront se conformer à la nouvelle règle 180 jours après sa publication au registre fédéral.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Treasury et le régulateur fédéral des assureurs (NAIC) lancent une collecte des données d’assurance habitation</em></h5>
<p>Le <em>Federal Insurance Office</em> (FIO), bureau du <em>Treasury </em>chargé du secteur des assurances, et la <em>National Association of Insurance Commissioners</em> (NAIC), régulateur fédéral des assureurs, ont <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy2162#:~:text=WASHINGTON%20%E2%80%93%20Today%2C%20the%20U.S.%20Department,state%20insurance%20regulators%20and%20the">lancé</a> le 8 mars une collecte des données d’assurance habitation à travers le pays destinée à évaluer les impacts des risques financiers liés au climat sur le marché des assurances. Cette consultation s’inscrit dans le projet d’évaluation des risques financiers liés au climat du FIO <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1030">publié</a> en octobre 2022, dans un contexte de hausse des primes d’assurance et du retrait de certaines compagnies des territoires affectés par le changement climatique.</p>
<p>La NAIC est chargée de collecter, conjointement avec les régulateurs des États, et de communiquer au FIO, des données granulaires (par code postal) sur environ 80 % du territoire, qui porteront notamment sur la nature des souscriptions, les risques climatiques de la zone, le montant des pertes pour les assureurs et le type d’actifs couverts dans le cadre des polices d’assurances habitation. Le FIO évaluera sur cette base l’impact des risques climatiques sur le marché de l’assurance et la couverture des ménages à travers le pays. L’analyse permettra d’apporter une réponse au <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/presidential-actions/2021/05/20/executive-order-on-climate-related-financial-risk/">décret</a> présidentiel (<em>executive order</em>) de mai 2021 demandant à l’administration de prendre des mesures visant à identifier et contenir les risques financiers liés au changement climatique.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a légèrement baissé, à 5 151 points (‑0,3 %) mais a touché son plus haut niveau le mardi 12 mars (5 178). Les marchés actions ont évolué en dents de scie face aux signes mixtes de l'économie, avec d’un côté l’accélération des prix au cours des derniers mois et des créations d’emplois dynamiques, et de l’autre une augmentation du taux de chômage et des ventes au détail en-deçà des attentes.</p>
<p>Sur la semaine écoulée, les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont légèrement augmenté, à 4,7 % (+0,2 point) et 4,3 % (+0,2 point) sur fond de crainte liée à un maintien des taux élevés dans la durée en raison de l’accélération des prix.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>Le Sénat a <a href="https://www.cramer.senate.gov/news/press-releases/senate-passes-fiscal-year-2024-appropriations-minibus">adopté (72-22) le 8 mars un paquet de six lois d’appropriations, permettant ainsi de financer les départements suivants : (i) agriculture, (ii) commerce, justice, science, (iii) transport, (iv) anciens combattants, (v) énergie et eau, et (vi) intérieur et environnement. Ces six lois représentent 30 % du total des dépenses discrétionnaires. Le Congrès devra adopter les six lois restantes avant le 22 mars afin d’éviter l’arrêt des activités des administrations fédérales concernées (<em>shutdown</em>). </a></li>
<li><a href="https://www.cramer.senate.gov/news/press-releases/senate-passes-fiscal-year-2024-appropriations-minibus">Le 14 mars, la Fed et l’<em>Office of the Comptroller of the Currency</em> (OCC) ont conjointement </a><a href="https://www.reuters.com/business/finance/jpmorgan-pay-nearly-350-million-penalties-inadequate-trade-reporting-2024-03-14/#:~:text=WASHINGTON%2C%20March%2014%20(Reuters),Federal%20Reserve%20announced%20on%20Thursday.">condamné JPMorgan à leur régler une amende de 348,2 M USD (98 M$ pour la </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/enforcement20240314a.htm">Fed et 250 M$ pour l’</a><a href="https://www.ots.treas.gov/news-issuances/news-releases/2024/nr-occ-2024-25.html">OCC) au motif d’avoir appliqué un programme de surveillance laxiste sur ses activités de <em>trading</em> et celles de ses clients concernant la détection des pratiques frauduleuses sur les marchés. La condamnation exige que JPMorgan examine et prenne des mesures correctives pour renforcer ses procédures de contrôle.</a></li>
<li><a href="https://www.ots.treas.gov/news-issuances/news-releases/2024/nr-occ-2024-25.html">Selon le </a><a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/ppi.pdf">rapport du BLS, l’indice des prix de production (IPP) a augmenté de +0,6 % en février (après +0,3 %), dépassant les attentes à +0,3 %. Cette hausse est principalement due aux prix de la demande finale de biens, qui augmentent de +1,2 % (après ‑0,1 %), tirés par les prix de l’énergie (+4,4 % après ‑1,1 %). L’indice sous-jacent (hors énergie et alimentation) augmente de +0,4 % (après +0,6 %). Sur douze mois glissants, l’IPP augmente de +1,6 % (après +1,0 %), et sa composante sous-jacente augmente de +2,8 % (après +2,7 %).</a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/ppi.pdf">La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC) a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-35">poursuivi</a> le 14 mars, devant la <em>U.S. District Court for the Southern District of Texas</em>, 17 individus impliqués dans un schéma de Ponzi de 300 M USD, mis en place par la société CryptoFX LLC, et concernant 40 000 investisseurs aux États-Unis et dans deux autres États. D’après la SEC, CryptoFX LLC prétendait négocier des crypto-actifs et des devises, mais utilisait les fonds de ses clients pour leur servir directement des rendements et se verser des rémunérations, bonus et commissions. </li>
</ul>9f726062-e300-49b6-ac46-38c1364f08bdWashington Wall Street Watch n°2024-9Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-03-11T00:00:00+01:00<h3 align="center"><strong>Sommaire</strong></h3>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>Les offres d’emploi demeurent élevées, témoignant de la résilience du marché du travail</li>
<li>Le <em>Beige Book</em> indique une normalisation de l’économie américaine</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Jerome Powell s’exprime sur la politique monétaire lors d’une audition au Congrès</li>
<li>La Chambre des représentants adopte un paquet de six lois d’appropriations</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>J. Powell annonce de probables assouplissements dans la transposition de Bâle III</li>
<li>La SEC finalise le cadre de transparence des sociétés cotées en matière climatique</li>
<li>La SEC renforce les informations à fournir sur l’exécution des ordres de bourse</li>
<li>Le CFPB encadre les pénalités de retard de paiement sur les cartes de crédit</li>
<li>Les résultats annuels 2023 des banques sont tirés à la baisse par un mauvais 4<sup>ème</sup> trimestre</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>C</strong><strong>onjoncture</strong></h3>
<h5>Les offres d’emploi demeurent élevées, témoignant de la résilience du marché du travail</h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/jolts.pdf">rapport</a> JOLTS (<em>Job Openings and Labor Turnover</em>) du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), les offres d’emploi ont diminué très légèrement en janvier à 8,9 millions, soit ‑26 000 par rapport à décembre, mais restent toujours largement au-dessus des niveaux prépandémiques.</p>
<p>La baisse des emplois vacants est concentrée dans le commerce de détail (‑170 000), la fonction publique (-105 000) et le transport (‑66 000).</p>
<p>Les ruptures de contrats ont légèrement baissé, à 5 341 000 en janvier après 5 419 000 en décembre (taux stable à 3,4 %). Les démissions ont baissé de -54 000 pour atteindre 3 385 000 (soit 2,1 % après 2,2 %) et les licenciements de -35 000 pour atteindre 1 572 000 (taux stable à 1 %).</p>
<p>Selon le <a href="https://adp-ri-nrip-static.adp.com/artifacts/us_ner/20240306/ADP_NATIONAL_EMPLOYMENT_REPORT_Press_Release_2024_02%20FINAL.pdf">rapport</a><u> </u>de l’ADP (<em>Automatic Data Processing</em>), les créations d’emploi dans le secteur privé ont augmenté de +140 000 en février, légèrement en-deçà des attentes du marché (+150 000). Les gains de salaires annuels ont été solides : +7,6 % pour les travailleurs ayant changé d’emploi (après +7,2 %) et +5,1 % pour ceux qui ont conservé leur emploi (après +5,3 %).</p>
<p>Le <em>Beige Book</em> indique une normalisation de l'économie américaine</p>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/BeigeBook_20240306.pdf">publié</a> de 6 mars, qui présente l’évolution économique dans les 12 districts de la Fed régionales, dépeint une économie américaine qui reste robuste mais affiche également des signes de ralentissement.</p>
<p>Dans l’ensemble, l’activité économique a légèrement progressé, depuis la dernière parution début janvier mais affiche des signes de ralentissement. La consommation des ménages a diminué du fait d’une sensibilité accrue des consommateurs aux prix. L’activité manufacturière est restée stable bien que la normalisation des goulets d’étranglement se poursuive. La baisse des taux hypothécaires a favorisé la demande d’immobilier résidentiel mais les ventes sont restées faibles en raison des stocks limités. Le marché du crédit reste stable mais affiche des signes de vulnérabilité avec l’augmentation des défaillances dans certains districts. Globalement, les entreprises interrogées anticipent des perspectives de croissance positives et une demande robuste associée à un assouplissement des conditions financières au cours des 6 à 12 prochains mois.</p>
<p>Le marché du travail reste dynamique mais les tensions continuent de se résorber. Les entreprises indiquent une plus grande disponibilité de la main d’œuvre même si les difficultés persistent pour les travailleurs les plus qualifiés. Les salaires ont continué d’augmenter mais à un rythme plus lent.</p>
<p>Les pressions inflationnistes ont globalement persisté mais auraient baissé dans certains districts. En particulier, les entreprises signalent la baisse des coûts de certains intrants et des matières premières alors que les coûts du fret et de certaines assurances ont augmenté. Elles soulignent également une plus grande difficulté à augmenter leurs prix de vente en raison des consommateurs plus sensibles aux prix.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<h5>Jerome Powell s’exprime sur la politique monétaire lors d’une audition au Congrès</h5>
<p>Jerome Powell, président de la Fed, a été <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/testimony/powell20240306a.htm">auditionné</a> par le Congrès (6 mars à la <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=409159">Chambre</a> des représentants et 7 mars au <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/02/29/2024/the-semiannual-monetary-policy-report-to-the-congress">Sénat</a>) dans le cadre du rapport semestriel de la politique monétaire au Congrès. Dans son propos liminaire, il a indiqué que la Fed souhaitait commencer à réduire les taux cette année, avec prudence et patience, soulignant à la fois les risques d’un assouplissement prématuré et d’un durcissement excessif.</p>
<p>Au cours de l’audition, J. Powell a été interrogé sur les perspectives de croissance, les risques de récession et les signes attendus avant de réduire les taux. Selon lui la croissance dynamique, la résilience du marché du travail et la baisse de l’inflation sont les signes que l’économie américaine est bien orientée et les risques d’une récession limités. La Fed n’attendra pas un retour de l’inflation à 2 % pour baisser les taux, mais plus de données pour confirmer sa tendance de baisse vers la cible.</p>
<p>Les représentants démocrates ont globalement insisté sur le bilan positif de l’administration Biden en plaidant pour des baisses rapides des taux compte tenu de la baisse de l’inflation bien amorcée et des risques que les taux élevés font peser sur l’activité économique. Par ailleurs, de nombreux Démocrates ont exprimé leurs inquiétudes liées aux prix des logements. J. Powell a indiqué que l’inflation des logements était une donnée pami d’autres prises en compte par la Fed. Selon lui, le problème de logements aux États-Unis est structurel et la période de taux élevés n’a qu’un impact de court terme sur ce problème.</p>
<p>Les représentants républicains ont mis l’accent sur la crise du pouvoir d’achat liée à la hausse des prix qui serait provoquée par des dépenses budgétaires excessives de l’administration Biden. Ils ont notamment repris l’interview de J. Powell sur CBS News où il a indiqué que la trajectoire de finances publiques américaines était insoutenable.</p>
<h5>La Chambre des représentants adopte un paquet de six lois d’appropriations</h5>
<p>La Chambre des représentants a <a href="https://appropriations.house.gov/news/press-releases/house-passes-first-fy24-package-refocusing-washington-spending-and-cutting">adopté</a> (339-85) un paquet « minibus » de 6 lois d’appropriations pour l’année budgétaire 2024, soit du 1<sup>er</sup> octobre 2023 au 30 septembre 2024. Il devra être voté par le Sénat et signé par le Président avant le 8 mars. Pour rappel, le Congrès a prolongé le 29 février le budget provisoire aux 8 et 22 mars en fonction des ministères. Faute de budget annuel ou provisoire, l’État fédéral court le risque d’un arrêt des activités non-essentielles (<em>shutdown</em>).</p>
<p>Le vote de ces lois, représentant environ 30 % des dépenses discrétionnaires, permet de financer jusqu’au 30 septembre 2024 les ministères (i) de l’agriculture, (ii) du commerce, de la justice et de la science, (iii) de l’énergie et des eaux, (iv) de l’intérieur, (v) des affaires des anciens combattants et de la construction militaire et (vi) des transports et du développement urbain.</p>
<p>La prochaine échéance est fixée au 22 mars pour les 6 lois d’appropriations restantes</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<h5>J. Powell annonce de probables assouplissements dans la transposition de Bâle III</h5>
<p>Lors de ses auditions à la <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=409159">Chambre</a> des représentants et au <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/02/29/2024/the-semiannual-monetary-policy-report-to-the-congress">Sénat</a>, J. Powell, président de la Fed, a été interrogé sur la transposition des règles de Bâle III aux États-Unis. Les élus républicains ont fortement critiqué le projet de transposition <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">publié</a> par la Fed et les autres régulateurs bancaires (OCC, FDIC) en juillet 2023, estimant qu’il prévoyait des exigences de fonds propres trop importantes, plus contraignantes que les règles de Bâle III, qui affecteraient l’accès au crédit. Les élus républicains souhaitent que la Fed ne finalise pas ce projet.</p>
<p>J. Powell a reconnu que la proposition de juillet 2023 avait soulevé de fortes oppositions lors des consultations menées. Il a indiqué que l’hypothèse d’une nouvelle proposition de règle n’était pas exclue : un tel scénario entrainerait une nouvelle période de consultation et retarderait significativement l’adoption des nouvelles règles. J. Powell a également souligné que la nouvelle version serait, en tout état de cause, très différente de la proposition mise en consultation en juillet, et qu’il souhaitait réunir un large consensus autour de la version finale des règles, qui devraient être finalisées avant la fin de l’année 2024. Pour mémoire, la proposition de juillet 2023 avait recueilli des votes défavorables de la part des gouverneurs de la Fed et des membres du conseil d’administration de la FDIC d’affinité républicaine.</p>
<p>Par ailleurs, J. Powell a indiqué que la Fed avait engagé un dialogue avec les banques les plus exposées au secteur de l’immobilier commercial. Il s’attend à ce que certaines banques régionales fassent faillite en raison de leur exposition au secteur, mais il estime que les pertes seront absorbables et « gérables » par le système bancaire.</p>
<p>J. Powell a enfin confirmé que la Fed travaillait sur les exigences de liquidité, notamment pour tirer les enseignements des faillites bancaires de 2023, et qu’il souhaitait mettre un terme à l’effet de <em>stigma</em> attaché à l’usage de la <em>discount window</em> (principale facilité de financement des banques auprès de la Fed).</p>
<h5>La SEC finalise le cadre de transparence des sociétés cotées en matière climatique</h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-31">publié</a> le 6 mars la version finale d’une règle imposant aux sociétés cotées des obligations de transparence sur leurs risques climatiques et, pour les plus grandes sociétés, leurs émissions de gaz à effet de serre. Cette réforme était attendue depuis la publication en mars 2022 de la <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-46">proposition</a> de règle initiale, qui a fait l’objet d’une forte opposition des milieux économiques (plus de 24 000 réponses à la consultation), largement relayée par le camp républicain.</p>
<p>Par rapport à la proposition initiale, la règle finale assouplit les exigences :</p>
<ol type="i">
<li>les émissions de gaz à effet de serre de scope 3 (émissions en amont et en aval de l’entreprise dans sa chaine de valeur) ne sont plus visées par la règle, qui couvre uniquement les émissions de scope 1 (émissions directes) et 2 (émissions liées à la consommation d’énergie) ;</li>
<li>seules les plus grandes sociétés (capitalisation boursière supérieure à 75 M USD, soit 44 % des entreprises cotées) devront publier leurs émissions de scope 1 et 2, tandis que les autres entreprises devront communiquer uniquement sur leurs risques climatiques. Les entreprises ayant fixé une stratégie de maîtrise des risques climatiques, d’adaptation au changement climatique ou des objectifs liés au climat devront fournir des informations supplémentaires sur ces dispositifs et les impacts attendus ;</li>
<li>de nombreuses informations ne sont à fournir qu’à partir d’un impact considéré comme « matériel » sur l’entreprise. Le critère de « matérialité » est défini par référence à la <a href="https://supreme.justia.com/cases/federal/us/485/224/">jurisprudence</a> de la Cour Suprême (Basic vs. Levinson, 1988), sur laquelle s’appuient déjà plusieurs règles de la SEC : un élément est considéré comme « matériel » dès lors qu’un investisseur raisonnable considèrerait celui-ci comme important dans ses décisions d’investissement et dans l’exercice de son droit de vote ;</li>
<li>le niveau de certification à fournir sur les émissions est revu à la baisse par rapport à la proposition initiale. Ainsi, les entreprises ayant entre 75 et 700 M USD de capitalisation boursière devront fournir une assurance « limitée », et seules les entreprises ayant plus de 700 M USD de capitalisation devront, à terme, faire certifier leurs émissions avec un degré d’assurance « raisonnable » (niveau de certification requis pour les rapports annuels).</li>
</ol>
<p>Par ailleurs, la règle prévoit une entrée en vigueur différée à partir de l’exercice 2025 (rapport annuel publié en 2026), avec une période transitoire allant jusqu’à 2033 pour certaines dispositions.</p>
<p>La règle a été adoptée à 3 voix contre 2, face à l’opposition des deux commissaires d’affinité républicaine, qui ont néanmoins salué les assouplissements apportés par rapport à la proposition initiale.</p>
<p> </p>
<h5>La SEC renforce les informations à fournir sur l’exécution des ordres de bourse</h5>
<p>La SEC a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-32">finalisé</a> le 6 mars une règle renforçant les exigences de transparence des intermédiaires sur l’exécution des ordres de bourse.</p>
<p>La règlementation actuelle impose déjà aux places de marché (bourses, plateformes alternatives – ATS, teneurs de marché) de publier chaque mois un rapport sur l’exécution des ordres. Ces rapports doivent inclure notamment le nombre d’ordres traités, leur volume, ainsi que des statistiques sur les délais et les prix d’exécution. Ces données doivent être publiées pour chaque titre et pour différentes catégories de taille d’ordre et de type d’instruction (ordres au marché, ordres à cours limité, etc.).</p>
<p>La nouvelle règle renforce et élargit d’abord le champ des entités assujetties, en incluant les courtiers (<em>brokers-dealers</em>) comptant plus de 100 000 clients (soit 98 % du marché du courtage).</p>
<p>La règle élargit également le champ des ordres assujettis, en incluant notamment les ordres reçus en dehors des horaires d’ouverture des marchés (provenant généralement d’investisseurs individuels), les ordres déclenchés à partir d’un certain prix (« <em>stop price</em><em> </em><em>ordrers </em>») et, sous certaines conditions, les ordres de vente à découvert.</p>
<p>Enfin, la règle étend les informations à fournir dans le rapport mensuel : la règle utilise d’abord un pas de temps plus réduit (milliseconde ou plus fin) pour évaluer le délai d’exécution des ordres. La règle impose en outre de nouveaux pas de temps pour le calcul des spreads appliqués aux ordres exécutés et prévoit de nouvelles métriques visant à apprécier la qualité du prix d’exécution.</p>
<p>La règle prévoit un délai de mise en conformité de 18 mois. Il s’agit de la 1<sup>ère</sup> finalisation de règle parmi un <a href="https://www.sec.gov/newsroom/market-structure-proposals-december-2022">paquet</a> de cinq mesures qui avaient été proposées en décembre 2022 pour réformer le fonctionnement du marché actions.</p>
<h5>Le CFPB encadre les pénalités de retard de paiement sur les cartes de crédit</h5>
<p>Le Bureau de protection des consommateurs financiers (<em>Consumer Financial Protection Bureau </em>- CFPB) a <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-bans-excessive-credit-card-late-fees-lowers-typical-fee-from-32-to-8/">finalisé</a> le 1<sup>er</sup> février une règle limitant les pénalités de retard pour les utilisateurs de cartes de crédit.</p>
<p>La règle vise à assurer une meilleure application du <em>Credit Card Accountability Responsibility and Disclosure Act</em> (CARD Act), adopté en 2009, qui prévoit que les pénalités imputables aux utilisateurs qui manquent une échéance de remboursement soient « raisonnables et proportionnés ».</p>
<p>La règle prévoit un plafonnement de ces pénalités à 8 USD, conformément à la proposition initiale de février 2023. Les émetteurs de cartes de crédit pourront toutefois dépasser ce plafond s’ils justifient que la couverture de leurs coûts de recouvrement exige des frais plus élevés. La règle élimine également le principe d’une réévaluation annuelle des pénalités de retard en fonction de l’inflation.</p>
<p>Le CFPB estime que les pénalités de retard actuellement prélevés sont de 32 USD en moyenne, et que la règle permettra à 45 millions de personnes d’économiser environ 220 USD par an. La règle entrera en vigueur 60 jours après sa publication au registre fédéral.</p>
<h5>Les résultats annuels 2023 des banques sont tirés à la baisse par un mauvais 4<sup>ème</sup> trimestre</h5>
<p>La <em>Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC)</em>, agence chargée de la garantie des dépôts, a <a href="https://www.fdic.gov/analysis/quarterly-banking-profile/qbp/2023dec/qbp.pdf#page=1">publié</a> le 7 mars les résultats agrégés pour le 4<sup>ème</sup> trimestre (T4) et pour l’année 2023 des 4 587 banques couvertes par la garantie des dépôts.</p>
<p>Le résultat net annuel agrégé (256,9 Md USD) baisse de -2,3% sur un an, et celui du T4 de -43,9 %. L’essentiel de la baisse au T4 s’explique par une hausse des dépenses (+18,9 %), notamment des dépenses non récurrentes pour les plus grandes banques, et des provisions, principalement sur les encours de cartes de crédit et de prêts à l’immobilier commercial (+26,5 %). Les taux de défaut, bien qu’en hausse demeurent inférieurs au niveau prépandémique.</p>
<p>La marge nette d’intérêt se contracte au T4 (‑3,2 %), sous l’effet du renchérissement des dépôts et des autres ressources, mais reste supérieure à son niveau prépandémique, sauf pour les plus petites banques (<em>community banks</em>). Les revenus autres que d’intérêts, notamment de l’activité de banque d’investissement, baissent de ‑8,8 %.</p>
<p>Les moins-values latentes (477,6 Md USD) baissent de -30,2 % entre le T3 et le T4, mais restent à un niveau historiquement élevé.</p>
<p>Le niveau des dépôts augmente, pour la première fois en sept trimestres, entre le T3 et le T4 2023 (+1,1 %), et, à périmètre inchangé, le volume des dépôts non assurés augmente de +1,4 %.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a progressé de +1,13 %, à 5 157 points, atteignant son plus haut niveau historique. Les hypothèses avancées sont un discours plus accommodant de J. Powell lors des auditions au Congrès, les indices PMI en-deçà des attentes plaidant pour une normalisation imminente de la politique monétaire, et des révisions à la baisse des perspectives économiques par la Banque centrale européenne (BCE), signalant la possibilité d’une baisse imminente des taux en zone euro.</p>
<p>Sur la semaine écoulée, les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont légèrement augmenté, à 4,5 % (‑11 points de base) et 4,08 % (-16 points de base) sur fond de crainte liée aux tensions sur le marché de l’immobilier commercial, affectant notamment certaines banques régionales, et d’espoir d’une baisse des taux avec le ralentissement de l’économie mondiale.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<ul>
<li>L’indice PMI publié par <em>l’Institut for Supply Management</em> (ISM) évolue en zone d’expansion pour les <a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/february/">services</a> mais à un niveau plus bas (52,6 en février après 53,4) et évolue en zone de contraction pour l’<a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/february/">industrie</a> (47,8 après 49,1). Dans les services, la baisse est notamment due à l’emploi, partiellement compensée par la production et des nouvelles commandes. Dans l’industrie, le recul s’explique par la contraction de la production, des nouvelles commandes et de l’emploi.</li>
<li>Le <em>Treasury</em> a <a href="https://home.treasury.gov/news/featured-stories/treasurys-housing-agenda">annoncé</a> le 5 mars de nouvelles mesures visant à augmenter l’offre de logements : (i) faciliter la réallocation des fonds Covid disponibles (<em>State and Local Fiscal Recovery Fund</em> – SLFRF) de l’<em>American Revenue Plan</em> et des fonds de l’<em>Emergency Rental Assistance program</em> (ERA) au profit des constructions de logements, notamment des logements abordables (<em>affordable</em>) ; et (ii) réduire le coût du capital de certains projets de développements résidentiels en élargissant le programme de financement par la Banque de financement fédéral (<em>Federal Financing Bank</em>). Par ailleurs, le <em>Treasury </em>publiera prochainement une étude menée avec des régulateurs fédéraux et d’État sur l’impact de la hausse des coûts de l’assurance habitation sur l’offre de logements.</li>
<li>Le <em>Treasury</em> et l’<em>Internal Revenue Service</em> (IRS), administration fiscale américaine, ont <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy2157">publié</a> le 5 mars les règles finales sur les crédits d’impôt pour l’énergie propre de l’<em>Inflation Reduction Act</em> (IRA). L’IRA prévoit en particulier la possibilité d’un remboursement et de transfert de ces crédits d’impôt de telle sorte que les entités gouvernementales (États, collectivités locales, tribus…) et les organisations à but non lucratif puissent en bénéficier.</li>
<li>La banque New York Community Bank (NYCB) a <a href="https://ir.mynycb.com/news-and-events/news-releases/press-release-details/2024/NEW-YORK-COMMUNITY-BANCORP-INC.-ANNOUNCES-OVER-1-BILLION-EQUITY-INVESTMENT-ANCHORED-BY-FORMER-U.S.-TREASURY-SECRETARY-STEVEN-T.-MNUCHINS-LIBERTY-STRATEGIC-CAPITAL-HUDSON-BAY-CAPITAL-AND-REVERENCE-CAPITAL/default.aspx">annoncé</a> le 7 mars une augmentation de capital de 1,05 Md USD. Fortement fragilisée depuis la publication de ses résultats trimestriels, puis de la révélation de défaillances internes et d’une dépréciation exceptionnelle de son <em>goodwill</em>, la banque a vu sa dette fortement dégradée par les agences de notation et son cours de bourse perdre près de 70 % depuis le début de l’année. L’augmentation de capital a permis de rassurer les marchés : le titre, qui perdait de nouveau plus de 40 % le 6 mars au matin, s’est redressé au cours de la journée du 6 et a progressé de +5,8 % le 7 mars. Les investisseurs comptent notamment Liberty Capital, fonds créé par Steven Mnuchin, ancien secrétaire au Trésor, qui intègre le conseil d’administration de NYCB, ainsi que Citadel. La banque a également annoncé la nomination d’un nouveau <em>Chief Executive Officer</em> (CEO), Joseph Otting, ancien directeur de l’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(régulateur des <em>national banks</em>).</li>
</ul>d5c48ba0-b0c2-464c-8dea-370ac81ff72cWashington Wall Street Watch n°2024-8Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-03-01T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>Les prix de l’immobilier ont continué de progresser en décembre</li>
<li>La croissance du PIB est légèrement revue à la baisse au T4 2023</li>
<li>L’inflation et sa composante sous-jacente augmentent sur un mois mais baissent sur un an</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>En dépit des avancées dans les discussions budgétaires, faute de temps disponible, le Congrès vote un nouveau budget provisoire</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La Fed appelle les banques à maîtriser les risques liés à leurs expositions aux <em>hedge funds</em> </li>
<li>NYCB annonce une révision de ses résultats à fin 2023</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<div>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<h5><em><strong>Les prix de l’immobilier ont continué de progresser en décembre</strong></em></h5>
</div>
<div>
<p>Selon le <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/HPI_2023Q4.pdf">rapport</a> de l’Agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency </em>– FHFA), les prix de l’immobilier résidentiel ont augmenté de +0,1 % en décembre après +0,4 % en novembre, soit +6,6 % sur douze mois glissants (après +6,6 %). Les économistes de la FHFA notent que le marché a montré de nouveaux signes de ralentissement, l’appréciation des prix au T4 2023 ayant été plus faible qu’au trimestre précédent (+1,5 % après +2,1 %).</p>
<p>L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/documents/indexnews/announcements/20240227-1470765/1470765_cshomeprice-release-0227.pdf">publié</a> par S&P Global, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines a encore reculé en décembre (-0,3 % après -0,2 % en novembre), mais progresse de +6,1 % en glissement annuel (après +5,4 %). À court terme, les économistes de S&P Global indiquent que les niveaux élevés de taux hypothécaires, impliquant un renchérissement du coût de financement, ont pesé sur le prix des logements.</p>
<h5><em><strong>L’inflation et sa composante sous-jacente augmentent sur un mois mais baissent sur un an</strong></em></h5>
<p>Selon les <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2024-02/pi0124.pdf">estimations</a> du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle <em>(Personal Consumption Expenditure</em> – PCE) a augmenté de +0,3 % en janvier, conformément aux attentes du marché, après +0,1 % en décembre, et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) de +0,4 % après +0,1 %. Sur douze moins glissants, l’inflation augmente de +2,4 % (après +2,6 %) et sa composante sous-jacente de +2,8 % après +2,9 %.</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix de l’énergie ont reculé de -1,4 % (après -0,3 % en décembre) et les prix de l’alimentation ont augmenté de +0,5 % (après +0,0 %). Sur douze mois glissants les prix de l’énergie ont reculé de -4,9 % (après -1,7 % en décembre), et ceux de l’alimentation sont restés inchangés à +1,4 %.</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix des services ont augmenté de +0,6 % en janvier (après +0,3 %) tandis que ceux des biens ont reculé de -0,2 % (après -0,2 %). En évolution annuelle, les prix des services ont augmenté de +3,9 % (au même rythme que décembre) et ceux des biens de +2,6 % (après+2,4 %) du fait des effets de base.</p>
<table border="0" width="284" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="85"> </td>
<td colspan="2" nowrap="nowrap" width="104">
<p align="center">Évolution mensuelle</p>
</td>
<td colspan="2" nowrap="nowrap" width="95">
<p align="center">Évolution annuelle</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td valign="bottom" nowrap="nowrap" width="85">
<p> </p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="57">
<p align="center">Jan.</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">Déc.</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">Jan.</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">Déc.</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="85">
<p align="center">PCE</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="57">
<p align="center">+0,3 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+0,1 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+2,4 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+2,6 %</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="85">
<p align="center">PCE sous- jacent</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="57">
<p align="center">+0,4 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+0,1 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+2,8%</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+2,9 %</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="85">
<p align="center">Alimentation</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="57">
<p align="center">+0,5 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+0,0 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+1,4 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+1,4 %</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="85">
<p align="center">Énergie</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="57">
<p align="center">-1,4 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">-0,3 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">-4,9 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">-1,7 %</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="85">
<p align="center">Services</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="57">
<p align="center">+0,6 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+0,3 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+3,9 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+3,9 %</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="85">
<p align="center">Biens</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="57">
<p align="center">-0,2 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">-0,2 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+2,6 %</p>
</td>
<td nowrap="nowrap" width="47">
<p align="center">+2,4%</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Note : inflation PCE et ses composantes.</p>
<p>Source : BEA.</p>
<h5><em><strong>La croissance du PIB est légèrement revue à la baisse au T4 2023</strong></em></h5>
<p>Selon la deuxième <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2024-02/gdp4q23-2nd.pdf">estimation</a> du BEA, la croissance du PIB réel a été légèrement revue à la baisse au 4<sup>ème</sup> trimestre 2023 (T4 2023), à +0,8 % (+3,2 % en rythme annualisé contre +3,3 % lors de la 1<sup>ère</sup> estimation). En croissance annuelle, le PIB a augmenté de +2,5 %, après +1,9 % en 2022 et +5,8 % en 2021.</p>
<p>La mise à jour reflète une révision à la baisse de l’investissement privé, partiellement compensée par une révision à la hausse des dépenses publiques et de la consommation des ménages.</p>
<table border="1" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td width="105">
<p align="center"> </p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">1<sup>ère</sup> estimation</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">2<sup>ème</sup> estimation</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="105">
<p align="center">Investissement privé</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+0,38</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+0,17</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="105">
<p align="center">Dépenses publiques</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+0,56</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+0,73</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="105">
<p align="center">Consommation des ménages</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+1,91</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+2,00</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="105">
<p align="center">Exportations nettes</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+0,43</p>
</td>
<td width="87">
<p align="center">+0,32</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Note : point de contribution à la croissance du PIB en rythme annualisé.</p>
<p>Source : BEA.</p>
</div>
<h3><strong> </strong><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<h5><em><strong>En dépit des avancées dans les discussions budgétaires, faute de temps disponible, le Congrès vote un nouveau budget provisoire</strong></em></h5>
<div>
<p>La Chambre des représentants a <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/7463/all-actions">adopté</a> (320-99) un nouveau <a href="https://docs.house.gov/billsthisweek/20240226/FY24%20CR.pdf">budget</a> provisoire (<em>continuing resolution</em>) expirant les 8 et 22 mars. Il devra être voté au Sénat et signé par le Président avant ce vendredi minuit pour éviter un <em>shutdown</em>. Les <em>leaders</em> du Congrès - à la Chambre, Mike Johnson (R-Louisiane) et Hakeem Jeffries (D-New York), et au Sénat, Chuck Schumer (D-New York) et Mitch McConnelle (R-Kentucky) – ont <a href="au%20Sénat,%20Chuck%20Schumer%20(D-New%20York)%20et%20Mitch%20McConnelle%20(R-Kentucky)%20et%20à%20la%20Chambre,%20Mike%20Johnson%20(R-Louisiane)%20et%20Hakeem%20Jeffries%20(D-New%20York)">annoncé</a> le 28 février un accord trouvé sur 6 lois d’appropriations (agriculture, justice, intérieur, énergie, anciens combattants et transport) qui respectent les termes du <em>Fiscal Responsibility Act</em> (FRA) et qui seront votées d’ici le 8 mars. Les 6 lois restantes (défense, services financiers, travail, sécurité intérieure, branche législative et affaires étrangères) devront être votées avant le 22 mars. Cette annonce est conforme à celle prononcée à l’issue de la réunion entre le Président Biden et les leaders du Congrès le 27 février, où ils ont tous confirmé leur volonté d’éviter le <em>shutdown</em>.</p>
<p>Pour rappel, depuis le 30 septembre 2023, date de fin de l’exercice budgétaire, le Congrès fonctionne sur la base des budgets provisoires : d’abord, un premier budget provisoire a permis de prolonger l’activité de l’État fédéral jusqu’au 17 novembre, un deuxième jusqu’aux 19 janvier pour 4 lois et 2 février pour les 8 lois restantes, et enfin un troisième jusqu’aux 1<sup>er</sup> et 8 mars.</p>
<p>Par ailleurs, le Président Biden a prévu de tenir le discours sur l’état de l’Union le 7 mars et d’adresser au Congrès une demande de budget pour l’année 2025 (qui couvre la période du 1<sup>er</sup> octobre 2024 au 30 septembre 2025) le 11 mars.</p>
</div>
<p><strong> </strong></p>
<div>
<h3>Services Financier</h3>
</div>
<h5><em>La Fed appelle les banques à maîtriser les risques liés à leurs expositions aux hedge funds</em></h5>
<div>
<p>Dans un <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/barr20240227a.htm">discours</a> prononcé le 27 février lors d’une conférence coorganisée par la Fed et le Comité de Bâle, Michael Barr, vice-président de la Fed chargé de la supervision, a souligné l’importance pour les banques de maîtriser les risques de contrepartie, notamment dans leurs relations financières avec des fonds d’investissements alternatifs (<em>hedge funds</em>). Après être revenu sur la faillite du fonds Archegos en mars 2021, qui a entrainé 10 Md USD de pertes pour le système bancaire, M. Barr a insisté sur quatre exigences : (i) une connaissance approfondie de leurs contreparties, (ii) des outils permettant d’évaluer leurs risques de manière agrégée, (iii) des exigences de marge ou de collatéral adaptées aux risques de leurs contrepartie et (iv) la fixation de limites internes d’exposition suffisamment prudentes.</p>
<p>M. Barr a indiqué que la Fed publiera, avec les résultats des tests de résistance (<em>stress-tests</em>) bancaires de 2024, une analyse mesurant la résilience des banques ayant d’importantes activités de trading face à la défaillance simultanée des <em>hedge funds</em> constituant leurs plus importantes contreparties. Cette analyse, qui reposera sur différents scénarios de chocs de marché (<em>exploratory analysis</em>), n’aura pas d’impact sur les exigences de fonds propres des banques, contrairement aux <em>stress-tests</em> principaux (<em>severly adverse scenario</em>).</p>
<h5><strong><em>NYCB annonce une révision de ses résultats à fin 2023</em></strong></h5>
<p>La banque régionale New York Community Bancorp (NYCB, 116 Md USD d’actifs) a <a href="https://d18rn0p25nwr6d.cloudfront.net/CIK-0000910073/12b2ffa9-ccad-4be6-9a70-268248afad51.pdf">annoncé</a> le 29 février ne pas être en mesure de publier son rapport annuel (10-K) à la date convenue, à la suite de la découverte de défaillances dans des contrôles internes portant sur son portefeuille de prêts. NYCB prévoit de fournir des précisions sur les conséquences de cette revue dans son rapport annuel, qui devrait être publié dans les 15 jours.</p>
<p>La banque <a href="https://d18rn0p25nwr6d.cloudfront.net/CIK-0000910073/f96951bf-e346-4fd6-ac44-e2c05a7b481f.pdf">indique</a> en outre avoir révisé à la baisse son résultat net annuel 2023 à hauteur de -2,4 Md USD, à la suite d’une dépréciation de son <em>goodwill</em> inscrit au bilan au 31 décembre 2023 (écart entre le prix payé pour ses acquisitions et la valeur nette des actifs acquis). Cette dépréciation porte sur des actifs acquis avant la crise de 2008. NYCB précise néanmoins que cette révision n’a pas d’impact sur ses ratios de fonds propres. Enfin, NYCB a <a href="https://d18rn0p25nwr6d.cloudfront.net/CIK-0000910073/cd291d10-d531-4439-83fd-f0bf9de11fe4.pdf">annoncé</a> la nomination d’Alessandro DiNello, actuellement <em>Executive Chairman</em> du conseil d’administration, en tant que nouveau <em>Chief Executive Officer</em> (CEO), en remplacement de Thomas Cangemi qui a remis sa démission.</p>
<p>Ces informations ont été publiées après la fermeture des marchés. L’action de NYCB, qui était déjà en baisse de -54 % depuis le début de l’année, enregistre de nouveau une forte baisse hors séance (-18 % à 6:00 PM ET). D’autres banques régionales enregistrent également des baisses hors séance (Valley National, ‑2 % à la même heure).</p>
<p>Pour mémoire, NYCB, qui avait acquis Signature Bank après sa faillite en mars 2023, a fait l’objet de fortes turbulences fin janvier après la publication de ses résultats trimestriels, affectés par des pertes sur son portefeuilles de prêts à l’immobilier commercial.</p>
</div>
<p><strong> </strong></p>
<div>
<h3>Situation des marchés</h3>
</div>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a reculé de -0,1 %, à 5 096 points. L’indice a commencé par reculer avec notamment des prises de bénéfices et une aversion au risque plus accrue, à la suite d’un rallye lié à l’engouement pour l’intelligence artificielle, favorisé par des résultats et es perspectives de croissance (<em>guidances</em>) de Nvidia. Cette baisse est partiellement compensée par les chiffres de l’inflation PCE, en ligne avec les prévisions des économistes et en baisse sur un an.</p>
<div>
<p>Sur la semaine écoulée, les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont reculé, à 4,6 % (-0,1 point) et 4,2 % (-0,1 point), notamment à la suite de la publication de l’inflation PCE.</p>
</div>
<p><strong> </strong></p>
<div>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<ul>
<li> Mike Moore, Trésorier de l’État de Virginie Occidentale (à majorité républicaine) a <a href="https://wvpublic.org/state-treasurer-warns-6-banks-they-may-be-added-to-restricted-list/">annoncé</a> le 26 février que six banques (Citigroup, TD Bank, HSBC, BMO, Fifth Third et Northern Trust) seraient frappées d’une interdiction de conclure des contrats avec l’État si elles n’apportent pas la preuve, dans un délai de 30 jours, qu’elles ne boycottent pas le secteur des énergies fossiles. La liste des institutions financières déjà frappées d’interdiction en Virginie Occidentale <a href="https://www.wvtreasury.com/portals/wvtreasury/content/legal/memorandum/Restricted-Financial-Institutions-List-2023.pdf">inclut</a> JPMorgan, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley et BlackRock.</li>
<li>Le <em>Consumer Financial Protection Bureau</em> (CFPB), agence fédérale chargée de la protection des consommateurs de services financiers, a publié le 22 février une <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/blog/credit-card-interest-rate-margins-at-all-time-high/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=general_updates&utm_term=2.23.24">étude</a> montrant qu’une partie de la hausse des taux d’intérêt débiteurs appliqués sur les encours de carte de crédit en cas de retard de paiements (<em>annual percentage rates</em> – APR) provient de la hausse des marges prélevées par les banques. Le CFPB estime qu’en 2023, les APR sur les cartes de crédit ont atteint 22,8 % en moyenne, dont 8,5 % de coûts de financement et 14,3 % de marges prélevées par les banques. Le CFPB note qu’au cours des dernières années, le taux de marge des banques a augmenté plus vite que le taux de provision face aux pertes de crédit afférentes.</li>
<li>Selon des données Bloomberg, les fonds cotés (Ex<em>change-Traded Funds </em>– ETF) investis en Bitcoins gérés par BlackRock (iShares Bitcoin Trust) et Fidelity (Fidelity Wise Origin Bitcoin Fund) ont atteint, moins de deux mois après leur lancement, des encours respectifs de 9,4 Md USD et 6,4 Md USD au 28 février 2024. Le cours du Bitcoin a atteint 62 000 USD le 29 février, en hausse de +40 % depuis le début de l’année.</li>
</ul>
</div>529be310-ba74-4aab-b495-46fc57a6daddWashington Wall Street Watch n°2024-7Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-02-23T00:00:00+01:00<h5 align="center"><strong>Sommaire</strong></h5>
<p><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Les membres de la Fed souhaitent ne pas précipiter la baisse des taux</li>
<li>Le recul de l’inflation depuis mi-2022 résulterait notamment de l’amélioration de l’offre et devrait se poursuivre</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>Le rachat de Discover par Capital One fera l’objet d’un contrôle des concentrations approfondi</li>
<li>La CFTC propose trois nouvelles règles relatives à la gestion des risques, des conflits d’intérêts, la gouvernance et l’accès à certaines plateformes d’échanges</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em><strong>Les membres de la Fed souhaitent ne pas précipiter la baisse des taux </strong></em></h5>
<p>Selon le procès-verbal (<a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20240131.pdf"><em>minutes</em></a>) de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 30 et 31 janvier, publié le 21 février, l’ensemble des responsables se sont accordés pour maintenir les taux directeurs à leur niveau actuel, en attendant d’avoir plus de donnés permettant de confirmer la tendance baissière de l’inflation. Compte tenu de la robustesse de l’économie américaine, les membres n’ont pas souhaité baisser les taux prématurément. En effet, bien que les risques soient plus équilibrés entre l’inflation et l’emploi, les responsables n’ont pas écarté la possibilité de résurgence de l’inflation. Par ailleurs, ils estiment que la liquidité est toujours abondante dans le système, ce qui permet de poursuivre la réduction du bilan de la Fed.</p>
<p>Les économistes de la Fed (<em>staff</em>) ont révisé leur projection de croissance à la hausse et celle du taux de chômage à la baisse pour 2024. D’ici 2026, l’inflation totale et sa composante sous-jacente devraient être proche de 2 %.</p>
<p>Les membres du FOMC ont salué la résilience de l’économie en 2023. Toutefois, ils ont souligné que la vigueur de la croissance du PIB au T4 résultait principalement des exportations nettes et des stocks plus importants que prévu. Étant très volatiles, ces composantes donneraient peu d’indication sur la croissance future. Bien que la consommation des ménages demeure solide, les membres ont aussi remarqué que la situation financière des ménages à revenu faible et modéré se dégradait, comme en témoigne l’augmentation de l’utilisation des cartes de crédit, des crédits renouvelables (<em>revolving</em>) et des services d’achat immédiat et de paiement ultérieur (<em>Buy Now Pay Later</em> - BNPL), ainsi que la hausse des retards de paiement. Cette situation constituerait un risque pour les perspectives de consommation.</p>
<p>Selon les membres du FOMC, les risques pour le système bancaire ont diminué depuis le printemps 2023, bien que certaines banques montrent des signes de vulnérabilité liés à l’augmentation des coûts de financement, une forte dépendance à l’égard des dépôts non assurés ou aux moins-values latentes.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le recul de l’inflation depuis mi‑2022 résulterait principalement de l’amélioration de l’offre et devrait se poursuivre</em></h5>
<p>Selon une étude <a href="https://www.piie.com/blogs/realtime-economics/2024/supply-shocks-were-most-important-source-inflation-2021-23-raising?utm_source=update-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=piie-insider&utm_term=yyyy-mm-dd">publiée</a> par le <em>Peterson Institute for International Economics</em> (PIIE), la hausse de l’inflation sur la période 2021-2023 résulterait principalement des chocs d’offre. Néanmoins, la réponse de la Fed, consistant à durcir les conditions financières et à modérer la demande, aurait été appropriée afin de résorber les déséquilibres entre l’offre et la demande, notamment aux États-Unis où la demande a été également très soutenue. Par ailleurs, la hausse des taux d’intérêt aurait permis de maintenir les taux réels stables dans un contexte de hausse d’inflation.</p>
<p>Cette thèse a été soutenue par une <a href="https://libertystreeteconomics.newyorkfed.org/2024/02/businesses-see-inflationary-pressures-moderating/">étude</a> de la Fed de New York selon laquelle les déséquilibres entre l’offre et la demande ont créé de fortes pressions inflationnistes. Toutefois, avec l’amélioration de la chaîne de valeur et le resserrement monétaire, les pressions ont nettement diminué au cours de 2023 et cette baisse devrait se poursuivre selon les enquêtes menées par la Fed de New York auprès des entreprises. En effet, celles-ci soulignent une modération du rythme de progression des coûts des intrants et des salaires ainsi qu’une plus grande sensibilité des consommateurs aux prix. Enfin, l’étude met en exergue la baisse des anticipations d’inflation, notamment des entreprises, facilitant une stabilisation de l’inflation.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em><strong>Le rachat de Discover par Capital One fera l’objet d’un contrôle des concentrations approfondi </strong></em></h5>
<p>Lundi 19 février, Capital One Financial Corp. (Capital One), neuvième plus grande banque des États-Unis (480 Md USD d’actifs), a <a href="https://investor.capitalone.com/news-releases/news-release-details/capital-one-acquire-discover/">annoncé</a> le rachat de la société de crédit et de paiement Discover Financial Services (Discover) pour environ 35 Md USD (entièrement en titres) afin de créer un géant mondial des paiements. Si elle est approuvée par les autorités de la concurrence (<em>antitrust</em>) l’opération devrait se clôturer fin 2024 ou début 2025.</p>
<p>Pour mémoire, Discover est i) un établissement bancaire émetteur de cartes de crédit (5<sup>ème</sup> en volume de prêts après JP Morgan, American Express, Capital One, Citi et Bank of America) et ii) un fournisseur de réseau de paiement (4<sup>ème</sup> aux États-Unis après Visa, Mastercard et American Express). Le rapprochement de Capital One et Discover implique des dynamiques concurrentielles opposées sur ces deux segments qui feront l’objet d’une attention particulière des régulateurs. D’une part, l’opération favorise la concentration du secteur bancaire en créant le plus grand émetteur de cartes de crédit des États-Unis en volume de prêts (256 Md USD) devant JPMorgan (211 Md USD) et Citi (165 Md USD). Cependant, sur le segment des réseaux de paiement, le rapprochement permettrait d’accroître la concurrence envers le quasi-duopole Visa-Mastercard (76 % des paiement par carte de crédit aux États-Unis en 2022). En effet, Capital One, qui utilise actuellement l’intermédiaire de Visa et MasterCard pour le traitement de ses transactions, a l’intention de progressivement migrer vers le réseau Discover. Selon les <a href="https://www.agefi.fr/news/banque-assurance/capital-one-lance-une-mega-fusion-dans-les-cartes-de-paiement-aux-etats-unis">estimations</a> de Bank of America, un transfert total vers Discover pourrait faire perdre à Mastercard 25% de ses volumes aux Etats-Unis et 9% à Visa. Le jour de l’annonce, l’action Visa a reculé de 1,4 % et MasterCard de 3,5 %.</p>
<p>L’annonce de l’opération intervient après les propositions du <a href="https://www.justice.gov/opa/speech/assistant-attorney-general-jonathan-kanter-delivers-keynote-address-brookings-institution">DoJ</a> et de l’<a href="https://www.justice.gov/opa/speech/assistant-attorney-general-jonathan-kanter-delivers-keynote-address-brookings-institution">OCC</a> de renforcer les procédures d’autorisation des rapprochements bancaires. Certains élus démocrates (E. <a href="https://twitter.com/SenWarren/status/1760004986086228208">Warren</a> – Massachussetts, S. <a href="https://www.brown.senate.gov/newsroom/press/release/sherrod-brown-statement-capital-one-discover-merger">Brown</a> – Ohio) ont exprimé leur opposition à ce rapprochement, dénonçant les effets défavorables d’une plus grande concentration du secteur sur la stabilité financière et le coût du crédit.</p>
<p> </p>
<h5><em><strong>La CFTC propose trois nouvelles règles relatives à la gestion des risques, des conflits d’intérêts, la gouvernance et l’accès à certaines plateformes d’échanges</strong></em></h5>
<p>La <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC), le régulateur américain des marchés de dérivés aux États-Unis, a mis en consultation trois nouvelles <a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8866-24?utm_source=govdelivery">règles</a> le 20 février 2024 pour lesquelles les commentaires sont attendus d’ici le 22 avril 2024.</p>
<p>Une première proposition de règle porte sur la gestion des risques par les opérateurs (<em>future commission merchants</em> - FCM). membres d’une chambre de compensation et qui sollicitent ou acceptent des ordres d’achats/ventes contre rémunération sur des produits dérivés et procèdent aux appels de marges auprès de leurs clients Les FCM doivent s’assurer qu’un client n’effectue pas de retraits sur son compte qui conduisent à une insuffisance de fonds pour satisfaire aux exigences d’appels de marges relatives aux opérations rattachées à ce compte. Pour l’application de cette règle, la proposition autorise par ailleurs, sous certaines conditions, les FCM à traiter de manière distincte les différents comptes d’un même client.</p>
<p>Une deuxième proposition de règle porte sur les places de marchés dérivés et de matières premières étrangères (<em>foreign board of trade - FBOT</em>) qui souhaitent donner un accès direct à leur plateforme à des <em>US persons</em> (ressortissants ayant des liens fiscaux avec les États-Unis). Depuis 2011, elles doivent être enregistrées auprès de la CFTC. La proposition de règle élargit cet accès direct aux <em>introducing broker</em>, c’est-à-dire les intermédiaires entre les clients et les institutions chargés d’exécuter les ordres sur les marchés (FCM). La proposition prévoit également une procédure de demande de révocation volontaire de son enregistrement par une FBOT et le retrait de certaines références à des procédures qui ne sont plus en vigueur.</p>
<p>La troisième proposition porte sur la gouvernance et la gestion des conflits d’intérêts pour les plateformes d’échanges de contrats futures et d’options (<em>designated contract markets – DCM</em>) et de swaps (<em>swap execution facilities – SEF</em>). La proposition prévoit des standards minimums d’identification et de traitement des conflits d’intérêts, ainsi que des règles visant notamment à accroître l’indépendance des organes de gouvernance.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a progressé de +1,13 %, à 5 087 points. Après avoir baissé en début de semaine du fait d’une aversion au risque accrue, l’indice a fortement rebondi à l’issue de la publication des résultats trimestriels et des perspectives de croissance de Nvidia (21 février après la clôture), bien supérieurs aux attentes des analystes. En particulier, cette publication a été perçue comme une jauge du marché de l’intelligence artificielle.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont augmenté respectivement de +14 points de base (pb) et +9 pb pour atteindre 4,72 % et 4,33 %. Ils ont notamment augmenté mercredi, après la publication du procès-verbal du FOMC selon lequel les membres étaient favorables au maintien des taux élevés.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>Selon une <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/ppi.pdf">publication du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), l'indice des prix de production (IPP) a rebondi en janvier (+0,3 % après -0,1 % en décembre), tiré par sa composante services (+0,6 % après -0,1 %), partiellement compensé par une baisse de la composante biens (-0,2 % après -0,3 %). Sa composante sous-jacente (hors alimentation, énergie et commerce) a accéléré à +0,6 % (après +0,2 %). Toutefois, sur douze mois glissants, l’inflation (IPP) a continué de baisser (+0,9 % après +1 %) tandis que sa composante sous-jacente (hors alimentation, énergie et commerce) s’est stabilisée à +2,6 %. </a></li>
<li><a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/ppi.pdf">L’administration Biden a </a><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2024/02/21/fact-sheet-president-biden-cancels-student-debt-for-more-than-150000-student-loan-borrowers-ahead-of-schedule/#:~:text=February%2021%2C%202024-,FACT%20SHEET%3A%20President%20Biden%20Cancels%20Student%20Debt%20for%20more%20than,Loan%20Borrowers%20Ahead%20of%20Schedule&text=Today%2C%20President%20Biden%20announced%20the,Education%20(SAVE)%20repayment%20plan.">annoncé le 21 février l’annulation de 1,2 Md USD de dette étudiante. Cette mesure, initialement prévue en juillet 2024, a été avancée de 6 mois et concernera 153 000 emprunteurs inscrits au plan de remboursement SAVE (<em>Saving on a Valuable Education</em>). </a><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/08/22/fact-sheet-the-biden-harris-administration-launches-the-save-plan-the-most-affordable-student-loan-repayment-plan-ever-to-lower-monthly-payments-for-millions-of-borrowers/">Lancé en août 2023, ce dispositif vise à annuler une partie de la dette en modulant les montants de remboursement sur la base du revenu de l’emprunteur et de la taille de son foyer.</a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/08/22/fact-sheet-the-biden-harris-administration-launches-the-save-plan-the-most-affordable-student-loan-repayment-plan-ever-to-lower-monthly-payments-for-millions-of-borrowers/">Selon l’enquête PMI de S&P Global </a><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/36cedd38091e42eda51ffea4468c4c03">publiée</a> le 22 février, l’indicateur composite de la production a baissé à 51,4 après 52 en janvier. L’indicateur du secteur des services a légèrement reculé (51,3 après 52,5) tandis que celui de l’industrie a renoué avec la croissance (l’indice PMI a atteint 51,5 après 50,7 et le sous-indice de la production est passé en zone d’expansion à 52,3 après 49,3). Les économistes de S&P signalent que l’amélioration des conditions météorologiques ont facilité l’acheminement des matières premières, relâché les tensions sur les chaînes de production et donc stimulé la production. Enfin pour les services et l’industrie, le prix des intrants a progressé moins vite.</li>
</ul>
<ul>
<li>Selon les données <a href="https://www.nar.realtor/newsroom/existing-home-sales-rose-3-1-in-january">publiées le 22 février par la <em>National Association of Realtors</em> (NAR) les ventes de logement existants ont augmenté de +3,1 % en janvier en évolution mensuelle (après -1 % en décembre 2023). En glissement annuel, les ventes ont baissé de -1,7 % (après ‑5,8 %). Cette baisse s’expliquerait notamment par la hausse du prix médian des logements et des coûts de financement.</a></li>
<li><a href="https://www.nar.realtor/newsroom/existing-home-sales-rose-3-1-in-january">Le 21 février, Michael Hsu, Président de l’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(OCC), a </a><a href="https://subscriber.politicopro.com/f/?id=0000018d-ccce-dff1-a7df-edff5de60000">appelé le <em>Financial Stability Oversight Council</em> (FSOC), qui réunit les principaux régulateurs bancaires et financiers (Fed, FDIC, SEC, CFTC, etc.), à développer et publier des métriques (« <em>trip wires</em><em> </em><em>»</em>) permettant la désignation d’institutions financières non-bancaires (NBFI) comme entités systémiques. Ces<em> trip wires</em> renforceraient la transparence des procédures de désignation auprès des NBFIs, qui pourront anticiper le degré de supervision des régulateurs sur leur activité. M. Hsu a notamment souligné les risques pour la stabilité financière de certaines NBFIs du secteur des paiements et du Private Equity.</a></li>
<li><a href="https://subscriber.politicopro.com/f/?id=0000018d-ccce-dff1-a7df-edff5de60000">Le 16 février, le <em>Consumer Financial Protection Bureau</em> (CFPB) a publié un </a><a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-report-finds-large-banks-charge-higher-credit-card-interest-rates-than-small-banks-and-credit-unions/">rapport sur les taux intérêts des cartes de crédit en fonction de la taille de l’établissement bancaire émetteur. Les conclusions soulignent que les 25 plus grands émetteurs appliquent des taux significativement plus élevés (8 à 10 pb) à leurs clients que les petites et moyennes banques. Cet écart représente entre 400 et 500 USD par an de charge d’intérêts supplémentaire pour les porteurs de carte. R. Chopra, Directeur du CFPB, appelle à accélérer les efforts de supervision pour garantir à tous les consommateurs l’accès à des taux compétitifs. </a></li>
<li><a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-report-finds-large-banks-charge-higher-credit-card-interest-rates-than-small-banks-and-credit-unions/">Le 16 février, les agences fédérales de régulation bancaire ont </a><a href="https://occ.gov/news-issuances/news-releases/2024/nr-ia-2024-16.html">publié leur rapport annuel sur la qualité du crédit (<em>Shared National Credit</em> report – SNC). La qualité du crédit associée aux prêts bancaires syndiqués de montant élevé est restée modérée sur l’année. Cependant, les conclusions soulignent une tendance générale à la baisse de la qualité du crédit en raison de la pression des taux d'intérêt élevés sur les emprunteurs à effet de levier (<em>leveraged borrowers</em>) et des marges opérationnelles réduites dans certains secteurs industriels.</a></li>
</ul>
<p><a href="https://occ.gov/news-issuances/news-releases/2024/nr-ia-2024-16.html"><br clear="all" /> <!--EndFragment--> </a></p>51acd7a0-bc3b-4872-a59d-b39f37a75ef3Washington Wall Street Watch n°2024-6Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-02-16T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>L’inflation de janvier surprend à la hausse</li>
<li>Les ventes au détail ont baissé en janvier</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La Chambre des représentants souhaite mieux encadrer les investissements technologiques en Chine</li>
<li>La Fed publie les scénarios de ses prochains <em>stress-test</em> bancaires</li>
<li>Les gérants de <em>private equity</em> publient des résultats annuels hétérogènes</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p><strong> </strong></p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em><strong>L’inflation de janvier surprend à la hausse</strong></em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/cpi.pdf">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics </em>(BLS), l’indice des prix à la consommation (IPC) a accéléré en janvier à +0,3 % après +0,2 % en décembre, ainsi que sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) à +0,4 % après +0,3 %.</p>
<p>Les prix de l’énergie ont reculé de -0,9 % (- 3,2 % pour les matières premières énergétiques, +1,4 % pour les services) après -0,2 % en décembre. Il s’agit de la 4<sup>ème</sup> baisse consécutive depuis octobre. Les prix de l’alimentation ont accéléré de +0,4 % après +0,2 % en décembre. La croissance du prix des services de logement de +0,6 % contribuerait à deux tiers de la hausse totale de l’IPC en janvier.</p>
<p>Sur douze mois glissants, l’inflation a augmenté de +3,1 % (après +3,4 % en décembre), et l’inflation sous-jacente de +3,9 %, au même rythme que décembre. Les prix de l’énergie ont baissé de -4,6 % (après -2 %) et ceux de l’alimentation ont ralenti à +2,6 % (après +2,7 %)</p>
<p>L’<a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2024/20240212">enquête</a> de la Fed de New York de janvier, publiée le 12 février, indique que les anticipations d’inflation restent inchangées à horizon 1 an et 5 ans, à respectivement 3 % et 2,5 %, tandis qu’elles baissent à horizon 3 ans à 2,4 % (après 2,6 %). La variation médiane des prix à un an a baissé pour tous les biens étudiés.</p>
<p> </p>
<h5><em><strong>Les ventes au détail ont baissé en janvier</strong></em></h5>
<p>Selon les <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">données</a> du <em>Census Bureau </em>publiées le 15 février, les ventes au détail ont baissé de -0,8 % en janvier 2024 par rapport au mois précédent (après une révision de +0,6 % à +0,4 % en décembre 2023). Cette baisse est notamment due aux ventes automobiles (- 1,7 %), aux ventes de matériaux de construction et d’équipements de jardin (- 4,1 %) et aux magasins de détail divers (- 3 %).</p>
<p>Sur douze mois glissants, les ventes ont progressé de +0,6 % après +5,3 % en décembre, tirées par les magasins de détail (+6,4 %) et les services de restauration et débits de boissons (+6,3 %). En revanche, les ventes de meubles et d’articles de maisons (-9,8 %), d’appareils électroniques et électroménagers (-5,8 %) et les matériaux de construction et d’équipements de jardin (-8,3 %) ont reculé.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Chambre des représentants souhaite mieux encadrer les investissements technologiques en Chine</em></h5>
<p>Le 9 février, le <em>Select Committee on the Strategic Competition Between the United States and the Chinese Communist Party</em> de la Chambre des représentants a <a href="https://selectcommitteeontheccp.house.gov/sites/evo-subsites/selectcommitteeontheccp.house.gov/files/evo-media-document/2024-02-08%20-%20VC%20Report%20-%20FINAL.pdf">publié</a> un rapport traitant de la contribution des sociétés de capital-risque (<em>Venture Capital</em> – VC) américaines à la croissance des hautes technologies chinoises, en particulier dans les secteurs stratégiques de l’intelligence artificielle (IA) et des semi-conducteurs. Le rapport, qui découle d’une réflexion bipartisane, dénonce ces investissements, qui soutiennent selon ses auteurs les ambitions militaires, l’appareil de surveillance de masse et les violations des droits de l’homme du PCC.</p>
<p>Les auteurs étudient en particulier les stratégies des fonds GGV Capital, GSR Ventures, Qualcomm Ventures, Sequoia Capital et Walden International, dont les investissements cumulés depuis leur création s’élèvent à environ 3 Md USD dont 1,9 Md USD dans le secteur de l’IA et 1,0 Md USD dans plus de 150 entreprises de semi-conducteurs. Par ailleurs, le rapport met en évidence le soutien intangible (transfert de compétences, partage du réseau de talents, accès aux marchés américain et européen, etc.) dont bénéficient ces entreprises.</p>
<p>La plupart des entreprises bénéficiaires de ces financements font actuellement l’objet de restrictions ou de sanctions de la part des Etats-Unis. Pour autant, le rapport n’indique pas que ces investissements étaient contraires à la réglementation lorsqu’ils ont été réalisés. Les fonds VC interrogés justifient ces stratégies d’investissement par la politique étrangère américaine déployée au début des années 2000, qui a encouragé pendant plus de 15 ans les investissements en Chine, avec l’idée que des liens économiques plus étroits apaiseraient les relations diplomatiques. Le rapport conclut sur l’échec de cette stratégie, qui a au contraire renforcé les ambitions géostratégiques chinoises. Certains fonds se sont désengagés de leurs investissements, tandis que GGV Capital et Sequoia Capital ont scindé leurs entités légales américaines et chinoises, ce qui a été perçu comme une stratégie de <em>derisking</em> vis-à-vis de la Chine.</p>
<p>Enfin, le rapport présente deux recommandations : i) interdire les investissements dans des entités liées directement ou indirectement à la poursuite des objectifs militaires et des violations des droits de l’homme du PCC et ii) imposer des restrictions sectorielles pour les stratégies investissements en Chine, qui viendraient compléter les dispositions de l’<em>Executive Order </em><a href="https://monintranet.dgtresor.gouv.fr/bureau/WAS/NYC/travail/WWSW/2024/Les%20fonds%20VC%20interrogés%20justifient%20ces%20stratégies%20d’investissement%20par%20la%20politique%20étrangère%20du%20gouvernement%20américain%20déployée%20au%20début%20des%20années%202000,%20et%20pendant%20plus%20de%2015%20ans,%20qui%20encourageait%20les%20investissements%20en%20Chine,%20avec%20l’idée%20que%20des%20liens%20économiques%20plus%20étroits%20apaiseraient%20les%20relations%20diplomatiques%20et%20favoriseraient%20le%20libre-échange.%20Le%20rapport%20conclut%20sur%20l’échec%20de%20cette%20stratégie,%20qui%20a%20au%20contraire%20renforcé%20les%20ambitions%20géostratégiques%20chinoises%20contre%20les%20États-Unis.%20Depuis,%20le%20rapport%20note%20que%20certains%20fonds%20VC%20se%20sont%20désengagés%20de%20leurs%20investissements.%20Les%20fonds%20GGV%20Capital%20et%20Sequoia%20Capital%20ont%20quant%20à%20eux%20scindé%20leurs%20entités%20légales%20américaines%20et%20chinoises%20en%202023,%20ce%20qui%20a%20été%20perçu%20%20comme%20une%20stratégie%20de">promulgué</a> le 9 août 2023, qui impose le contrôle des investissements sortants dans trois secteurs stratégiques (semi-conducteurs avancés, quantique, IA).</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed publie les scénarios de ses prochains stress-test bancaires</em></h5>
<p>Le 15 février, la Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/publications/files/2024-stress-test-scenarios-20240215.pdf">publié</a> les scénarios de ses prochains tests de résistance (<em>stress-tests</em>) bancaires. Cet exercice évaluera dans les mois à venir la résistance de 32 grandes banques qui opèrent aux États-Unis face à différents scénarios économiques et financiers adverses.</p>
<p>Le principal scénario de test (<em>severely adverse scenario</em>) simule une forte récession au niveau mondial. Le PIB américain reculerait de 8,75 % en termes réels entre le T3 2023 et le T1 2025 et le taux de chômage atteindrait 10 % au T3 2025. Le prix des biens immobiliers connaîtrait une forte dépréciation (-40 % sur l’immobilier commercial et -36 % sur l’immobilier résidentiel). L’inflation, matérialisée par la variation trimestrielle de l’IPC rapportée à un taux annualisé, passerait de 2,8 % fin 2023, à 1,3% au T3 2024 puis augmenterait graduellement jusqu’à 1,6% à la fin du scénario. Les <em>spreads</em> obligataires connaîtraient une forte hausse, de même que la volatilité des principaux marchés.</p>
<p>En outre, les banques particulièrement actives sur les marchés financiers seront soumises à des scénarios complémentaires de dégradation de certains actifs et de défauts sur leurs plus grandes expositions de crédit.</p>
<p>Enfin, la Fed ajoute pour la première fois une analyse exploratoire (<em>exploratory analysis</em>) qui vise à tester plusieurs hypothèses de dégradation des conditions économiques et financières sur le système bancaire. Un premier volet d’hypothèses concerne des tensions de financement (<em>funding stress</em>) entraînant une forte hausse de la rémunération des dépôts. Le deuxième volet concerne l’analyse de chocs de marchés qui perturberaient soudainement les marchés financiers du fait de prévisions à la baisse de l’activité économique mondiale et de la prévision d’une récession sévère aux États-Unis et dans d’autres pays.</p>
<p>Les résultats des <em>stress-tests</em> sont généralement publiés à la fin du 1<sup>er</sup> semestre. Ils servent notamment de base à la calibration des exigences de fonds propres. La Fed précise néanmoins que le scénario exploratoire ne sera pas pris en compte pour calibrer ces exigences.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les gérants de private equity publient des résultats annuels hétérogènes</em></h5>
<p>Les quatre plus grandes sociétés de gestion de capital-investissement (<em>private equity</em>) ont publié leurs résultats pour le 4<sup>ème</sup> trimestre et pour l’exercice 2023.</p>
<p>Les quatre sociétés de gestion enregistrent une hausse notable de leurs actifs sous gestion. Cette hausse est portée à la fois par la collecte des fonds et par la croissance des activités d’assurance.</p>
<p>Tous les groupes affichent une hausse de leurs commissions de gestion, une baisse de leurs revenus liés à la performance (<em>carried interest</em>) et une baisse des résultats d’investissement, dans un contexte d’atonie des cessions de participation. Pour Blackstone et Carlyle, la baisse du <em>carried interest </em>entraine une baisse des revenus. KKR affiche à l’inverse des revenus en forte hausse, notamment grâce à ses activités d’assurance (+150 %) qui bénéficient à la fois d’une croissance des encours, d’un effet de périmètre (<a href="https://www.businesswire.com/news/home/20230525005464/en/Global-Atlantic-announces-19.2-billion-reinsurance-agreement-with-MetLife">accord</a> entre sa filiale Global Atlantic et MetLife) et d’un effet de base (pertes d’investissement en 2022). De même, Apollo bénéficie d’un fort effet de périmètre grâce à l’acquisition de nouvelles activités par sa branche d’assurance.</p>
<table border="0" width="293" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td valign="top" nowrap="nowrap" width="103">
<p>Résultats annuels 2023 en millions USD</p>
</td>
<td width="57">
<p>Revenus</p>
</td>
<td width="66">
<p>Résultat net </p>
</td>
<td width="66">
<p>Actifs sous gestion</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="103">
<p><a href="https://s23.q4cdn.com/714267708/files/doc_financials/2023/q4/Blackstone4Q23EarningsPressRelease.pdf">Blackstone</a></p>
</td>
<td valign="bottom" width="57">
<p align="right">7 591</p>
<p align="right">(- 7%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">1 391</p>
<p align="right">(-20%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">1 040 192</p>
<p align="right">(+7 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="103">
<p><a href="https://d1io3yog0oux5.cloudfront.net/_9d67abe72032e3ebd06982739a674142/apollo/db/2247/21604/full_earnings_release/AGM+Earnings+Release+4Q%272023.pdf">Apollo</a></p>
</td>
<td valign="bottom" width="57">
<p align="right">32 636</p>
<p align="right">(+184%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">5 176</p>
<p align="right">(+261%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">650 776</p>
<p align="right">(+19 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="103">
<p><a href="https://irpages2.eqs.com/download/companies/kkrinc/Quarterly%20Reports/KKR%20Q423%20Earnings%20Release.pdf">KKR</a></p>
</td>
<td valign="bottom" width="57">
<p align="right">18 739</p>
<p align="right">(+233%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">3 732</p>
<p align="right">(+544%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">552 801</p>
<p align="right">(+10 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td nowrap="nowrap" width="103">
<p><a href="https://ir.carlyle.com/static-files/08bd5e43-5e50-4cb1-8e5e-23b638ee2317">Carlyle</a></p>
</td>
<td valign="bottom" width="57">
<p align="right">2 549</p>
<p align="right">(-39%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">-608</p>
<p align="right">(- 150%)</p>
</td>
<td valign="bottom" width="66">
<p align="right">425 994</p>
<p align="right">(+14 %)</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Source : données Bloomberg (Bloomberg Adjusted)</p>
<p>Au total, Apollo et KKR affichent les résultats nets annuels en forte hausse, notamment grâce aux effets de périmètre, tandis que Blackstone et Carlyle voient leurs résultats baisser. Les quatre groupes ont néanmoins publié des résultats par action en ligne ou supérieurs aux attentes des marchés pour le T4 2023.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a progressé de +0,13 %, à 5 030 points. Il s’est effondré à l’ouverture des marchés mardi matin (-1,3 %), après la publication des chiffres de l’inflation IPC, en forte hausse pour le mois de janvier, et a rattrapé son niveau pendant le reste de la semaine.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont augmenté respectivement de +12 points de base (bp) et +9 bp pour atteindre 4,58 % et 4,24 %. Ils ont fortement augmenté mardi matin (+17 bp et +11 bp), en réaction aux chiffres de l’inflation de janvier, qui ont réduit les espoirs d’une baisse des taux directeurs de la Fed à court terme.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>Le 14 février, le sous-secrétaire à <em>l’Office for Terrorism and Financial Intelligence</em> (TFI) du Treasury Brian Nelson a <a href="https://emmer.house.gov/2024/2/emmer-presses-treasury-undersecretary-nelson-on-erroneous-reports-of-crypto-terror-financing">indiqué lors d’un échange avec Tom Emmer (R – MN) qu’une </a><a href="https://www.wsj.com/world/middle-east/militants-behind-israel-attack-raised-millions-in-crypto-b9134b7a">enquête du Wall Street Journal (WSJ) publiée en octobre 2023 aurait largement surestimé le montant des financements terroristes du Hamas par le biais de crypto actifs, qu’ils avaient estimés à 134 M USD entre août 2021 et juin 2023. Le <em>Treasury </em>critique notamment la méthodologie du WSJ, qui aurait manqué de granularité. </a></li>
<li><a href="https://www.wsj.com/world/middle-east/militants-behind-israel-attack-raised-millions-in-crypto-b9134b7a">Le 14 février, la <em>Securities and Exchange Commission </em>(SEC), l’autorité des marchés financiers, a publié une </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-19">proposition de règle visant à réhausser les seuils d’exemption concernant l’enregistrement des fonds de capital-investissement (<em>Venture Capital</em> – VC) auprès de la SEC, à 12 M USD de levées de fonds contre 10 M USD aujourd’hui. Par ailleurs, la proposition prévoit un mécanisme d’ajustement périodique en fonction de l’inflation tous les cinq ans.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-19">Le 13 février, Gary Gensler, Président de la SEC, a </a><a href="https://www.sec.gov/news/speech/gensler-ai-021324">appelé les gestionnaires d’actifs et les <em>broker-dealers</em> à contrôler leurs logiciels d’intelligence artificielle (IA) afin de garantir que ces derniers ne négocient pas involontairement contre les intérêts des clients, ne passent pas des ordres fictifs, et ne donnent pas de conseils inappropriés. Ces mécanismes de contrôle pourraient inclure des révisions dans les méthodes de calcul des IAs, des tests des modèles avant leur lancement et l’intégration par le modèle du fait qu’il puisse reposer sur des données incorrectes.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/speech/gensler-ai-021324">Le 13 février, le <em>Financial Crimes Enforcement Network</em> (FinCEN), l’agence de lutte contre la criminalité financière, a </a><a href="https://www.fincen.gov/news/news-releases/fincen-proposes-rule-combat-illicit-finance-and-national-security-threats">publié une proposition de règle visant à instaurer un mécanisme de contrôle pour empêcher les criminels et les adversaires politiques (<em>foreign adversaries</em>) d’accéder aux marchés financiers américains par le biais des sociétés de gestion d’actifs, qui devront respecter des critères de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme plus exigeants.</a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://www.fincen.gov/news/news-releases/fincen-proposes-rule-combat-illicit-finance-and-national-security-threats">Le Sénat a approuvé mardi un </a><a href="https://www.appropriations.senate.gov/news/majority/with-republicans-planning-to-block-bipartisan-supplemental-with-border-policy-changes-they-demanded-murray-releases-supplemental-without-border-provisions">projet</a> de loi sur l’aide internationale d’un montant de 95 Md USD, comprenant un volet d’aide à l’Ukraine, Israël et Taïwan. Toutefois, Mike Johnson, le <em>Speaker</em> de la Chambre a déclaré que la Chambre travaillerait de son côté sur le texte, car la version votée par le Sénat ne comprenait pas l’accord sur les frontières. Brian Fitzpatrick (R-PA) a annoncé à la presse que les Républicains de la Chambre feraient une proposition de loi alternative, sur lequel auraient travaillé des Démocrates et des Républicains de la Chambre et du Sénat.</li>
</ul>37f300ee-6d1c-452a-8c97-c0779dc0379fWashington Wall Street Watch n°2024-5Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-02-09T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>Les créations d’emploi surprennent à la hausse</li>
<li>L’endettement des ménages et leur taux de défaillance continuent d’augmenter</li>
<li>Les conditions de crédit continuent de se durcir</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Le CBO publie les projections économiques et budgétaires sur 10 ans</li>
<li>Les membres de la Fed s’accordent sur la nécessité d’attendre avant d’entamer la baisse des taux</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La SEC encadre l’activité des investisseurs pour compte propre</li>
<li>La SEC renforce les exigences de transparence des <em>hedge funds</em></li>
<li>Auditionnée par le Congrès sur les priorités du FSOC, Janet Yellen met l’accent sur la hausse des exigences de fonds propres bancaires</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong><br clear="all" /> </strong><strong>C</strong><strong>onjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em><strong>Les créations d’emploi surprennent à la hausse</strong></em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, les créations d’emploi ont surpris à la hausse en janvier, à +350 000, dépassant les attentes du marché (+185 000), après +333 000 en décembre (révisé à la hausse de +117 000) et +182 000 en novembre (révisé de +9 000). Ces créations concernent principalement les services professionnels et aux entreprises (+74 000), la santé (+70 000) et le commerce de détail (+45 000).</p>
<p>Le taux de chômage est resté inchangé à 3,7 % en janvier, tout comme le taux d’emploi à 62,5 %. Le taux d’activité a augmenté de +0,1 point à 60,2 %.</p>
<p>Le salaire horaire a progressé de +0,6 % en janvier, après +0,4 % en novembre. Sur douze mois glissants sa croissance s’établit à +4,5 %, après +4,1 % en novembre.</p>
<p>À l’occasion de ce rapport, le BLS a procédé à une revue annuelle des créations d’emplois en 2023 conduisant à des révisions globalement à la hausse.</p>
<table style="height: 528px;" border="0" width="824" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p> </p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">Publié</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">Révisé</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">Différence</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Janvier</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">472</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">482</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+10</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Février</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">248</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">287</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+39</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Mars</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">217</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">146</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">-71</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Avril</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">217</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">278</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+61</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Mai</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">281</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">303</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+22</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Juin</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">105</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">240</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+135</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Juillet</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">236</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">184</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">-52</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Août</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">165</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">210</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+45</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Septembre</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">262</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">246</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">-16</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Octobre</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">105</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">165</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+60</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Novembre</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">173</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">182</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+9</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="width: 274.562px;" valign="top">
<p>Décembre</p>
</td>
<td style="width: 189.516px;" valign="top">
<p align="center">216</p>
</td>
<td style="width: 192.438px;" valign="top">
<p align="center">333</p>
</td>
<td style="width: 258.484px;" valign="top">
<p align="center">+117</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Source : BLS</p>
<p>Unité : millier d’emplois créés</p>
<p> </p>
<h5><em><strong>L’endettement des ménages et leur taux de défaillance continuent d’augmenter</strong></em></h5>
<p>Selon les données trimestrielles <a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/interactives/householdcredit/data/pdf/HHDC_2023Q4">publiées</a> par la Fed de New York, l’endettement des ménages a progressé de +1,2 % au T4 2023, portant son niveau total à 17 500 Md USD (+212 Md USD par rapport au T3 2023). Cette progression est tirée principalement par la hausse des crédits immobiliers (+112 Md USD), de la dette de cartes de crédit (+50 Md USD) et des prêts automobiles (+12 Md USD).</p>
<p>Fin décembre 2023, les défaillances concernent 3,1 % du stock des dettes, soit +0,1 point par rapport au trimestre précédent, en hausse continue depuis leur niveau le plus bas atteint au T4 2022 (2,5 %) mais toujours en-deçà du niveau prépandémique (4,7 % au T4 2019). Il a augmenté pour l’ensemble des crédits à l’exception de la dette étudiante. Pour cette dernière, l’administration Biden a mis en place une période de <a href="https://www.ed.gov/news/press-releases/fact-sheet-president-biden-announces-new-actions-provide-debt-relief-and-support-student-loan-borrowers">transition</a> (du 1<sup>er</sup> octobre 2023 au 30 septembre 2024) durant laquelle les paiements non effectués ne sont ni signalés aux agences de notation ni comptabilisés comme des défaillances.</p>
<p> </p>
<h5><em><strong>Les conditions de crédit continuent de se durcir</strong></em></h5>
<p>L’<a href="https://www.federalreserve.gov/data/documents/sloos-202401.pdf">enquête</a> de la Fed sur les conditions de crédit (<em>Senior Loan Officer Opinion Survey on Bank Lending Practices </em>– SLOOS), publiée le 5 février, fait état d’un durcissement des conditions d’octroi du crédit ainsi que d’une baisse de la demande, tant pour les entreprises que pour les particuliers, au T4 2023. Toutefois, la part des banques ayant répondu avoir resserré davantage les conditions de crédit au T4 2023 a baissé par rapport au T3 2023. Le durcissement des normes concerne davantage les petites banques.</p>
<p>Pour les particuliers, les conditions se sont durcies pour les crédits immobiliers non garantis par l’État et pour les crédits à la consommation. Notamment, les banques ont fait état de <em>spreads</em> plus larges pour les prêts automobiles. Pour les entreprises, le durcissement concerne notamment les prêts commerciaux et industriels (<em>commercial and industrial</em> – C&I) et les prêts pour l’immobilier commercial. Les raisons du durcissement avancées par les banques sont (i) des perspectives économiques moins favorables ou plus incertaines, (ii) une plus grande aversion au risque, (iii) une concurrence moins agressive des organismes de crédit et (iv) la détérioration de leur liquidité actuelle ou attendue.</p>
<p>Interrogées sur les perspectives d’évolution des conditions de crédit, les banques ont déclaré envisager de les resserrer pour l’immobilier commercial, les cartes de crédit et les prêts automobiles. En outre, elles anticipent une détérioration de la qualité des prêts et une hausse de la demande de prêts sous l’effet de la baisse anticipée des taux</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le CBO publie les projections économiques et budgétaires sur 10 ans</em></h5>
<p>Le <em>Congressional Budget Office</em> (CBO), organe rattaché au Congrès chargé des analyses et des prévisions économiques et budgétaires, a <a href="https://www.cbo.gov/publication/59710">publié</a> le 7 février les projections économiques et budgétaires sur 10 ans.</p>
<p>Sur le plan économique, l’activité devrait ralentir en 2024 avec une hausse du taux de chômage. L’inflation poursuivrait sa baisse en 2024 mais le CBO prévoit un léger rebond de l’inflation en 2025 résultant de la hausse des prix de l’immobilier. Les taux d’intérêt resteraient élevés à court et moyen termes malgré la baisse des taux directeurs. Enfin, le CBO met en avant le relèvement de la croissance potentielle à +2,2 % sur 2024-2028 contre +1,9 % à moyen et long terme, résultant d’une hausse de la main d’œuvre issue de l’immigration.</p>
<p>Sur le plan budgétaire, le déficit et la dette progresseraient moins vite sous l’effet notamment du <em>Fiscal Responsibility Act</em> (FRA). Le CBO indique que le déséquilibre entre les recettes et les dépenses persisterait, conduisant à un déficit chronique de -5,5 % en moyenne sur 2025-2034 (dont -2 % de déficit primaire et -3,5 % liés aux paiements des intérêts la dette). Le taux d’endettement, qui présente le stock de dettes rapporté au PIB, passerait de 99 % en 2024 à 116 % en 2034.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les membres de la Fed s’accordent sur la nécessité d’attendre avant d’entamer la baisse des taux</em></h5>
<p>Les responsables de la Fed s’accordent sur le niveau des taux directeurs qui serait approprié au regard de la bonne tenue de l’économie américaine. Il faudrait d’après eux que la tendance baissière de l’inflation se confirme dans la durée avant d’entamer la baisse des taux. Le président de la Fed, Jerome <a href="https://www.cbsnews.com/news/full-transcript-fed-chair-jerome-powell-60-minutes-interview-economy/">Powell</a>, a indiqué, lors d’une interview sur CBS, qu’il n’envisageait pas de baisse en mars et que même une baisse en mai était incertaine du fait de la robustesse de l’économie.</p>
<p>Les facteurs qui pourraient contribuer à la poursuite de la désinflation sont selon Loretta <a href="https://www.clevelandfed.org/collections/speeches/2024/sp-20240206-views-on-the-economy-and-monetary-policy">Mester</a> (présidente de la Fed de Cleveland) l’amélioration continue des chaînes d’approvisionnement et selon Adrian <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/kugler20240207a.htm">Kugler</a>, gouverneur, (i) la normalisation de la croissance des salaires, (ii) l’ajustement des prix moins fréquent par les entreprises et (iii) la stabilité des anticipations d’inflation.</p>
<p>Néanmoins, L. Mester a souligné des aléas négatifs comme (i) les tensions en Mer rouge, qui pourraient affecter le coût du fret et perturber les chaînes de valeur, (ii) une surchauffe de la demande en cas d’assouplissement prématuré des conditions financières et (iii) un nouvel épisode de turbulences bancaires. En outre, J. Powell a soulevé l’enjeu des finances publiques américaines au regard de l’évolution du déficit et de la dette. Enfin, Neel <a href="https://www.minneapolisfed.org/article/2024/policy-has-tightened-a-lot-how-tight-is-it">Kashkari</a> a signalé des facteurs de risque comme la hausse des défaillances des prêts automobiles et de cartes de crédit et l’immobilier de bureaux.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La SEC encadre l’activité des investisseurs pour compte propre</em></h5>
<p>Le 6 février, la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-14">adopté</a> à 3 voix contre 2 (Mark Uyeda [R] et Hester Peirce [R]) une règle visant à encadrer les institutions non bancaires agissant en tant qu’investisseur pour compte propre. Cette règle intervient en réponse à leur rôle croissant sur certains marchés américains. La SEC souligne en particulier l’importance des <em>Principal Trading Firms</em> (PTFs), qui opèrent à haute fréquence sur le marché des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>). La proposition de règle avait été <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-54">publiée</a> le 28 mars 2022.</p>
<p>Sous la nouvelle règle, les investisseurs pour compte propre dont les actifs sous gestion dépassent 50 M USD doivent s’enregistrer auprès de la SEC en tant que <em>Dealer</em>, et de <em>Government Security Dealer</em><em> </em>lorsqu’ils interviennent sur le marché des <em>Treasuries</em>. La règle prévoit également qu’ils adhèrent à une organisation professionnelle et qu’ils se conforment à des exigences réglementaires et professionnelles (fonds propres, marges, reporting, déontologie, etc.). L’obligation résulte de critères qualitatifs (nature des activités et des revenus) mais ne comporte pas le critère quantitatif de la proposition de règle, qui fixait un volume de trading mensuel de <em>Treasuries</em> de 25 Md USD.</p>
<p>La règle s’applique aux opérateurs de marché qui exercent à titre principal une activité consistant à (i) dégager des revenus provenant des <em>spreads bid-ask</em> ou (ii) à exprimer des intérêts simultanés à l’achat et la vente sur des titres, à des prix proches des meilleurs prix disponibles et à destination d’autres participants du marché. La règle ne s’applique pas aux sociétés de gestion pour compte de tiers, et vise en premier lieu les PTFs qui ne disposent pas déjà, contrairement aux banques, d’un agrément de <em>Deale</em>r.</p>
<p>L’industrie, représentée par l’<em>Alternative Investment Management Association </em>(AIMA) s’est exprimée à l’<a href="https://www.aima.org/article/aima-ceo-reaction-to-us-sec-s-dealer-rule.html">encontre</a> de la règle, la considérant comme une menace pour certaines stratégies de trading. La règle entrera en vigueur un an après sa publication au registre fédéral.</p>
<p> </p>
<h5><em>La SEC renforce les exigences de transparence des hedge funds</em></h5>
<p>La SEC et la <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC), régulateur des marchés de dérivés, ont <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-17">finalisé</a> le 8 février une règle renforçant les exigences de reporting des <em>hedge funds</em> envers les régulateurs et le <em>Financial Stability Oversight Council </em>(FSOC), le conseil chargé de la stabilité financière. Les <em>hedge funds</em> devront transmettre des informations plus détaillées sur leurs expositions, leurs emprunts, leurs méthodes de compensation, leur liquidité, leurs risques ainsi que la performance de leurs différentes stratégies. Les <em>hedge funds</em> ayant plus de 500 M USD d’actifs nets sous gestion seront soumis à des exigences d’information renforcées.</p>
<p>La règle prévoit en outre certaines dispositions applicables aux sociétés de gestion des <em>private funds</em>, catégorie incluant les <em>hedge funds</em> et les fonds de <em>private equity</em>, et leur impose de transmettre des informations sur leurs activités (actifs sous gestion, flux de souscriptions et de rachats, levier, performance, investisseurs, etc.) afin que les régulateurs puissent mieux suivre les tendances de ces marchés et prévenir les risques systémiques.</p>
<p>La règle entrera en vigueur un an après sa publication au registre fédéral.</p>
<p> </p>
<h5><em>Auditionnée par le Congrès sur les priorités du FSOC, Janet Yellen met l’accent sur la hausse des exigences de fonds propres bancaires</em></h5>
<p>Les 6 et 8 février, Janet Yellen, secrétaire au <em>Treasury</em>, a été auditionnée par la Chambre des représentants et le Sénat à propos du <a href="https://home.treasury.gov/system/files/261/FSOC2023AnnualReport.pdf">rapport</a> annuel 2023 sur la stabilité financière du <em>Financial Stability Oversight Council </em>(FSOC), qui réunit les principaux régulateurs bancaires et financiers (Fed, FDIC, SEC, CFTC, etc.).</p>
<p>J. Yellen est d’abord revenue sur deux risques majeurs pour la stabilité financière des États-Unis, à savoir l’exposition des banques au secteur de l’immobilier commercial, rappelant les faillites bancaires survenues au printemps 2023 (Silicon Valley Bank, Signature, First Republic, etc.), et l’instabilité géopolitique internationale, qui ont constitué les priorités du FSOC pour l’année 2023.</p>
<p>J. Yellen a ensuite exposé le programme de travail du comité, qui s’organise autour de cinq axes : i) la réévaluation des niveaux de fonds propres et des réserves de liquidités nécessaires aux institutions financières, en insistant sur la nécessité de réguler les institutions financières non bancaires (IFNB) ; ii) la promotion d’un cadre réglementaire ambitieux en matière de transparence climatique, en soulignant l’impact des risques climatiques sur le système financier, en particulier dans le secteur de l’assurance dommage ; iii) l’établissement de partenariats publics-privés pour lutter contre les incidents de cybersécurité ; iv) l’accroissement des capacités d’expertise des régulateurs sur les technologies d’intelligence artificielle (IA), qui constitue une vulnérabilité émergente pour le système financier ; v) la conception d’une régulation fédérale des <em>stablecoins</em> et du marché au comptant des crypto-actifs.</p>
<p>Plusieurs fois interrogée sur la transposition des accords de Bâle III, J. Yellen n’a pas souhaité commenter les dispositions spécifiques de la règle. Elle a cependant réitéré son soutien à l’esprit de la mesure, qu’elle considère essentielle pour que les banques soient en mesure d’absorber leurs pertes en cas de nouvelle crise bancaire. Interrogée sur le sujet connexe des risques liés à l’exposition des banques au secteur de l’immobilier commercial, J. Yellen a indiqué que le risque systémique était improbable. Cependant, elle estime que les banques régionales montrent des signes de vulnérabilité, et que certaines pourraient connaître des difficultés dans les mois à venir.</p>
<h3> </h3>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a progressé de +1,66 %, à 4 998 points. Les actions de Meta, Amazon, SoFi Technologies et Chevron ont progressé à la suite de la publication des résultats ou de perspectives de bénéfices optimistes.</p>
<p>L’action de New York Community Bank (NYCB, 116 Md USD d’actifs) a poursuivi sa chute cette semaine (-27 % sur 5 jours, -60 % sur un mois). Les agences de notation <a href="https://www.moodys.com/research/Moodys-downgrades-New-York-Community-Bancorps-long-term-issuer-rating-to-Rating-Action--PR_485421">Moody’s</a> et <a href="https://www.fitchratings.com/research/banks/fitch-downgrades-new-york-community-bancorp-inc-idr-outlook-negative-02-02-2024">Fitch</a> ont dégradé la notation de la dette de long terme de la banque. Celle-ci a tenté de rassurer les marchés en publiant un <a href="https://ir.mynycb.com/news-and-events/news-releases/press-release-details/2024/NEW-YORK-COMMUNITY-BANCORP-INC.-ISSUES-CURRENT-LIQUIDITY-AND-DEPOSIT-INFORMATION/default.aspx">communiqué</a> sur la situation de sa liquidité (dépôts en hausse depuis le début de l’année, actifs liquides excédant les dépôts non-assurés, etc.). L’action a toutefois de nouveau baissé de ‑6,5 % le 8 février. Les autres banques régionales ont été partiellement affectées par cette baisse (KBW Regional Banks en baisse de -2,9 % sur 5 jours et de -10,6 % sur un mois), certains établissements particulièrement exposés à l’immobilier commercial étant les plus touchés (Valley National -8% sur 5 jours et ‑23% sur un mois).</p>
<p>La foncière cotée KKR Real Estate Finance Trust a enregistré une baisse de -21 % sur la semaine à la suite d’une forte réduction de son dividende. Le groupe a <a href="https://www.kkrreit.com/~/media/Files/K/KKR-V2/press-release/4q-2023-earnings-release.pdf">annoncé</a> une perte de 59 M USD sur un prêt à l’immobilier de bureau à Philadelphie et le placement sous surveillance de plusieurs prêts à des immeubles d’habitation.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont augmenté respectivement de +24 points de base et de +27 pb pour atteindre 4,5 % et 4,2 %. Le taux à 2 ans a bondi lundi à l’ouverture des marchés du fait notamment de l’interview de J. Powell dimanche selon lequel les taux de la Fed ne baisseraient probablement pas avant mai.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>Le <em>Treasury</em> a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy2079">publié le 6 février une nouvelle analyse coût-bénéfice de l’<em>Internal Revenue Service </em>(IRS), administration fiscale chargée de la collecte et du contrôle fiscal. Selon le <em>Treasury</em>, les gains pourraient s’élever à 851 Md USD contre 390 Md USD initialement prévu sur 2024-2034 si les investissements dans l’IRS prévus dans l’IRA sont ciblés sur des améliorations des outils informatiques et des méthodes de recouvrement.</a></li>
<li><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy2079">Le 7 février, le <em>Financial Crimes Enforcement Network</em> (FinCEN), agence de lutte contre la criminalité financière, a </a><a href="https://www.fincen.gov/news/news-releases/fincen-proposes-rule-combat-money-laundering-and-promote-transparency">publié une proposition de règle visant à détecter les fraudes de blanchiment d’argent pour les opérations du secteur immobilier en réhaussant les exigences de transparence. La proposition prévoit que les professionnels transmettent certaines informations à FinCEN concernant les transferts de biens immobiliers résidentiels vers des entités juridiques. Selon FinCEN, ce type d’opérations présenterait un risque élevé de blanchiment d’argent.</a></li>
</ul>
<p> </p>c3bc8a5d-6aae-4785-8a45-c74c5580269dWashington Wall Street Watch - Numéro spécial rétrospective annuelle 2023Un numéro spécial présentant une rétrospective annuelle de ce qu’il faut retenir pour 2023 aux Etats-Unis en matière de conjoncture, de politique macroéconomique, de services financiers et de marchés financiers.2024-02-07T00:00:00+01:00<p><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong> </strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La croissance du PIB a contredit les prévisions de récession</li>
<li>Le marché du travail s’est détendu mais est resté très robuste</li>
<li>L’inflation totale et sous-jacente ont baissé de manière continue</li>
</ul>
<p><strong> </strong></p>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Après avoir ralenti le rythme de son resserrement monétaire puis fait une pause, la Fed prévoit de premiers assouplissements en 2024</li>
<li>Les blocages au Congrès se sont multipliés sur les questions budgétaires et de dette publique</li>
</ul>
<p><strong> </strong></p>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>Après les faillites du premier trimestre, le marché bancaire s’est stabilisé mais présente certaines vulnérabilités</li>
<li>Les régulateurs bancaires ont publié leur proposition de transposition de Bâle III ainsi qu’un paquet de règles relatives à la gestion des faillites</li>
<li>La SEC a finalisé plusieurs réformes structurantes même si des propositions très attendues sont encore en consultation</li>
<li>Le secteur des crypto-actifs a été mis sous forte pression des régulateurs mais reste toujours sans régulation fédérale spécifique</li>
</ul>
<p><strong> </strong></p>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<ul>
<li>Les marchés actions ont été tirés par la performance des <em>Magnificent Seven</em> et les annonces de la Fed en fin d’année</li>
<li>Les marchés obligataires sont restés volatiles, affectés par la politique monétaire et les turbulences bancaires</li>
<li>Le marché du capital-investissement a fortement ralenti, mais le segment de la dette privée reste dynamique</li>
<li>Le marché de l’immobilier de bureaux traverse une période de tension</li>
</ul>980f825e-3936-4977-a77a-887e3941d331[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°1) du 14 décembre au 7 février [Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°1) du 14 décembre au 7 février 2024-02-07T00:00:00+01:00<div class="focus">
<p>Sommaire </p>
</div>
<p style="text-align: justify;"><strong>Fait marquant </strong></p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement britannique a publié sa réponse à la consultation sur le <em>AI White Paper</em> et précise son approche sur la régulation de l’IA</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong>Economie numérique et </strong><strong>régulation </strong></p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le Royaume-Uni et le Canada ont signé deux accords renforçant leur coopération dans la science et l’innovation</li>
<li><em>Adobe</em> a abandonné son projet de rachat de <em>Figma</em> suite aux réserves des régulateurs quant à l’impact négatif de l’opération sur la concurrence</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong>Télécommunications et réseaux</strong></p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement britannique estime que l’actionnariat des Emirats Arabes Unis dans <em>Vodafone</em> présente un risque pour la sécurité nationale</li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority </em>lance une enquête formelle sur la fusion entre les opérateurs téléphoniques<em> Vodafone</em> et <em>Three</em></li>
<li>Le <em>Competition Appeal Tribunal</em> a confirmé que les prix pratiqués par<em> Motorola </em>dans la fourniture de service aux services d’urgence britanniques était surfacturée</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong>Données et intelligence artificielle </strong></p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le<em> AI Safety Institute </em>a publié son troisième rapport d’activité</li>
<li>La Cour suprême britannique estime que l’IA ne peut être considérée comme un inventeur</li>
<li>La <em>British Standards Institution</em> a publié les premiers standards internationaux sur la sécurité des usages de l’IA</li>
<li>Le gouvernement a lancé le <em>AI Opportunity Forum</em> afin d’accroître l’utilisation de l’IA par le secteur privé</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong>Cybersécurité</strong></p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le Royaume-Uni et le Japon ont signé un accord afin de renforcer leur collaboration en matière de cybersécurité</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong>Spatial </strong></p>
<ul style="text-align: justify;">
<li><em>SaxaVord </em>est le premier port spatial britannique autorisé à réaliser des lancements verticaux</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong>Nouvelles technologies</strong></p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement va investir 45 M£ dans le secteur du quantique</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong>Ecosystème tech </strong></p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">Le gouvernement a annoncé sa volonté de faire du R-U une « <em>super-puissance des scale-ups </em>» et dévoilé un programme de soutien</li>
<li style="text-align: justify;">Les modifications apportées au<em> Investigatory Powers Act </em>risqueraient d’impacter négativement l’attractivité du R-U pour les entreprises étrangères</li>
</ul>
<p> </p>eb2c1064-07d0-4932-9ce7-149a72acc361Washington Wall Street Watch n°2024-4Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-02-02T00:00:00+01:00<h5 align="center"><strong>Sommaire</strong></h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>L’inflation totale rebondit mais sa composante sous-jacente poursuit sa baisse</li>
<li>Les prix de l’immobilier marquent le pas</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Le <em>Treasury </em>publie ses besoins de financements au 1<sup>er</sup> semestre 2024</li>
<li>La Chambre adopte le paquet budgétaire visant à alléger la fiscalité des entreprises et soutenir les ménages</li>
<li>La Fed maintient ses taux directeurs inchangés</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>L’OCC souhaite renforcer la procédure d’autorisation des rapprochements bancaires</li>
<li>Les résultats trimestriels de New York Community Bancorp ravivent les inquiétudes sur l’immobilier commercial </li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>C</strong><strong>onjoncture</strong></h3>
<h5><em> <strong>L’inflation totale rebondit mais sa composante sous-jacente poursuit sa baisse</strong></em></h5>
<p>Selon les <a href="https://www.bea.gov/news/2024/personal-income-and-outlays-december-2023">estimations</a> du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (<em>Personal Consumption Expenditure</em> – PCE) et sa composante sous-jacente ont tous deux augmenté de +0,2 % en décembre, après respectivement -0,1 % et +0,1 % en novembre. Sur douze mois glissants, l’inflation PCE s’est établie à +2,6 % (après +2,6 %) et sa composante sous-jacente à +2,9 % (après +3,2 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix de l’énergie ont progressé de +0,3 % en évolution mensuelle (après -2,7 % en novembre) et ceux de l’alimentation de +0,1 % (après -0,1 %). Sur douze mois glissants, les prix de l’énergie ont baissé de -2,2% et ceux de l’alimentation ont augmenté de +1,5%.</p>
<p>Les prix des services ont continué de progresser (+0,3 % en évolution mensuelle, après +0,3 % en novembre et +3,9 % par rapport à décembre 2022), tandis que les prix des biens ont poursuivi leur baisse (- 0,2 % après -0,7 % et +0,1 % en glissement annuel).</p>
<p> </p>
<h5><em><strong>Les prix de l’immobilier marquent le pas</strong></em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/FHFA-HPI-Monthly_01302024.pdf">rapport</a> de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA), les prix de l’immobilier résidentiel aux États-Unis ont augmenté de +0,3 % en novembre 2023, après +0,3 % en octobre, soit +6,6 % sur un an.</p>
<p>L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/index-announcements/article/sp-corelogic-case-shiller-index-upward-trend-decelerates-in-november/">publié</a> par Standard & Poor’s, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, nuance ce constat. Il a reculé de -0,2 % en novembre, après +0,1%, mais a progressé de +5,4 % sur douze mois glissants. Il s’agit de la première baisse observée depuis janvier 2023. Le niveau très haut des taux hypothécaires début novembre (le taux Freddie Mac sur 30 ans était de 7,76 % le 2 novembre) a dissuadé les acheteurs. La baisse du taux Freddie Mac sur 30 ans à 6,7 % fin janvier devrait soutenir le marché immobilier en ce début d’année</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<h5><em> Le Treasury publie ses besoins de financements au 1<sup>er</sup> semestre 2024</em></h5>
<p>Le <em>Treasury</em> a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy2054">publié</a> une estimation de ses besoins de financement au cours du 1<sup>er</sup> semestre 2024 : 760 Md USD au 1<sup>er</sup> trimestre (-55 Md USD par rapport à l’annonce d’octobre 2023 en raison des prévisions de recettes plus dynamiques) et 202 Md USD au 2<sup>ème</sup> trimestre. La trésorerie disponible à fin décembre 2023 s’est élevée à 769 Md USD (+19 Md USD de plus que la prévision du <em>Treasury</em> en octobre 2023).</p>
<p>Selon le <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy2063">rapport</a> du Comité consultatif des emprunts du <em>Treasury</em> (<em>Treasury Borrowing Advisory Committee</em> – TBAC), la baisse des rendements obligataires depuis novembre résulterait d’une moindre inquiétude liée aux déficits élevés et de la baisse de l’inflation plus rapide que prévu. Les membres soulignent une confiance accrue des investisseurs dans l’économie américaine. Par ailleurs, le ralentissement du rythme de réduction du bilan de la Fed en vue en 2024 permettrait de détendre le marché des <em>Treasuries</em> en accroissant la capacité d’absorption du marché.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed maintient ses taux directeurs inchangés</em></h5>
<p>La réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 30 et 31 janvier 2024 s’est <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/monetary20240131a.htm">conclue</a> sur le maintien de la fourchette cible des taux <em>fed funds</em> à [5,25 % – 5,5 %]. Cette décision a été prise à l’unanimité.</p>
<p>Jerome Powell, président de la Fed, a d’abord réaffirmé l'engagement de la Fed à réaliser son double mandat, à savoir la stabilité des prix et l’emploi maximal. Concernant la situation économique, il a mis en exergue la résilience de l’économie américaine caractérisée par une désinflation continue associée à un marché du travail solide. Toutefois, il a souligné que l’inflation était toujours bien supérieure à sa cible à 2 %. Concernant la politique monétaire, J. Powell a annoncé la fin de la remontée des taux pour ce cycle de resserrement tout en écartant la possibilité d’une baisse des taux à court terme, afin de bénéficier de plus de temps pour confirmer le retour de l’inflation vers la cible de 2 %. Selon lui, avec les informations à date, le comité n’envisagerait pas de baisse des taux directeurs en mars, tout en précisant que rien n’était décidé. Quant à la réduction du bilan de la Fed, celle-ci fera l’objet d’une discussion approfondie lors de la prochaine réunion du comité.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Chambre adopte le paquet budgétaire visant à alléger la fiscalité des entreprises et soutenir les ménages</em></h5>
<p>Le 31 janvier, la Chambre des représentants a <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/7024/actions">adopté</a> (357-70) de façon bipartisane un paquet budgétaire intitulé <em>Tax Relief for American Families and Workers Act</em>. La loi entrera en vigueur en 2025, l’année d’expiration de nombreuses mesures du <em>Tax Cuts and Jobs Act</em> (TCJA) adopté sous l’administration Trump en 2017.</p>
<p>En particulier, la loi vise à (i) prolonger et augmenter le montant de l’allocation familiale (<em>Child Tax Credit</em>), (ii) restaurer les déductions accélérées des dépenses expérimentales et de R&D, (iii) créer de nouveaux dispositifs de soutien aux achats de logements pour les ménages à bas revenus et (iv) durcir les règles de demande de l’<em>Employee Retention Tax Credit</em>, un dispositif mis en place dans le cadre de la pandémie afin de protéger l’emploi.</p>
<p>Le <em>Congressional Budget Office</em> (<a href="https://www.cbo.gov/publication/59916">CBO</a>) et le <em>Joint Committee for Taxation</em> (<a href="https://www.jct.gov/getattachment/dce63c47-9b1d-4f10-8a55-2471681f7685/x-6-24.pdf">JCT</a>) ont publié un chiffrage : sur 2024-2033, la loi diminuerait les recettes de 79 Md USD. Cette baisse serait compensée par des gains de recettes estimés à 78,6 Md USD, conduisant à un déficit de 0,4 Md USD. Par ailleurs, le JCT et le CBO estiment que l’effet macroéconomique de cette loi serait faible.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financier</strong></h3>
<h5><em> L’OCC souhaite renforcer la procédure d’autorisation des rapprochements bancaires </em></h5>
<p>Le 29 janvier, l’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(OCC), régulateur des <em>national banks </em>(banques qui disposent d’un agrément fédéral), a <a href="https://occ.gov/news-issuances/news-releases/2024/nr-occ-2024-7.html">publié</a> une proposition de règle visant à renforcer la transparence des procédures d’autorisation préalables aux rapprochements bancaires, qui désignent les opérations de fusion et de consolidation impliquant au moins une <em>national bank</em>. Le régulateur a pour objectif de renforcer l’environnement concurrentiel du secteur bancaire.</p>
<p>La proposition prévoit de supprimer les dispositions relatives à la procédure d’examen accélérée (<em>expedited review</em>), qui permet d’accorder automatiquement une autorisation lorsque l’OCC n’intervient pas sur le dossier avant le 15<sup>ème</sup> jour suivant la clôture de la période de commentaires publics. L’OCC souligne que chaque autorisation devrait être motivée par une analyse et non par l’expiration d’un délai arbitraire. Par ailleurs, la constitution de dossier des demandes d’autorisation devra suivre les dispositions de l’<em>Interagency</em> <em>Bank Merger Act Application</em>. À ce titre, les dérogations qui permettent de simplifier la procédure de constitution de dossier seraient supprimées. Enfin, la proposition clarifie les critères d’examen, qui incluent notamment les conditions financières, la taille et les ressources des banques, ainsi que les enjeux concurrentiels de l’opération en vertu du <em>Bank Merger Act</em> (BMA).</p>
<p>La proposition intervient quelques mois après l’<a href="https://www.justice.gov/opa/speech/assistant-attorney-general-jonathan-kanter-delivers-keynote-address-brookings-institution">annonce</a> du ministère de la justice (DoJ) d’un projet d’actualisation des lignes directrices sur l’examen des concentrations dans le secteur bancaire avec les régulateurs. L’industrie craint quant à elle le ralentissement des concentrations bancaires. La proposition est soumise à consultation publique pendant 60 jours.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les résultats trimestriels de New York Community Bancorp ravivent les inquiétudes sur l’immobilier commercial</em></h5>
<p>La banque New York Community Bancorp (NYCB), qui compte 116 Md USD d’actifs au 31 décembre 2023, a enregistré une chute de son cours de bourse (-43 % sur la semaine) à la suite de la <a href="https://www.prnewswire.com/news-releases/new-york-community-bancorp-inc-reports-record-results-for-2023-302048711.html">publication</a> de résultats trimestriels en forte baisse et d’une réduction de son dividende.</p>
<p>NYCB avait racheté Signature Bank à la suite de sa faillite en mars 2023. Au T4 2023, la banque enregistre un coût du risque très supérieur au trimestre précédent (552 M USD au T4 2023, contre 62 M USD au T3 2023). NYCB a augmenté ses provisions pour pertes de crédit en raison de ses expositions à l’immobilier commercial (50 Md USD au 31 décembre 2023), notamment pour tenir compte des tensions sur le segment des bureaux et pour réévaluer son risque sur le segment des appartements. Le franchissement du seuil de 100 Md USD d’actifs, à la suite du rachat de Signature Bank, a aussi conduit la banque à adopter une politique de provisionnement plus conservatrice. Au total, NYCB affiche une perte nette trimestrielle de -252 M USD.</p>
<p>L’agence Moody’s a <a href="https://www.moodys.com/research/Moodys-places-New-York-Community-Bancorps-ratings-on-review-for-Rating-Action--PR_485262">placé</a> la notation de crédit de NYCB (actuellement Baa3) en statut de « revue pour dégradation ». Une dégradation ferait perdre à la dette de la banque son statut « <em>Investment Grade</em> ».</p>
<p>Ces pertes trimestrielles ont ravivé les inquiétudes sur l’exposition des banques à l’immobilier commercial. NYCB est l’une des banques régionales américaines les plus exposées à ce secteur (plus de 60% de ses prêts). D’autres banques également exposées à l’immobilier commercial ont enregistré de fortes baisses de leurs cours de bourse (Western Alliance, Pinnacle, Valley National, Webster, Zions, etc.).</p>
<p>Les banques régionales ont, dans l’ensemble, publié des résultats trimestriels en baisse, sous l’effet d’une légère contraction de leur marge nette d’intérêt et d’une augmentation de leurs provisions et de leurs charges d’exploitations. Les écarts avec le consensus étaient toutefois beaucoup moins importants que ceux présentés par NYCB, et les banques n’avaient pas vu leur cours baisser significativement jusqu’à la publication des résultats de NYCB. Selon une analyse de Bloomberg, NYCB est la banque ayant enregistré la plus forte hausse de ses provisions pour pertes de crédit en proportion de ses prêts (+0,73 points).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a progressé de +0,35 %, à 4 906 points. L’indice a fortement chuté le 31 janvier, à la suite de la réunion du FOMC et de la publication des perspectives de croissance mitigées des entreprises de la Tech, comme Alphabet (-7 % sur la semaine), avant de rouvrir à la hausse le lendemain. Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont reculé respectivement de -12 points de base (pb) et -28 pb sur la semaine écoulée, pour atteindre 4,2 % et 3,9 %. Cette baisse s’expliquerait par un rééquilibrage des portefeuilles d’actifs entre actions et obligations, l’aversion au risque accrue des investisseurs suite à la publication des résultats de la banque régionale NYCB et l’annonce par le <em>Treasury</em> du ralentissement des émissions d’obligations d’État.</p>
<p>À la suite des résultats trimestriels de NYCB (cf. <em>supra</em>), l’indice des banques régionales (KBW Regional Banks) recule fortement sur la semaine (-9 %), affichant sa plus forte baisse hebdomadaire depuis les turbulences de mars 2023. Les grandes banques reculent également, mais dans une moindre mesure (JP Morgan -0,4 %, Bank of America -1,35 %, Wells Fargo -2,2 %).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>L’indice PMI manufacturier <u><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/january/">publié</a></u><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/january/"><u> </u>par l’<em>Institut for Supply Management </em>(ISM) s’est établi à 49,1 en janvier (après 47,1 en décembre), dépassant les attentes des marchés. Il reste en zone de contraction depuis 15 mois. Ce redressement s’explique principalement par les nouvelles commandes, la production et les prix.</a></li>
<li><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/january/">Le 30 janvier, la U<em>.S. Chamber of Commerce </em>et <em>l’American Farm Bureau Federation</em> ont conjointement </a><a href="https://www.uschamber.com/assets/documents/FILED-Chamber-v.-CARB-Complaint.pdf">porté plainte contre l’État de Californie afin de s’opposer à l’entrée en vigueur de deux lois (</a><a href="https://legiscan.com/CA/text/SB253/2023#:~:text=SB%20253%2C%20as%20introduced%2C%20Wiener,enforce%20compliance%20with%20the%20act.">SB 253 et </a><a href="https://leginfo.legislature.ca.gov/faces/billNavClient.xhtml?bill_id=202320240SB261">SB 261) votées en septembre 2023 qui réhaussent les exigences de <em>reporting </em>climatique pour les entreprises actives dans l’État. La plainte, déposée auprès de <em>U.S. District Court for the Central District of California</em>, accuse ces lois d’enfreindre le Premier Amendement de la Constitution en « imposant un discours sur une question controversée ».</a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://leginfo.legislature.ca.gov/faces/billNavClient.xhtml?bill_id=202320240SB261">Selon le </a><a href="https://adpemploymentreport.com/">rapport</a> de l’ADP (<em>Automatic Data Processing)</em>, le nombre d’emplois privés a augmenté de +107 000 en janvier, après +158 000 en décembre, en dessous des attentes des marchés (+150 000). Par ailleurs, l’indice du coût de l’emploi <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/eci.pdf">publié</a> par le <em>Bureau of Labor Statistic</em> (BLS) a progressé de +0,9 % au T4 2023 (en-deçà de +1,0 % attendu par le marché) après +1,2 % au T3, témoignant d’un ralentissement plus marqué.</li>
</ul>2a0e1ee6-397c-46c9-b236-65d93739e0faWashington Wall Street Watch n°2024-3Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-01-26T00:00:00+01:00<h4 align="center">Sommaire</h4>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>La croissance du PIB surprend par sa vigueur au T4 2023</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>L’administration Biden poursuit l’annulation de dettes étudiantes</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La SEC réhausse les exigences de transparence et la responsabilité juridique des SPAC</li>
<li>La Fed confirme la fin prochaine de la facilité de refinancement <em>Bank Term Funding Program</em></li>
<li>Le CFPB propose d’interdire les frais de paiement sans provision pour les transactions déclinées en temps réel</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>C</strong><strong>onjoncture</strong></h3>
<h5><em> <strong>La croissance du PIB surprend par sa vigueur au T4 2023 </strong></em></h5>
<p>Selon la première <a href="https://www.bea.gov/news/2024/gross-domestic-product-fourth-quarter-and-year-2023-advance-estimate">estimation</a> du<em> Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), le PIB des États-Unis a augmenté de +0,8 % au quatrième trimestre 2023 (+3,3 % en rythme annualisé), poursuivant sa trajectoire robuste après +1,2 % au trimestre précédent (+4,9 % en rythme annualisé) et dépassant les attentes du marché (+0,5 %, soit +2,0 % en rythme annualisé). La croissance annuelle du PIB s’élève à +2,5 % en 2023 après +1,9 % en 2022.</p>
<p>La croissance du PIB au T4 s’explique par la forte demande intérieure, notamment la consommation des ménages (+0,5 point de contribution), la dépense publique (+0,1 point) et l’investissement privé (+0,1 point).</p>
<p>Le revenu disponible réel a augmenté de +0,6 % (+2,5 % en rythme annualisé).</p>
<p>Le déflateur du PIB, rapport entre le PIB nominal et le PIB réel, a nettement ralenti au T4 2023, à +0,4 % (+1,5 % en rythme annualisé) après +0,8 % (+3,3 %), surprenant à la baisse les attentes du marché (+2,3 %).</p>
<p>La Maison-Blanche a <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2024/01/25/statement-from-president-joe-biden-on-fourth-quarter-2023-gdp-report/">salué</a> le bilan économique de l'administration Biden, à savoir une croissance robuste, un marché du travail solide et l'apaisement des tensions inflationnistes.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<h5><em> L’administration Biden poursuit l’annulation de dettes étudiantes</em></h5>
<p>L’administration Biden a <a href="https://www.ed.gov/news/press-releases/biden-harris-administration-announces-additional-49-billion-approved-student-debt-relief">annoncé</a> une nouvelle annulation de la dette étudiante pour un montant de 4,9 Md USD concernant quelque 73 600 emprunteurs. Ces annulations résultent des changements apportés aux plans d’annulation en fonction des revenus (<em>Income-Driven Repayment Forgiveness</em> - IDR) et des prêts de la fonction publique (<em>Public Service Loan Forgiveness</em> - PSLF).</p>
<p>En cumulé, la dette étudiante annulée depuis l’arrivée du Président Biden s’élève à 136,6 Md USD et concerne plus de 3,7 millions d’emprunteurs. À cette occasion, la Maison-Blanche a <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2024/01/19/statement-by-president-joe-biden-on-nearly-5-billion-in-additional-student-debt-cancellation-for-74000-borrowers/">publié</a> un communiqué réaffirmant l’engagement de l’administration à améliorer la situation des emprunteurs en difficulté de sorte à créer un meilleur cadre d’études supérieures.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financier</strong></h3>
<h5><em> La SEC réhausse les exigences de transparence et la responsabilité juridique des SPAC</em></h5>
<p>Le 24 janvier, la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), autorité des marchés financiers américains, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-8">adopté</a> un paquet de règles visant à renforcer la transparence et la responsabilité juridique des <em>Special Purpose Acquisition Companies</em> (SPAC), véhicule financier censé offrir une voie d’accès aux marchés cotés simplifiée et accélérée par rapport aux méthodes classiques d’introduction en bourse (<em>Initial Public Offering</em> - IPO). La proposition de règle avait été <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-56">publiée</a> en mars 2022.</p>
<p>Pour rappel, les SPAC sont des entreprises sans actifs (ou « coquilles vides ») cotées en bourse, créées dans l’unique but de fusionner avec une entreprise cible et d’entraîner ainsi la cotation en bourse de cette dernière. Sous ces nouvelles règles, les SPAC devront publier des informations additionnelles concernant la rémunération de leurs sponsors, leurs éventuels conflits d’intérêt, la société-cible et les modalités de dilution de l’actionnariat par l’acquisition envisagée. La société-cible devra par ailleurs s’enregistrer au même titre que la SPAC auprès de la SEC, engageant ainsi sa responsabilité quant aux informations fournies dans le formulaire d’enregistrement de l’opération. La règle renforce également la protection des investisseurs de SPACs, soumettant ce type d’opération au <em>Securities Act</em>. Enfin, il serait mis fin à la possibilité pour les SPAC de publier des projections financières (<em>forward-looking statements</em>) sans encourir de poursuites judicaires si elles s’avéraient non fondées (<em>safe harbor</em>).</p>
<p>La règle a été adoptée à 3 voix contre 2, les commissaires républicains Mark <a href="https://www.sec.gov/news/statement/uyeda-statement-final-rule-012424">Uyeda</a> et Hester <a href="https://www.sec.gov/news/statement/peirce-statement-final-rule-012424">Peirce</a> considérant la règle comme une entrave à l’utilisation d’un outil précieux pour les investisseurs (surcharge administrative, coûts de mise en œuvre). L’entrée en vigueur de la règle est prévu au deuxième semestre 2024.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed confirme la fin prochaine de la facilité de refinancement Bank Term Funding Program</em></h5>
<p>Le 24 janvier, la Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/monetary20240124a.htm">confirmé</a> que le <em>Bank Term Funding Program </em>(BTFP), facilité de refinancement <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/monetary20230312a.htm">créée</a> le 12 mars 2023 pour une durée d’un an, prendrait fin comme prévu le 11 mars 2024. Ce dispositif avait été mis en place face à la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank pour restaurer la stabilité du secteur bancaire.</p>
<p>La facilité permet aux banques d’emprunter auprès de la Fed pour une durée allant jusqu’à 1 an en plaçant des titres en collatéral. La particularité du BTFP est que les titres placés en collatéral sont pris en compte à leur valeur nominale et non à leur valeur de marché : ainsi, les moins-values latentes enregistrées par les banques face à la hausse des taux ne réduisent pas leur capacité d’emprunt.</p>
<p>Le BTFP a été fortement utilisé : plus de 80 Md USD ont été tirés par les banques entre le 11 mars et le 5 avril 2023, et l’encours a atteint 168 Md USD le 24 janvier 2024. La Fed a souligné qu’après l’arrêt du dispositif, les banques pourraient continuer à accéder à des liquidités via la <em>discount window</em>, principale facilité de refinancement de la Fed. La <em>discount window</em> permet d’effectuer des prêts pour une durée allant jusqu’à 90 jours en plaçant en collatéral des titres à leur valeur de marché.</p>
<p>Dans son <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/monetary20240124a.htm">annonce</a> du 24 janvier, la Fed révise également le calcul du taux du BTFP pour les nouveaux emprunts réalisés entre le 25 janvier et le 11 mars 2024. Le taux ne pourra désormais plus être inférieur au taux de rémunération des réserves des banques auprès de la Fed (<em>Interest Rate on reserve Balances</em> – <a href="https://fred.stlouisfed.org/series/IORB">IORB</a>). Ces derniers mois, le taux du BTFP (taux <em>overnight index swap</em> – OIS – à 1 an + 0,10 %), indexé sur les taux de marché, était devenu inférieur au taux IORB en raison des anticipations de baisses des taux en 2024, ouvrant aux banques la possibilité d’un arbitrage (emprunt au BTFP et placement en réserves). Cette situation peut expliquer en partie la forte croissance des encours du BTFP depuis fin octobre 2023 (+50 Md USD).</p>
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<h5><em>Le CFPB propose d’interdire les frais de paiement sans provision pour les transactions déclinées en temps réel</em></h5>
<p>Le 24 janvier, le <em>Consumer Financial Protection Bureau</em> (CFPB) a <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-proposes-rule-to-stop-new-junk-fees-on-bank-accounts/">publié</a> une proposition de règle visant à interdire les frais bancaires pour paiement sans provision (<em>non-sufficient funds </em>– NSF) sur les paiements déclinés en temps réel (<em>at the swipe, tap, </em>ou<em> click</em>). Cette proposition s’inscrit dans la lutte du CFPB contre les frais bancaires abusifs (<em>junk fees</em>), une semaine après la publication d’une <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-proposes-rule-to-close-bank-overdraft-loophole-that-costs-americans-billions-each-year-in-junk-fees/">proposition</a> de règle sur l’encadrement des frais de découvert. La proposition est soumise à consultation publique jusqu’au 25 mars 2024.</p>
<p>À la différence des frais de découvert où la banque facture l’avance des fonds pour le traitement d’un paiement, les frais pour NSF facturent simplement le <em>refus </em>de traiter une transaction. Le CFPB justifie l’interdiction des NSF par le coût minime engagé par les banques pour offrir ce type de prestation. L’interdiction couvrirait les transactions déclinées instantanément ou quasi-instantanément par carte de débit, par certaines applications mobiles pair-à-pair (<em>Peer to Peer</em> - P2P) et les retraits aux distributeurs automatiques de billets (<em>automated teller machine</em> – ATM). Les banques et les services de paiement P2P qui disposent d’un système de traitement instantané, quelle que soit leur taille, seraient soumis à cette règle.</p>
<p>Bien que la plupart des grandes banques ne facturent plus de frais NSF, certains établissements facturent encore en moyenne 32 USD par transaction déclinée. Ainsi, le CFPB estime que la proposition permettrait d’économiser environ 2 Md USD par an à l’échelle des ménages concernés. Par ailleurs, la proposition prévoit que la facturation de ces frais constituera une pratique abusive en vertu du <em>Consumer Financial Protection Act</em>.</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a progressé de +2,0 %, à 4 895 points, atteignant son nouveau record de clôture. L’indice a bondi le 19 janvier après la <a href="http://www.sca.isr.umich.edu/">publication</a> de l’indice de confiance des consommateurs, qui a atteint son niveau le plus haut depuis juillet 2021, et des anticipations d’inflation en baisse à court et long termes. L’indice a poursuivi sa progression avec la publication de la croissance du PIB soutenue conjuguée à un net ralentissement des prix au T4 2023.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont reculé tous deux de -0,1 point depuis la semaine dernière, à 4,3 % et 4,1 % respectivement, sur fond d’espoirs d’un atterrissage en douceur permettant une baisse des taux directeurs sans perturbation majeure de l’activité.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
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<ul>
<li>La société EquiLend a <a href="https://equilend.com/press-releases/equilend-cyber-security-incident/">annoncé le 24 janvier avoir été victime d’une cyberattaque qui a affecté certains de ses services le 22 janvier. Selon la </a><a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-01-24/wall-street-s-stock-lending-tech-firm-goes-down-in-cyberattack?srnd=industries-finance&sref=wSNyvGvc">presse, il s’agit d’une attaque du groupe criminel LockBit qui avait également attaqué en décembre la branche américaine d’<em>Industrial and Commercial Bank of China</em> (ICBC). EquiLend est spécialisée dans les transactions de prêts de titres et agit comme intermédiaire sur un encours de 2 130 Md USD de prêts.</a></li>
<li><a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-01-24/wall-street-s-stock-lending-tech-firm-goes-down-in-cyberattack?srnd=industries-finance&sref=wSNyvGvc">Dans un </a><a href="https://www.sec.gov/news/speech/gensler-speech-prepared-remarks-european-commission-012524">discours prononcé le 25 janvier devant la Commission européenne, Gary Gensler, Président de la SEC, a plaidé en faveur d’un raccourcissement du délai de règlement-livraison des transactions financières en Europe. Le passage à un délai à J+1, au lieu de J+2, est prévu aux États-Unis pour le 28 mai 2024.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/speech/gensler-speech-prepared-remarks-european-commission-012524">D’après les données </a><a href="https://www.nar.realtor/research-and-statistics/housing-statistics/existing-home-sales">publiées le 19 janvier par la <em>National Association of Realtors</em> (NAR) les ventes de logements existants ont baissé de ‑0,5 % en décembre 2023 en évolution mensuelle (-6,2 % en rythme annualisé). En 2023, le nombre de logements vendus a reculé à 4,09 millions, soit le nombre le plus bas depuis 1995. Cette baisse s’expliquerait notamment par la hausse du prix médian des logements (382 600 USD en décembre 2023 contre 366 500 USD en décembre 2022) et des coûts de financement.</a></li>
<li><a href="https://www.nar.realtor/research-and-statistics/housing-statistics/existing-home-sales">Selon l’enquête PMI de S&P Global, </a><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/e378d753625f446d9d4ef29b3f71a1c4">publiée le 24 janvier, l’indicateur composite de la production a progressé à 52,3 en janvier après 50,9 en décembre, au plus haut depuis 7 mois, porté par la progression de l’ensemble des sous-indices (52,9 après 51,4 dans les services, 50,3 après 47,9 pour les indices PMI industriels et 48,7 après 48,1 dans la production industrielle). Les prix ont augmenté au rythme le plus faible depuis mai 2020. Les entreprises soulignent notamment les difficultés à transmettre la hausse des prix des intrants aux prix finaux.</a></li>
<li><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/e378d753625f446d9d4ef29b3f71a1c4">Selon une analyse </a><a href="https://home.treasury.gov/news/featured-stories/an-update-to-the-purchasing-power-of-american-households">publiée par le <em>Treasury</em> le 25 janvier, le revenu réel du travail a augmenté de +1,4 % au T4 2023 et de +2,4 % par rapport à 2019, représentant un gain de revenu disponible réel (corrigé de l’inflation) de 1 400 USD. </a></li>
<li><a href="https://home.treasury.gov/news/featured-stories/an-update-to-the-purchasing-power-of-american-households">La <em>Commodity Futures Tranding Commission</em> (CFTC), régulateur des marchés de dérivés, a </a><a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8853-24">ouvert le 25 janvier une consultation publique sur l’utilisation de l’intelligence artificielle sur ces marchés. La CFTC cherche à identifier les principaux usages (modèles de trading, analyse de données, gestion des risques, cybersécurité, etc.), les éventuels obstacles au développement de ces technologies, les fournisseurs essentiels de celles-ci ainsi que les risques pour les acteurs régulés par la CFTC.</a></li>
</ul>
<p> </p>532990b1-9e15-4969-b51f-e86d4bb84a59Washington Wall Street Watch n°2024-2Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-01-19T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les ventes au détail surprennent à la hausse</li>
<li>Le <em>Beige Book</em> indique une activité économique stable</li>
<li>Les dépenses des ménages ralentissent</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Le Congrès adopte un 3<sup>ème</sup> budget provisoire expirant les 1<sup>er</sup> et 8 mars</li>
<li>Le Congrès publie un paquet fiscal à la suite d’un accord bipartisan</li>
<li>Les responsables de la Fed n’envisagent pas de baisses imminentes des taux directeurs</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>Les grandes banques publient leurs résultats trimestriels et annuels</li>
<li>Face aux critiques contre la transposition de Bâle III, la Fed montre des signes d’ouverture</li>
<li>L’OCC souhaite renforcer les exigences de liquidité des banques</li>
<li>Le CFPB propose d’encadrer les frais de découvert facturés par les grandes banques</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>C</strong><strong>onjoncture</strong></h3>
<h5><em> Les ventes au détail surprennent à la hausse</em></h5>
<p>Les données <a href="https://www.census.gov/retail/sales.html">publiées</a> le 17 janvier par le <em>Census Bureau</em> indiquent, pour le mois de décembre, une hausse des ventes au détail de +0,6 % par rapport à novembre 2023. Cette hausse est portée par les ventes en ligne (+1,5 %), les vêtements et les accessoires (+1,5 %) et les ventes automobiles (+1,1 %), mais partiellement compensée par une baisse de la vente de produits de santé et d’hygiène (-1,4 %), de meubles (-1 %) et dans les stations-services (-1,3 %). </p>
<p>Sur douze mois glissants, la progression s’est établie à +5,6 %, appuyée par les ventes automobiles (+10,3 %), l’électronique et les appareils électroménagers (+10,7%), les produits d’hygiène et de santé (+10,7%) et les ventes en ligne (+9,7%), tandis qu’ont reculé les ventes de meubles (-4,7%) et dans les stations-services (-6,6%).</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Beige Book indique une activité économique stable</em></h5>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/publications/files/BeigeBook_20240117.pdf">publiépublié</a> le 17 janvier, qui présente l’évolution de la situation économique dans les 12 districts des Fed régionales, n’indique pas de changement majeur de l’activité par rapport à sa dernière parution fin novembre.</p>
<p>La consommation des ménages est restée dynamique pour les fêtes de fin d’années, soutenue par le tourisme et la vente d’accessoires. L’activité manufacturière a baissé. Les taux encore élevés ont pesé sur les ventes immobilières et automobiles, mais la perspective de leur baisse dans l’année est source d’optimisme pour de nombreux secteurs. Malgré des inquiétudes quant à l’affaiblissement de la demande, à l’immobilier de bureaux et aux échéances politiques, les entreprises interrogées anticipent une croissance positive pour 2024.</p>
<p>De même, le marché du travail est resté stable mais affiche néanmoins des signes de ralentissement, à savoir une augmentation du nombre de demandeurs d’emplois, ainsi qu’une baisse des entrées et sorties des travailleurs et de la pression salariale.</p>
<p>Les prix ont progressé à un rythme modéré. La sensibilité au prix croissante des consommateurs a conduit les commerçants à réduire leurs marges et à se mobiliser contre l’augmentation des prix des intrants par leurs fournisseurs.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les dépenses des ménages ralentissent</em></h5>
<p>Selon une enquête de la Fed de New York sur la consommation des ménages <a href="https://www.newyorkfed.org/microeconomics/sce/household-spending#/">publiée</a> le 16 janvier, sur un an, les dépenses mensuelles des ménages ont ralenti à +5 % en décembre 2023 après +5,5 % en août 2023. Cette baisse est plus prononcée pour les personnes âgées de plus de 60 ans (+5 % après +7,9 %) et les ménages dont les revenus annuels sont inférieurs à 50 000 USD (+5,6 % après +9 %).</p>
<p>Ce mouvement semble se confirmer dans les intentions de dépenses des ménages pour 2024. La variation attendue au cours des douze prochains mois a baissé, à +3 % en décembre contre +3,4 % en août.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Congrès adopte un 3<sup>ème</sup> budget provisoire expirant les 1<sup>er</sup> et 8 mars</em></h5>
<p>Le Congrès a <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/2872/actions">adopté</a> (77-18 au Sénat et 314-108 à la Chambre des représentants) le 18 janvier un nouveau budget provisoire (<em>continuing resolution</em>) expirant les 1<sup>er</sup> et 8 mars. Le texte a été <a href="https://www.appropriations.senate.gov/news/majority/murray-releases-text-of-continuing-resolution">publié</a> par la commission des appropriations du Sénat le 14 janvier à l’approche de la 1<sup>ère</sup> date d’expiration du budget provisoire, à savoir le 19 janvier.</p>
<p>Le texte prolonge jusqu’au 1<sup>er</sup> mars le financement des 4 des 12 lois d’appropriations – (i) agriculture et développement rural, (ii) énergie, (iii) construction militaire et anciens combattants, et (iv) transport, logement et développement urbain – et jusqu’au 8 mars celui des 8 lois d’appropriations restantes.</p>
<p>Depuis la fin de l’exercice budgétaire 2023 (30 septembre 2023), le Congrès a adopté 3 fois le budget provisoire : le 1<sup>er</sup> expirant le 17 novembre, puis le 2<sup>ème</sup> expirant les 19 janvier et 2 février selon la répartition <em>supra</em>. Faute de budget annuel ou provisoire, l’État fédéral risque un arrêt des activités non-essentielles (<em>shutdown</em>). Un budget provisoire permet de maintenir le fonctionnement de l’État fédéral pour une période intérimaire mais ne l’autorise pas à engager de nouvelles dépenses.</p>
<p>Dans le cadre de la loi <em>Fiscal Responsibility Act</em>, <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/3746/summary/00#:~:text=Introduced%20in%20House%20(05%2F29%2F2023),-Fiscal%20Responsibility%20Act&text=This%20bill%20increases%20the%20federal,work%20requirements%20for%20federal%20programs.">adoptée</a> en juin 2023, si le budget annuel n’est pas voté le 30 avril, un rabot de ‑1 % est appliqué à l’ensemble des dépenses discrétionnaires (représentant environ un tiers des dépenses totales).</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Congrès publie un paquet fiscal à la suite d’un accord bipartisan</em></h5>
<p>Le Congrès a <a href="https://www.finance.senate.gov/chairmans-news/wyden-smith-announce-agreement-on-tax-framework-to-help-families-and-main-street-businesses">publié</a> le 16 janvier un nouveau paquet fiscal visant notamment à (i) alléger la fiscalité pour les ménages à bas revenus, (ii) favoriser l’innovation et la croissance, (iii) renforcer la compétitivité, (iv) soutenir les zones touchées par les catastrophes naturelles, (v) accroître l’offre de logements abordables et (vi) avancer la date limite du dépôt de demandes de certains dispositifs de soutien mis en place dans le cadre de la crise sanitaire.</p>
<p>Le projet résulte d’un accord bipartisan porté par le sénateur Ron Wyden (D‑Oregon), président de la commission des finances au Sénat, et le représentant Jason Smith (R-Missouri), président de la commission des voies et moyens.</p>
<p>Le projet de loi comprend notamment (i) la prolongation de l’allocation familiale (<em>Child Tax Credit</em>) en rehaussant le plafond des aides à 1 800 USD en 2023, 1 900 USD en 2024 et à 2 000 USD en 2025 avec ajustement en fonction de l’inflation dès 2024, (ii) l’élargissement des dispositifs de déduction de certaines dépenses de R&D, de dépréciation et d’amortissement des entreprises ainsi que le rehaussement du plafond de ces dispositifs pour les PME, (iii) des dispositifs fiscaux avec Taïwan dont ceux permettant d’éviter une double imposition, (iv) le rehaussement du plafond de financement pour l’offre de logements pour les ménages à bas revenus.</p>
<p>La <em>Joint Committee on Taxation</em> (JCT), organe du Congrès chargé d’évaluer les mesures fiscales, <a href="https://www.jct.gov/publications/2024/jcx-3-24/">estime</a> le coût des mesures à près de 80 Md USD sur 2024-2033.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les responsables de la Fed n’envisagent pas de baisses imminentes des taux directeurs</em></h5>
<p>Christopher Waller, gouverneur de la Fed, a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/waller20240116a.htm">indiqué</a> que la première baisse aurait plutôt lieu au second semestre 2024, <a href="https://www.atlantafed.org/news/speeches/2024/01/18/bostic--arc-of-monetary-policy">position</a> partagée avec Raphael Bostic, président de la Fed d’Atlanta.</p>
<p>En effet, C. Waller souligne une évolution de l’économie conforme aux attentes, à savoir une croissance du PIB qui se normaliserait à +1 à 2 % au T4 2023, un taux de chômage inférieur à 4 % et une inflation sous-jacente (<em>Personal Consumption Expenditure</em> – PCE) proche de 2 % en rythme annualisé au cours des six derniers mois. Néanmoins, il a indiqué souhaiter observer des données supplémentaires afin de pouvoir affirmer le retour de l’inflation à sa cible de 2 % et donc commencer la baisse des taux. En particulier, il identifie trois risques qui pourraient retarder la baisse des taux : une activité qui resterait vigoureuse, la détérioration de l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail et la résurgence de l’inflation.</p>
<p>Pour mémoire, les marchés <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">anticipent</a> six baisses de 25 points de base des taux directeurs à partir de mars 2024.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<h5><em> Les grandes banques publient leurs résultats trimestriels et annuels</em></h5>
<p>Les six plus grandes banques américaines par la taille du bilan (JP Morgan - JPM, Bank of America - BoA, Citigroup - Citi, Wells Fargo - WF, Goldman Sachs - GS, Morgan Stanley - MS) ont publié leurs résultats pour le T4 2023 et l’exercice 2023.</p>
<p>Les résultats trimestriels, marqués par de nombreux éléments exceptionnels, sont très différenciés selon les banques. Par rapport au T4 2022, les banques enregistrent pour la plupart une hausse de leurs produits nets bancaires (PNB). La marge nette d’intérêt est néanmoins pénalisée par la hausse des charges d’intérêt, tandis que les encours de prêts sont stables et que les dépôts sont en légère baisse. Le coût du risque augmente pour la plupart des banques, principalement face aux expositions à l’immobilier commercial, aux cartes de crédit et aux crédit autos. Les banques ont toutefois souligné la bonne résilience des consommateurs américains. Plusieurs banques enregistrent des provisions ou des charges exceptionnelles ce trimestre (contribution exceptionnelle au fonds de garantie des dépôts ; provision de Citi face à ses expositions en Russie et en Argentine ; indemnités de licenciements pour WF, etc.).</p>
<p> </p>
<p>Sur l’ensemble de l’année 2023, les quatre plus grandes banques enregistrent des PNB en hausse grâce à la progression de leur marge nette d’intérêt (+34 % pour JPM, +9 % pour BoA, +13 % pour C, +17 % pour WF), notamment sur le segment des particuliers. Les banques spécialisées dans les activités d’investissement et de marché voient leur PNB stagner (-2 % pour GS, +1 % pour MS). Les charges d’exploitation sont dans une dynamique haussière, entraînant des résultats nets en baisse pour 4 banques sur 6. JPM se démarque avec un résultat net en hausse de +32 % et réalise le meilleur résultat de son histoire, grâce à la hausse de ses résultats de banque de détail (y compris intégration de First Republic) et à la résistance de sa banque d’investissement. Citi (-38 %) a annoncé un plan de suppression de 20 000 emplois. GS et MS publient leurs résultats annuels les plus faibles depuis l’exercice 2019.</p>
<p> </p>
<p>S’agissant des perspectives pour 2024, plusieurs banques estiment que la tendance de renchérissement des dépôts devrait se poursuivre, même dans un contexte de baisse des taux d’intérêt. Les banques s’attendent par ailleurs à une faible croissance de leurs encours de prêts. Les banques disent néanmoins anticiper une reprise des activités d’émission et de fusions-acquisitions, favorisées par des baisses de taux (signalées par la Fed). La plupart des banques indiquent être davantage confiantes dans un scénario d’atterrissage en douceur (<em>soft landing</em>) de l’économie américaine.</p>
<p> </p>
<h5><em>Face aux critiques contre la transposition de Bâle III, la Fed montre des signes d’ouverture</em></h5>
<p>La période de consultation publique sur le <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">projet</a> de transposition des accords de Bâle III aux États-Unis s’est <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20231020a.htm">achevée</a> le 16 janvier 2024. Dans leur <a href="https://bpi.com/bpi-and-aba-comment-on-basel-endgame-proposal/">réponse</a> à la consultation, le <em>Bank Policy Institute </em>(BPI) et l’<em>American Bankers Association</em> (ABA), qui représentent les intérêts des banques, estiment que ces règles font peser des risques importants sur le financement de l’économie et critiquent le manque de justification économique des propositions. Ils regrettent en outre que les nouvelles pondérations des risques opérationnels et de marché ne tiennent pas compte des exigences liées au <em>Stress Capital Buffer</em> (SCB) déjà en vigueur. Dans une <a href="https://bpi.com/bpi-and-coalition-of-trades-comment-on-basel-iii-endgame-proposal/">lettre</a> du 12 janvier, le BPI, la <em>US Chamber of Commerce</em>, la SIFMA (qui représente la gestion d’actifs) et le <em>Financial Services Forum</em> estiment que l’adoption du cadre proposé constituerait une violation des règles de procédure administrative et demandent qu’une nouvelle proposition de règle soit publiée.</p>
<p>Depuis plusieurs mois, ces critiques sont régulièrement relayées par des élus républicains. Des élus démocrates ont également manifesté récemment leurs réserves. Dans un <a href="https://horsford.house.gov/sites/evo-subsites/horsford.house.gov/files/evo-media-document/01.16.24-basel-iii-comment-letter-horsford-beatty-meeks-vargas.pdf">courrier</a> du 16 janvier adressés aux régulateurs, 50 représentants à la Chambre se disent préoccupés par les impacts potentiels sur le crédit immobilier et sur le financement des entreprises. Dans un <a href="https://www.vanhollen.senate.gov/news/press-releases/van-hollen-colleagues-urge-financial-regulators-to-protect-continued-clean-energy-growth-in-basel-iii-rulemaking">courrier</a> distinct, 13 sénateurs démocrates souhaitent que le cadre prudentiel ne pénalise pas l’investissement dans la transition énergétique.</p>
<p>Dans des interventions récentes, Michelle <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/bowman20240117a.htm">Bowman</a> et Christopher <a href="https://www.brookings.edu/events/a-conversation-with-federal-reserve-governor-christopher-waller/">Waller</a>, gouverneurs de la Fed d’affinité républicaine, se sont exprimés sur le sujet. M. Bowman a estimé, à partir de données collectées par la Fed auprès des banques en octobre 2023, que les nouvelles règles entraîneraient des impacts négatifs sur l’économie américaine. Elle souhaite une recalibration des exigences et une adaptation de celles-ci selon la taille des banques. C. Waller a appelé à une refonte du projet et à la publication d’une nouvelle proposition par la Fed. Dans un évènement à huis clos du 9 janvier, Michael Barr, vice-président de la Fed pour la supervision, aurait, selon <a href="https://bpi.com/bpinsights-january-13-2023/">BPI</a>, indiqué que la Fed publiera prochainement une nouvelle analyse d’impact ouverte à commentaires publics. Il se serait montré ouvert à de potentiels assouplissements relatifs au risque opérationnel et au risque de crédit pour les expositions aux prêts immobiliers.</p>
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<h5><em>L’OCC souhaite renforcer les exigences de liquidité des banques</em></h5>
<p>Dans un <a href="https://www.occ.gov/news-issuances/news-releases/2024/nr-occ-2024-4.html">discours</a> du 18 janvier, Michael Hsu, directeur par intérim de l’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(OCC), régulateur des banques ayant un agrément fédéral (<em>State Banks</em>), s’est dit favorable à un renforcement des exigences de liquidité des banques afin de tirer les enseignements des faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank en mars 2023.</p>
<p>M. Hsu a retenu trois principaux enseignements : (i) la rapidité de la fuite des dépôts non-couverts par le fonds de garantie, (ii) la nécessité, pour les banques, d’être capable de convertir rapidement en <em>cash</em> leurs actifs liquides et (iii) la contagion des risques de liquidité entre banques comparables, même en l’absence d’expositions ou d’interconnexions entre elles (« <em>guilt by association</em> »). Il regrette aussi que la <em>discount window</em>, principale facilité de refinancement auprès de la Fed, soit peu utilisée, notamment en raison du stigma associé à ce dispositif et souhaite inciter les banques à utiliser celui-ci.</p>
<p>Dans cet objectif, M. Hsu évoque l’idée d’un ratio de liquidité de très court terme qui serait imposé aux banques de moyenne et grande taille. Ce ratio rapporterait les réserves et les actifs pré-positionnés comme collatéral auprès de la <em>discount window</em> (numérateur) aux potentiels tirages de liquidités sur une période de 5 jours en situation de stress (dénominateur). La règle imposerait aussi aux banques d’effectuer des tests de tirage auprès de la <em>discount window</em>, afin de s’assurer de leur préparation et de mettre un terme au stigma. L’OCC poursuivra ses analyses et ses travaux en collaboration avec les autres régulateurs dans les prochains mois.</p>
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<h5><em>Le CFPB propose d’encadrer les frais de découvert facturés par les grandes banques</em></h5>
<p>Le 17 janvier, le <em>Consumer Financial Protection Bureau</em> (CFPB) a publié une proposition de <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-proposes-rule-to-close-bank-overdraft-loophole-that-costs-americans-billions-each-year-in-junk-fees/">règle</a> visant à encadrer les frais de découvert facturés par les plus grandes banques dont les actifs dépassent 10 Md USD. La proposition a pour objectif de limiter les facturations abusives des frais de découvert, et de soumettre ces prestations à l’ensemble des lois sur la protection financière des consommateurs, dont elles étaient jusqu’à présent exemptées.</p>
<p>Sous cette règle, les banques couvrant les découverts de leurs clients auront la possibilité (i) de facturer des frais de découvert strictement encadrés (<em>courtesy service</em>) ou (ii) d’octroyer des crédits, en s’inscrivant dans ce cas dans les règles de protection des consommateurs. Dans le premier cas, les banques seraient tenues de facturer des frais de découvert couvrant uniquement leurs coûts (<em>break-even standard</em>) ou bien de suivre une grille tarifaire (<em>benchmark fee)</em> proposée par le CFPB, actuellement en cours de discussion (les seuils proposés sont de 3, 6, 7, ou 14 USD - contre une moyenne de 35 USD actuellement). Dans le second cas, les banques pourront proposer des crédits qui leurs seront profitables, tant qu’ils sont conformes aux règles de droit commun sur le crédit (<em>The Truth in Lending Act </em>– TILA), notamment en termes de transparence sur les coûts (charge d’intérêt, frais etc.) et de protection des consommateurs (établissement du profil de risque de l’emprunteur). Les découverts sont jusqu’à présent exemptés de ces règles de droit commun.</p>
<p>La proposition cible environ 175 établissements bancaires. Le CFPB estime que cette règle permettrait aux 23 millions de ménages concernés par les frais de découvert d’économiser environ 150 USD par an (soit 3,5 Md USD à l’échelle nationale). La proposition est soumise à consultation publique jusqu’au 1<sup>er</sup> avril 2024. </p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
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<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l’indice S&P 500 a reculé de -0,2 % pour atteindre 4 780 points. Cette baisse s’expliquerait notamment par des craintes liées au maintien prolongé des taux élevés du fait de la robustesse de la demande (ventes au détail) et des discours des responsables de la Fed moins favorables à des baisses rapides des taux directeurs. Les actions des grandes banques ont baissé plus que l’indice S&P 500 (KBW Bank Index -2,1 %, Morgan Stanley -6,5 %) à la suite de la publication de leurs résultats (cf. <em>infra</em>) et dans le contexte d’incertitude sur la trajectoire de la politique monétaire.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont augmenté depuis la semaine dernière, à 4,34 % (+0,09 point) et 4,14 % (+0,16 point) respectivement, influencés par une révision de la trajectoire de taux d’intérêt.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
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<ul>
<li>Selon le rapport annuel 2023 de la Fed, <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/other20240112a.htm">publié le 12 janvier, la perte nette de la banque centrale s’élèverait à 114,3 Md USD, résultant notamment de la hausse des dépenses d’intérêt dans le contexte de remontée des taux. La Fed a commencé à afficher un </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/other20230113a.htm">déficit dès le T4 2022 (-18,8 Md USD après +76 Md USD d’excédents reversés au <em>Treasury</em> du T1 au T3 2022). Une ligne comptable intitulée « actifs différés » (133 Md USD en cumulé 2022-2023) est créée dans le bilan de la Fed. En cas de retour à l’excédent, la Fed devra d’abord l’annuler avant de reprendre les versements au <em>Treasury</em>. </a></li>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/other20230113a.htm">La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), autorité des marchés financiers, a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-6">annoncé le 12 janvier que la banque Morgan Stanley avait accepté de payer une amende de 249 M USD pour mettre un terme aux poursuites engagées contre elle face à une fraude au cours de laquelle Pawan Passi, ancien cadre de Morgan Stanley, a révélé à certains intervenants de marché des informations confidentielles sur des transactions portant sur de gros volumes d’actions (<em>block trades</em>). P. Passi devra quant à lui payer une amende de 250 000 USD.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2024-6">Le 12 janvier, BlackRock, première société de gestion d’actifs au monde (10 000 Md USD d’actifs sous gestion), a </a><a href="https://s24.q4cdn.com/856567660/files/doc_events/2024/BLK-GIP-Press-Release.pdf">annoncé le rachat de la société de gestion Global Infrastructure Partners (GIP), spécialisée dans les infrastructures (100 Md USD d’actifs sous gestion), pour environ 12,5 Md USD. Les termes de la transaction prévoient le paiement de 3 Md USD au comptant et de 12 M d’actions pour une valeur de 9,5 Md USD. La clôture de la transaction devrait avoir lieu au troisième trimestre 2024. Il s’agit de l'acquisition la plus importante de BlackRock depuis Barclays Global Investors en 2009. Par ailleurs, BlackRock a </a><a href="https://s24.q4cdn.com/856567660/files/doc_financials/2023/Q4/BLK-4Q23-Earnings-Release.pdf">publié le 12 janvier ses résultats annuels, avec le franchissement symbolique des 10 000 Md USD d’encours, un résultat net opérationnel de 6,6 Md USD (-2 % par rapport à 2022) et un chiffre d’affaires 17,8 Md USD (-1 % par rapport à 2022).</a></li>
<li><a href="https://s24.q4cdn.com/856567660/files/doc_financials/2023/Q4/BLK-4Q23-Earnings-Release.pdf">Dans un discours du 17 janvier en vue des élections primaires républicaines prévues la semaine prochaine dans l’État du New Hampshire, Donald Trump a </a><a href="https://markets.businessinsider.com/news/currencies/donald-trump-promises-to-never-allow-central-bank-digital-currencies-cbdc-if-elected-1032975712">indiqué qu’en de victoire à l’élection présidentielle il s’opposerait formellement à tout projet de création d’une monnaie numérique de banque centrale. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis, autre candidat républicain aux élections présidentielles de novembre 2024, a également manifesté son opposition à ce projet.</a></li>
</ul>
<p><a href="https://markets.businessinsider.com/news/currencies/donald-trump-promises-to-never-allow-central-bank-digital-currencies-cbdc-if-elected-1032975712"> <img class="marge" title="Résultats net annuel" src="/Articles/532990b1-9e15-4969-b51f-e86d4bb84a59/images/5d85ae75-6411-4023-b83e-9f9498d921a4" alt="Résultat net annuel" /></a><a href="https://markets.businessinsider.com/news/currencies/donald-trump-promises-to-never-allow-central-bank-digital-currencies-cbdc-if-elected-1032975712"> <!--EndFragment--> </a></p>6e4006cc-c665-4ed8-adf5-aa026b1263b8Washington Wall Street Watch n°2024-1Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2024-01-12T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le marché du travail demeure résilient</li>
<li>L’inflation totale rebondit mais l’inflation sous-jacente poursuit son recul</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Les responsables de la Fed signalent la fin de la remontée des taux mais mettent en garde contre le risque d’un assouplissement prématuré</li>
<li>Les <em>leaders</em> des deux partis annoncent un accord bipartisan sur le budget annuel 2024</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La SEC autorise les fonds indiciels cotés investis en Bitcoin</li>
<li>La CFTC publie un état des lieux sur la finance décentralisée (<em>DeFi</em>)</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
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<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail demeure résilient</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, les créations d’emplois ont surpris à la baisse, à +216 000 en décembre, au-dessus des attentes du marché (+170 000) mais en-deçà de la moyenne des créations au cours des 12 derniers mois (+225 000). Ces créations sont concentrées notamment dans l’administration publique (+52 000), les soins de santé (+38 000) et l’assistance sociale (+21 000).</p>
<p>Les créations d’emploi des rapports précédents ont, quant à elles, été révisées à la baisse, de +150 000 à +105 000 en octobre et de +199 000 à +173 000 en décembre, soit une baisse cumulée de ‑71 000.</p>
<p>Le taux de chômage est resté inchangé à 3,7 % en décembre. Le taux d’emploi et le taux d’activité ont tous deux reculé de ‑0,3 point par rapport à novembre, à 60,1 % et 62,5 % respectivement.</p>
<p>Le salaire horaire moyen a progressé de +0,4 % sur un mois (après +0,4 %) et de +4,1 % sur douze mois glissants (+0,1 point par rapport à novembre).</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation totale rebondit mais l’inflation sous-jacente poursuit son recul</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/cpi.nr0.htm">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), l’indice des prix à la consommation (IPC) a accéléré en décembre (+0,3 % après de +0,1 % en novembre) tandis que sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a progressé au même rythme que le mois précédent (+0,3 %).</p>
<p>Les prix de l’énergie ont rebondi, à +0,4 % après deux mois de baisses consécutives (- 2,3 % en novembre et -2,5 % en octobre). Ceux de l’alimentation ont progressé au même rythme que le mois précédent (+0,2 %). Les prix des services de logement ont accéléré au cours des 3 derniers mois, passant de +0,3 % en octobre à +0,5 % en décembre et ceux des véhicules neufs et d’occasion sont restés dynamiques (+0,3 % et +0,5 % respectivement).</p>
<p>Sur douze mois glissants, l’inflation a augmenté, à +3,4 % (après +3,1 % en novembre) mais sa composante sous-jacente continue de reculer, à +3,9 % (après +4,0 %). Les prix de l’énergie ont baissé de ‑2,0 % (après ‑5,4 %) et ceux de l’alimentation ralentissent à +2,7 % (après +2,9 %).</p>
<p>Malgré une inflation légèrement supérieure aux attentes, selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/microeconomics/sce#/">enquête</a> de la Fed de New York, en décembre, les anticipations d’inflation des consommateurs ont baissé à tous horizons : +3,0 % (après +3,4 %) à 1 an, +2,6 % (après +3,0 %) à 3 ans et +2,5 % (après +2,7 %) à 5 ans.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<h5><em> Les responsables de la Fed signalent la fin de la remontée des taux mais mettent en garde contre le risque d’un assouplissement prématuré</em></h5>
<p>Selon le procès-verbal (<a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20231213.pdf"><em>minutes</em></a>) de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 12 et 13 décembre, publié le 3 janvier, les responsables de la Fed envisageraient la fin de la hausse des taux directeurs. En effet, le niveau actuel des taux est considéré comme suffisamment restrictif et les risques seraient désormais plus équilibrés entre la persistance de l’inflation élevée et le ralentissement de l’activité. Ils se sont alors accordés pour maintenir les taux à leur niveau actuel pour l‘instant tout en gardant la possibilité de nouvelles hausses. Par ailleurs, certains membres ont souhaité aborder la discussion sur le ralentissement de la réduction du bilan de la Fed.</p>
<p>D’après les <em>minutes</em>, l’inflation a surpris à la baisse, conduisant les responsables de la Fed à réviser à la baisse sa trajectoire future. Les membres prévoient notamment la poursuite de la désinflation avec l’amélioration de la chaîne de valeur et le ralentissement des prix des services de logement. L’activité a, quant à elle, surpris à la hausse, notamment au 3<sup>ème</sup> trimestre 2023 grâce au dynamisme de la consommation privée, mais afficherait des signes de ralentissement au 4<sup>ème</sup> trimestre. Enfin, le marché du travail, bien qu’encore tendu, serait en cours de normalisation progressive, permettant de résorber le déséquilibre entre l’offre et la demande.</p>
<p>Globalement, les membres se montrent prudents en signalant à la fois la possibilité de baisser les taux directeurs si l’inflation continue de reculer et la volonté d’éviter tout assouplissement prématuré de la politique monétaire.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les leaders des deux partis annoncent un accord bipartisan sur le budget annuel 2024</em></h5>
<p>Le <em>Speaker</em> de la Chambre des représentants, Mike Johnson (R-Louisiane), et le <em>Majority Leader</em> du Sénat, Chuck Schumer (D-New York), ont <a href="https://www.democrats.senate.gov/newsroom/press-releases/schumer-jeffries-joint-statement-on-bipartisan-topline-appropriations-agreement">annoncé</a> le 7 janvier avoir convenu d’un <a href="https://www.documentcloud.org/documents/24351349-messaging-guide">accord</a> sur les masses budgétaires dans le cadre du budget annuel 2024.</p>
<p>Conformément aux plafonds indiqués dans la <em>Fiscal Responsibility Act</em> (FRA) adoptée en juin 2023 de façon bipartisane, l’accord prévoit un total de 1 590 Md USD de dépenses discrétionnaires dont 886 Md USD de dépenses militaires et 704 Md USD de dépenses non-militaires (hors 69 Md USD de dispositions appelées <em>side deals</em>). Les Démocrates communiquent sur un total de 1 660 Md USD intégrant ces dispositions tandis que les Républicains soulignent les concessions obtenues, qui ont permis 16 Md USD d’économies supplémentaires dont 6 Md USD de fonds Covid-19 non-dépensés et 10 Md USD de baisses supplémentaires pour l’administration fiscale (<em>Internal Revenue Service </em>– IRS).</p>
<p>En dépit de cet accord, les tensions au sein du parti républicain demeurent élevées. En particulier, les élus de l’aile droite du parti (<em>Freedom Caucus</em>) <a href="https://twitter.com/freedomcaucus/status/1744121136697237904?s=46">dénoncent</a> un échec et exigent des baisses supplémentaires. En cas de motion de déchéance (<em>motion to vacate</em>), le <em>Speaker </em>court le risque de perdre ses fonctions, comme ce fut le cas pour le précédent <em>Speaker</em>, Kevin McCarthy (R-Californie).</p>
<p>Enfin, compte du délai de rédaction et de procédure, les élus comme le Sénateur John Thune (R-Dakota du Sud) ont insisté sur la nécessité d’un nouveau budget provisoire jusqu’à mars 2024 pour gagner du temps. Depuis la fin de l’exercice budgétaire (30 septembre), l’administration fédérale américaine fonctionne à l’aide des budgets provisoires dont les prochaines échéances sont fixées aux 19 janvier et 2 février en fonction de la nature des appropriations.</p>
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<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<h5><em> La SEC autorise les fonds indiciels cotés investis en Bitcoin</em></h5>
<p>Le 10 janvier, la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), autorité américaine des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/statement/gensler-statement-spot-bitcoin-011023">autorisé</a> pour la première fois, après plusieurs années d’opposition sur le sujet, le lancement de 11 fonds indiciels cotés (<em>Exchange Traded Funds</em> - ETF) investis directement en bitcoins (<em>Bitcoin-spot ETFs</em>).</p>
<p>Les <a href="https://www.sec.gov/files/rules/sro/nysearca/2024/34-99306.pdf">produits</a> autorisés sont gérés par certains des plus importants gestionnaires d’actifs américains (<em>BlackRock, Invesco, Fidelity, Franklin Templeton</em>) et par d’autres gestionnaires plus spécialisés (<em>Grayscale, Bitwise, Hashdex, Valkyrie, AKR Invest, VanEck, WisdomTree</em>). Les observateurs considèrent que ces produits permettront aux investisseurs institutionnels de s’exposer directement au Bitcoin via un produit de gestion d’actifs auquel ils sont habitués (ETF), sans avoir à passer par des plateformes de crypto-actifs. Les ETF investis en contrats <em>futures</em> indexés sur le Bitcoin étaient par ailleurs déjà autorisés aux États-Unis. Le cours du Bitcoin a augmenté de +1,5 % le jour de l’annonce. Environ 4,6 Md USD d’ETF Bitcoins ont été échangés le 11 janvier, premier jour de leur introduction en bourse.</p>
<p>Cette mesure était très attendue par l’industrie des crypto-actifs depuis la <a href="https://www.cadc.uscourts.gov/internet/opinions.nsf/32C91E3A96E9442285258A1A004FD576/$file/22-1142-2014527.pdf">décision</a> de la Cour d’appel du District de Columbia en août 2023 qui avait <a href="https://law.justia.com/cases/federal/appellate-courts/cadc/22-1142/22-1142-2023-08-29.html">jugé</a> illégal (« <em>arbitrary and capricious</em> ») le refus par la SEC d’autoriser la transformation d’un trust géré par Grayscale en un ETF investi en bitcoins. Gary Gensler, président de la SEC, a souhaité prendre acte de cette décision et a <a href="https://www.sec.gov/news/statement/gensler-statement-spot-bitcoin-011023">souligné</a> qu’elle ne devait être interprétée ni comme un blanc-seing donné au Bitcoin, ni comme le signal que des ETF investis dans d’autres crypto-actifs seront nécessairement approuvés.</p>
<p>L’annonce est intervenue par ailleurs quelques heures après le <a href="https://twitter.com/GaryGensler/status/1744833049064288387">piratage</a> du compte de la SEC sur X (anciennement Twitter) par individu non identifié qui avait annoncé la mesure prématurément.</p>
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<h5><em>La CFTC publie un état des lieux sur la finance décentralisée (DeFi)</em></h5>
<p>Le 8 janvier, la <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC), autorité de régulation des marchés de dérivés, a <a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/SpeechesTestimony/romerostatement010824b">publié</a> un rapport sur la finance décentralisée (<em>Decentralized Finance</em> - <em>DeFi</em>) visant à informer le Congrès et les régulateurs des implications de la <em>DeFi</em> en amont de nouvelles règles. Cette publication fait suite au <a href="https://home.treasury.gov/system/files/136/DeFi-Risk-Full-Review.pdf">rapport</a> du <em>Treasury </em>d’avril 2023 sur les risques de la finance illicite liés à la <em>DeFi</em>.</p>
<p>La CFTC souligne que l’évaluation des bénéfices et des risques de la <em>DeFi</em> dépendent des spécificités de chaque système, et identifie comme principale préoccupation l’absence d’un mécanisme juridique de responsabilité (<em>responsibility and accountability</em>) en cas de litige (opacité des procédures pour les recours des victimes, pour la défense contre l’exploitation illégale, etc.). </p>
<p>Les auteurs formulent plusieurs recommandations visant à améliorer la protection des investisseurs et l’intégrité de la <em>DeFi</em> : (i) approfondir les connaissances du secteur, (ii) clarifier le périmètre légal actuel, (iii) identifier, évaluer et hiérarchiser les risques (iv) proposer et évaluer des politiques publiques qui répondent aux enjeux et (v) engager une collaboration dynamique avec les régulateurs internationaux. Par ailleurs, les auteurs insistent sur la nécessité de proposer des pistes de régulation concernant la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, notamment en renforçant les exigences de collecte d’identité et de connaissance des clients (<em>Know Your Customer</em> – KYC).</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
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<p>Depuis le début de l’année 2024, l'indice S&P 500 a progressé de +0,7 %, à 4 780 points. En particulier, les marchés se sont légèrement repliés durant la 1<sup>ère</sup> semaine de janvier après un rallye de décembre 2023 lié à des <em>minutes</em> de la Fed considérées comme moins favorable à un assouplissement. Toutefois, depuis le vendredi 5 janvier, les indices ont rebondi dans l’espoir d’une fin proche de la politique de réduction du bilan de la Fed.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont légèrement reculé depuis le début d’année, à 4,25 % (-0,12 point) et 3,98 % (-0,06 point) respectivement.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>Les indices PMI publiés par l’<em>Institut for Supply Management </em>(ISM) témoignent d’une activité atone en décembre : dans le secteur <a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/december/">industriel, l’indice continue d’évoluer en zone de contraction depuis décembre 2022, à 47,4 en décembre (après 46,7 en novembre). La faiblesse de l’activité en novembre s’explique notamment par la baisse des nouvelles commandes, des stocks des clients et des prix. Dans les </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/december/">services, l’indice a nettement reculé, à 50,6 (après 52,7), du fait d’un net recul de l’emploi, des stocks et des nouvelles commandes à l’export.</a></li>
<li><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/december/">La Fed de Saint Louis a </a><a href="https://www.stlouisfed.org/news-releases/2024/01/04/st-louis-fed-names-alberto-g-musalem-next-president-ceo">annoncé la nomination d’Alberto Musalem au poste de président avec prise de fonction à compter du 2 avril 2024. À la suite de la démission de James Bullard en juillet 2023, la présidence a été assurée par la première vice-présidente Kathy O’Neill. </a></li>
<li><a href="https://www.stlouisfed.org/news-releases/2024/01/04/st-louis-fed-names-alberto-g-musalem-next-president-ceo">Dans une </a><a href="https://subscriber.politicopro.com/f/?id=0000018c-b84a-d9d4-a1fe-fdcbb95c0000">lettre publiée le 29 décembre 2023, Damian Williams, procureur de la <em>US District Court for the Southern District of New York</em>, a annoncé que Sam Bankman-Fried ne serait pas appelé à comparaître pour un second procès, dont les chefs d’accusations s’appuieraient sur des éléments de preuves similaires exposés lors du </a><a href="https://www.reuters.com/legal/ftx-founder-sam-bankman-fried-thought-rules-did-not-apply-him-prosecutor-says-2023-11-02/#:~:text=U.S.%20District%20Judge%20Lewis%20Kaplan,but%20respected%20the%20jury%27s%20decision.">premier procès. Par ailleurs, le procureur souhaite éviter d’introduire un délai dans la procédure judiciaire, qui pourrait retarder le verdict de sa peine de prison prévu le 28 mars 2024.</a></li>
<li><a href="https://www.reuters.com/legal/ftx-founder-sam-bankman-fried-thought-rules-did-not-apply-him-prosecutor-says-2023-11-02/#:~:text=U.S.%20District%20Judge%20Lewis%20Kaplan,but%20respected%20the%20jury%27s%20decision.">Le 8 janvier 2024, le <em>Financial Crimes Enforcement Network</em> (FinCEN) a finalisé une </a><a href="https://www.fincen.gov/news/news-releases/fincen-issues-final-rule-regarding-access-beneficial-ownership-information">règle visant à élargir le nombre de secteurs pour lesquels les banques ont accès aux informations sur les bénéficiaires effectifs des entreprises (<em>Business Ownership Information - BOI</em>) par le biais d’une base de données gouvernementale. Ces exigences de transparence ont notamment pour objectif de renforcer la protection du système financier contre les activités illicites. La règle doit entrer en vigueur le 20 février 2024.</a></li>
</ul>
<p> </p>343dde8e-aa54-4920-83bb-f47399bf6682Washington Wall Street Watch n°2023-45Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-12-15T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’inflation continue son recul sur douze mois et sa composante sous-jacente reste stable</li>
<li>Le marché du travail affiche des signes de vigueur</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>La Fed maintient ses taux directeurs inchangés et révise à la baisse sa trajectoire d’inflation et de taux d’intérêt</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La SEC étend l’obligation de compensation centrale sur le marché des <em>Treasuries</em></li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p><strong> </strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation continue son recul sur douze mois et sa composante sous-jacente reste stable</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/cpi.nr0.htm">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) du 12 décembre, l’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de de +0,1 % en novembre, après avoir marqué le pas en octobre (+0 %). Sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a augmenté de +0,3 % après +0,2 % en octobre. Les prix de l’énergie ont continué de baisser à -2,3 % (après -2,5 %) et ceux de l’alimentation ont progressé de +0,2 % (après +0,3 %).</p>
<p> </p>
<p>Sur douze mois glissants, l’inflation continue sa décrue à +3,1 %, (après +3,2 %) mais sa composante sous-jacente reste stable à +4 % (après +4 %). Les prix de l’énergie baissent de ‑5,4 % (après ‑4,5 %) et les prix alimentaires augmentent de +2,9 % (après +3,3 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/microeconomics/sce#/">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 11 décembre, en novembre, les anticipations d’inflation à 1 an des consommateurs ont baissé à +3,4 % (‑0,2 point par rapport au mois précédent) pour atteindre leur niveau le plus bas depuis avril 2021. Les anticipations à 3 ans et à 5 ans sont restées stables par rapport au mois précédent, respectivement à +3 % et +2,7 %.</p>
<p>Selon une <a href="https://www.bls.gov/news.release/ppi.nr0.htm">publication</a> du BLS, l’indice des prix de production est resté stable en novembre (après -0,4 % en octobre). Sa composante sous-jacente a progressé de +0,1 % (après +0,1 % en octobre). L’indice est resté stable pour les prix des biens (après -0,4 % en octobre) et des services (après +0 % en octobre). La composante énergie a baissé de -1,2 % (après -6,7%) et la composante alimentaire a progressé de +0,6 % (après ‑0,1 %).</p>
<p>Sur 12 mois glissants, l’indice des prix de production a progressé de +0,9 % (après+1,2 %) et sa composante sous-jacente de +2,5 % (après +2,8 %).</p>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail affiche des signes de vigueur</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, les créations d’emplois se sont établies à +199 000 en novembre, dépassant légèrement les attentes du marché (+190 000) mais demeurent en-deçà de la moyenne des créations au cours des 12 derniers mois (+240 000). Ces créations sont concentrées notamment dans les soins de santé (+77 000), l’administration publique (+49 000), les loisirs et le tourisme (+40 000) et l’industrie manufacturière (+28 000). Dans ce dernier secteur, elles reflètent notamment le retour des travailleurs à l’issue de la grève dans l’industrie automobile.</p>
<p>Par ailleurs, les créations d’emploi ont été révisées à la baisse pour le mois de septembre, à +262 000 (-35 000 par rapport au chiffre révisé du rapport précédent).</p>
<p>Le taux de chômage a reculé à 3,7 %. Le taux d’emploi et le taux d’activité ont progressé à 60,5 % (+0,3 point) et 62,8 % (+0,1 point).</p>
<p>Le salaire horaire moyen a, quant à lui, progressé de +0,4 % sur un mois et de +4,0 % sur douze mois glissants. La progression des salaires ralentit continûment depuis le pic de +5,9 % atteint en mars 2022.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed maintient ses taux directeurs inchangés et révise à la baisse sa trajectoire d’inflation et de taux d’intérêt</em></h5>
<p>La réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 12 et 13 décembre 2023 s’est <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/monetary20231213a1.pdf">conclue</a> sur le maintien de la fourchette cible des taux <em>fed funds</em> à [5,25 % – 5,5 %]. Cette décision a été prise à l’unanimité.</p>
<p>Jerome Powell, président de la Fed, a d’abord rappelé la détermination de la Fed à assurer son double mandat, à savoir la stabilité des prix et le maximum d’emplois. Concernant la conjoncture économique, il a souligné que l’activité était robuste, soutenue par une consommation résiliente ; les pressions inflationnistes se sont apaisées bien que l’inflation reste toujours élevée par rapport à la cible de 2 % de la Fed, et les tensions sur le marché du travail se résorbent sans perturbation majeure. Concernant la politique monétaire, J. Powell a estimé que le niveau du taux directeur actuel pouvait être considéré comme « suffisamment significatif », mais que les pleins effets du resserrement restaient encore à venir. Le FOMC n’écarte pas néanmoins la possibilité d’une nouvelle hausse des taux.</p>
<p>À l’occasion de cette réunion, les membres du FOMC ont apporté plusieurs révisions à leurs prévisions économiques. La prévision de croissance du PIB a été revue à la hausse pour 2023, à +2,6 % (+0,5 point par rapport à la projection de septembre) et à la baisse en 2024 (+1,4 % ; -0,1 point), avec un retour à la croissance de long terme (+1,8 %) en 2025. La prévision d’inflation totale a été revue à la baisse, à +2,8 % (-0,5 point) pour 2023, +2,4 % (-0,1 point) pour 2024 et +2,1 % (-0,1 point) pour 2025. La prévision d’inflation sous-jacente a également été abaissée : +3,2 % (-0,5 point) en 2023, +2,4 % (-0,2 point) en 2024 et +2,2 % (-0,1 point) en 2025. La prévision de taux de chômage est restée inchangée à 3,8 % pour 2023 et 4,1 % pour les deux années 2024 et 2025. La projection de taux <em>fed funds</em> a été abaissée à 4,6 % à fin 2024 (-0,5 point) et à 3,6 % (‑0,25 point) à fin 2025, impliquant 3 baisses de 25 points de base au cours de 2024 et 4 baisses de même amplitude en 2025.</p>
<p>Cette projection prévoit ainsi une économie américaine qui se normaliserait en douceur : l’activité ralentirait en 2024 avant de retrouver sa tendance de long terme en 2025. L’inflation totale et sous-jacente continueraient de reculer, se rapprochant de la cible de 2 % dès 2025, et le marché du travail retrouverait l’équilibre entre l’offre et la demande sans perturbation majeure. Lors de la conférence de presse, J. Powell s’est toutefois montré prudent, estimant que le risque d’une entrée en récession en 204 n’était pas à écarter complètement.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La SEC étend l’obligation de compensation centrale sur le marché des Treasuries</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marché financiers, a <a href="https://www.sec.gov/files/rules/final/2023/34-99149.pdf">finalisé</a> aujourd’hui une règle qui étend les exigences de compensation centrale des transactions sur le marché secondaire des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>). Lors d’une compensation centrale, la chambre de compensation devient la contrepartie de chacune des parties à la transaction et assume les risques de contrepartie en cas de défaillance de l’une d’elles.</p>
<p>Avec un encours de 26 000 Md USD, le marché des <em>Treasuries</em> joue un rôle majeur dans le fonctionnement du système financier américain. Actuellement, seules les transactions entre deux participants directs (principalement de grandes banques) de la <em>Fixed Income Clearing Corporation</em> (FICC), unique contrepartie centrale de ce marché, sont soumises à une obligation de compensation centrale. De ce fait, seules 20 % environ des transactions sur le marché des <em>Treasuries</em> font l’objet d’une compensation centrale.</p>
<p>La réforme vise à réduire les risques sur le marché des <em>Treasuries</em>, en étendant le champ de la compensation centrale. Cette évolution était préconisée par le <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1883">Groupe</a> de travail inter-régulateurs consacré au marché des <em>Treasuries</em>, à la suite des turbulences survenues à l’automne 2019 et en mars 2020. La SEC évoque par ailleurs les objectifs d’une meilleure transparence des transactions (collecte de données par la FICC) et de réduction des expositions brutes des participants au marché (netting opéré par la FICC).</p>
<p>La réforme prévoit d’étendre le champ de la compensation centrale en imposant à la FICC de demander à ses membres participants de compenser centralement : (i) les opérations de mise en pension (<em>repo</em>)<u> </u>impliquant un membre participant, sauf exceptions et (ii) les opérations d’achat/vente d’un membre participant agissant en tant que courtier sur le marché <em>interdealers</em> ou ayant comme contrepartie un <em>broker-dealer</em>. Les transactions dont l’une des parties est une banque centrale, une entité souveraine, une institution financière internationale ou une personne physique ne sont pas concernées. La règle prévoit une entrée en vigueur différée au 31/12/2025 pour les achats/ventes et au 30/06/2026 pour le marché du repo.</p>
<p>Ces évolutions faisaient l’objet d’une forte opposition du secteur financier américain, notamment au regard des coûts associés à la compensation centrale. Contrairement à la proposition initiale, l’obligation ne s’applique toutefois pas aux transactions d’achat/vente réalisées par un membre direct avec un fonds enregistré auprès de la SEC (y compris les fonds monétaires) ni avec un <em>hedge fund</em>, la SEC se réservant le droit d’agir ultérieurement sur ce sujet. Les transactions de <em>repo</em> avec ces acteurs sont en revanche couvertes par l’obligation.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a nettement progressé (+2,9 %, à 4 719 points), porté par la révision des trajectoires d’inflation et de taux directeurs de la Fed (cf. <em>supra</em>).</p>
<p>La hausse a été particulièrement marquée pour le secteur bancaire : les indices KBW Banks et KBW Regional Banks progressent de respectivement +10,5 % et +10,1 % sur la semaine, accentuant la tendance haussière amorcée fin octobre. Au total, ces deux indices atteignent un niveau proche de celui du 8 mars 2023, avant les baisses enregistrées à la suite des faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et d’autres banques régionales. Les sociétés de gestion cotées progressent aussi fortement sur la semaine : +8,3 % pour BlackRock ; +12,8 % pour Blackstone ; +10,0 % pour KKR.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont accentué leur recul à respectivement 4,4 % (-0,22 point) et 3,9 % (-0,24 point) sur la semaine, reflétant l’espoir d’une baisse des taux directeurs plus importante qu’initialement prévu en 2024.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>L’<em>Office of Information and Regulatory Affairs</em> (OIRA) a <a href="https://www.reginfo.gov/public/do/eAgendaMain?operation=OPERATION_GET_AGENCY_RULE_LIST&currentPub=true&agencyCode=&showStage=active&agencyCd=3235&csrf_token=E3E156597D78E089310D068BEA5E3009994AA0FCE1FAA0287664C2E3C85263AA46BB25F568B35787FBE0AA75E1DE4D5501A2">publié le 6 décembre une mise à jour de l’agenda réglementaire de la SEC, dont la dernière actualisation datait de juin 2023. L’agenda compte 29 propositions de règles en cours de finalisation (dont les mesures controversées sur (i) la </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-46">transparence climatique, (ii) la </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-199">liquidité des fonds ouverts et (iii) </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-199">l’utilisation d’algorithmes d’analyse prédictive dans le cadre de la gestion d’actifs, attendues d’ici avril 2024) ainsi que 14 autres propositions de règles en cours de rédaction. </a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-199">Le 11 décembre, Jim Jordan (R – Ohio), Président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, a </a><a href="https://judiciary.house.gov/media/in-the-news/house-panel-subpoenas-vanguard-arjuna-esg-collusion-probe">assigné</a> les gestionnaires d’actifs <em>Vanguard </em>[7 000 Md USD AUM] et <em>Arjuna Capital</em> [279 Md USD AUM] à comparaître devant le Congrès dans le cadre d’une <a href="https://judiciary.house.gov/media/press-releases/judiciary-republicans-woke-companies-pursuing-esg-policies-may-violate">enquête</a> menée par des élus républicains sur les engagements ESG des sociétés de gestion, au motif qu’elles pourraient enfreindre les règles relatives aux ententes et à la responsabilité fiduciaire. Les deux gestionnaires sont appelés à fournir des éléments plus détaillés sur leurs stratégie ESG.</li>
<li>Le 12 décembre, le Comité de compétition stratégique des Etats-Unis envers la Chine de la Chambre des représentants a publié un <a href="https://selectcommitteeontheccp.house.gov/sites/evo-subsites/selectcommitteeontheccp.house.gov/files/evo-media-document/reset-prevent-build-scc-report.pdf">rapport</a> bipartisan sur l’amélioration de la compétitivité économique des Etats-Unis dans le cadre préventif de l’intensification des tension avec la Chine. Parmi les recommandations, la Fed est appelée à (i) effectuer des stress-test sur les banques afin d’évaluer leur résilience face à « une perte soudaine d’accès au marché chinois » et (ii) à tenir compte des impacts sur les marchés financiers de sanctions éventuelles contre les entreprises financières chinoises en cas de conflit.</li>
<li>La <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC) a <a href="https://www.reuters.com/technology/us-cftc-oks-crypto-firm-bitnomials-vertical-integration-plan-2023-12-13/">autorisé</a> le 14 décembre la plateforme de crypto-actifs Bitnomial à opérer des activités de chambre de compensation, en plus des services de courtage, de bourse et de conservation qu’elle propose déjà. Cette décision, votée à 4 voix contre 1, marque la première manifestation du régulateur en faveur de l’intégration verticale de ces activités.</li>
</ul>
<p> <img class="marge" title="inflation" src="Bloomberg" alt="inflation" /></p>f815b4e9-ae57-434b-96db-ff728437cad4[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°12) du 21 juillet 13 décembre 2023[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°12) du 21 juillet 13 décembre 20232023-12-13T00:00:00+01:00<div class="focus">
<p>Sommaire</p>
</div>
<p>Fait marquant</p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">Le Royaume-Uni a accueilli le premier sommet international sur la sécurité des systèmes d’intelligence artificielle de frontière</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Economie numérique et régulation</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le Parlement a adopté l’<em>Online Safety Act</em></li>
<li>Le Roi a dévoilé les priorités législatives du gouvernement pour l’année à venir dans le <em>King’s Speech 2023</em></li>
<li>Le Chancelier de l’Echiquier a présenté son <em>Autumn Statement 2023</em> à quelques mois des élections générales</li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a autorisé un nouvel accord concernant le rachat d’<em>Activision Blizzard </em>suite à des concessions faites par <em>Microsoft </em></li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a autorisé le rachat de <em>VMare</em> par <em>Broadcom</em></li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a lancé une enquête sur le marché du <em>cloud</em></li>
<li>Le Royaume-Uni et la Corée du Sud ont signé un accord pour renforcer leur coopération dans la technologie à l’occasion de la visite d’Etat du Président coréen</li>
<li>Le gouvernement a signé une <em>Online Fraud Charter</em> avec les plus grosses plate-formes du numérique </li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Télécommunications et réseaux</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le R-U a rejoint la <em>Global Coalition on Telecommunications</em> </li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Données et intelligence artificielle</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le <em>Data Bridge</em> entre les Etats-Unis et le R-U est entré en vigueur</li>
<li>De nouveaux amendements ont été apportés au <em>Data Protection and Digital Information Bill </em></li>
<li>Un rapport du <em>Department for Education</em> estime qu’au R-U le secteur des services financiers sera le plus impacté par l’intelligence artificielle</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Cyber-sécurité</p>
<ul style="text-align: justify;" type="disc">
<li>Le R-U se joint à 18 pays pour la publication de lignes directrices conjointes sur la cybersécurité des systèmes d’IA</li>
<li>Le R-U accuse les services de renseignements russes d’avoir orchestré une opération de piratage visant une centaine de personnes au R-U</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Spatial</p>
<ul style="text-align: justify;" type="disc">
<li>Le Royaume-Uni a rejoint les programmes européens <em>Horizon Europe</em> et <em>Copernicus</em></li>
<li>Le R-U a signé un accord avec l’Australie et les Etats-Unis sur la lutte contre les menaces spatiales</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Nouvelles technologies</p>
<ul style="text-align: justify;" type="disc">
<li>Le R-U fait de l’investissement dans les technologies quantiques l’une de ses priorités</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Ecosystème tech</p>
<ul type="disc">
<li style="text-align: justify;"><em>Microsoft</em> va investir 2,5 Md£ au R-U au cours des trois prochaines années</li>
<li style="text-align: justify;">Lancement du <em>Fintech Growth Fund</em> pour développer l’investissement <em>growth-stage </em>dans les <em>fintech</em></li>
<li style="text-align: justify;">Le gouvernement a accepté toutes les recommandations faites par le rapport sur les <em>spin-outs </em></li>
<li style="text-align: justify;">Le concepteur de semi-conducteurs issu de Cambridge <em>Arm</em> a fait son entrée en bourse à New York</li>
<li style="text-align: justify;">Le rapport annuel d’<em>Atomico</em> révèle une certaine résilience du R-U malgré une perte de parts de marché au sein de l’écosystème européen</li>
</ul>5faec838-97a9-438e-8a0e-e6a5395af327Washington Wall Street Watch n°2023-44Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-12-08T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le marché du travail ralentit nettement</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Le Congrès peine à avancer sur le financement des aides à l’Ukraine et à Israël</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La CFTC propose de standardiser les termes des contrats dérivés de crédits carbone volontaires</li>
<li>Les dirigeants des grandes banques tentent de mobiliser le Sénat contre la transposition de Bâle III</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail ralentit nettement</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/jolts.pdf">rapport</a> JOLTS (<em>Job Openings and Labor Turnover</em>) du <em>Bureau of Labor Statistics (BLS)</em>, le nombre d’emplois vacants a nettement diminué en octobre, à 8,7 millions (après 9,6 M en septembre), surprenant à la baisse les attentes du marché (9,4 M) et tombant au plus bas niveau depuis mars 2021.</p>
<p>La baisse des emplois vacants est concentrée dans les soins de santé et l’assistance sociale (-236 000), la finance et l’assurance (-168 000) et les services liés à l’immobilier (‑49 000), partiellement compensés par le secteur de l’information (+39 000).</p>
<p>Le nombre de recrutements et le nombre de ruptures de contrats sont restés stables par rapport au mois précédent, à 5,9 millions et 5,6 millions respectivement.</p>
<p>Selon le rapport <a href="https://adp-ri-nrip-static.adp.com/artifacts/us_ner/20231206/ADP_NATIONAL_EMPLOYMENT_REPORT_Press_Release_2023_11%20FINAL.pdf">publié</a> par l’ADP (<em>Automatic Data Processing</em>), une entreprise spécialisée notamment dans le traitement des bulletins de paie, l’emploi dans le secteur privé a augmenté de 103 000 en novembre contre 128 000 attendus par le marché. Par ailleurs, les créations d’emplois d’octobre ont été révisées à la baisse, de 113 000 à 106 000.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Congrès peine à avancer sur le financement des aides à l’Ukraine et à Israël</em></h5>
<p>Le président de la commission des appropriations du Sénat, Patty Murray (D‑Washington) a <a href="https://www.appropriations.senate.gov/news/majority/murray-releases-national-security-supplemental">publié</a> le 5 décembre une proposition de loi de 110 Md USD pour financer les aides à l’Ukraine et à Israël et les investissements militaires des États-Unis. En particulier, la proposition prévoit, pour le soutien à l’Ukraine, 14 Md USD (dont 11,8 Md USD d’aides budgétaires directes et 2,2 Md USD d’aides financières dans les secteurs du transport et de l’énergie), 15,1 Md USD de soutien militaire (formation militaire, services de renseignements et coopération avec la Commande européenne), et 13,5 Md USD de commandes à l'industrie de défense à destination de l'Ukraine. Par ailleurs, le texte prévoit 24 Md USD de réassorts de l'armée américaine, pour reconstituer le matériel qui a été envoyé en Ukraine et en Israël. Malgré un plaidoyer du Président Biden au Congrès le 6 décembre, le texte n’a pas été <a href="https://www.senate.gov/legislative/LIS/roll_call_votes/vote1181/vote_118_1_00332.htm">adopté</a> (49-51) au Sénat faute notamment de soutien des Républicains qui conditionnent le vote du texte au durcissement des contrôles à la frontière avec le Mexique.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La CFTC propose de standardiser les termes des contrats dérivés de crédits carbone volontaires</em></h5>
<p>Le 4 décembre, la <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC) a soumis pour consultation publique une <a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8829-23?utm_source=govdelivery">proposition</a> de règle visant à standardiser les termes des contrats dérivés de crédits carbone volontaires (CCV) afin d’améliorer la transparence, la liquidité et le mécanisme de fixation des prix de ces instruments non-régulés. Les marchés carbone volontaires traitent de l'émission, l'achat et la vente de crédits carbone sur une base volontaire des acteurs (en dehors des machés carbone réglementés).</p>
<p>La proposition prévoit que les bourses enregistrées auprès de la CFTC devront tenir compte, au cours du processus d’émission des contrats dérivés de CCV, de nouvelles exigences concernant les (i) standards de qualité des contrats (transparence des caractéristiques, quantification robuste de la réduction des émissions, etc.), (ii) les modalités de négociation et de livraison (mise en place d’un cadre de gouvernance, d’un mécanisme de suivi du transfert de propriété des CCV sous-jacents et de mesures de prévention de double comptage), et (iii) les dispositifs d’inspection pour la mise en conformité des contrats avec ces nouvelles règles.</p>
<p>Janet Yellen, secrétaire du <em>Treasury</em>, a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1944">salué</a> cette proposition, qui intervient deux mois après la publication des <a href="https://home.treasury.gov/system/files/136/NetZeroPrinciples.pdf">principes</a> pour le financement et l'investissement Net-Zéro du <em>Treasury</em> qui avaient souligné le potentiel des marchés carbone volontaires dans la poursuite des objectifs climatiques.</p>
<p>La proposition de la CFTC est soumise à consultation publique jusqu’au 16 février 2024.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les dirigeants des grandes banques tentent de mobiliser le Sénat contre la transposition de Bâle III</em></h5>
<p>Les <em>Chief Executive Officers</em> (CEO) des huit banques d’importance systémique (JP Morgan, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley, BNY Mellon et State Street) étaient <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/11/29/2023/annual-oversight-of-wall-street-firms">auditionnés</a> le 6 décembre par la commission des affaires bancaires du Sénat.</p>
<p>Les CEO des banques ont plaidé en faveur du retrait de la <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">proposition</a> de règle transposant les règles de Bâle III aux États-Unis ou d’un assouplissement de celle-ci. Ils soutiennent que le renforcement des exigences de fonds propres affecterait l’économie et réduirait l’accès au crédit (en particulier pour les PME et les primo-accédants au marché immobilier) dans un contexte déjà marqué par le resserrement monétaire. Ils estiment aussi que le nouveau cadre pèserait sur la liquidité des marchés et sur la compétitivité des banques américaines par rapport à leurs concurrentes européennes. Goldman Sachs a indiqué que la proposition pourrait les conduire à se retirer du maché du <em>repo</em>. Les CEO ont également soutenu que leurs banques étaient suffisamment capitalisées et que la transposition de Bâle III contribuerait à soutenir les activités d’entités non-bancaires moins régulées.</p>
<p>Cet appel a été largement relayé par les sénateurs républicains, qui ont reproché à l’administration démocrate de sous-estimer les impacts négatifs de ces nouvelles règles. Tim Scott, chef de file des Républicains dans la commission sénatoriale, a <a href="https://www.banking.senate.gov/newsroom/minority/scott-joins-squawk-box-to-discuss-ceo-hearing-basel-iii-endgame">appelé</a> au retrait de la proposition de règle de transposition de Bâle III. À l’inverse, les élus Démocrates ont majoritairement soutenu les propositions des régulateurs.</p>
<p>En marge de ces débats, Michael Barr, vice-président de la Fed chargé de la supervision, a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/barr20231201a.htm">insisté</a> sur l’importance des exigences de fonds propres et de liquidité des banques à l’occasion d’un discours à la Banque centrale européenne. Il a notamment indiqué que la Fed poursuivait son analyse des faillites bancaires du premier semestre et des enseignements à tirer des fuites de dépôts rapides et massives pour la liquidité des banques.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +0,6 %, à 4 586 points, porté par le ralentissement du marché du travail (cf. <em>supra</em>). Toutefois, les marchés affichent également un attentisme avant la publication du taux de chômage le 8 décembre, de l’inflation le 12 décembre et de la décision de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) le 13 décembre.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont poursuivi leur recul à 4,6 % (-0,1 point) et à 4,1 % (-0,2 point) respectivement, soit à leur plus bas niveau depuis l’été 2023, reflétant à la fois l’espoir d’une baisse des taux directeurs plus tôt qu’initialement prévu en 2024 avec une désinflation plus rapide et l’inquiétude d’une éventuelle récession.</p>
<p>Depuis début novembre, la volatilité implicite des marchés actions a nettement diminué (VIX Index à 13 points le 7 décembre, -2 points depuis le 1<sup>er</sup> novembre), tandis que la volatilité implicite du marché des <em>Treasuries</em> a nettement progressé (MOVE Index à 130 points le 7 décembre, +14 points depuis le 1<sup>er</sup> novembre) en raison des incertitudes relatives à la politique monétaire.</p>
<p> </p>
<p>Par ailleurs, le cours du Bitcoin en USD a poursuivi sa progression (+9 % sur la semaine, +22 % sur un mois, +162 % depuis le début de l’année) pour atteindre 43 400 USD, son niveau de début avril 2022</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>Les indices PMI publiés par l’<em>Institut for Supply Management </em>(ISM) témoignent d’une activité atone en novembre : dans le secteur <a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/november/">industriel, l’indice continue d’évoluer en zone de contraction depuis décembre 2022, à 46,7 en novembre (stable par rapport à octobre). La faiblesse de l’activité en novembre s’explique notamment par l’emploi, les carnets de commandes et les nouvelles commandes à l’export. Dans les </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/november/">services, l’indice s’est établi à 52,7 (+0,9 point par rapport à octobre), tiré par l’emploi, les stocks et les nouvelles commandes à l’export.</a></li>
<li><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/november/">Le 1<sup>er</sup> décembre, le président de la Fed, Jerome Powell, a </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/powell20231201a.htm">tenu un discours dans lequel il a salué la désinflation en cours en indiquant que le rythme annualisé de l’inflation au cours des 6 derniers mois s’établissait à +2,5 %, soit un niveau élevé mais proche de la cible de 2 % de la Fed. Toutefois, il n’a pas totalement écarté la possibilité d’une nouvelle hausse compte tenu du risque de résurgence de l’inflation. Au final, il estime que les risques de surréaction et de sous-réaction sont désormais équilibrés, insistant ainsi sur la prudence quant à la suite du resserrement de la politique monétaire. </a></li>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/powell20231201a.htm">L’administration Biden a </a><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/12/06/statement-from-president-joe-biden-on-another-nearly-5-billion-in-debt-relief-for-over-80000-student-loan-borrowers/">annoncé le 6 décembre l’annulation de la dette étudiante de 80 300 emprunteurs, soit un montant total de 4,8 Md USD qui se décompose de la manière suivante : (i) 34 400 emprunteurs (représentant un montant total de 2,6 Md USD) dans le cadre du <em>Public Service Loan Forgiveness program</em> et (ii) près de 46 000 emprunteurs (2,6 Md USD) qui sont en cours de remboursement depuis plus de 20 ou 25 ans. En cumulé, le montant de la dette annulée sous l’administration Biden s’élève à 132 Md USD et concerne plus de 3,6 millions de personnes. </a></li>
<li><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/12/06/statement-from-president-joe-biden-on-another-nearly-5-billion-in-debt-relief-for-over-80000-student-loan-borrowers/">Le 4 décembre, Gary Gensler, Président de la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a </a><a href="https://www.cfr.org/event/c-peter-mccolough-series-international-economics-gary-gensler">exprimé devant le <em>Council on Foreign Relations</em> son intention de coopérer avec l'Union européenne afin d’alléger la charge des entreprises confrontées aux cadres réglementaires différenciés des deux juridictions en matière de <em>reporting</em> climatique (CSRD en Europe, et <em>Climate Disclusure rule</em> en cours d’élaboration aux Etats-Unis). Les discussions porteraient sur un éventuel principe d’équivalence réglementaire (<em>substituted compliance</em>), permettant aux entreprises de faire valoir leur conformité à l’un des deux cadres auprès de l’autre juridiction. </a></li>
<li><a href="https://www.cfr.org/event/c-peter-mccolough-series-international-economics-gary-gensler">La SEC a </a><a href="https://www.sec.gov/files/rules/pcaob/2023/34-99060.pdf">adopté le 1<sup>er</sup> décembre une règle du <em>Public Company Accounting Oversight Board</em> (PCAOB), chargé de la régulation des commissaires aux comptes, qui impose de nouvelles exigences de vérification des créances client et des liquidités afin de lutter contre les fraudes dans les comptes publiés par les entreprises.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/files/rules/pcaob/2023/34-99060.pdf">Le 6 décembre, l’<em>Office of the Comptroller of the Curency </em>(OCC) a publié un ensemble de </a><a href="https://www.occ.gov/news-issuances/news-releases/2023/nr-occ-2023-134.html">recommandations à l’intention des banques pour les avertir sur les risques associés aux offres « <em>buy now, pay later</em> » (BNPL), très sollicitées à l’approche des fêtes de fin d’année. L’agence insiste notamment sur le risque de surendettement des ménages les plus fragiles, qui pourraient faire défaut ou le cas échant devront s’acquitter d’importants frais de découvert en cas de retard de paiements.</a></li>
</ul>
<p> </p>4e9d95f1-4d7b-490f-8336-0a5f141cf918Washington Wall Street Watch n°2023-43Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-12-01T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les prix immobiliers continuent de progresser</li>
<li>L’inflation poursuit son recul</li>
<li>Le Beige Book souligne un ralentissement de l’économie américaine</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>À la suite de la sanction de Binance, le <em>Treasury</em> souhaite renforcer la lutte contre l’utilisation illicite des crytpo-actifs</li>
<li>Les résultats agrégés des banques baissent au 3<sup>ème</sup> trimestre</li>
<li>La SEC renforce la prévention des conflits d'intérêt sur le marché de la titrisation</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<h5><em> </em></h5>
<h5><em>Les prix immobiliers continuent de progresser</em></h5>
<p>Selon le rapport de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA), les prix immobiliers aux États-Unis ont <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/HPI_2023Q3.pdf">augmenté</a> de +0,6 % en septembre (après +0,6 % en août), soit +5,5 % sur un an. Selon la FHFA, cette progression s’explique notamment par la faible offre de logements en vente.</p>
<p>L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/index-announcements/article/sp-corelogic-case-shiller-index-continued-to-trend-upward-in-september/">publié</a> par Standard & Poor’s, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, augmente de +0,2 % en septembre (+0,7 % après correction des variations saisonnières), soit +3,9 % sur un an.</p>
<p>Selon la <a href="https://www.census.gov/construction/nrs/pdf/newressales.pdf">publication</a> du <em>Census Bureau</em>, les ventes de nouveaux logements ralentissent, à 679 000 logements en octobre, soit un niveau en-deçà des attentes du marché (725 000) et du niveau de septembre (719 000). De même, en octobre, les ventes de logements en cours (<em>pending homes sales</em>) sont <a href="https://www.nar.realtor/research-and-statistics/housing-statistics/pending-home-sales">tombées</a> à leur plus bas niveau depuis 2001 (-1,5 % en évolution mensuelle) selon la <em>National Association of Realtors</em> (NAR).</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation poursuit son recul</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bea.gov/news/2023/personal-income-and-outlays-october-2023">rapport</a> publié par le <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), l’indice des prix des dépenses de consommation personnelles (<em>Personal Consumption Expenditure</em> - PCE) est resté stable en octobre (+0,0 %) après +0,4 % en septembre et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a progressé de +0,2 % après +0,3 %. Sur douze mois glissants, l’inflation PCE s’est établie à +3,0 % (après +3,4 %) et sa composante sous-jacente à +3,5 % (après +3,7 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix de l’énergie ont reculé en septembre (‑2,6 % après +1,7 % en septembre et +6,1 % en août) alors que ceux de l’alimentation poursuivent leur progression (à +0,2 % après +0,3 %). Sur un an, les prix de l’énergie reculent de -4,8 % alors que ceux de l’alimentation ont progressé de +2,4 %.</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix des biens ont reculé (‑0,3 % après +0,2 %). Ceux des services ont progressé de +0,2 % (après +0,5 %). Sur douze mois glissants, l’inflation des biens et des services s’établit respectivement à +0,2 % et +4,4 % (après +0,9 % et +4,7 %).</p>
<p>À la suite de la publication, le <em>Council of Economic Advisors</em> (CEA), organe de conseils et d’analyses économiques de la Maison-Blanche a <a href="https://www.whitehouse.gov/cea/written-materials/2023/11/30/disinflation-explanation-supply-demand-and-their-interaction/?source=email">publié</a> une analyse selon laquelle la baisse de l’inflation sans perturbations majeures sur le marché du travail résultait principalement de l’amélioration de l’offre, notamment l’apaisement des tensions sur les chaînes de valeur et la normalisation du marché du travail.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Beige Book souligne un ralentissement de l’économie américaine</em></h5>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/BeigeBook_20231129.pdf">publié</a> le 29 novembre, qui présente l’évolution de la situation économique dans les 12 districts des Fed régionales, témoigne d’un ralentissement de l’activité par rapport à la période couverte par la publication précédente.</p>
<p>Globalement, les perspectives économiques se sont détériorées. La consommation demeure mitigée avec des consommateurs plus sensibles aux prix. L’activité industrielle a également ralenti et les entreprises interrogées ont abaissé leurs perspectives. Le marché de l’immobilier reste en berne : l’activité de l’immobilier de bureaux est restée faible, celle des résidences (<em>multifamily</em>) a ralenti et les ventes de logement ont reculé. La demande de crédit des entreprises a baissé, notamment dans le secteur de l’immobilier. La situation financière des consommateurs est restée globalement saine en dépit d’une hausse des défaillances signalée par certaines banques.</p>
<p>Les tensions sur le marché du travail continuent de s’apaiser. La disponibilité de la main d’œuvre a globalement augmenté bien que certains districts souffrent encore de la pénurie de main d’œuvre qualifiée. Les salaires ont également ralenti avec la baisse des pressions salariales et du salaire d’entrée.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>À la suite de la sanction de Binance, le Treasury souhaite renforcer la lutte contre l’utilisation illicite des crytpo-actifs</em></h5>
<p>Dans un <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1934">discours</a> prononcé le 28 novembre<em>,</em> Wally Adeyemo, Secrétaire Adjoint du <em>Treasury</em>, a appelé le Congrès à renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent (Anti Money Laundering – AML) et contre le financement du terrorisme (<em>Combatting the Financing of Terrorism</em> - CFT) dans le secteur des crypto-actifs.</p>
<p>W. Adeyemo propose la création d’un nouveau régime de sanction qui permettrait au <em>Treasury</em> (i) d’exclure du système financier américain les entités considérées comme frauduleuses et (ii) de cibler également toutes les entreprises qui continueraient d’entretenir des relations d’affaires avec ces entités. Par ailleurs, il évoque la nécessité de moderniser les pouvoirs des autorités de lutte contre les pratiques financières illégales (AML-CFT) par (i) la mise à jour des définitions législatives, (ii) de nouvelles mesures de supervision des émetteurs de <em>stablecoins</em> adossés au dollar qui opèrent en dehors des États-Unis et (iii) des règles pour empêcher les prestataires de services financiers <em>offshore</em> d’échapper aux sanctions américaines. Enfin, le <em>Treasury </em>s’engage à collaborer avec la <em>Financial Action Task Force</em> (FATF) pour mettre en commun ses travaux et discuter son approche réglementaire avec d’autres partenaires.</p>
<p>Ce projet de réforme intervient après l’<a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1925">annonce</a>, le 21 novembre, d’un important paquet de sanctions à l’encontre de la plateforme de crypto-actifs Binance et de son fondateur Changpeng Zhao (CZ). Dans le cadre du procès dont CZ fait l’objet, le procureur a demandé à ce que la Cour lui interdise de quitter le territoire américain jusqu’au jugement qui doit être rendu en février 2024. Le juge Richard Jones a <a href="https://storage.courtlistener.com/recap/gov.uscourts.wawd.328570/gov.uscourts.wawd.328570.42.0_1.pdf">interdit</a> à CZ de quitter le territoire américain jusqu’à ce que la Cour se prononce sur la demande du procureur.</p>
<p>À la suite de la démission de CZ, Binance a <a href="https://www.binance.com/en/blog/leadership/bio-richard-teng-binances-new-ceo-6819833624741779461">annoncé</a> la nomination de Richard Teng en tant que nouveau CEO de Binance. R. Teng a rejoint Binance en 2021 comme CEO de l’entité singapourienne, puis était chargé de la supervision des activités de Binance en dehors des États-Unis.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les résultats agrégés des banques baissent au 3<sup>ème</sup> trimestre</em></h5>
<p>La <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), autorité de garantie des dépôts, a <a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23099.html">publié</a> le 29 novembre les résultats agrégés des 4 600 banques de dépôts actives aux États-Unis pour le 3<sup>ème</sup> trimestre 2023.</p>
<p>Le taux moyen de marge nette d’intérêt s’établit à 3,3 %, en légère hausse sur un an (+ 15 points de base - pb) et sur un trimestre (+2 pb). L’encours total de prêts continue à progresser (+2,9 % sur un an), à un rythme ralenti par rapport aux trimestres précédents (+9,9 % au T3 2022). Les dépôts agrégés continuent de régresser (- 90 Md USD au T3 2023), mais à un rythme inférieur aux trimestres précédents. </p>
<p>Les indicateurs de qualité du crédit se dégradent légèrement. La proportion de prêts impayés depuis plus de 90 jours progresse à 0,82 % (+7 pb depuis le T2 2023) mais reste bien en deçà du niveau prépandémique (1,28 %). Le taux de pertes de crédit progresse à 0,51 % (+2 pb sur le trimestre et +25 pb sur un an) et s’établit quant à lui au-dessus du niveau prépandémique. Cette dégradation est tirée principalement par les prêts à l’immobilier commercial, en particulier sur le segment de l’immobilier de bureau.</p>
<p>Au total, le résultat net agrégé s’établit à 68 Md USD, en baisse de -3 % par rapport au T2 2023 et de -4 % par rapport au T3 2022.</p>
<p>Les banques continuent d’enregistrer une hausse de leurs moins-values latentes, qui atteignent 684 Md USD, dont 294 Md USD sur les titres disponibles à la vente (AFS) et 390 Md USD sur des titres conservés jusqu’à maturité (HTM). Le volume total de moins-values latentes progresse de +125 Md USD par rapport au T2 2023 sous l’effet de la hausse des taux longs. Ces moins-values n’ont toutefois pas d’impact sur le résultat net des banques tant que les titres ne sont pas cédés, mais les moins-values latentes des titres AFS sont comptabilisés dans les fonds propres comptables.</p>
<p> </p>
<p><img class="marge" title="FDIC" src="/Articles/4e9d95f1-4d7b-490f-8336-0a5f141cf918/images/350c6d20-aabf-4811-8f9a-e5dfa4bbd26d" alt="FDIC" width="576" height="392" /></p>
<p>Source : FDIC (données en Md USD)</p>
<h5><em>La SEC renforce la prévention des conflits d'intérêt sur le marché de la titrisation</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-240">adopté</a> le 27 novembre une règle visant à renforcer la prévention des conflits d’intérêt sur le marché de la titrisation.</p>
<p>Sous la nouvelle règle, les principaux agents intervenant dans le processus de titrisation (émetteur, souscripteur initial, agent chargé du placement des titres) auront l’interdiction de prendre des positions contraires à l’intérêt des investisseurs finaux de ces titres (<em>Asset Backed-Securities</em> - ABS). Les prises de position non autorisées incluent la vente à découvert des ABS et la souscription de produits dérivés délivrant un paiement en cas de défaut (<em>Credit Default Swaps</em> – CDS) ou de dépréciation des ABS. La période d’interdiction s’étendrait jusqu’à un an après la mise en vente des ABS. Certaines exceptions sont toutefois prévues, lorsque les produits dérivés sont utilisés à des fins de couverture, pour des activités de tenue de marché ou des engagements de liquidité. Par ailleurs, les émetteurs étrangers ne sont pas concernés par la proposition.</p>
<p>Le délai de mise en conformité est de 18 mois à compter de la publication de la règle au <em>Federal Register</em>. La SEC avait émis la <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-17">proposition</a> de règle en janvier 2023.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +0,3 %, à 4 568 points, porté par le recul des rendements obligataires résultant notamment d’un espoir d’une baisse des taux directeurs plus tôt qu’initialement prévu au cours de 2024, alimenté par un <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/waller20231128a.htm">discours</a> plus accommodant du gouverneur Christopher Waller le 28 novembre. Ce dernier a notamment mis en avant le ralentissement de l’activité aux États-Unis ainsi qu’une modération des pressions inflationnistes bien qu’il soit trop tôt pour affirmer avec certitude la tendance désinflationniste.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont tous deux reculé à 4,7 % (-0,2 point) et à 4,3 % (-0,2 point) respectivement.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>KKR, l’un des principaux groupes américains de capital-investissement (530 Md USD d’actifs sous gestion), a <a href="https://media.kkr.com/news-details/?news_id=32c8aac4-81bd-4bd0-a0ab-2c9ec9867ec3">annoncé le 29 novembre son intention d’acquérir la totalité du capital de l’assureur Global Atlantic (158 Md USD d’actifs), dont il détenait déjà 63 % des parts. KKR est le principal gestionnaire des actifs de Global Atlantic. Cette transaction s’inscrit dans la stratégie d’acquisition de groupes d’assurance engagée par plusieurs grands groupes américains de capital-investissement (Apollo, Blackstone, Carlyle, etc.).</a></li>
<li><a href="https://media.kkr.com/news-details/?news_id=32c8aac4-81bd-4bd0-a0ab-2c9ec9867ec3">Selon la 2<sup>ème</sup> estimation du BEA, la croissance du PIB a été </a><a href="https://www.bea.gov/news/2023/gross-domestic-product-second-estimate-corporate-profits-preliminary-estimate-third">révisée à la hausse, à +1,3 % au 3<sup>ème</sup> trimestre 2023 (+5,2 % en rythme annualisé) contre +1,2 % (+4,9 %) lors de la 1<sup>ère</sup> estimation. Cette révision résulte principalement d’une hausse plus importante de l’investissement privé et des dépenses publiques locales compensée partiellement par une consommation des ménages moins dynamique.</a></li>
<li><a href="https://www.bea.gov/news/2023/gross-domestic-product-second-estimate-corporate-profits-preliminary-estimate-third">Selon le </a><a href="https://nrf.com/media-center/press-releases/thanksgiving-holiday-weekend-sees-record-number-shoppers">communiqué de la fédération nationale du commerce de détail (<em>National Retail Federation</em> – NFR), publié le 28 novembre, le nombre de consommateurs s’est établi à 200,4 M (après 196,7 M en 2022) durant le week-end prolongé de <em>Thanksgiving</em>, en dépassant ses prévisions de 182 M. Le nombre de consommateurs a légèrement baissé par rapport à 2022 dans les points de vente physiques (121,4 M en 2023 contre 122,7 M en 2022) alors que les achats en ligne ont nettement augmenté (134,2 M contre 130,2 M). La NRF prévoit un niveau record de dépenses sur la période des fêtes de fin d’année (du 1<sup>er</sup> novembre au 31 décembre) de +3 à +4 % (de 957,3 Md USD à 966,6 Md USD).</a></li>
<li><a href="https://nrf.com/media-center/press-releases/thanksgiving-holiday-weekend-sees-record-number-shoppers">Lors d’une </a><a href="https://www.aei.org/events/the-federal-reserve-and-the-economic-outlook-a-conversation-with-federal-reserve-governor-christopher-j-waller/">intervention du 28 novembre, Chris Waller, gouverneur de la Fed qui avait voté contre la </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">proposition de cadre prudentiel bancaire transposant les accords de Bâle III en juillet 2023, a indiqué qu’il pourrait soutenir la transposition à condition d’un fort assouplissement des exigences de fonds propres liées aux risques opérationnels.</a></li>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">Le <em>Financial Accounting Standards Board</em> (FASB) a </a><a href="https://aboutblaw.com/bbDa">publié le 27 novembre une mise à jour des standards de <em>reporting</em> des entreprises cotées, qui devront publier le détail de leurs structures de coûts (salaires, coûts des marchandises vendues etc.) par segment – ligne business, localisation géographique etc. Cette mesure vise à apporter davantage de transparence aux investisseurs sur la performance des entreprises et à leur permettre d’établir de meilleures prévisions.</a></li>
</ul>
<p><a href="https://aboutblaw.com/bbDa"> </a></p>
<p><a href="https://aboutblaw.com/bbDa"> <!--EndFragment--> </a></p>af15dce0-7080-4468-aaf3-ca71b76b3317Washington Wall Street Watch n°2023-42Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-11-27T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les conditions de crédit se durcissent pour les ménages</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les responsables de la Fed écartent toute baisse des taux et se montrent attentifs à l’évolution de l’économie</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>Les autorités américaines sanctionnent Binance et son fondateur Changpeng Zhao</li>
</ul>
<ul type="disc">
<li>La FINRA propose d’assouplir les règles de communication commerciale des produits d’investissement</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<h5><em> Les conditions de crédit se durcissent pour les ménages</em></h5>
<p>D’après une enquête (<em>SCE Credit Access Survey</em>) de la Fed de New York, <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20231120">publiée</a> le 20 novembre, la demande de crédit des ménages, à l’exception de celle du rehaussement du plafond des cartes de crédit, a diminué en 2023. La proportion des répondants ayant fait une demande de crédits (application rate) a diminué à 41,2 % après 44,8 % en 2022 et 45,8 % en 2019 (niveau prépandémique).</p>
<p>Les taux de rejet des demandes de crédit ont également augmenté à 20,1 % en 2023, en nette hausse par rapport à 18,0 % en 2022 et 17,6 % en 2019 (niveau prépandémique). Toutefois, la part de la population qui n’oserait pas faire la demande a également reculé à 5,2 % en 2023 après 6,5 % en 2022 et 6,4 % en 2019.</p>
<p>Au cours des 12 prochains mois, les répondants anticipent qu’ils seraient moins susceptibles de demander des crédits et que les taux de rejet seraient plus élevés. Par ailleurs, la part de la population estimant être capable de mobiliser une trésorerie de 2 000 USD pour des dépenses imprévues a diminué à 65,8 % en 2023 contre 67,5 % en 2022, atteignant son plus bas historique depuis le début de la publication en 2013.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<h5><em> Les responsables de la Fed écartent toute baisse des taux et se montrent attentifs à l’évolution de l’économie</em></h5>
<p>Selon le procès-verbal (<a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20231101.pdf"><em>minutes</em></a>) de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 31 octobre et 1<sup>er</sup> novembre, publié le 21 novembre, les responsables de la Fed ont réaffirmé leur détermination à ramener l’inflation à la cible de 2 %, en gardant les taux directeurs à des niveaux « suffisamment restrictifs » pour pouvoir affirmer qu’un mouvement structurel de désinflation est engagé. Bien que l’inflation baisse, elle resterait encore à des niveaux trop élevés par rapport à la cible de la Fed, notamment s’agissant de la composante sous-jacente hors services de logement.</p>
<p>Par ailleurs, ils ont rappelé que la réduction du bilan de la Fed constituait également un outil de lutte contre l’inflation élevée.</p>
<p>Les responsables ont enfin indiqué qu’ils prendraient en compte dans la trajectoire de la politique monétaire la prévision d’un net ralentissement de l’activité, sous l’effet de la normalisation de l’économie et du durcissement des conditions financières.</p>
<p>Compte tenu de l’incertitude élevée s’agissant de la situation économique, ils se sont montrés prudents dans la conduite de la politique monétaire : d’une part, ils n’ont pas écarté la possibilité d’un rebond de l’inflation, notamment lié à la persistance des déséquilibres entre l’offre et la demande, des tensions géopolitiques, de la volatilité du marché pétrolier, etc. D’autre part, l’activité pourrait ralentir plus nettement, du fait notamment du durcissement plus fort et durable des conditions financières, de la dégradation de la situation financière des ménages et des entreprises, des vulnérabilités dans le secteur de l’immobilier commercial et des perturbations du marché du pétrole.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les autorités américaines sanctionnent Binance et son fondateur Changpeng Zhao</em></h5>
<p>Janet Yellen, secrétaire au <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1925"><em>Treasury</em></a>, Merrick Garland, ministre de la <a href="https://www.justice.gov/opa/speech/attorney-general-merrick-b-garland-delivers-remarks-announcing-binance-and-ceo-guilty">justice</a> (DoJ) et Rostin Behnam, président de la <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (<a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8825-23">CFTC</a> - régulateur des marchés de dérivés) ont annoncé le 21 novembre un paquet de sanctions de grande ampleur à l’encontre de la plateforme de crypto-actifs Binance et de son dirigeant Changpeng Zhao. Cette annonce, qui fait suite à plusieurs années d’enquête des autorités américaines, a été délivrée à la suite de l’audition menée le 21 novembre au tribunal fédéral de Washington State, au cours de laquelle Changpeng Zhao a plaidé coupable.</p>
<p>Binance accepte de payer une amende de 4,3 Md USD en règlement des poursuites engagées par le <em>Treasury</em> et le DoJ. Cette amende, qui figure parmi les plus importantes prononcées par les autorités américaines, inclut 3,4 Md USD d’amende <em>Financial Crimes Enforcement Network</em> (<a href="https://www.fincen.gov/sites/default/files/enforcement_action/2023-11-21/FinCEN_Consent_Order_2023-04_FINAL508.pdf">FinCEN</a>), l’organisme rattaché au <em>Treasury</em> et chargé de la lutte contre la criminalité financière, au titre du non-respect de législation américaine sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et 0,9 Md USD de l’<em>Office of Foreign Assets Control</em> (<a href="https://ofac.treasury.gov/recent-actions/20231121">OFAC</a>), au titre du non-respect du régime de sanctions des États-Unis.</p>
<p>L’accord conclu prévoit de nombreuses dispositions contraignant l’activité de Binance et de Changpeng Zhao. Binance.com devra cesser toute activité auprès de ses clients américains. Binance se voit imposer un régime de surveillance renforcé pendant 5 années, au cours desquelles Binance devra signaler de manière rétroactive toutes les opérations suspectes, sous le contrôle d’une entité tierce et sous la supervision du FinCEN. Changpeng Zhao a été contraint de démissionner de la direction de Binance et se voit infliger une amende de 50 M USD. Il encourt par ailleurs le risque d’une condamnation pénale pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.</p>
<p>En outre, la CFTC a annoncé un projet d’amende de 2,85 Md USD pour exercice illégal de l’activité de bourse sur un marché des dérivés, incluant la restitution de 1,35 Md USD de commissions perçues par Binance sur le marché américain, 1,35 Md USD d’amende pour Binance et 150 M USD d’amende pour Changpeng Zhao. Ces propositions de la CFTC devront être approuvées par un tribunal fédéral.</p>
<p>L’accord ne couvre pas les poursuites engagées par la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC, l’autorité des marchés financiers) pour l’exercice illégal de différentes activités liées à des titres financiers.</p>
<p>Au-delà du cas de Binance, Janet Yellen, Merrick Garland et Rostin Behnam ont souligné qu’ils souhaitaient adresser un message à l’ensemble du secteur des crypto-actifs exerçant leur activité aux États-Unis sur leur assujettissement aux lois et réglementations américaines.</p>
<p> </p>
<h5><em>La FINRA propose d’assouplir les règles de communication commerciale des produits d’investissement</em></h5>
<p>Le 17 novembre, la <em>Financial Industry Regulatory Authority</em> (FINRA), l’organisme d’auto-régulation de l’industrie financière américaine, a <a href="https://www.sec.gov/files/rules/sro/finra/2023/34-98977.pdf">publié</a> une proposition de règle visant à assouplir les modalités de communication commerciale des produits d’investissement adressés aux clients institutionnels (institutions financières, entreprises etc.) et aux investisseurs particuliers dont le montant d’actifs sous gestion dépasse 5 M USD, appelés <em>Qualified Purchasers</em> (QPs).</p>
<p>La proposition prévoit de lever l’interdiction de présenter des projections financières et le taux de rendement cible des produits d’investissement dans les prospectus commerciaux adressés aux investisseurs institutionnels et aux QPs. La proposition précise que les communications adressées aux investisseurs particuliers ne seraient pas concernées. Par ailleurs, les courtiers seraient tenus de produire des estimations raisonnables et de s’assurer que les hypothèses retenues pour les calculs sont accessibles.</p>
<p>La proposition a suscité des inquiétudes de la part d’associations de protection des investisseurs, estimant que ces derniers pourraient faire face à des données trompeuses. La FINRA a soumis sa proposition à la SEC, qui l’a soumise à consultation publique pour une durée de 60 jours.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +1,3 %, à 4 557 points, porté par le recul des rendements obligataires résultant notamment des résultats des adjudications des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>) meilleurs qu’attendus. Le procès-verbal (<em>minutes</em>) de la Fed, bien qu’il traduise la détermination de la Fed à poursuivre la lutte contre l’inflation (<em>hawkish</em>), a eu un impact limité sur les marchés financiers en raison du ralentissement du marché du travail et de la baisse de l’inflation plus marqués publiés plus récemment.</p>
<p>Les rendements des <em>Treasuries</em> à 2 ans sont restés stables à 4,8 %, traduisant un attentisme vis-à-vis du resserrement monétaire, mais ceux à 10 ans ont légèrement baissé à 4,4 % (-0,1 point).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>La <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), l’autorité de garantie des dépôts, a <a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23092.html">annoncé le 16 novembre le montant et les modalités de la contribution exceptionnelle qui sera prélevée sur les banques pour couvrir le coût de la garantie des dépôts non assurés mise en place lors de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank en mars 2023. La contribution, qui viendra alimenter le fonds de garantie des dépôts, s’élèvera à 16,3 Md USD, soit 0,5 Md USD de plus que l’estimation initialement formulée dans la proposition publiée en mai 2023, notamment en raison d’une révision à la hausse des pertes pour le fonds de garantie. La contribution, qui ne s’applique pas aux banques ayant moins de 5 Md USD d’actifs, sera recouvrée auprès de 148 banques.</a></li>
<li><a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23092.html">Les régulateurs bancaires (Fed, FDIC, OCC) ont </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20231122a.htm">annoncé le 22 novembre que la période de consultation sur la proposition de mise en place d’exigences de dettes de long terme pour les banques était prolongée jusqu’au 16 janvier au lieu du 30 novembre. Cette </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/files/bcreg20231122a1.pdf">proposition, qui s’appliquerait aux banques ayant plus de 100 Md USD d’actifs, vise à accroître leur capacité d’absorption des pertes en cas de résolution. La date choisie coïncide avec la fin de la période de consultation sur la transposition de Bâle III, qui avait également été repoussée du 30 novembre au 16 janvier.</a></li>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/files/bcreg20231122a1.pdf">La <em>Federal Housing Finance Agency</em> (FHFA), chargée de la régulation des agences de titrisation hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, a </a><a href="https://www.fhfa.gov/Media/PublicAffairs/Pages/FHFA-Announces-Final-Rule-Modifying-Certain-Provisions-of-the-Enterprise-Regulatory-Capital-Framework.aspx">finalisé le 21 novembre une règle assouplissant les exigences de fonds propres des deux agences. La règle réduit la pondération des garanties apportées aux « <em>commingled securities</em> » (instruments retitrisés et comprenant des garanties des deux agences) et les exigences liées aux prêts résidentiels garantis par des biens bénéficiant d’aides publiques.</a></li>
<li><a href="https://www.fhfa.gov/Media/PublicAffairs/Pages/FHFA-Announces-Final-Rule-Modifying-Certain-Provisions-of-the-Enterprise-Regulatory-Capital-Framework.aspx">L’<em>United Auto Workers </em>(UAW), l’un des plus grands syndicats de travailleurs d’Amérique du Nord, a </a><a href="https://uaw-newsroom.prgloo.com/press-release/uaw-members-ratify-historic-contracts-at-ford-gm-and-stellantis">publié le 20 novembre un communiqué sur la ratification de l’accord avec le <em>Big Three</em> (Ford, General Motors et Stellantis). En particulier, l’accord prévoit une nette augmentation et une progression plus rapide des salaires (+33 % au minimum sur la période couverte par l’accord), l’engagement du <em>Big Three</em> de construire plus de sites de production des batteries pour les voitures électriques et le renforcement de la retraite des travailleurs.</a></li>
<li><a href="https://uaw-newsroom.prgloo.com/press-release/uaw-members-ratify-historic-contracts-at-ford-gm-and-stellantis">L’<em>Internal Revenue Service</em> (IRS), agence chargée de la collecte des impôts et du contrôle fiscal, a </a><a href="https://www.irs.gov/newsroom/irs-announces-delay-in-form-1099-k-reporting-threshold-for-third-party-platform-payments-in-2023-plans-for-a-threshold-of-5000-for-2024-to-phase-in-implementation">indiqué reporter pour une deuxième année consécutive la mise en œuvre de l’abaissement du seuil de déclaration (de 20 000 USD à 600 USD) pour les utilisateurs des plateformes de l’E-commerce ou de l’économie collaborative (<em>gig economy</em>) prévu dans l’<em>American Rescue Plan</em>. Ce dispositif concernait des plateformes comme eBay, Etsy et PayPal.</a></li>
<li><a href="https://www.irs.gov/newsroom/irs-announces-delay-in-form-1099-k-reporting-threshold-for-third-party-platform-payments-in-2023-plans-for-a-threshold-of-5000-for-2024-to-phase-in-implementation">La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-237">engagé le 20 novembre des poursuites judiciaires à l’encontre de la plateforme de crypto actifs Kraken. La SEC soupçonne Kraken d’avoir gagné des centaines de millions de dollars depuis 2018 par le biais de la vente illicite de crypto-actifs. D’après la plainte, Kraken proposait des services financiers traditionnels de bourse, de courtage et de chambre de compensation qu’elle aurait t omis de déclarer à la SEC. </a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-237">Graham Steele, <em>Assistant Secretary of the Treasury </em>chargé des institutions financières, a </a><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1922">annoncé le 17 novembre vouloir engager des réflexions sur la création d’un programme fédéral d’assurance pour les grandes catastrophes cyber en collaboration avec le secteur privé. Le <em>Treasury</em> organisera en avril 2024 une conférence visant à préciser ses orientations de politiques publiques en la matière.</a></li>
<li><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1922">La <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC) a </a><a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23093.html">annoncé mardi 21 novembre que Jonathan McKernan, membre du conseil d’Administration de la FDIC, et Michael Shu, Directeur de l’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(OCC), avaient été nommés à la direction du comité de supervision de l’enquête interne sur les violences sexistes et sexuelles au sein de l’agence. Cette enquête fait suite aux </a><a href="https://www.wsj.com/us-news/fdic-toxic-atmosphere-strip-clubs-lewd-photos-boozy-hotel-12c89da7">révélations publiées par le Wall Street Journal le 13 novembre. En parallèle, la Commission des Services Financiers de la Chambre des Représentants a </a><a href="https://financialservices.house.gov/news/documentsingle.aspx?DocumentID=409051">lancé une commission d’enquête sur la FDIC le 17 novembre.</a></li>
</ul>
<p> </p>43decf42-58d3-414a-b719-0eb92de6a360Washington Wall Street Watch n°2023-41Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-11-17T00:00:00+01:00<p align="center">Sommaire</p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’inflation totale et sa composante sous-jacente ralentissent sur un an en octobre</li>
<li>Les ventes aux détails baissent en octobre mais moins qu’attendu par le marché</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le Congrès vote un nouveau budget provisoire pour éviter un <em>shutdown</em></li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le Congrès auditionne les régulateurs sur la transposition de Bâle III</li>
<li>La Fed présente ses priorités de régulation et de supervision des banques</li>
<li>CalPERS annonce une forte hausse de ses investissements liés à la transition climatique</li>
<li>Le NYDFS renforce son cadre réglementaire en matière de cybersécurité</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation totale et sa composante sous-jacente ralentissent sur un an en octobre</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/cpi.nr0.htm">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) du 14 octobre, l’indice des prix à la consommation (IPC) est resté stable en octobre, après avoir cru de +0,4 % en septembre, et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a augmenté de +0,2 % après +0,3 % en septembre. Les prix de l’énergie ont baissé de -2,5 % (après +1,5 %) alors que ceux de l’alimentation ont progressé de +0,3 % (après +0,2 %).</p>
<p>Sur douze mois glissants, l’inflation ralentit à +3,2 %, (après +3,7%) et sa composante sous-jacente à +4 % (après +4,1 %). Les prix de l’énergie baissent de ‑4,5 % (après ‑0,5 %) et ceux de l’alimentation ralentissent à +3,3 % (après +3,7 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/microeconomics/sce#/">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 13 novembre, en octobre, les anticipations d’inflation des consommateurs ont légèrement baissé à 1 an et à 5 ans, respectivement à +3,6 % (‑0,1 point par rapport au mois précédent) et +2,7 % (-0,1 point). Elles sont restées stables à 3 ans par rapport au mois précédent à +3,0 %.</p>
<p>Selon une <a href="https://www.bls.gov/news.release/ppi.nr0.htm">publication</a> du BLS, l’indice des prix de production a baissé de -0,5 % en octobre (après +0,4 % en septembre). Cette baisse est la plus importante depuis avril 2020. Sa composante sous-jacente a ralenti à +0,1 % (après +0,3 % en septembre). L’indice a baissé de -1,4 % pour les prix des biens (après +0,8 % en septembre) et est resté stable pour les services (après +0,2 %). La composante énergie a baissé de -6,5 % (après +3,1 %) et l’alimentation a baissé de ‑0,2 % (après +0,7 %).</p>
<p>Sur 12 mois glissants, l’indice des prix de production a ralenti à +1,3 % (après+2,2 %) et sa composante sous-jacente à +2,9 % (après +3 %).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail baissent en octobre mais moins qu’attendu par le marché</em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">publiées</a> le 15 novembre par le <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail baissent de -0,1 % en octobre (après +0,9 % en septembre, révisé de +0,2 point), la première baisse depuis mars 2023, mais plus faible qu’anticipé par le marché (-0,3 %). Les ventes hors essences ont également baissé de -0,1 %.</p>
<p>Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont progressé de +2,5 % (après +4,1 % en septembre). Les données sont publiées en valeur nominale, donc non ajustées de l’inflation. Les résultats du troisième trimestre de plusieurs groupes de ventes au détail font état d’une baisse des ventes par rapport au troisième trimestre 2022 (-4,9 % pour Target, -3,1 % pour Home dépôt). Walmart dont les ventes progressent encore de +4,4 % aux États-Unis signale un ralentissement sur les deux dernières semaines d’octobre.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Congrès vote un nouveau budget provisoire pour éviter un shutdown</em></h5>
<p>Face à l’impossibilité pour le Congrès de voter le budget définitif pour l’année 2024 avant l’échéance du 17 novembre minuit fixée par le budget provisoire précédent, la Chambre des représentants (336-95) et le Sénat (87-11) ont approuvé respectivement les 14 et 15 novembre un nouveau budget provisoire (<em>continuing resolution)</em> proposé par le speaker Mike Johnson (R – Louisiana), décalant ainsi le risque de fermeture des administrations fédérales (<em>shutdown)</em> jusqu’au début de l’année 2024. Ce nouveau budget provisoire, qui prend la suite de la <em>continuing resolution</em> votée le 30 septembre 2023, permet de financer les agences et le gouvernement fédéral jusqu’au 19 janvier ou au 2 février, en fonction des politiques publiques concernées, sur la base des montants votés pour l’année 2023. La loi a été adoptée grâce au soutien des Démocrates, une partie des Républicains s’étant opposée à l’absence de baisse des dépenses prévue par le texte. Le texte ne prévoit pas d’aides supplémentaires à l’Ukraine ou à Israël. Ces sujets seront abordés lors du vote du budget 2024, en même temps que la politique migratoire et les coupes budgétaires demandées par les Républicains. Les discussions devraient reprendre après la pause de Thanksgiving. Pour mémoire, le précédent speaker Kevin McCarthy a été destitué à la suite du vote du budget provisoire du 30 septembre.</p>
<p>L’agence de notation <a href="https://www.moodys.com/research/Moodys-changes-outlook-on-United-States-ratings-to-negative-affirms-Rating-Action--PR_480815">Moddy’s</a> a abaissé la perspective de crédit de la dette américaine de stable à négative le 10 novembre 2023 (la notation reste Aaa) sur la base de la dégradation de la situation des finances publiques, dans un contexte de polarisation du débat sur le vote du budget au Congrès qui ne permettrait pas de faire émerger un consensus sur les leviers de réduction du déficit public. <a href="https://events.fitchratings.com/insidetheratingsussovereigndow#:~:text=Inside%20the%20Ratings%3A%20US%20Sovereign%20Downgrade%20and%20Economic%20Outlook&text=ALREADY%20REGISTERED%3F,and%20a%20Stable%20Outlook%20assigned.">Fitch</a> avait dégradé le 1er août 2023 la notation de la dette publique américaine de AAA à AA+, dans le contexte des négociations très difficiles au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Congrès auditionne les régulateurs sur la transposition de Bâle III</em></h5>
<p>Les 14 les 15 novembre, les Commissions des Services Financiers du <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/oversight-of-financial-regulators-protecting-main-street-not-wall-street">Sénat</a> et de la <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=409027">Chambre</a> des représentants ont auditionné les régulateurs bancaires (Fed, FDIC, OCC et NCUA) sur les récents développements réglementaires engagés pour le secteur depuis la dernière audition en mai.</p>
<p>Les principales discussions ont porté sur les modalités de transposition des accords de Bâle III, qui ont fait l’objet d’importantes controverses bipartisanes. Pour mémoire, ce texte vise à durcir les exigences de capital pour les banques de plus de 100 Md USD d’actifs afin de renforcer leur résilience. Les parlementaires des deux camps ont exprimé leurs inquiétudes sur l’accès au crédit des petites entreprises et des primo-accédants, ainsi que leur scepticisme sur la robustesse des analyses économiques qui motivent la proposition.</p>
<p>Plusieurs parlementaires démocrates (Mr Mendez - NJ, Mme Velazkez - NY) ont demandé si la règle pourrait connaître des assouplissements. Les sénateurs républicains ont quant à eux exhorté les régulateurs à retirer la proposition de règle dans une <a href="https://www.banking.senate.gov/imo/media/doc/basel_iii_banking_gop_letter.pdf">lettre</a> qu’ils leur ont adressé le 12 novembre.</p>
<p>En réponse, Michael Barr, vice-président de la Fed chargé de la supervision, a indiqué que la règle finale tiendrait compte des commentaires reçus, tout en réaffirmant son soutien à l’orientation générale du texte. Il a par ailleurs insisté sur le fait que les règles les plus contraignantes ne s’appliqueraient qu’à 37 banques.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed présente ses priorités de régulation et de supervision des banques</em></h5>
<p>La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/publications/files/202311-supervision-and-regulation-report.pdf">publié</a> le 9 novembre son rapport semestriel sur la supervision et la régulation du secteur bancaire. La Fed estime que le secteur présente une santé financière satisfaisante et un niveau de capitalisation supérieur aux exigences. La rentabilité moyenne des banques par rapport à leurs fonds propres (<em>return on equity</em>) et à leurs actifs (<em>return on assets</em>) au 1<sup>er</sup> semestre 2023 a été supérieure à la moyenne des 10 dernières années. Le niveau de liquidité est satisfaisant dans l’ensemble, grâce à une dépendance limitée aux financements de marché à court terme, et malgré la baisse des dépôts et des encours d’actifs liquides.</p>
<p>La principale zone de risque réside dans le niveau des moins-values latentes des actifs (560 Md USD au total, dont 250 Md USD sur les titres disponibles à la vente – AFS – et 310 Md USD sur les titres conservés jusqu’à maturité – HTM).</p>
<p>S’agissant de la qualité des prêts, les taux de défaillance sont en hausse sur plusieurs segments (immobilier commercial, crédit automobile et cartes de crédit) mais restent limités par rapport à leurs moyennes de long terme. La Fed reste toutefois attentive à une dégradation plus importante.</p>
<p>La Fed indique son intention de renforcer sa supervision pour tirer les enseignements de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB), en mettant l’accent sur la gestion des risques de taux et de liquidité. Un programme consacré aux crypto-actifs et à l’utilisation de <em>blockchains</em> doit également être engagé.</p>
<p>En matière de régulation, la Fed rappelle ses principaux chantiers des prochains mois, notamment la transposition de Bâle III (<a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">règle</a> proposée en juillet 2023), le paquet sur la résolution (<a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230829a.htm">proposition</a> en août 2023) et la meilleure préparation des banques à utiliser les facilités de refinancement de la Fed (<a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230728a.htm"><em>guidance</em></a> publiée en juillet 2023).</p>
<p> </p>
<h5><em>CalPERS annonce une forte hausse de ses investissements liés à la transition climatique</em></h5>
<p>Le fonds de pension des fonctionnaires de Californie (CalPERS), premier fonds de pension américain avec 463 Md USD d’actifs sous gestion au 30 juin 2023, a <a href="https://www.calpers.ca.gov/page/newsroom/calpers-news/2023/calpers-announces-100-billion-net-zero-pledge-and-new-climate-accountability-measures">présenté</a> le 13 novembre une stratégie d’investissement bas carbone.</p>
<p>CalPERS prévoit d’investir, à horizon 2023, 100 Md USD dans des investissements liés à la transition climatique, incluant des solutions limitant le réchauffement climatique (énergies renouvelables, capture de carbone, etc.), des projets d’adaptation au réchauffement (agriculture, gestion de l’eau) et des projets liés à la transition de certaines industries particulièrement émettrices (ciment, aviation, énergie).</p>
<p>CalPERS indique avoir déjà investi 47 Md USD dans des actifs éligibles à cette stratégie, ce qui implique 53 Md USD d’investissements supplémentaires à horizon 2030.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le NYDFS renforce son cadre réglementaire en matière de cybersécurité</em></h5>
<p>Le <em>New York State Department of Financial Services</em> (NYDFS) a <a href="https://www.dfs.ny.gov/reports_and_publications/press_releases/pr202311011">annoncé</a> le 1<sup>er</sup> novembre avoir adopté plusieurs amendements à son cadre réglementaire en matière de cybersécurité, afin de d’améliorer la protection des consommateurs et des établissements placés sous sa supervision (banques, compagnies d’assurance, sociétés hypothécaires etc.)</p>
<p>Les nouvelles règles renforcent l’approche fondée sur l’analyse des risques du NYDFS, et garantissent l’intégration des règles de cybersécurité dans les processus de planification commerciale, de prise de décision et de gestion des risques des établissements supervisés. En l’espèce, les principales modifications (i) réhaussent les standards de gouvernance en matière de cybersécurité, (ii) instaurent des contrôles supplémentaires pour prévenir les cyberattaques, (iii) renforcent les politiques de prévention et de réponse aux incidents, (iv) mettent à jour la politique de notification des incidents et (v) demandent aux entreprises de sensibiliser leurs employés aux risques cyber par des programmes de formation sur une base annuelle.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +3,7 %, à 4 508 points. Cette progression s’explique notamment par le recul de l’inflation et par la baisse des indicateurs de vente au détail, qui ont nourri l’espoir d’une fin prochaine du resserrement monétaire.</p>
<p>Dans ce contexte, les indices du secteur bancaire progressent nettement sur la semaine (+6,6 % pour KBW Banks, +8,38 % pour KBW Regional Banks). La société de grande distribution Target progresse de +22 % sur la semaine à la suite de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.</p>
<p>Les rendements des <em>Treasuries</em> à 2 ans et à 10 ans ont baissé au cours de la semaine, à respectivement 4,84 % (-17 points de base) et 4,44 % (-18 points de base).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>Le 16 novembre, la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers américains, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-236?utm_medium=email&utm_source=govdelivery">adopté une règle qui renforce les standards de gouvernance des chambres de compensation (<em>registered clearing agencies</em>). Celles-ci devront notamment nommer des administrateurs indépendants au sein de leurs conseils d’administration, mettre en place un dispositif de prévention des conflits d’intérêt et instaurer des comités de gestion des risques. Le délai de mise en conformité à la règle est de 12 mois.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-236?utm_medium=email&utm_source=govdelivery">Le 15 novembre, la Commission des Services Financiers de la Chambre des représentants a mené une </a><a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=409028">audition sur les moyens de démantèlement des actes de cryptocriminalité, en ciblant les initiatives de financement du terrorisme et de blanchiment d’argent. Le panel de témoins, composé de dirigeants de l’industrie des cryptoactifs (<em>Chainalysis, ConsenSys</em>) et d’avocats (<em>Hogan Lovells, Arcturos, Dynamic Securities Analytics</em>) ont notamment appelé à une meilleure collaboration des autorités à l’échelle internationale et à l’établissement de partenariats public-privé pour mieux identifier les pratiques frauduleuses.</a></li>
</ul>
<p><a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=409028"> </a></p>
<p><a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=409028"> <!--EndFragment--> </a></p>69996cea-12cd-4ca4-a4b5-b8288f9e336fWashington Wall Street Watch n°2023-40Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-11-10T00:00:00+01:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p>Conjoncture</p>
<ul>
<li>Le maché du travail ralentit</li>
<li>Les conditions de crédit continuent de se durcir</li>
<li>L’endettement des ménages et leur taux de défaillance augmentent</li>
</ul>
<p>Politiques macroéconomiques</p>
<ul type="disc">
<li>Le <em>Treasury</em> publie son rapport semestriel sur la politique macroéconomique et le taux de change</li>
</ul>
<p>Services financiers</p>
<ul type="disc">
<li>Le CFPB souhaite renforcer la supervision des activités de paiement des géants du numérique</li>
<li>Le FSOC simplifie la désignation d’institutions non-bancaires systémiques</li>
<li>La réduction du volume de cessions pèse sur la profitabilité des principaux fonds de <em>private equity</em></li>
</ul>
<p>Situation des marches</p>
<p>Brèves</p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le maché du travail ralentit </em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, les créations d’emplois ont surpris à la baisse, à +150 000 en octobre, en-deçà des attentes du marché (+170 000) et la moyenne des créations au cours des 12 derniers mois (+258 000). Ces créations sont concentrées notamment dans les soins de santé (+58 000), les administrations publiques (+51 000) et l’assistance sociale (+19 000).</p>
<p>Par ailleurs, les créations d’emploi des rapports précédents ont été révisées à la baisse, de +227 000 à +165 000 en août et de +336 000 à +297 000 en septembre, soit une baisse cumulée de ‑101 000.</p>
<p>Le taux de chômage a augmenté de +0,1 point, à 3,9 % en octobre. Le taux d’emploi et le taux d’activité ont légèrement reculé par rapport à septembre, à 60,2 % (-0,2 point) et 62,7 % (‑0,1 point) respectivement.</p>
<p>Le salaire horaire moyen a progressé de +0,2 % sur un mois et de +4,1 % sur douze mois glissants (-0,1 point par rapport à septembre).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les conditions de crédit continuent de se durcir</em></h5>
<p>L’<a href="https://www.federalreserve.gov/data/documents/sloos-202310-fullreport.pdf">enquête</a> de la Fed sur les conditions de crédit (<em>Senior Loan Officer Opinion Survey on Bank Lending Practices</em> - SLOOS), réalisée auprès d’environ 80 organismes financiers et publiée le 6 novembre, souligne à la fois le maintien du durcissement des conditions de crédit et une baisse de la demande de crédit dans l’ensemble des catégories de crédit au cours du T3 2023. Toutefois, la proportion des banques ayant répondu avoir durci au cours des 3 derniers mois baisse, impliquant un rythme ralenti du durcissement. </p>
<p>D’après les banques interrogées, les conditions de crédit se sont durcies notamment pour des prêts commerciaux et industriels (<em>commercial and industrial</em> – C&I) aux entreprises et ceux de l’immobilier résidentiel aux ménages. En particulier, les banques ont indiqué qu’elles réduisaient l’offre de crédit à des emprunteurs dont le <em>credit score</em> était inférieur à 680. La demande de crédits des entreprises et des ménages serait également plus faible. Les facteurs explicatifs d’un tel durcissement sont (i) des perspectives économiques moins favorables et plus incertaines, (ii) une moindre tolérance au risque, (iii) la détérioration de la qualité des crédits et de leur collatéral, et (iv) des inquiétudes sur le coût de financement. En dépit des turbulences bancaires et de la fragilité du secteur, les petites et moyennes banques ne semblent pas avoir durci plus particulièrement leurs exigences.</p>
<p> </p>
<h5><em>L’endettement des ménages et leur taux de défaillance augmentent</em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20231107">publiées</a> par la Fed de New York, au 3<sup>ème</sup> trimestre 2023, l’endettement des ménages américains a progressé de +1,3 % par rapport au trimestre précédent, portant son niveau total à 17 290 Md USD (+228 Md USD par rapport au T2 2023). Cette progression est tirée principalement par la hausse des crédits immobiliers (+126 Md USD), de la dette des cartes de crédit (+48 Md USD) et par les prêts étudiants (+30 Md USD).</p>
<p>Le taux de défaillance a augmenté pour l’ensemble des crédits, à l’exception des prêts étudiants, et des lignes de crédit gagées sur les biens immobiliers. En septembre 2023, les défaillances concernent 3 % du stock de dettes, en hausse de +0,4 point par rapport au T2 2023 (mais inférieur de ‑1,7 point par rapport au T4 2019). L’augmentation des défaillances sévères (de plus de 90 jours) est la plus forte pour les populations de 30 à 39 ans (taux de transition en défaillances sévères à +3,69 %).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Treasury publie son rapport semestriel sur la politique macroéconomique et le taux de change</em></h5>
<p>Le <em>Treasury </em>a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1889">publié</a> le 7 novembre son rapport semestriel sur la politique de change des principaux partenaires économiques des États‑Unis pour la période de juin 2022 à juin 2023.</p>
<p>D’après ce rapport, aucun partenaire commercial majeur des États-Unis n’aurait manipulé sa monnaie pour obtenir un avantage commercial indu. En effet, le rapport souligne que le dollar demeure fort, ce qui a conduit les principaux partenaires commerciaux des États-Unis à vendre du dollar sans pour autant remplir le critère de manipulation de devise. Enfin, le rapport déplore à nouveau l’absence de transparence de la Chine sur le mécanisme d’ajustement de son taux de change et son intervention sur le marché des changes.</p>
<p>La liste des pays surveillés comprend l’Allemagne, la Chine, la Malaisie, Singapour, Taïwan et le Vietnam. Au cours de la période couverte, la Suisse et la Corée du Sud, n’ayant vérifié qu’une seule des trois conditions sur deux évaluations consécutives, ont été retirées de la liste des pays sous surveillance. La Chine est restée dans la liste en raison de son manque de transparence sur le marché des changes et de son excédent commercial important.</p>
<p>Pour rappel, le <em>Treasury</em> utilise trois critères pour évaluer si un pays manipule sa monnaie. Un pays est placé sur la liste des pays surveillés s’il remplit au moins deux des trois conditions suivantes :</p>
<ol>
<li>un excédent commercial (de biens et services) vis-à-vis des États-Unis supérieur à 15 Md USD au cours de 12 derniers mois;</li>
<li>une balance des paiements excédentaire dépassant 3 % du PIB du pays ;</li>
<li>des achats de devises étrangères (pour affaiblir sa monnaie) sur au moins 8 mois au cours des 12 derniers mois, pour un montant supérieur à 2 % du PIB du pays.</li>
</ol>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le CFPB souhaite renforcer la supervision des activités de paiement des géants du numérique</em></h5>
<p>Le <em>Consumer Financial Protection Bureau </em>(CFPB) a <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-proposes-new-federal-oversight-of-big-tech-companies-and-other-providers-of-digital-wallets-and-payment-apps/">publié</a> le 7 novembre une proposition de règle qui vise à renforcer la supervision des grands établissements non bancaires proposant des services de paiements en ligne (portefeuilles numériques, applications de paiements et de transfert de fonds etc.). </p>
<p>A partir de 5 millions de transactions par an, ces acteurs devraient se conformer aux lois fédérales applicables aux transferts de fonds, à la confidentialité des données et aux autres textes relatifs à protection financière des consommateurs. Ces acteurs seront également supervisés par le CFPB, afin d’établir des règles de concurrence équitable avec les institutions financières. La proposition cible 17 entreprises de la <em>Big Tech</em> qui traitent 13 Md USD de transactions par an et détiennent 88 % des parts du marché des paiements en ligne aux États-Unis (Apple, Google, Paypal, etc.).</p>
<p>La Bank Policy Institute a <u>salué</u> la proposition, tandis que l’industrie de la <a href="https://progresschamber.org/cfpb-targets-digital-payment-platforms-with-banking-rules/">tech</a> et les élus <a href="https://financialservices.house.gov/news/documentsingle.aspx?DocumentID=409026">républicains</a> ont déploré une règle qui nuirait à l’innovation. La proposition est soumise à une consultation publique jusqu’au 8 janvier 2024.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le FSOC simplifie la désignation d’institutions non-bancaires systémiques</em></h5>
<p>Le <em>Financial Stability Oversight Council</em> (FSOC), comité réunissant les régulateurs financiers (Fed, FDIC, SEC, etc.), a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1876">finalisé</a> le 3 novembre deux textes visant à renforcer la supervision des grandes institutions financières non-bancaires (NBFI).</p>
<p>Le <a href="https://home.treasury.gov/system/files/261/Interpretive-Guidance-Regarding-Authority-to-Require-Supervision-and-Regulation-of-Certain-Nonbank-Financial-Companies.pdf">premier</a> facilite la désignation de NBFI comme entités systémiques. Cette désignation entraine la supervision des NBFI par la Fed et l’application d’exigences prudentielles renforcées. Historiquement, les NBFI qui avaient été <a href="https://home.treasury.gov/policy-issues/financial-markets-financial-institutions-and-fiscal-service/fsoc/designations">désignées</a> comme systémiques ont toutes bénéficié, entre 2016 et 2018, d’une annulation de cette désignation. La nouvelle procédure de désignation est simplifiée, notamment en supprimant l’obligation de mener une analyse coûts/bénéfices. La désignation reste fondée sur l’identification de difficultés financières d’une NBFI ou sur la nature, la taille, la concentration et l’interconnexion des activités d’une NBFI, susceptibles de menacer la stabilité financière des États-Unis.</p>
<p>Le <a href="https://home.treasury.gov/system/files/261/Interpretive-Guidance-Regarding-Authority-to-Require-Supervision-and-Regulation-of-Certain-Nonbank-Financial-Companies.pdf">second</a> texte formalise un cadre d’analyse et de réponse, par le FSOC, aux risques pour la stabilité financière. Ces réponses incluent notamment la formulation de recommandations aux régulateurs ou de législation au Congrès, ainsi que la désignation de NBFI comme établissement systémique. </p>
<p> </p>
<h5><em>La réduction du volume de cessions pèse sur la profitabilité des principaux fonds de private equity</em></h5>
<p>Les résultats distribuables (<em>distribuable earnings</em>) des plus gros fonds de private equity cotés américains (<a href="https://s23.q4cdn.com/714267708/files/doc_financials/2023/q3/Blackstone3Q23EarningsPressRelease.pdf">Blackstone</a> 1 000 Md USD d’actifs sous gestion - AUM, <a href="https://d1io3yog0oux5.cloudfront.net/_e13a812da0290a08251379c43f3e4ab5/apollo/db/2247/21560/full_earnings_release/AGM+Earnings+Release+3Q%272023.pdf">Apollo Global Management</a> 631 Md USD d’AUM, <a href="https://irpages2.eqs.com/download/companies/kkrinc/Quarterly%20Reports/KKR%20Q323%20Earnings%20Release.pdf">KKR</a> 527 Md USD d’AUM et <a href="https://ir.carlyle.com/static-files/aef1f37c-384a-43fb-8e7d-ab7f5b75322b">Carlyle</a> 382 Md USD d’AUM) baissent au troisième trimestre 2023 sur un an (-43 % pour Carlyle, -7 % pour KKR et -12 % pour Blackstone). Cette baisse s’explique principalement par la réduction des revenus tirés des cessions d’actifs, pénalisées par le contexte de remontée des taux d’intérêt. Le volume de levées de fonds marque également le pas sur un an (‑19 % pour Carlyle sur les 9 premiers mois de l’année et -40 % pour KKR). Les activités d’assurance et de retraite acquises respectivement par KKR et Apollo Global Management constituent des relais de croissance et de résilience dans le contexte macroéconomique actuel. Le résultat de l’activité d’assurance de KKR augmente de +25 % et celui de l’activité de retraite d’Apollo augmente de +36 %, grâce aux revenus de son portefeuille obligataire (+52 %). L’activité de crédit privée offre également des opportunités de marché pour ces fonds, dans un contexte de remontée des taux d’intérêt et de durcissement des conditions de crédit bancaire. Depuis le début de l’année 2023, les fonds levés sur ce segment par KKR sont six fois supérieurs à ceux levés pour son activité de <em>private equity</em>. Le résultat de gestion d’actifs d’Apollo, historiquement investi dans les activités de crédit, est tiré par la dynamique de ce segment. Malgré la baisse des fonds levés, ces quatre gestionnaires d’actifs disposent encore de montants importants de capital à déployer (200 Md USD pour Blackstone, 99 Md USD pour KKR, 71 Md USD pour Carlyle et 59 Md USD pour Apollo).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +0,68 %, à 4 347 points. Cette progression s’explique notamment par des créations d’emplois en-deçà des attentes, présageant une normalisation du marché du travail qui pourrait être plus rapide que prévu, ainsi qu’une détente du marché obligataire dans l’espoir d’une fin imminente du resserrement monétaire.</p>
<p>Les rendements des <em>Treasuries</em> à 2 ans ont légèrement augmenté au cours de la semaine, à 5,03 % (+0,05 point), tandis que les rendements à 10 ans sont restés quasi-stables, à 4,63 %. Les adjudications des 7, 8 et 9 novembre (dans le cadre du refinancement trimestriel du <em>Treasury</em>) ont illustré une demande de <em>Treasuries</em> robuste, notamment des investisseurs étrangers. La demande a toutefois été moins importante que prévu sur les titres de maturité 30 ans, entrainant une hausse des rendements à cette échéance et contribuant à un recul des marchés actions sur la séance du 9 novembre.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>Le 2 novembre, Sam Bankman-Fried, co-fondateur et ex-CEO de FTX, a été <a href="https://monintranet.dgtresor.gouv.fr/bureau/WAS/NYC/travail/WWSW/2023/Southern%20District%20of%20New%20York%20|%20Statement%20Of%20U.S.%20Attorney%20Damian%20Williams%20On%20The%20Conviction%20Of%20Samuel%20Bankman-Fried%20|%20United%20States%20Department%20of%20Justice">jugé coupable par la <em>US District Court for the Southern District of New York</em> des sept chefs d’accusation de fraude et de conspiration pour lesquels il était poursuivi. La durée de sa peine de prison sera dévoilée le 28 mars 2024.</a></li>
<li><a href="https://monintranet.dgtresor.gouv.fr/bureau/WAS/NYC/travail/WWSW/2023/Southern%20District%20of%20New%20York%20|%20Statement%20Of%20U.S.%20Attorney%20Damian%20Williams%20On%20The%20Conviction%20Of%20Samuel%20Bankman-Fried%20|%20United%20States%20Department%20of%20Justice"><em>La Commodity Futures Trading Commission</em> (CTFC) a </a><a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8818-23">publié le 3 novembre une proposition de règle qui vise à renforcer la protection des fonds détenus pour le compte de clients par les courtiers en contrats à terme (<em>Futures Commission merchants – FCM</em>s) et des organismes de compensation de produits dérivés (<em>Derivatives Clearing Organizations – DCO</em>s). La proposition est soumise à une consultation publique jusqu’au 17 janvier 2024. </a></li>
<li><a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8818-23">Dans un </a><a href="https://www.fhfa.gov/Media/PublicAffairs/Pages/FHFA-Releases-Report-on-FHLBank-System-at-100.aspx">rapport publié le 7 novembre, la <em>Federal Housing Finance Agency</em> (FHFA), régulateur des <em>Federal Home Loan Banks</em> (FHLB), appelle à recentrer la mission de ces établissements sur le financement du logement. La FHFA souligne le rôle important pris par les FHLB dans le refinancement des banques et l’augmentation des risques liés à ces expositions.</a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://www.fhfa.gov/Media/PublicAffairs/Pages/FHFA-Releases-Report-on-FHLBank-System-at-100.aspx">Le groupe de travail des régulateurs sur le marché des obligations souveraines (<em>Inter-Agency Working Group on Treasury Market</em> <em>Surveillance</em>) a </a><a href="https://home.treasury.gov/system/files/136/20231106_IAWG_report.pdf">publié</a> le 6 novembre un point d’étape sur ses travaux visant à renforcer la résilience de ce marché. Le rapport évoque les réformes engagées en faveur d’une plus grande transparence des transactions, ainsi que le lancement d’un programme de rachat de titres en 2024.</li>
</ul>
<p> </p>56ee3971-bf70-4936-97a5-4651f7c7c2a6Washington Wall Street Watch n°2023-38Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-10-27T00:00:00+02:00<p align="center"><strong>Sommaire</strong></p>
<p>Conjoncture</p>
<ul>
<li>La croissance du PIB continue de surprendre à la hausse</li>
</ul>
<p>Politiques macroéconomiques</p>
<ul type="disc">
<li>La Chambre des représentants a élu un nouveau <em>Speaker</em> dans un contexte de calendrier budgétaire serré</li>
</ul>
<p>Services financiers</p>
<ul>
<li>Les régulateurs bancaires prolongent la période de consultation sur la transposition de Bâle III</li>
<li>La Fed souligne les principales vulnérabilités du système financier</li>
<li>La SEC propose d’uniformiser certains tarifs appliqués par les bourses</li>
<li>Les régulateurs bancaires publient des principes pour une meilleure gestion des risques financiers liés au climat</li>
<li>La Fed propose de réduire le plafond des commissions d’interchange des cartes bancaires</li>
<li>Les régulateurs bancaires finalisent une réforme du <em>Community Reinvestment Act (CRA)</em></li>
</ul>
<p>Situation des marchés</p>
<p>Brèves</p>
<p> </p>
<h4><strong>Conjoncture</strong></h4>
<h5><em> La croissance du PIB continue de surprendre à la hausse</em></h5>
<p>Selon l’estimation provisoire du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), le PIB des États-Unis a <a href="https://www.bea.gov/news/2023/gross-domestic-product-third-quarter-2023-advance-estimate">augmenté</a> de +1,2 % au 3<sup>ème</sup> trimestre 2023 (+4,9 % en rythme annualisé) après +0,5 % au 2<sup>ème</sup> trimestre (+2,1 % en rythme annualisé), surprenant à la hausse les attentes du marché (+4,7 % en rythme annualisé).</p>
<p>La croissance du PIB au T3 2023 s’explique en grande partie par une demande intérieure dynamique, notamment la consommation privée (contribution de +0,7 point), l’investissement et les dépenses publiques (+0,2 point) et les variations de stocks (+0,3 point).</p>
<p>Le revenu disponible nominal a ralenti à +0,5 % au T3 2023 (+1,9 % en rythme annualisé) après +1,5 % au T2 (+6,1 %). Le revenu disponible réel a reculé de -0,25 % au T3 (-1,0 %) après +0,9 % au T2 (+3,5 %).</p>
<p>Le Président Joe Biden a immédiatement <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/10/26/statement-from-president-joe-biden-on-third-quarter-2023-gdp-report/">salué</a> la réussite de son programme économique qui a permis de faire reculer l’inflation tout en maintenant le dynamisme du marché du travail et de l’économie américaine.</p>
<p> </p>
<h4><strong>Politiques Macroéconomiques</strong></h4>
<p> </p>
<h5><em>La Chambre des représentants a élu un nouveau Speaker dans un contexte de calendrier budgétaire serré</em></h5>
<p>Mike Johnson (R-Louisiane) est <a href="https://www.speaker.gov/speaker-johnson-releases-statement-after-being-elected-56th-speaker-of-the-house-of-representatives/">élu</a> comme nouveau <em>Speaker</em> de la Chambre des représentants (président de l’assemblée) en rassemblant l’intégralité des Républicains. Cette élection intervient après la déchéance de Kevin McCarthy (R-Californie) le 3 octobre et les tentatives échouées des trois précédents candidats : Steve Scalise (R-Louisiane), Jim Jordan (R-Ohio) et Tom Emmer (R-Minnesota).</p>
<p>Le calendrier budgétaire est particulièrement serré. Le budget provisoire (<em>continuing resolution</em>) <a href="https://docs.house.gov/billsthisweek/20230925/CR.pdf">adopté</a> le 30 septembre a permis de prolonger le fonctionnement des administrations fédérales jusqu’au 17 novembre. Faute de budget annuel ou provisoire à l’issue de cette date, l’État fédéral risque à nouveau un arrêt des activités jugées « non-essentielles ». La Maison-Blanche a <a href="https://www.whitehouse.gov/wp-content/uploads/2023/10/Letter-regarding-critical-national-security-funding-needs-for-FY-2024.pdf">demandé</a> le 20 octobre un budget d’urgence de 106 Md USD dont 61,4 Md USD d’aides militaire, économique et humanitaire à l’Ukraine, 14,3 Md USD d’aides militaire et humanitaire à Israël, 13,6 Md USD de sécurité aux frontières, 11,2 Md USD d’aide humanitaire aux pays en conflits (dont l’Ukraine, Israël, Gaza, etc.) et 5,4 Md USD de dépenses militaires dans la zone Indo-Pacifique.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h4><strong>Services Financiers</strong></h4>
<p> </p>
<h5><em>Les régulateurs bancaires prolongent la période de consultation sur la transposition de Bâle III</em></h5>
<p>Les régulateurs bancaires (Fed, OCC et FDIC) ont <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20231020a.htm">annoncé</a> le 20 octobre que la période de consultation sur la transposition de Bâle III, qui devait s’achever le 30 novembre 2023, sera finalement prolongée jusqu’au 16 janvier 2024.</p>
<p>Les régulateurs ont <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">publié</a> le 27 juillet une proposition de règle renforçant les exigences de capital des banques ayant plus de 100 Md USD d’actifs en transposant les règles de Bâle III. La règle finale devrait être publiée plusieurs mois après la fin de la période de consultation.</p>
<p>Cette réforme suscite une opposition de la part du secteur bancaire. Les banques critiquent à la fois les nouvelles exigences, considérées comme excessives, et la procédure suivie, notamment le fait que l’étude d’impact ne prenne pas en compte certaines données qui doivent être collectées par la Fed au cours de la période de consultation. Le <em>Bank Policy Institute</em> (BPI), qui représente les intérêts des banques, a <a href="https://bpi.com/bpi-statement-on-federal-reserve-announcements/">publié</a> le 20 octobre un communiqué demandant à la Fed de publier une nouvelle proposition de règle, se substituant à la proposition du 27 juillet.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed souligne les principales vulnérabilités du système financier</em></h5>
<p>La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/publications/files/financial-stability-report-20231020.pdf">publié</a> le 20 octobre son rapport semestriel sur la stabilité financière. Ce rapport analyse chaque semestre quatre sources de vulnérabilité du système financier :</p>
<ul type="disc">
<li>le niveau de valorisation des actifs : ces derniers mois, le prix des actions a augmenté plus vite que les perspectives de croissance des résultats des entreprises, augmentant le risque de survalorisation. Cette vulnérabilité est exacerbée par la faible liquidité sur le marché des actions et sur le marché des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>). En outre, la valorisation du parc d’immobilier commercial reste élevée malgré la baisse des prix dans le secteur ;</li>
<li>l’endettement des ménages et des entreprises : la Fed estime que leur situation financière reste solide, notamment au regard de la capacité de remboursement des prêts des entreprises et de l’endettement des ménages rapporté au PIB ;</li>
<li>le niveau de levier dans le secteur financier : le secteur bancaire est considéré comme bien capitalisé, mais la Fed souligne le creusement des moins-values latentes des portefeuilles obligataires des banques, causé par la hausse des taux. La Fed évoque également le niveau de levier toujours très élevé des <em>hedge funds</em> ;</li>
<li>les risques de liquidité : si le système bancaire est globalement liquide, certaines banques continuent de subir de fortes pressions du fait de leur dépendance aux dépôts non-assurés et de la baisse de valorisation de leurs actifs liquides. Le <em>Bank Term Funding Programm</em> (BTFP), facilité de refinancement mise en place face aux faillites bancaires de mars 2023, permet toutefois d’apaiser ces tensions. En dehors du système bancaire, la Fed évoque la vulnérabilité de plusieurs acteurs à des retraits rapides : les <em>stablecoins</em>, les fonds monétaires investis en titres d’entreprises et d’administrations infra-fédérales, les fonds obligataires et les assureurs vie qui disposent d’une forte proportion de passifs exigibles à court terme.</li>
</ul>
<p>À court terme, les zones de risque les plus fréquemment citées dans les sondages réalisés par la Fed sont la situation du marché de l’immobilier commercial, les risques d’une persistance de l’inflation qui imposerait le maintien d’une politique monétaire restrictive et la survenance d’un nouvel épisode de perturbation dans le secteur bancaire. Le rapport cite enfin les risques liés à la situation de l’économie chinoise et aux tensions géopolitiques (Ukraine, Moyen-Orient).</p>
<p> </p>
<h5><em>La SEC propose d’uniformiser certains tarifs appliqués par les bourses</em></h5>
<p>La Securities<em> and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a publié le 18 octobre une <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-225">proposition</a> de règle qui vise à uniformiser les tarifs appliqués par les bourses quel que soient les volumes d’actions échangés. La proposition vise à (i) établir des règles concurrentielles plus justes entre acteurs, (ii) à éliminer les conflits d’intérêts entre le client final et l’intermédiaire et (iii) à établir une concurrence plus juste entre les bourses, dont certaines sont plus aptes que d’autres à proposer des tarifs attractifs pour les volumes importants.</p>
<p>Pour les ordres passés pour le compte d’un tiers, la proposition de règle interdirait les conditions tarifaires avantageuses (réductions des frais, rabais) appliquées par les bourses lorsque les volumes d’actions échangés franchissent certains seuils. Ainsi, il n’y aurait plus de différences de tarification entre les acteurs qui traitent des petits volumes d’ordres et ceux qui traitent des volumes importants.</p>
<p>Le barème de tarification progressif resterait toutefois autorisé pour les ordres pour compte propre, sous condition d’un rehaussement des exigences de transparence. Les bourses devront ainsi transmettre à la SEC le nombre d’opérateurs pour compte propre éligibles à chacun de leurs seuils tarifaires. Ces informations seront par la suite rendues publiques. </p>
<p> </p>
<h5><em>Les régulateurs bancaires publient des principes pour une meilleure gestion des risques financiers liés au climat</em></h5>
<p>Les trois régulateurs bancaires (Fed, OCC et FDIC) ont conjointement <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/files/bcreg20231024b1.pdf">publié</a> le 24 octobre des <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/files/bcreg20231024b1.pdf">principes</a> de gestion des risques financiers liés au climat (<em>climate-related financial risks</em>) à destination des plus grandes institutions financières, dont les actifs consolidés dépassent 100 Md USD. Ces principes ont pour objectif de fournir aux institutions un cadre de gestion des risques cohérent et synthétique, qui reprend les règles déjà existantes et les dernières propositions des agences en la matière.</p>
<p>Les principes visent à soutenir les efforts des institutions financières dans l’amélioration de leurs pratiques de gestion des risques financiers climatiques <em>physiques</em>, liés aux effets directs du changement climatique (inondations, sècheresses, ouragans, etc.) et de <em>transition</em>, qui résultent des effets de la mise en place d’un modèle économique bas-carbone (changement du comportement des clients, etc.). Ils ciblent l’ensemble des leviers mobilisables au sein des institutions financières pour une meilleure gestion des risques (les pratiques de gouvernance ; la planification stratégique ; l’établissement de scénarios prédictifs climatiques ; la gestion des données, la mesure des risques et le <em>reporting</em><em> </em>; les politiques, les procédures et limites d’exposition aux risques).</p>
<p>Par ailleurs, les principes s’appliquent sur un périmètre prudentiel qui couvre les activités de crédit, de marché, les positions de liquidité, mais aussi les risques opérationnels, juridiques et de mise en conformité des institutions financières. Toutefois, ils ne constituent pas un cadre légal contraignant. La Fed précise qu’ils n’interdisent ni ne découragent les institutions financières à fournir des services bancaires à certains types de clients. La décision d'accorder ou non un prêt ou d'ouvrir, de fermer ou de maintenir un compte appartient à l'institution financière, pour autant qu'elle respecte les lois et règlements en vigueur.</p>
<p>En août, les groupes d’intérêts bancaires avaient <a href="https://bpi.com/wp-content/uploads/2023/08/CRA-capital-proposal-letter-to-banking-agencies-8-21-23forsubmission.pdf">demandé</a> aux régulateurs de repousser l’application de la réforme.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed propose de réduire le plafond des commissions d’interchange des cartes bancaires</em></h5>
<p>La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20231025a.htm">publié</a> le 18 octobre une proposition de règle qui vise à réduire le montant maximum des commissions d’interchange (<em>interchange fee cap</em>) que peuvent percevoir les émetteurs de carte bancaire dont les actifs consolidés dépassent 10 Md USD, et à établir un processus de mise à jour de ce seuil tous les deux ans. Cette réforme vise à s’assurer que les commissions perçues par ces émetteurs sont raisonnables et proportionnelles à l’évolution de leurs coûts.</p>
<p>La proposition de règle réviserait à la baisse les trois composantes du plafond des commissions d’interchange, qui seraient modifiées pour la première fois depuis 2012. Ainsi, (i) la composante forfaitaire passerait à 14,4 centimes maximum contre 21,0 aujourd’hui, (ii) <em> </em>la part variable passerait à 0,04 % de la transaction contre 0,05 % aujourd’hui et (iii) la part variable appliquée aux émetteurs respectant certains standards renforcés de prévention de fraude (<em>fraud prevention adjustment</em>) passerait à 1,3 % contre 1 % aujourd’hui.</p>
<p>Par ailleurs, le processus de mise à jour de ce plafond s’appuierait, pour chacune des composantes, sur des méthodologies cohérentes d’une année sur l’autre, avec une actualisation des données par la Fed. Les modalités du nouveau plafond seraient publiées le 31 mars des années impaires, avec une entrée en vigueur au 31 juillet et une durée d’application de deux ans.</p>
<p>Les régulateurs bancaires finalisent une réforme du <em>Community Reinvestment Act (CRA)</em></p>
<p>Les régulateurs bancaires (Fed, OCC et FDIC) ont <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20231024a.htm">finalisé</a> le 24 octobre une réforme des règles d’application du <em>Community Reinvestment Act</em> (CRA), une loi de 1977 qui impose aux banques de fournir des financements et des services aux territoires et aux populations à faibles revenus.</p>
<p>Cette réforme intègre les activités de banque en ligne dans le champ des activités soumises au CRA, tout en maintenant des exigences relatives au maintien d’agences bancaires dans les territoires concernés. La réforme encourage par ailleurs les partenariats des banques avec des institutions financières dédiées au financement de certains publics (<em>Minority Depository Institutions</em> – MDI – et <em>Community Development Financial Institutions</em> - CDFI). La règle prévoit enfin des exigences de financement plus strictes pour les grands établissements et assouplit celles des petites banques.</p>
<p> </p>
<h4><strong>Situation des marchés</strong></h4>
<p> Au cours des de la semaine écoulée (de jeudi à vendredi), l'indice S&P 500 a reculé de -3,2 %, à 4 137 points. Cette baisse s’explique principalement par la hausse des rendements des obligations souveraines américaines à maturité élevée (au-delà de 10 ans) en début de semaine, puis des résultats décevants de grandes capitalisations boursières comme Alphabet (-11 % du cours de l’action sur la semaine écoulée), Meta (-8 %), Amazon (‑7 %) et Tesla (‑5 %).</p>
<p>Les rendements des <em>Treasuries</em> à 2 ans et à 10 ans ont légèrement baissé au cours de la semaine, à 5,1 % (‑0,1 point), et à 4,8 % (‑0,2 point). Le taux à 10 ans a temporairement franchi la barre symbolique de 5 % le 23 octobre avant de reculer à 4,8 %. Les marchés restent attentifs aux variables économiques et à la politique de « <em>higher for longer</em> » de la Fed.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h4><strong>Brèves</strong></h4>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>Le 19 octobre, la SEC a indiqué qu’elle abandonnait ses poursuites à l’encontre des dirigeants de la plateforme de crypto-actifs Ripple, qui étaient <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2020-338">accusés depuis 2020 d’avoir distribué des jetons XRP, considérés par la SEC comme des titres financiers (<em>securities</em>) sans enregistrement préalable auprès du régulateur. L’abandon des poursuites a été </a><a href="https://www.reuters.com/markets/us/sec-dropping-claims-against-ripple-executives-court-filing-2023-10-19/">relayé par Reuters à partir des documents transmis au tribunal par la SEC. En juillet 2023, la juge de district Analisa Torres avait en partie donné raison à Ripple, en établissant une distinction entre les XRP vendus à des particuliers, qui ne constituent pas des titres financiers, et les XRP vendus à des investisseurs institutionnels, dont les circonstances de vente les assimilent à des titres financiers.</a></li>
<li><a href="https://www.reuters.com/markets/us/sec-dropping-claims-against-ripple-executives-court-filing-2023-10-19/">Le 19 octobre, le Bureau de protection des consommateurs de services financiers (CFPB) a </a><a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-proposes-rule-to-jumpstart-competition-and-accelerate-shift-to-open-banking/">publié une proposition de règle renforçant le contrôle des clients bancaires sur leurs données. La règle imposerait aux banques de transmettre les données de leurs clients, si ceux-ci en expriment la demande, à d’autres intermédiaires financiers, afin de faciliter la mobilité des clients. La règle encadrerait par ailleurs l’usage des données des clients par les banques, notamment le partage de ces données avec des tiers.</a></li>
<li><a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-proposes-rule-to-jumpstart-competition-and-accelerate-shift-to-open-banking/">Mark Cohen, l’avocat de Sam Bankman-Fried, fondateur de la plateforme de crypto-actifs en faillite FTX, a </a><a href="https://www.reuters.com/legal/sam-bankman-fried-could-take-stand-fraud-trial-over-ftx-collapse-2023-10-26/">annoncé mercredi 25 octobre que son client prendra la parole lors de son procès qui devrait avoir lieu jeudi 2 novembre. Le témoignage de S. Bankman-Fried constituera une étape importante de sa défense contre les accusations de fraude massive, estimée à 10 Md USD, envers les clients de la plateforme. </a></li>
<li><a href="https://www.reuters.com/legal/sam-bankman-fried-could-take-stand-fraud-trial-over-ftx-collapse-2023-10-26/">Morgan Stanley, 6<sup>ème</sup> plus grande banque américaine (1 200 Md USD d’actifs), a </a><a href="https://www.morganstanley.com/press-releases/morgan-stanley-announces-ted-pick-to-become-ceo-on-january-1-202">annoncé le 25 octobre que Edward « Ted » Pick, actuel co-président de la banque, serait nommé <em>Chief Executive Officer</em> (CEO) à compter du 1<sup>er</sup> janvier 2024, en remplacement de James Gorman, qui deviendra président exécutif.</a></li>
</ul>
<p> </p>669d98d6-110f-495c-905e-1776bee37f85Washington Wall Street Watch n°2023-37Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-10-20T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>Le marché du travail affiche des signes de vigueur</li>
<li>L’inflation totale se stabilise mas sa composante sous-jacente poursuit sa baisse</li>
<li>Les ventes au détail poursuivent leur progression</li>
<li>Le <em>Beige Book</em> dépeint une économie américaine qui se normalise en douceur</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Les responsables de la Fed s’accordent sur une politique de « <em>higher for longer</em> » mais divergent sur une nouvelle hausse du taux directeur</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>Les grandes banques publient des résultats trimestriels en nette hausse</li>
<li>La SEC adopte trois règles de modernisation du fonctionnement des marchés</li>
<li>La Fed travaille sur de nouveaux scénarios de stress tests pour les grandes banques</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail affiche des signes de vigueur</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, publié le 6 octobre, les créations d’emplois ont surpris à la hausse, à +336 000 en septembre, dépassant largement les attentes du marché (+170 000) et la moyenne des créations au cours des 12 derniers mois (+267 000). Ces créations sont concentrées notamment dans les loisirs et le tourisme (+96 000), l’administration publique (+73 000) – notamment l’éducation et les administrations locales –, les soins de santé (+41 000) et les services professionnels, scientifiques et techniques (+29 000).</p>
<p>Par ailleurs, les créations d’emploi des rapports précédents ont été révisées à la hausse, de +157 000 à +236 000 en juillet et de +187 000 à +227 000 en août.</p>
<p>Le taux de chômage est resté inchangé à 3,8 % en septembre. Le taux d’emploi et le taux d’activité sont également restés inchangés par rapport à août, à 60,4 % et 62,8 % respectivement. Par ailleurs, les demandes hebdomadaires d’allocations de chômage ont à nouveau <a href="https://www.dol.gov/ui/data.pdf">reculé</a> et s’établissent à moins de 200 000 demandes dans la semaine terminant le 14 octobre, reflétant ainsi la vigueur du marché du travail.</p>
<p>Le salaire horaire moyen a, quant à lui, progressé de +0,2 % sur un mois et de +4,2 % sur douze mois glissants (-0,1 point par rapport à août).</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation totale se stabilise mas sa composante sous-jacente poursuit sa baisse</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/cpi.nr0.htm">publication</a> du BLS, publiée le 12 octobre, l’indice des prix à la consommation (IPC) et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) ont augmenté en septembre de +0,4 % et de +0,3 % respectivement (après +0,6 % et +0,3 % en août). Les prix de l’énergie ont augmenté de +1,5 % (après +5,6 %) et ceux de l’alimentation de +0,2 % (après +0,2 %).</p>
<p>Sur douze mois glissants, l’inflation s’établit à +3,7 %, inchangée par rapport à août, et sa composante sous-jacente recule à +4,1 % (après +4,3 %). Les prix de l’énergie baissent de ‑0,5 % (après ‑3,6 %) et ceux de l’alimentation ralentissent à +3,7 % (après +4,3 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20231010">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 10 octobre, en septembre, les anticipations d’inflation des consommateurs ont légèrement augmenté à 1 an et à 3 ans, respectivement à +3,7 % (+0,1 point par rapport au mois précédent) et +3,0 % (+0,2 point). En revanche, celles à 5 ans ont reculé à +2,8 % (-0,2 point).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail poursuivent leur progression</em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">publiées</a> par le <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail poursuivent leur progression à +0,7 % en septembre (après +0,8 % en août, révisé de +0,2 point), soit un niveau nettement supérieur aux attentes du marché (+0,3 %). Les ventes hors essences ont également progressé de +0,7 %. Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont progressé de +3,8 %. Les données sont publiées en valeur nominale, donc non ajustées de l’inflation.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Beige Book dépeint une économie américaine qui se normalise en douceur</em></h5>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/BeigeBook_20230906.pdf">publié</a> le 18 octobre, qui présente l’évolution de la situation économique dans les 12 districts des Fed régionales, témoigne d’une croissance de l’activité stable par rapport à la période couverte par la publication précédente.</p>
<p>La consommation demeure mitigée mais le tourisme continue d’être dynamique avec une substitution des voyages d’affaires à ceux de loisir. La demande de crédit ralentit mais la qualité du crédit demeure globalement saine. Le taux de défaillances est en hausse bien qu’il demeure historiquement bas. En dépit d’un stock de logements en vente faible, les conditions sont stables sur le marché de l’immobilier. Globalement, les perspectives de l’activité à court terme seraient stables ou légèrement négatives.</p>
<p>Les tensions sur le marché du travail s’apaisent, la plupart des districts ayant indiqué une hausse modérée de l’emploi et de moindres difficultés à recruter. La croissance des salaires a été modeste ou modérée.</p>
<p>Les prix ont progressé à un rythme modeste. En particulier, les prix de vente ont augmenté moins rapidement que ceux des intrants, traduisant une plus grande sensibilité des consommateurs aux prix et le risque d’érosion de la marge bénéficiaire des entreprises.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les responsables de la Fed s’accordent sur une politique de « higher for longer » mais divergent sur une nouvelle hausse du taux directeur</em></h5>
<p>Selon le procès-verbal (<a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20230920.pdf"><em>minutes</em></a>) du dernier comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui s’est tenu les 19 et 20 septembre 2023, l’ensemble des responsables se sont accordés pour maintenir les taux directeurs élevés dans la durée (<em>higher for longer</em>).</p>
<p>Sur la situation économique, les responsables ont d’abord souligné la résilience de l’économie américaine, soutenue par une consommation robuste, qui montre toutefois des signes d’essoufflement liés à l’épuisement de l’épargne et une plus grande dépendance au crédit. Bien que les tensions s’apaisent sur le marché du travail et que l’inflation recule, les responsables ont indiqué qu’ils observaient une désinflation des services (logements et hors logements) encore trop lente.</p>
<p>S’agissant de la politique monétaire, l’ensemble des membres du FOMC ont soutenu le maintien des taux directeurs dans la durée (<em>higher for longer</em>). Bien que la majorité ait soutenu une hausse supplémentaire du taux directeur, certains ont indiqué que le niveau actuel était suffisamment restrictif, plaidant ainsi pour un <em>statuquo</em>. Les responsables se sont montrés prudents face au double risque, à la fois de surréagir, pouvant conduire à une récession, et de sous-réagir, pouvant provoquer la résurgence de l’inflation.</p>
<p>Les marchés <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">anticipent</a>, à la date du 19 octobre, un maintien des taux directeurs (à une probabilité de 97 %) en novembre. Pour le mois de décembre, le FedWatch Tool prévoit la probabilité de maintien des taux à 69 %, et celle d’une hausse de +25 points de base à 29 %.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les grandes banques publient des résultats trimestriels en nette hausse</em></h5>
<p>Les huit plus grandes banques américaines ont publié cette semaine leurs résultats pour le 3<sup>ème</sup> trimestre 2023.</p>
<p>Les principales banques généralistes enregistrent des marges nettes d’intérêt en forte hausse sur un an (+30 % pour JP Morgan [+12 % sans compter l’intégration de First Republic], +10 % pour Citi, +8 % pour Wells Fargo, +4 % pour Bank of America), la hausse des taux d’intérêt sur les crédits ainsi que rémunération élevée des<em> Treasuries</em>, s’étant opérée plus rapidement que la hausse de la rémunération des dépôts.</p>
<p>Les revenus des activités de marché et de banque d’investissement sont globalement en hausse. Les banques d’investissement profitent de la reprise du marché des transactions de fusions-acquisitions, sauf Morgan Stanley dont les revenus baissent de -27 % sur un an. Les revenus des activités de marché sont en hausse, tirés par le marché des instruments à taux fixe (Citigroup, Bank of America) et celui des actions (Wells Fargo, Morgan Stanley).</p>
<p>Le coût du risque est en baisse pour la plupart des banques (Wells Fargo, JP Morgan, Goldman, Citi) après une forte augmentation au T2 2023. Les banques réduisent leurs provisions pour les crédits automobiles et industriels, qu’elles perçoivent moins risqués, et les compensent en partie seulement par une augmentation pour les prêts du secteur de l’immobilier commercial (Morgan Stanley et Wells Fargo) et les activités de cartes de crédits (Bank of America), en forte hausse dans toutes les banques.</p>
<p>Au total, les résultats nets des banques universelles surprennent à la hausse et dépassent les attentes du marché, à l’exception de Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui bénéficient moins de la hausse de la marge nette d’intérêt compte tenu de leur modèle d’affaires centré sur les activités de banque d’investissement et de la forte hausse de leurs charges d’exploitation.</p>
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td width="94">
<p align="center">En Md USD</p>
</td>
<td width="66">
<p align="center"><a href="https://www.jpmorganchase.com/ir/quarterly-earnings"><strong>JP Morgan</strong></a></p>
</td>
<td width="79">
<p align="center"><a href="https://investor.bankofamerica.com/"><strong>Bank of America</strong></a></p>
</td>
<td width="73">
<p align="center"><a href="https://www.citigroup.com/citi/investor/qer.htm"><strong>Citi</strong></a></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="94">
<p><strong>Produit net bancaire</strong></p>
</td>
<td width="66">
<p align="center">39,9</p>
<p align="center">(+22 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">25,2</p>
<p align="center">(+3 %)</p>
</td>
<td width="73">
<p align="center">20,1</p>
<p align="center">(7 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="94">
<p><strong>Résultat net</strong></p>
</td>
<td width="66">
<p align="center">13,2</p>
<p align="center">(+35 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">7,8</p>
<p align="center">(+10 %)</p>
</td>
<td width="73">
<p align="center">3,5</p>
<p align="center">(+2 %)</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p align="center"> </p>
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td width="92">
<p align="center">En Md USD</p>
</td>
<td width="63">
<p align="center"><a href="https://www.wellsfargo.com/about/investor-relations/quarterly-earnings/"><strong>Wells Fargo</strong></a></p>
</td>
<td width="79">
<p align="center"><a href="https://www.goldmansachs.com/investor-relations/financials/quarterly-earnings-releases/"><strong>Goldman Sachs</strong></a></p>
</td>
<td width="78">
<p align="center"><a href="https://www.morganstanley.com/about-us-ir/earnings-releases"><strong>Morgan Stanley</strong></a></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="92">
<p><strong>Produit net bancaire</strong></p>
</td>
<td width="63">
<p align="center">20,9</p>
<p align="center">(+7 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">11,8</p>
<p align="center">(-1 %)</p>
</td>
<td width="78">
<p align="center">13,3</p>
<p align="center">(+2 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="92">
<p><strong>Résultat net</strong></p>
</td>
<td width="63">
<p align="center">5,8</p>
<p align="center">(+63 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">2,1</p>
<p align="center">(-33 %)</p>
</td>
<td width="78">
<p align="center">2,4</p>
<p align="center">(-9 %)</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Source : Bloomberg (standardized) et états financiers trimestriels. Les pourcentages entre parenthèses représentent les variations par rapport au T3 2022 (résultats trimestriels).</p>
<p> </p>
<h5><em>La SEC adopte trois règles de modernisation du fonctionnement des marchés</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a finalisé cette semaine trois règles qui modernisent le fonctionnement des marchés financiers.</p>
<p>Le <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-219">premier</a> texte, adopté à 4 voix contre 1 (opposition d’Hester M. Price [R]), raccourcit les délais de déclaration de franchissement du seuil de propriété effective (<em>beneficial ownership</em>), établi à 5 % de détention du capital d’une société cotée. Les investisseurs qui manifestent une intention de contrôle (<em>control intent</em>) sur une société cotée devront transmettre à la SEC leur déclaration (<a href="https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1010207/000119312507198959/dsc13d.htm"><em>Schedule 13D</em></a>) dans les 5 jours ouvrés qui suivent le franchissement du seuil de propriété effective, contre 10 jours actuellement, et toute évolution de cette participation de plus de 1 % à la hausse ou à la baisse dans un délai de deux jours ouvrés. Les délais sont également réduits pour les autres catégories d’investisseurs, dont l’échéance de déclaration (<a href="https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1010207/000119312507198959/dsc13d.htm"><em>Schedule 13D</em></a>) diffère selon leur classification. Par ailleurs, la réforme prévoit la déclaration obligatoire de tous les titres dérivés qui utilisent l’actif de l’émetteur comme sous-jacent, ces derniers participant au calcul du seuil de propriété effective.</p>
<p>Le <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-220">deuxième</a> texte, adopté à 3 voix contre 2, renforce les exigences de déclaration des opérations de prêt de titres (<em>securities lending</em>). Sous la nouvelle règle, tout établissement (banques, agences de compensation, broker-dealers, etc.) qui souscrit à une opération de prêt de titre avec collatéral (<em>covered securities loan</em>) devra déclarer à l’organisation d’autorégulation des marchés financiers, la <em>Financial Industry Regulatory Authority </em>(FINRA), dans le délai d’un jour ouvré, certaines caractéristiques de la transaction qui seront par la suite rendues publiques (dont le montant des titres prêtés, le taux appliqué à la transaction, le type de collatéral utilisé, la date de fin du prêt et le type d’emprunteur). Les informations plus sensibles (le nom des parties de la transaction, les modalités d’utilisation du titre prêté etc.) seront gardées confidentielles par la FINRA. La <em>Securities Industry and Financial Markets Association</em> (SIFMA), représentant des institutions financières, <a href="https://www.sifma.org/resources/news/sifma-statement-on-sec-securities-lending-rule/">soutient</a> la règle finale, qui tient compte de ses commentaires.</p>
<p>Le <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-221">troisième</a> texte, adopté à 3 voix contre 2, renforce la transparence des opérations de vente à découvert (<em>short selling</em>) – qui impliquent des opérations de prêt de titres (cf. § précédent) – dont un plus grand nombre de données seront rendues publiques. Sous cette nouvelle règle, les gestionnaires d’actifs dont les positions dépassent 10 M USD ou 2,5 % du capital d’une société cotée, ou 500 K USD pour les titres non cotés, feront l’objet d’une déclaration mensuelle à la SEC. Ils devront déclarer leurs positions brutes de fin de mois (<em>end-of-month gross short position</em>) ainsi que leurs positions nettes journalières (<em>for</em> <em>each settlement date</em>) pour les titres concernés. La SEC prévoit ensuite de publier les données agrégées spécifiques à chaque titre. Par ailleurs, la réforme amende le système d’audit des marchés (<em>Consolidated Audit Trail – CAT</em>) afin de rendre obligatoire l’identification des transactions de couverture de vente à découvert (<em>buy to cover</em>).</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed travaille sur de nouveaux scénarios de stress tests pour les grandes banques.</em></h5>
<p>Lors d’un <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/files/barr20231019a.pdf">discours</a> prononcé le 19 octobre à l’occasion d’une conférence à la Fed de Boston, Michael Barr, vice-président de la Fed chargé de la supervision, est revenu sur les limites des stress test utilisés chaque année pour évaluer la solidité des 19 plus grosses banques américaines et déterminer leurs exigences de fonds propres (<em>stress-test capital buffer</em>). Il a indiqué à cette occasion en quoi le développement de stress tests alternatifs (<em>exploratory stress-test</em>), permettant de modéliser de nouveaux scénarios de crise, peut en partie palier ces limites, tout en précisant qu’ils n’avaient pas vocation à être pris en compte dans le calcul des exigences de fonds propres. Fort du retour d’expérience sur l’utilisation de scénarios alternatif de choc de marché <em>(exploratory market shocks)</em> lors de la dernière campagne de stress tests, M. Barr a précisé que la Fed travaillait sur l’introduction de scénarios alternatifs de chocs macroéconomiques (<em>exploratory macroeconomics scenarios)</em> pour les prochains stress-test.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours des deux dernières semaines (du vendredi 6 octobre à l’ouverture, au jeudi 19 octobre à la clôture), l'indice S&P 500 a progressé de +1,0 %, à 4 278 points. L’indice a progressé au cours de la 1<sup>ère</sup> semaine, en lien avec la publication des <em>minutes</em> et les discours des responsables de la Fed favorables au maintien des taux directeurs lors du prochain FOMC. Les gains ont été effacés au cours de la 2<sup>ème</sup> semaine, sous l’effet d’une plus grande aversion au risque et de la hausse des rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à moyen et long termes. Notamment, le président de la Fed, Jerome Powell, est <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/powell20231019a.htm">intervenu</a> le 19 octobre, en indiquant que la bonne tenue de l’économie américaine pourrait compromettre la lutte contre l’inflation et qu’il serait encore trop tôt pour parler de la fin du resserrement.</p>
<p>Les rendements des <em>Treasuries</em> à 2 ans et à 10 ans ont nettement progressé au cours des deux dernières semaines, à 5,2 % (+0,2 point), et à 5,0 % (+0,3 point). Après avoir reculé durant la 1<sup>ère</sup> semaine du fait d’une aversion au risque accrue liée au conflit israélo-palestinien, les rendements ont repris leur progression au cours de la 2<sup>ème</sup> semaine sous l’effet, notamment, des rumeurs d’une aide massive des États-Unis à l’État d’Israël pouvant conduire à une émission plus importante de <em>Treasuries</em>. L’indice de volatilité implicite des <em>Treasuries</em> (MOVE index) évolue à des niveaux autour de 130, soit nettement supérieur à son niveau en septembre (100). Le taux à 10 ans évolue ainsi à son plus haut niveau depuis 2007.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/econres/scfindex.htm">publié le 18 octobre les résultats de l’enquête de la situation financière des ménages (<em>Survey of Consumer Finances</em> – SCF). Cette publication triennale trace l’évolution des revenus et du patrimoine des ménages entre 2019 et 2022. Selon ce rapport, le revenu réel médian d’un ménage a augmenté de +3 % contre +15 % pour le revenu réel moyen, les hausses ayant été les plus importantes dans le haut de la distribution des revenus. Cette progression s’appliquerait à l’ensemble des groupes ethniques. Le patrimoine réel net médian a également progressé de +37 % contre +23 % pour le patrimoine net moyen, soit une progression triennale la plus importante depuis la publication de ce rapport. Notamment, cette progression est tirée par l’immobilier, qui a connu une forte hausse au cours de la période.</a></li>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/econres/scfindex.htm">Le département de lutte contre la criminalité financière (<em>Financial Crimes Enforcement Network</em> - FinCEN) du Trésor a </a><a href="https://www.fincen.gov/news/news-releases/fincen-proposes-new-regulation-enhance-transparency-convertible-virtual-currency">annoncé le 19 octobre une proposition de règle qui vise à renforcer la surveillance et les exigences de transparence des <em>Convertible Virtual Currencies Mixing </em>– CVCM (activités visant à opacifier l’usage d’actifs numériques adossés à une monnaie ou utilisés comme un substitut à une monnaie), susceptibles d’être utilisés à des fins de blanchiment d’argent. Le FinCEN cherche notamment à prévenir l’utilisation illicite des CVCM dans le financement d’acteurs malveillants impliqués dans les différentes crises géopolitiques internationales actuelles (les membres du Hamas palestinien, le gouvernement de Corée du Nord sont par exemple cités dans la proposition).</a></li>
</ul>7b65c234-b120-4ace-933c-2ba24b4cd456Westminster & City News N°31 du 29 septmebre au 5 octobre 2023Royaume-Uni - Veille des secteurs financier, de la politique commerciale et de la macroéconomie 2023-10-16T00:00:00+02:00<div style="color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 24px;"><span style="color: #ff8d7e;"><span style="font-size: 16px;"><strong>Actualité macro-économique</strong></span></span></div>
<div style="color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 24px;">
<ul style="margin-bottom: 0px; list-style-position: inherit;">
<li>Le Chancelier de l’Échiquier J. Hunt profite de la conférence du parti conservateur pour rappeler ses priorités de politique économique</li>
<li>Dans un entretien à la presse, le Gouverneur de la Banque d’Angleterre affirme que « le travail [de la Banque d’Angleterre] n’est pas encore fini »</li>
</ul>
</div>
<div style="color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px;"> </div>
<div style="color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px;"><strong><span style="color: #ff8d7e;"><span style="font-size: 16px;">Actualité commerciale</span></span></strong></div>
<ul style="margin-bottom: 0px; list-style-position: inherit; color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px;">
<li style="line-height: 24px;">Les producteurs britanniques d’acier craignent une distorsion sur le marché national du fait de l’implantation de Tata sur le site de Port Talbot</li>
<li style="line-height: 24px;">Le gouvernement lance une consultation portant sur l’amélioration de l’action des régulateurs afin de tirer parti des opportunités post-Brexit</li>
</ul>
<div style="color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 24px;"> </div>
<div style="color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px;"><span style="color: #ff8d7e;"><strong><span style="font-size: 16px;">Actualité financière</span></strong></span></div>
<ul style="margin-bottom: 0px; list-style-position: inherit; color: #3c4858; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif, sans-serif; font-size: 14px;">
<li style="line-height: 24px;">La Banque d’Angleterre (BoE) publie une lettre dans laquelle elle critique la gestion des risques des banques britanniques et dénonce l’absence de leçons tirées de la faillite d’Archegos</li>
<li style="line-height: 24px;">Le taux de rendement des obligations souveraines à 30 ans du Royaume-Uni a atteint cette semaine son plus haut point depuis 1998, accentuant la pression à la vente des investisseurs particuliers sur les fonds obligataires</li>
<li style="line-height: 24px;">La Financial conduct authority (FCA) confirme travailler, dans le cadre d’un groupe de travail du FSB, sur les risques liés aux actifs non cotés, provoquant des inquiétudes chez les fonds de pension à prestations définies</li>
<li style="line-height: 24px;">Selon la CEO du London Stock Exchange Group (LSEG), la place financière de Londres est en train de perdre la course aux talents, tandis que les bourses concurrentes accusent le gouvernement de favoritisme à son égard</li>
</ul>4122d50b-ac91-424e-b14a-07d90ecd0305Washington Wall Street Watch n°2023-35Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-09-29T00:00:00+02:00<p><strong><img class="marge" src="/Articles/4122d50b-ac91-424e-b14a-07d90ecd0305/images/dbadff28-c16f-4140-97db-5372ee63df9d" alt="sommaire" /></strong></p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les prix immobiliers progressent mais le marché reste atone</em></h5>
<p>En juillet, les prix de l’immobilier ont globalement accéléré sur l’ensemble des États-Unis, et plus fortement dans les grandes villes américaines.</p>
<p>Selon le <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/FHFA-HPI-Monthly_09262023.pdf">rapport</a> de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA), les prix immobiliers aux États-Unis ont augmenté de +0,8 % en juillet (après +0,4 %, révisé de +0,1 point, en juin), soit +4,6 % sur un an. L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/index-announcements/article/sp-corelogic-case-shiller-index-continues-to-trend-upward-in-july/">publié</a> par Standard & Poor’s, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, augmente de +0,9 % en juillet, soit +0,1 % sur un an (après ‑1,2 %).</p>
<p>En dépit de cette tendance haussière des prix, selon la <a href="https://www.census.gov/construction/nrs/pdf/newressales.pdf">publication</a> du <em>Census Bureau</em>, les ventes de nouveaux logements ralentissent, à 675 000 logements en août après 739 000 en juillet. Les ventes de logements existants ont également <a href="https://www.nar.realtor/research-and-statistics/housing-statistics/existing-home-sales">reculé</a> de -0,7 % en août par rapport à juillet selon la <em>National Association of Realtors</em>.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le scénario de shutdown se profile face aux divisions du Congrès</em></h5>
<p>À l’approche de la date de clôture de l’exercice budgétaire (30 septembre), le Congrès est dans une situation d’impasse : d’une part, les Républicains de la Chambre des représentants restent divisés sur le contenu du budget 2024. D’autre part, malgré la <a href="https://www.appropriations.senate.gov/news/majority/murray-releases-bipartisan-continuing-resolution">publication</a> le 26 septembre d’un budget provisoire par la commission des appropriations du Sénat, les sénateurs discutent encore de son contenu pour tenter de le rendre acceptable par le <em>Speaker</em> de la Chambre qui décidera de sa mise au vote en cas d’adoption par le Sénat. Le texte proposé au Sénat prévoit de prolonger le fonctionnement des administrations fédérales jusqu’au 17 novembre au prorata du budget 2023 et une aide à l’Ukraine de 6 Md USD.</p>
<p>Faute de budget annuel ou provisoire voté avant le 30 septembre, l’État fédéral court le risque d’un arrêt des activités gouvernementales non-essentielles (<em>shutdown</em>). Les services essentiels comprennent notamment ceux de la sécurité et relevant des dépenses obligatoires (<em>mandatory spending</em>) comme la sécurité sociale.</p>
<p>L’<em>Office of Management and Budget</em> (OMB), organe de gestion administrative et budgétaire rattaché à la Maison-Blanche et qui coordonne les plans de cessation d’activité élaborés par les différents ministères et agences, a <a href="https://www.whitehouse.gov/wp-content/uploads/2023/09/Agency-Lapse-FAQs-9.27.2023.pdf">publié</a> le 27 septembre des informations relatives au plan d’urgence (<em>contingency plan</em>) en cas de <em>shutdown</em>.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em> La Californie renforce les obligations de transparence des entreprises sur leur impact climatique</em></h5>
<p>En Californie, deux lois adoptées par l’Assemblée et le Sénat les 14 et 15 septembre élargissent le périmètre des informations que les entreprises américaines (<em>formed in the U.S.</em>) actives dans l’État (<em>does business in California</em>) doivent publier sur leur impact climatique. Le <a href="https://legiscan.com/CA/text/SB253/2023#:~:text=SB%20253%2C%20as%20introduced%2C%20Wiener,enforce%20compliance%20with%20the%20act.">premier</a> texte (S.B. 253) oblige les entreprises au revenu de plus de 1 Md USD à publier annuellement leurs émissions de gaz à effet de serre directes (scope 1), indirectes (scope 2) et induites par leur chaîne de valeur (scope 3). Le <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/bowman20230922a.htm">deuxième</a> (S.B. 261) impose aux entreprises au revenu de plus de 500 M USD de publier des informations sur leurs risques financiers liés au climat et les mesures prises pour les atténuer ou s’y adapter. Le délai de mise en conformité à ces lois est prévu en 2026.</p>
<p>Certaines de ces exigences vont au-delà du cadre proposé mais non encore adopté par la <em>Securities and Exchange Commission </em>(SEC) [Proposition <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2022-46">2022-46</a>, 21 mars 2022], autorité des marchés financiers américains. Par exemple, alors que la SEC propose la publication des émissions de scope 3 dont la portée est « significative » ou fait l’objet d’une cible, la règle californienne étend ce périmètre à toutes les émissions de scope 3. Concernant la publication des risques financiers liés au climat, la règle californienne est la première à imposer aux entreprises qu’elles procèdent à des analyses de scénario. La proposition de la SEC cible par ailleurs uniquement les sociétés cotées.</p>
<p>Enfin, l’application de ces lois dépassera les frontières de Californie, puisqu’elles s’appliqueront à toutes les entreprises actives dans l’État, quelle que soit la répartition géographique de leurs revenus. Les autorités estiment que les deux textes s’appliqueront, respectivement, à <a href="https://leginfo.legislature.ca.gov/faces/billAnalysisClient.xhtml?bill_id=202320240SB253.">5 000</a> et <a href="https://leginfo.legislature.ca.gov/faces/billAnalysisClient.xhtml?bill_id=202320240SB261">10 000</a> entreprises. Ces règles sont cependant critiquées pour le manque de clarté de leur champ d’application et pour la faible pertinence de leur application à des entreprises non-cotées.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le volume des introductions en bourse rebondit en septembre</em></h5>
<p>Selon <a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-09-27/us-ipo-market-s-green-shoots-get-the-2024-party-started-early?sref=wSNyvGvc&leadSource=uverify%20wall">Bloomberg</a>, le mois de septembre 2023 est le plus riche en volume d’introductions en bourse (<em>Initial Public Offerings</em> – IPO) aux États-Unis depuis le fort ralentissement des IPO enregistré au début du resserrement monétaire en mars 2022. Les IPO réalisées en septembre 2023 représentent 7,2 Md USD de capitaux levés, soit 56 % des volumes d’IPO au niveau mondial. Au plus haut depuis début 2023, ce volume mensuel est inférieur à celui de 2021 (20 Md USD mensuels en moyenne) mais dépasse la moyenne d’avant crise (5 Md USD par mois sur 2018-2019). Depuis le début 2023, les IPO représentent 21,4 Md USD de capitaux levés, un montant proche de celui de l’année 2022 sur la même période.</p>
<p><img class="marge" src="/Articles/4122d50b-ac91-424e-b14a-07d90ecd0305/images/3112c552-b893-4a6b-aa43-3481a583fcaa" alt="IPO" /></p>
<p><em>Source</em><em> </em><em>: Bloomberg</em></p>
<p>Le mois de septembre 2023 a notamment été marqué par l’IPO d’Arm, société britannique de semi-conducteurs (5,2 Md USD de capitaux levés), et de la société américaine d’e-commerce Instacart (0,66 Md USD). Bloomberg estime toutefois que le rebond des IPO reste conditionné à la stabilisation des marchés actions et de la politique monétaire. Dans les cas d’Arm et d’Instacart, l’évolution boursière des titres a été considérée comme décevante dans les jours suivant leur introduction. PitchBook <a href="https://pitchbook.com/news/articles/vc-secondaries-losses-stripe-instacart">souligne</a> par ailleurs que le prix d’introduction d’Instacart (30 USD par action) était nettement inférieur au prix des parts non-cotées échangées sur le marché secondaire en 2021 (133 USD par parts en 2021).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a reculé de ‑1,0 %, à 4 300 points face à l’inquiétude des investisseurs quant au maintien dans la durée de taux directeurs élevés par la Fed (<em>higher for longer</em>) et au recul de l’indice de confiance des consommateurs (<em>Conference Board Consumer </em><a href="https://www.conference-board.org/topics/consumer-confidence"><em>Index</em></a>) publié le 26 septembre (103 contre 108,7 en août). Les valeurs bancaires ont de nouveau reculé de -1,67 % sur la semaine (indice KBW Banks).</p>
<p>Le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a légèrement reculé à 5,06 % (-0,07 point), tandis que le rendement à 10 ans a continué de progresser à 4,57 % (+0,07 point). L’indice de volatilité implicite des <em>Treasuries</em> (MOVE index) a fortement rebondi à 122 (+22 sur la semaine). Le taux à 10 ans évolue toujours à son plus haut niveau depuis 2007.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul type="disc">
<li><img class="marge" title="Sommaire" src="SER NY" alt="Sommaire" />Le Bureau de protection des consommateurs en matière de services financiers (CFPB) a <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-kicks-off-rulemaking-to-remove-medical-bills-from-credit-reports/">annoncé</a> le 21 septembre travailler sur une proposition de règle visant à retirer les dettes médicales (<em>medical bills</em>) de la note de crédit (<em>credit score</em>) des citoyens. Le CPFB entend aider les familles à se remettre financièrement de leurs évènements médicaux, lutter contre les pratiques de recouvrement de créances sur des factures inexactes (litiges avec les assurances etc.), et veiller à ce que les créanciers ne s’appuient pas sur des données erronées pour accorder des crédits. Par ailleurs, les <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-study-finds-medical-debt-overly-penalizes-consumer-credit-scores/">recherches</a> de l’institution estiment que le montant des frais médicaux d’un ménage n’a pas de lien avec le bon remboursement d’un futur crédit.</li>
<li>Le Conseil de surveillance de la stabilité financière (FSOC) a <a href="https://home.treasury.gov/system/files/261/FSOC_20230922_Readout.pdf">annoncé</a>, le 22 septembre, travailler sur les commentaires publics reçus sur sa <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1432">proposition</a> d’élargissement des critères d’éligibilité permettant de qualifier une institution financière non bancaire (IFNB : assureurs, fonds, <em>hedge funds, </em>etc<em>.</em>) d’établissement systémique. Les établissements visés seraient alors placés sous la supervision directe de la Fed. La proposition est vivement critiquée par les IFNB, qui craignent une surveillance accrue et des lourdeurs administratives de conformité.</li>
<li>Selon la 3<sup>ème</sup> <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2023-09/gdp2q23_3rd.pdf">estimation</a> du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), la croissance du PIB au 2<sup>ème</sup> trimestre 2023 est restée inchangée par rapport à la 2<sup>ème</sup> estimation, à +0,5 % (+2,1 % en rythme annualisé). La contribution de la consommation a toutefois été revue à la baisse, mais compensée par celle de l’investissement et du solde extérieur. Par ailleurs, la croissance du PIB au 1<sup>er</sup> trimestre 2023 a été revue à la hausse de +0,55 % (+2,2 % en rythme annualisé) contre +0,5 % (+2,0 %) précédemment, résultant d’une révision à la hausse de l’investissement compensée partiellement par celle à la baisse de la consommation.</li>
<li>Les interventions des responsables de la Fed à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) des 19 et 20 septembre illustrent la diversité des points de vue : la gouverneure Michelle <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/bowman20230922a.htm">Bowman</a> évoque la possibilité de plusieurs hausses afin de juguler l’inflation qui resterait trop élevée alors que le président de la Fed de Chicago, Austan <a href="https://www.piie.com/events/policy-speech-austan-d-goolsbee-president-and-ceo-federal-reserve-bank-chicago">Goolsbee</a> met en garde contre la théorie économique traditionnelle qui indique la nécessité d’une hausse significative du chômage pour baisser l’inflation.</li>
<li>La Fed de New York a <a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/research/staff_reports/sr1073.pdf?sc_lang=en">publié</a> en septembre un article de recherche consacré à la comparaison entre les stablecoins, crypto-actifs visant à rester stables par rapport à une monnaie, et les fonds monétaires. Les auteurs soulignent que le marché des stablecoins enregistre, durant les périodes de stress, de forts mouvements de capitaux au profit des stablecoins considérés comme les plus sûrs. En-deçà d’une valeur de 0,99 $ (perte de la parité par rapport au dollar) les retraits ont tendance à fortement s’accélérer.</li>
<li>La <em>Federal House Finance Agency</em> (FHFA), chargée de la supervision des organismes de titrisation hypothécaire (Fannie Mae, Freddie Mac) et des <em>Federal Home Loan Banks</em> (FHLB), organismes locaux pouvant octroyer des prêts au secteur bancaire, a <a href="https://www.fhfaoig.gov/sites/default/files/EVL-2023-004.pdf">publié</a> le 21 septembre un rapport montrant que les FHLB avait fortement accru leur exposition aux banques régionales entre mars et mai dernier, période marquée par les faillites de Silicon Valley Bank (SVB), Signature Bank et First Republic. L’inspection générale de la FHFA prévoit de mener une revue des risques de crédit portés par les 11 FHLB au cours des prochains mois et leur a adressé de nouvelles recommandations sur la gestion de leurs expositions aux banques en difficulté.</li>
<li>L’inspecteur général de la Fed a enjoint au régulateur, le 28 septembre, de renforcer la supervision des banques régionales. Son <a href="https://oig.federalreserve.gov/reports/board-material-loss-review-silicon-valley-bank-sep2023.pdf">rapport</a>, publié le 25 septembre, et consacré à la faillite de Silicon Valley Bank (SVB), a appelé la Fed à mieux tenir compte de la taille des banques et à adapter plus rapidement l’intensité de la supervision au rythme de croissance des établissements. Il recommande également de renforcer la surveillance des risques de taux d’intérêt.</li>
</ul>4f65f4ae-e996-4e51-8dc2-2eac7c61c876Washington Wall Street Watch n°2023-34Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-09-22T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les enquêtes industrielles soulignent un redressement de l’activité</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Fed maintient ses taux directeurs inchangés</li>
<li>Les Républicains publient une proposition de budget provisoire</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La SEC renforce l’encadrement de la dénomination des fonds d’investissement</li>
<li>Le <em>Treasury </em>publie des principes pour le financement et l’investissement Net-Zéro</li>
<li>Les régulateurs sont préoccupés par les stratégies d’arbitrage sur le marché des <em>Treasuries</em></li>
<li>La Chambre des représentants envisage d’interdire l’émission d’une monnaie numérique de banque centrale</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les enquêtes industrielles soulignent un redressement de l’activité</em></h5>
<p>D’après une <a href="https://www.federalreserve.gov/releases/g17/current/default.htm">publication</a> mensuelle de la Fed, la production industrielle a progressé de +0,4 % en août après +0,7 % en juillet (révisé à la baisse de ‑0,3 point par rapport à l’estimation initiale). Le taux d’utilisation des capacités productives a également progressé à 79,7 % après 79,5 % (révisé à la hausse de +0,2 point). Ces indicateurs surprennent à la hausse le marché qui anticipait respectivement +0,2 % et 79,3 % en août. Cette hausse de l’activité est en ligne avec le rebond de l’activité observé dans les diverses enquêtes régionales publiées en août.</p>
<p>Selon l’<a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/Survey/Empire/empire2023/ESMS_202309.pdf?sc_lang=en&hash=D63DA037F8869BCA05F0E5ADA966ECFD">enquête</a> <em>Empire State Manufacturing Survey</em> menée par la Fed de New York, l’indicateur des conditions générales de l’activité dans l’État de New York a progressé de 21 points, à 1,9 en septembre après -19,0 en août, tiré par les nouvelles commandes et les livraisons et surprenant à la hausse par rapport aux attentes du marché (‑10). Toutefois, la publication montre également un ralentissement du marché du travail avec une contribution négative de l’emploi.</p>
<p>Selon une <a href="https://www.philadelphiafed.org/surveys-and-data/regional-economic-analysis/mbos-2023-09">enquête</a> mensuelle de la Fed de Philadelphie, l’activité industrielle a reculé dans la région en septembre. L’indicateur synthétique a reculé à -13,5 en septembre (après 12 en août). L’emploi continue de se contracter. Les nouvelles commandes et les livraisons ont également fléchi après un rebond en août.</p>
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<h3><strong><br clear="all" /> Politiques macroéconomiques</strong></h3>
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<h5><em>La Fed maintient ses taux directeurs inchangés</em></h5>
<p>La réunion du comité de politique monétaire (FOMC) des 19 et 20 octobre 2023 s’est <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/monetary20230920a1.pdf">conclue</a> sur le maintien de la fourchette-cible des taux <em>fed funds</em> à [5,25 % - 5,5 %]. Cette décision a été prise à l’unanimité. Par ailleurs, la Fed poursuivra la réduction de son bilan au rythme précédemment annoncé (95 Md USD par mois).</p>
<p>Dans son propos liminaire, le président de la Fed, Jerome Powell, a commencé par rappeler la détermination de la Fed à assurer son double mandat, à savoir la stabilité des prix et le maximum d’emplois. Il a décrit une économie américaine solide soutenue par une consommation robuste. L’inflation diminue, bien qu’elle demeure encore élevée par rapport à la cible de la Fed. Le marché du travail demeure également solide même si les créations d’emplois ont ralenti depuis le début d’année. S’agissant de la politique monétaire, il a justifié cette pause en indiquant que les taux ont atteint des niveaux considérés comme « suffisamment restrictifs » et que les pleins effets du resserrement étaient encore à venir. Selon lui, il est toutefois trop tôt pour décider de l’arrêt du resserrement. À cet égard, les décisions seront prises à chaque réunion (<em>meeting-by-meeting</em>) en fonction des données publiées (<em>data-dependent</em>).</p>
<p>Selon la <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcprojtabl20230920.pdf">projection</a> économique trimestrielle publiée par la Fed, la prévision de croissance du PIB a été nettement revue à la hausse pour 2023, à +2,1 % (+1,1 point par rapport à la projection de mars) et pour 2024, à +1,5 % (+0,4 point). La prévision de taux de chômage est revue à la baisse à 3,8 % (-0,3 point) pour 2023 et à 4,1 % (‑0,4 point) pour les deux années 2024 et 2025. La prévision d’inflation est restée quasi inchangée mais celle de sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a été légèrement revue à la baisse. Selon la projection, il pourrait y avoir une hausse supplémentaire de 25 points de base d’ici fin 2023 et les taux resteraient plus élevés et plus longtemps (<em>higher for longer</em>).</p>
<p>Lors de la conférence de presse, le président de la Fed s’est montré prudent face au double risque lié à une surréaction ou une sous-réaction. Selon J. Powell, les taux ayant été relevés à un rythme historiquement élevé, il convient à présent de ralentir le resserrement et d’évaluer l’ensemble des données publiées afin d’ajuster éventuellement le niveau terminal des taux directeurs. En ce sens, il est resté ouvert à une nouvelle hausse au cours de 2023 du fait notamment du risque de résurgence de l’inflation liée au dynamisme de l’activité. Il n’a d’ailleurs pas souhaité affirmer que l’économie américaine était en <em>soft landing</em> tout en admettant que ce dernier était plus probable qu’une récession.</p>
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<h5><em>Les Républicains publient une proposition de budget provisoire</em></h5>
<p>Les Républicains de la Chambre des représentants ont <a href="https://rules.house.gov/bill/118/hr-5525">publié</a> le 17 septembre une proposition de budget provisoire (<em>continuing resolution</em>) visant à prolonger l’activité des administrations fédérales jusqu’au 31 octobre 2023. Faute de budget annuel ou provisoire, l'État fédéral court le risque d’un arrêt des activités non-essentielles (<em>shutdown</em>) après le 30 septembre, date de clôture de l’exercice budgétaire.</p>
<p>Selon la proposition, issue d’une négociation entre les différents courants du parti républicain (<em>Freedom Caucus</em>, aile droite du parti, et <em>Main Street Caucus</em>), les dépenses militaires et des anciens combattants resteraient au même niveau mais les dépenses non-militaires baisseraient de -8 % par rapport au budget 2023. Par ailleurs, ce budget ne comprend pas les dépenses exceptionnelles d’aides à l’Ukraine et de catastrophes naturelles <a href="https://www.whitehouse.gov/wp-content/uploads/2023/08/Final-Supplemental-Funding-Request-Letter-and-Technical-Materials.pdf">demandées</a> par le Président Biden le 10 août.</p>
<p>Toutefois, la situation demeure particulièrement incertaine : d’une part, en raison des divisions internes, les Républicains ne parviennent pas à se mettre d’accord et les tractations se poursuivent. D’autre part, les Démocrates, ayant le contrôle du Sénat, indiquent déjà leur intention de rejeter le texte. La Maison-Blanche a <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/09/19/by-the-numbers-impacts-of-house-republicans-extreme-cr-8-cuts/">mis</a> en garde le 19 septembre contre ces coupes drastiques et <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/09/20/extreme-house-republicans-chaos-is-marching-us-toward-a-government-shutdown/">pointé</a> du doigt le 20 septembre les divisions internes des Républicains qui allaient provoquer un <em>shutdown</em>.</p>
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<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
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<h5><em>La SEC renforce l’encadrement de la dénomination des fonds d’investissement</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a finalisé le 20 septembre l’amendement d’une <a href="https://www.sec.gov/files/rules/final/2023/33-11238.pdf">règle</a> (<em>Names Rule</em>) visant à renforcer la cohérence entre la dénomination des fonds d’investissement et la composition de leurs portefeuilles. Cette règle a notamment pour objectif de prévenir l’utilisation trompeuse de la terminologie ESG. Il s’agit de la finalisation d’une proposition de règle qui avait été mise en consultation le 25 mai 2022.</p>
<p>La règle impose aux fonds l’adoption d’une politique d’investissement liant à minima 80 % de leurs actifs aux objectifs suggérés par leurs noms. Elle s’applique à tout fonds dont le nom suggère des investissements dans des entités ou actifs présentant des caractéristiques spécifiques (<em>particular characteristics</em>). Avant son amendement, la règle s’appliquait uniquement aux fonds dont le nom faisait référence à certains critères (zone géographique, secteur économique, type d’investissement, traitement fiscal). La SEC estime que 10 300 fonds (76 % des fonds) seront soumis à la <em>Names rule</em> amendée, contre 8 100 fonds (60 %) pour la règle actuelle.</p>
<p>Il appartient aux fonds de définir les termes utilisés dans leur dénomination et leur stratégie d’investissement et d’informer les investisseurs de ces définitions dans leur prospectus. Les définitions adoptées par les fonds doivent être cohérentes avec le langage courant (« <em>plain English</em> ») et avec les « standards de l’industrie ».</p>
<p>La règle finale a été adoptée par la SEC à 4 voix contre 1. Mark T. Uyeda, commissaire républicain de la SEC, s’est opposé à la réforme. <em>L’Investment Company Institute</em> (ICI), groupe d’intérêt des gestionnaires d’actifs, a critiqué la réforme qui entraverait, selon l’ICI, les opérations courantes des fonds par la remise en cause systématique de la cohérence de ces dernières avec le nom des fonds.</p>
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<h5><em>Le Treasury publie des principes pour le financement et l’investissement Net-Zéro</em></h5>
<p>Dans le cadre de la <em>Climate Week</em> organisée à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, le <em>Treasury</em> a publié le 19 septembre des <a href="https://home.treasury.gov/system/files/136/NetZeroPrinciples.pdf">principes</a> (<em>the Principles</em>) pour guider les engagements volontaires des institutions financières dans la poursuite de leurs objectifs de neutralité carbone (<em>Net-Zero</em>). Ces principes concernent les voies de réduction des émissions de gaz à effet de serre.</p>
<p>Ils soulignent notamment l’importance de tenir des engagements compatibles avec un objectif de neutralité carbone d’ici 2050 et de limiter la hausse de la température moyenne mondiale à +1,5 °C, en s’appuyant sur des métriques et des objectifs quantifiés. L’adoption d’objectifs intermédiaires (horizon 2030) est également recommandée.</p>
<p>Ces principes reposent sur la mobilisation volontaire des acteurs, n’imposent aucun cadre légal et ne prétendent pas à l’exhaustivité. À ce titre, le <em>Treasury</em> <em>espère</em> que les institutions financières utiliseront ces principes pour soutenir la mise en œuvre de leurs engagements. Par ailleurs, le <em>Treasury</em> et l'administration Biden-Harris se félicitent des engagements pris par les institutions financières en matière d'émissions Net-Zéro (environ 100 entreprises).</p>
<p>La publication des principes s'accompagne d'annonces de la part de la société civile, dont un engagement de 340 M USD sur trois ans d'organisations philanthropiques pour soutenir le développement des engagements en faveur de l'objectif Net-Zéro. Un autre engagement émane de la <em>Glasgow Financial Alliance for Net Zero</em> (GFANZ), groupe de travail formé lors de la COP26 (2021), qui a annoncé l’intention de 50 institutions financières américaines et internationales à publier des plans de transition Net-Zéro dans l’année qui vient en utilisant les cadres communs développés par la GFANZ et les alliances du secteur financier.</p>
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<h5><em>Les régulateurs sont préoccupés par les stratégies d’arbitrage sur le marché des Treasuries</em></h5>
<p>À la suite d’un <a href="https://www.federalreserve.gov/econres/notes/feds-notes/recent-developments-in-hedge-funds-treasury-futures-and-repo-positions-20230830.html">article</a> publié par la Fed fin août 2023, la Banque des règlements internationaux (BRI) a consacré un volet dans son <a href="https://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qt2309.pdf">rapport</a> trimestriel aux <em>basis trades</em> sur le marché des obligations souveraines américaines (<em>Treasuries</em>).</p>
<p>Le <em>basis trade</em> est une stratégie consistant à prendre simultanément une position sur un titre et une position opposée sur un produit dérivé du même sous-jacent afin de bénéficier de l’écart de prix entre les deux instruments. En l’espèce, de nombreux <em>hedge funds</em> (fonds alternatifs) et <em>principal trading firms</em> (sociétés de trading pour compte propre) prennent des positions longues sur des <em>Treasuries</em> et des positions courtes sur des contrats <em>futures</em>, avec un niveau de levier important (via des emprunts en <em>repo</em>).</p>
<p>Les positions courtes sur des <em>futures</em> de <em>Treasuries</em> ont atteint environ 600 Md USD fin août 2023. Un tel niveau n’avait plus été atteint depuis l’automne 2019, période marquée par un épisode de forte tension sur le marché des <em>Treasuries</em>.</p>
<p>Les régulateurs estiment que les <em>basis trade</em> peuvent représenter un risque pour la stabilité du marché : lorsque la volatilité augmente, les chambres de compensation accroissent leurs exigences de marge sur les contrats <em>futures</em>, conduisant les intervenants à réduire rapidement leurs positions. Les régulateurs indiquent qu’ils maintiendront un suivi vigilant de ce marché.</p>
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<h5><em>La Chambre des représentants envisage d’interdire l’émission d’une monnaie numérique de banque centrale</em></h5>
<p>La commission des services financiers de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408971">adopté</a> le 20 septembre deux propositions de loi qui restreindraient la capacité de la Fed à émettre une monnaie numérique de banque centrale (MNBC ou <em>Central Bank Digital Currency</em> – CBDC en anglais).</p>
<p>Le « <em>CBDC Anti-Surveillance State Act</em> » interdirait à la Fed de proposer des services et d’émettre une MNBC à destination des particuliers, soit directement, soit par l’intermédiaire de banques. La Fed se verrait également interdire l’utilisation d’une MNBC pour mettre en œuvre sa politique monétaire. Par ailleurs, le « <em>Digital Dollar Pilot Prevention Act</em> » interdirait à la Fed de mener des expérimentations sur l’émission d’une MNBC sans obtenir au préalable une autorisation explicite par une loi du Congrès.</p>
<p>Ces textes, qui devront être discutés en séance plénière à la Chambre des représentants avant d’être transmis au Sénat (à majorité démocrate), visent à manifester l’opposition des Républicains à l’idée d’une MNBC. La Fed poursuit depuis 2021 des programmes de recherche sur les MNBC. Les responsables de la banque centrale réaffirment régulièrement qu’aucune décision en la matière ne sera prise sans le soutien du pouvoir exécutif et l’autorisation formelle du Congrès.</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
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<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a reculé de ‑3,7 %, à 4 330 points du fait de l’aversion au risque accrue et des inquiétudes liées à la poursuite du resserrement monétaire par la Fed. En particulier, les projections de la Fed ont esquissé une hausse supplémentaire de 25 points de base au cours de 2023 et le maintien dans la durée de taux à un niveau élevé (<em>higher for longer</em>).</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont également progressé à 5,1 % (+0,1 point) et 4,5 % (+0,2 point) respectivement, traduisant (i) la perspective « <em>higher for longer</em> » de la politique monétaire, (ii) une offre accrue de <em>Treasuries</em>, et (iii) la robustesse de l’économie américaine. Le taux à 10 ans évolue à son plus haut niveau depuis 2007.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
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<ul>
<li>Le Bureau de protection des consommateurs (CFPB) de services financiers a <a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-issues-guidance-on-credit-denials-by-lenders-using-artificial-intelligence/">publié le 19 septembre une série de recommandations (<em>guidance</em>) à destination des distributeurs de crédits recourant à des outils d’intelligence artificielle. Le CFPB entend lutter contre les refus abusifs de crédits et souhaite que les prêteurs puissent justifier leurs refus. Par ailleurs, la commission des affaires bancaires du Sénat a organisé le 20 septembre une </a><a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/artificial-intelligence-in-financial-services">audition sur le recours à l’intelligence artificielle dans les services financiers, au cours de laquelle plusieurs élus ont appelé à une meilleure protection des consommateurs.</a></li>
<li><a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/artificial-intelligence-in-financial-services">La <em>Public Company Accounting Oversight Board</em> (PCAOB), superviseur des cabinets d’audit, a </a><a href="https://assets.pcaobus.org/pcaob-dev/docs/default-source/rulemaking/053/pcaob-release-no.-2023-007-rule-3502-proposal.pdf?sfvrsn=7d49cc51_9">publié le 19 septembre une proposition visant à renforcer la responsabilité des cabinets d’audit pour les cas de négligence de procédures qui entraîneraient une violation des règles de l’entreprise auditée. Le superviseur entend mieux protéger les investisseurs en mettant à disposition des outils juridiques pour engager la responsabilité du contrevenant principal (<em>primary violator</em>) d’une violation observée. La proposition est soumise pour consultation publique jusqu’au 23 novembre.</a></li>
<li><a href="https://assets.pcaobus.org/pcaob-dev/docs/default-source/rulemaking/053/pcaob-release-no.-2023-007-rule-3502-proposal.pdf?sfvrsn=7d49cc51_9">Le Département des Services Financiers de l’Etat de New York (NY-DFS) a </a><a href="https://www.dfs.ny.gov/industry_guidance/industry_letters/il20230918_guidance_vc_listing#:~:text=All%20VC%20Entities%20that%20list,approval%20by%20January%2031%2C%202024.">publié le 18 septembre un ensemble de recommandations (<em>guidance</em>) à destination des plateformes de cotation de crypto-actifs qui souhaitent référencer ou déréférencer des crypto-actifs. Le régulateur attend plus de transparence de la part de ces acteurs, qui devront notamment rédiger leur politique de cotation en détaillant la gouvernance du processus, l’évaluation des risques des crypto-actifs et la procédure de contrôle.</a></li>
<li><a href="https://www.dfs.ny.gov/industry_guidance/industry_letters/il20230918_guidance_vc_listing#:~:text=All%20VC%20Entities%20that%20list,approval%20by%20January%2031%2C%202024.">Dans un </a><a href="https://www.fdic.gov/news/speeches/2023/spsept2023.html">discours du 20 septembre, Martin Gruenberg, président de la <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), l’autorité de résolution et de garantie des dépôts, a appelé à renforcer la régulation des institutions financières non bancaires (<em>Non Bank Financial Institutions</em> - NBFI) considérées comme systémiques. Une réunion du <em>Financial Stability Oversight Council </em>(FSOC), conseil des régulateurs chargé de la stabilité financière, doit être prochainement consacrée à ce sujet pour envisager des projets de régulation.</a></li>
<li><a href="https://www.fdic.gov/news/speeches/2023/spsept2023.html">L’<em>United Auto Workers</em> (UAW), l’un des plus grands syndicats de travailleurs d’Amérique du Nord, a </a><a href="https://uaw.org/stand-strike-begins-big-three/">lancé le 15 septembre un mouvement de grève (<em>the Stand Up Strike</em>). Le mouvement revendique des hausses de salaires (+40 % sur 4 ans), l’ajustement avec le coût de la vie, le renforcement de la protection sociale et la fin des différentes grilles salariales (liées à la date de prise de poste). Même s’il est encore difficile de chiffrer l’impact, le mouvement pourrait peser sur la production et exercer des pressions inflationnistes.</a></li>
</ul>dc124f46-0c6b-4359-ad27-0d5a6f0da885Washington Wall Street Watch n°2023-33Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-09-15T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’inflation repart à la hausse, tirée par les prix de l’énergie</li>
<li>Les ventes au détail poursuivent leur progression</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’opposition des banques à la transposition de Bâle III s’intensifie et trouve de l’écho au Congrès</li>
<li>Le président de la SEC présente son bilan et rappelle ses priorités au Sénat</li>
<li>La Fed réitère son appel à encadrer les <em>stablecoins</em></li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation repart à la hausse, tirée par les prix de l’énergie</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/cpi.nr0.htm">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), publiée le 13 septembre, l’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de +0,6 % en août (après +0,2 % en juillet et juin) et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) de +0,3 % (après +0,2 %). Cette hausse a été largement anticipée par les marchés qui prévoyaient +0,6 % et +0,2 % respectivement. Les prix de l’énergie ont augmenté de +5,6 % (après +0,1 %) et ceux de l’alimentation de +0,2 % (après +0,2 %). En particulier, les prix du logement sont sur une tendance baissière (+0,3 % après +0,4 % en juin et juillet).</p>
<p>Sur un an, l’inflation s’est établie à +3,7 % (après +3,2 %) du fait des prix de l’énergie mais sa composante sous-jacente a reculé à +4,3 % (après +4,7 %). Les prix de l’énergie baissent de ‑3,6 % (après -12,5 %) et ceux de l’alimentation ont ralenti à +4,3 % (après +4,9 %).</p>
<p>Cette publication témoigne par ailleurs d’une accélération de certaines composantes de l’indice outre l’énergie et l’alimentation : les services de transports (+2,0 % après +0,3 %), les soins de santé (+0,1 % après -0,4 %), les nouveaux véhicules (+0,3 % après -0,1 %), l’habillement (+0,2 % après +0,0 %), les équipements médicaux (+0,6 % après +0,5 %). Toutefois, les prix des services de logements affichent une tendance baissière (+0,3 % après +0,4 % en juillet et juin et +0,6 % en mai).</p>
<p>Le <em>Council of Economic Advisers</em> (CEA), organe composé des conseillers économiques de la Maison-Blanche, a <a href="https://www.whitehouse.gov/cea/written-materials/2023/09/13/the-august-2023-consumer-price-index/">publié</a> le même jour une analyse qui souligne la baisse de l’inflation sous-jacente et la volatilité des prix de l’énergie. En effet, la contribution de l’énergie à l’inflation mensuelle serait de 0,34 point de pourcentage sur +0,6 %, soit plus de la moitié de la hausse mensuelle.</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20230911">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 11 septembre, les anticipations d’inflation des consommateurs sont restées quasi stables, à +3,6 % pour les anticipations d’inflation à 1 an (+0,1 point), +2,8 % pour celles à 3 ans (-0,1 point) et à +3,0 % (+0,1 point) pour celles à 5 ans.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail poursuivent leur progression</em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">publiées</a> par le <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail poursuivent leur progression à +0,6 % en août (après +0,5 % en juillet, révisé de -0,2 point), soit un niveau nettement supérieur aux attentes du marché (+0,1 %). Les ventes hors essences ont progressé de +0,2 %. Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont progressé de +2,5 %. Les données sont publiées en valeur nominale, donc non ajustées de l’inflation.</p>
<p>Sur un mois, les ventes ont notamment augmenté dans les stations-services (+5,2 %), l’habillement (+0,9 %) et les distributeurs d’électronique grand public (+0,7 %). Au contraire, les ventes ont reculé dans les produits de loisir et livres (-1,6 %), les détaillants divers (‑1,3 %) et les magasins d’ameublement et de jardinage (-1,0 %)</p>
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<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
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<h5><em>L’opposition des banques à la transposition de Bâle III s’intensifie et trouve de l’écho au Congrès</em></h5>
<p>Plusieurs groupes représentant les intérêts du secteur bancaire et financier (BPI, IIB, ABA, SIFMA, etc.), soutenus par l’US Chamber of Commerce, ont <a href="https://bpi.com/wp-content/uploads/2023/09/Letter-to-Agencies-Re-Missing-Information-2023.09.12-vF.pdf">adressé</a> le 12 septembre une lettre ouverte aux régulateurs bancaires (Fed, FDIC, OCC) pour demander une révision de la <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">proposition</a> de règle du 27 juillet transposant les règles de Bâle III. La lettre dénonce en particulier la période de consultation trop courte, la hausse trop importante des exigences de capital et le manque de justification des paramètres. BPI a également <a href="https://bpi.com/new-bpi-ad-campaign-encourages-americans-to-demand-accountability-from-regulators-for-higher-loan-prices/">engagé</a> une campagne d’opposition publicitaire sur le sujet.</p>
<p>Le 13 septembre, les 29 représentants républicains membres de la commission des services financiers de la Chambre des représentants ont <a href="https://financialservices.house.gov/uploadedfiles/2023-09-13_fsc_gop_letter_to_bank_regulators.pdf">écrit</a> aux régulateurs pour demander le retrait de la proposition. Lors d’une <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408961">audition</a> le 14 septembre, les élus républicains ont renouvelé leur opposition. Patrick McHenry (R), président de la commission des services financiers, a mis en avant les risques pour l’accès au crédit des particuliers et des entreprises.</p>
<p>Ces positions étaient soutenues par plusieurs <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408961">témoignages</a> de l’industrie financière. Outre BPI qui a réitéré ses critiques, la <em>Mortgage Bankers Association</em> a évoqué les impacts significatifs sur l’immobilier résidentiel, notamment pour les emprunteurs à faibles ressources ou primo-accédant, dans un contexte de taux d’intérêt déjà élevés. Le cabinet d’avocat Mayer Brown estime que la proposition de règle est illégale à plusieurs titres, notamment en contrevenant au principe du « <em>tailoring</em> » (exigences croissantes selon la taille des banques) prévu par la loi de dérégulation bancaire de 2019 et en apportant des justifications insuffisantes à l’appui des contraintes envisagées. Seule l’association <em>Americans for Financial Reform</em> a témoigné en faveur d’une augmentation des exigences de fonds propres.</p>
<p>Les élus démocrates, minoritaires à la Chambre mais majoritaires au Sénat, ont majoritairement soutenu le projet de transposition de Bâle III. Certains élus démocrates ont néanmoins <a href="https://www.politico.com/newsletters/morning-money/2023/09/14/the-calls-are-coming-from-inside-the-house-dems-rap-biden-bank-cops-00115837">exprimé</a> des réserves en marge de l’audition du 14 septembre. Le représentant Sean Casten (D) a souligné la nécessité de prendre en compte les effets sur les investissements en actions des banques. Le sénateur Mark Warner (D) a dit s’inquiéter des impacts pour les banques déjà confrontées à une hausse rapide des taux et aux difficultés du secteur de l’immobilier commercial.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le président de la SEC présente son bilan et rappelle ses priorités au Sénat</em></h5>
<p>Dans une <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/09/06/2023/oversight-of-the-us-securities-and-exchange-commission">audition</a> à la commission des affaires bancaires du Sénat, Gary Gensler, président de la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a présenté le bilan de la SEC au cours des derniers mois et ses priorités. 22 nouvelles règles ont été finalisées depuis sa prise de fonction en avril 2021.</p>
<p>En matière de concurrence et d’efficience des marchés, G. Gensler a mis en avant la réforme des <em>hedge funds</em> et des fonds de capital-investissement qui renforce les exigences de communication aux investisseurs et encadre certaines pratiques commerciales. Il a aussi rappelé les propositions de règles de fin 2022 relatives au marché actions, qui restent à finaliser (qualité de l’exécution, système d’enchères pour les ordres des particuliers, etc.).</p>
<p>S’agissant de l’intégrité des marchés, G. Gensler a rappelé les durcissements relatifs aux délits d’initiés, à la rémunération des dirigeants, aux rachats d’actions et à la lutte contre la fraude. De nombreuses propositions restent là aussi à finaliser, notamment sur la communication des sociétés cotées en matière climatique, le traitement des risques cyber, la gestion des conflits d’intérêts dans l’utilisation des outils d’intelligence artificielle, les <em>Special Purpose Acquisition Companies</em> (SPAC) et la dénomination des fonds recourant à des critères ESG.</p>
<p>Enfin, s’agissant de la résilience des acteurs de marché, G. Gensler a mis l’accent sur les nouvelles règles de liquidité des fonds monétaires et le raccourcissement du délai de règlement-livraison, qui devrait être effectif à partir de mi-2024. Ses priorités à venir consistent notamment à finaliser les propositions de règles relatives à l’exigence de liquidité des fonds ouverts et à la résilience du marché des <em>Treasuries</em>.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed réitère son appel à encadrer les stablecoins</em></h5>
<p>Dans un <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/barr20230908a.htm">discours</a> du 8 septembre consacré à l’innovation dans le secteur des paiements, Michael Barr, vice-président de la Fed pour la supervision, a souligné les risques liés au développement des <em>stablecoins</em> (crypto-actifs visant à rester stables par rapport à une monnaie) qui ne disposent pas d’un cadre réglementaire fédéral, et a appelé le Congrès à légiférer.</p>
<p>Plusieurs grands acteurs des paiements ont récemment fait des annonces en la matière. PayPal a <a href="https://newsroom.paypal-corp.com/2023-08-07-PayPal-Launches-U-S-Dollar-Stablecoin">annoncé</a> le 7 août le lancement d’un <em>stablecoin</em> (PYUSD) en partenariat avec Paxos. Visa, partenaire de Circle, l’émetteur du <em>stablecoin</em> USDC, a <a href="https://usa.visa.com/about-visa/newsroom/press-releases.releaseId.19881.html">annoncé</a> le 5 septembre le lancement d’un projet pilote mettant à disposition de prestataires de paiement de nouveaux outils de règlement en <em>stablecoins</em>.</p>
<p>M. Barr a par ailleurs rappelé les travaux de la Fed dans le secteur des paiements : système de paiement interbancaire FedNow entré en vigueur en juillet 2023, recherches menées sur les monnaies numériques de banque centrale, etc.</p>
<p>Le Bureau de protection des consommateurs de services financiers (CFPB) a par ailleurs <a href="https://www.consumerfinance.gov/data-research/research-reports/big-techs-role-in-contactless-payments-analysis-of-mobile-device-operating-systems-and-tap-to-pay-practices/">publié</a> une étude soulignant le rôle des grandes entreprises de la Tech, notamment Apple et Google, dans le secteur des paiements, en raison du développement des paiements par <em>smartphone</em>.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +1,2 %, à 4 505 points. Cette hausse s’expliquerait par des anticipations d’une pause dans le resserrement de la politique monétaire de la Fed lors du prochain FOMC et une baisse de l’incertitude après la publication des indicateurs conjoncturels conformes aux attentes.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans sont restés quasi stables à 5,0 % et 4,3 % respectivement.</p>
<p>Le taux de change USD/EUR continue de progresser à la suite des propos signalant une possible fin du resserrement en zone euro et atteint ainsi son plus haut niveau depuis juin dernier, à 1 USD = 0,94 EUR.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h5><strong>Brèves</strong></h5>
<p><strong><br clear="all" /> </strong>-Selon le <a href="https://www.census.gov/newsroom/press-releases/2023/income-poverty-health-insurance-coverage.html">rapport intitulé « Revenus, pauvreté et assurance santé » du <em>Census Bureau</em> publié le 12 septembre, le revenu réel a baissé de ‑2,3 % en 2022, l’inflation élevée ayant effacé les gains nominaux. L’inégalité des revenus a diminué de ‑1,2 % pour la 1<sup>ère</sup> fois depuis 2007 mais l’inégalité des revenus après impôts a augmenté de +3,2 %. Le taux de pauvreté « supplémentaire » (<em>Supplemental Poverty Measure</em>), l’indicateur qui prend en compte les aides publiques, a augmenté de +4,6 points en 2022, à 12,4 % sous l’effet de la fin des mesures de soutien de l’<em>American Rescue Plan</em> (ARP).</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.census.gov/newsroom/press-releases/2023/income-poverty-health-insurance-coverage.html">Le <em>Congressional Budget Office</em> (CBO), organe d’évaluation des analyses budgétaires et économiques rattaché au Congrès, a </a><a href="https://www.cbo.gov/publication/59512">publié le 8 septembre une projection de la dette publique à la demande du président de la commission du budget de la Chambre des représentants, Jodey Arrington (R-Texas). Selon le CBO, après une stabilité en 2024, la dette publique devrait croître de 124 % du PIB en 2023 à 129 % en 2033 et 192 % en 2053.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.cbo.gov/publication/59512">Le <em>Treasury</em> et l’<em>Internal Revenue Service </em>(IRS) ont </a><a href="https://www.irs.gov/newsroom/irs-clarifies-rules-for-new-corporate-alternative-minimum-tax">publié le 12 septembre les directives relatives à l’impôt minimum de 15 % (<em>corporate alternative minimum tax</em> – CAMT) instauré dans le cadre de l’<em>Inflation Reduction Act</em>. Ils reconnaissent les difficultés des entreprises à calculer avec précision le montant du CAMT et par conséquent, exemptera toute pénalité liée à la déclaration du CAMT pour l’année 2023. Par ailleurs, les directives précisent la méthodologie du calcul de l’impôt à partir des résultats financiers des entreprises et du traitement des dispositifs fiscaux.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.irs.gov/newsroom/irs-clarifies-rules-for-new-corporate-alternative-minimum-tax">Selon un </a><a href="https://www.gao.gov/products/gao-23-106696">rapport du <em>Government Accountability Office</em> (GAO), organe d’audit de comptes publics au service du Congrès, les fraudes à l’assurance chômage durant la crise sanitaire (entre avril 2020 et mai 2023) sont estimées à 11-15 % du montant total des aides, soit entre 100 et 135 Md USD. Le système de l’assurance chômage figure, depuis 2022, dans la </a><a href="https://www.gao.gov/high-risk-list">liste des programmes à haut risque du GAO</a>.</p>
<p>-<a href="https://www.gao.gov/high-risk-list">La <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), autorité de résolution et de garantie des dépôts, a </a><a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23073.html">publié le 8 septembre un rapport revenant sur la faillite de First Republic en mai 2023. La FDIC souligne les défaillances de la banque en matière de gestion du risque de taux et sa dépendance vis-à-vis des dépôts non-assurés</a>.</p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23073.html">Kyle Bass, fondateur et gérant du <em>hedge fund</em> Hayman Capital Management (450 M USD d’actifs sous gestion), a estimé dans une </a><a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-09-11/kyle-bass-says-us-banks-to-lose-250-billion-in-office-holdings?sref=wSNyvGvc">interview le 11 septembre que les banques américaines pourraient enregistrer entre 200 et 250 Md USD de pertes sur le secteur de l’immobilier de bureau.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-09-11/kyle-bass-says-us-banks-to-lose-250-billion-in-office-holdings?sref=wSNyvGvc">Dans une </a><a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408960">audition du 14 septembre à la Chambre des représentants, les élus républicains se sont fortement opposés à l’idée de créer une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), en dénonçant notamment les risques d’atteintes à la vie privée et le rôle trop important qu’une MNBC confèrerait à la Fed. Plusieurs élus ont déposé des propositions de loi interdisant l’émission d’une MNBC sans autorisation du Congrès. À l’inverse, le représentant démocrate Stephen Lynch a </a><a href="https://lynch.house.gov/_cache/files/5/0/500162f9-7fce-4981-b9b9-16bf22e10ede/83EE032381B9431A65DE22B213D3A10E.rep.-lynch-ecash-act-fact-sheet.pdf">déposé une proposition de loi qui encourage la Fed à poursuivre ses recherches sur le sujet et qui demande au Treasury de lancer un programme pilote pour tester l’utilisation d’une version électronique des dollars fiduciaires (<em>e-cash</em>).</a></p>
<p> </p>bb630a90-1099-41ad-90b8-3e6465edbae7Westminster & City News N°27 - du 22 juillet au 08 septembre 2023Publication du SER2023-09-08T00:00:00+02:00<div style="line-height: 24px;"><span style="color: #ff8d7e;"><strong>Actualité macro-économique</strong></span></div>
<div style="line-height: 24px;">
<ul style="margin-bottom: 0px; list-style-position: inherit;">
<li> L’Ofgem - le régulateur de l’énergie - annonce la réduction du prix plafond de l’énergie pour les ménages pour le dernier trimestre 2023. Ainsi, le price cap est fixé à 1 923£ / an pour le quatrième trimestre 2023, après 2 074£ le trimestre précédent.</li>
<li>L’inflation totale de juillet à 6,8%, après 7,9% en juin, confirme la baisse de l’inflation constatée depuis mars 2023.</li>
<li>Comme attendu par les marchés et les économistes, la Banque d'Angleterre a relevé son taux directeur de 25pb, à 5,25%, le 3 août 2023. </li>
<li>Selon l’autorité de la concurrence, la forte inflation alimentaire n'est pas due à une faible concurrence des supermarchés. Elle constate même que la pression concurrentielle importante permet une répercussion rapide des baisses de prix des intrants.</li>
<li>Le marché du travail poursuit son relâchement au deuxième trimestre 2023 : les pénuries de main d’œuvre s’atténuent.</li>
</ul>
</div>
<div> </div>
<div><strong><span style="color: #ff8d7e;">Actualité commerciale</span></strong></div>
<ul style="margin-bottom: 0px; list-style-position: inherit;">
<li style="line-height: 24px;">Le gouvernement renonce à l’obligation de marquage UKCA des produits manufacturés placés sur le marché britannique, qui devait se substituer au label CE.</li>
<li style="line-height: 24px;">Le gouvernement a confirmé le cinquième report du calendrier de mise en place des formalités de contrôle des animaux, des plantes et denrées alimentaires provenant de l’UE. </li>
<li style="line-height: 24px;">Le gouvernement annonce le maintien des droits de douane anti-dumping sur l’acier importé de Chine, au moins jusque 2027. </li>
<li style="line-height: 24px;">En Inde à l’occasion du sommet du G20, la secrétaire d’État pour le commerce a lancé une nouvelle initiative destinée à renforcer les liens bilatéraux en matière de commerce et d’investissement. </li>
<li style="line-height: 24px;">Le Royaume-Uni a accueilli le premier dialogue stratégique bilatéral sur la politique économique et le commerce avec le Japon. </li>
<li style="line-height: 24px;">Le déficit de la balance des échanges commerciaux britanniques (biens et services) poursuit sa contraction au second trimestre 2023.</li>
<li style="line-height: 24px;">En dépit de la conjoncture économique dégradée, les Britanniques semblent maintenir leur soutien à l’endroit des accords de libre-échange, selon un rapport publié par le gouvernement. </li>
</ul>
<div style="line-height: 24px;"> </div>
<div><span style="color: #ff8d7e;"><strong>Actualité financière</strong></span></div>
<ul style="margin-bottom: 0px; list-style-position: inherit;">
<li style="line-height: 24px;">L’autorité de régulation des services financiers (FCA) a publié un document de consultation concernant la modification du cadre réglementaire de la titrisation au Royaume-Uni. </li>
<li style="line-height: 24px;">La FCA a mené une revue des évaluations de la valeur apportée par les gestionnaires de fonds à leurs clients et a constaté une amélioration des pratiques qui reste encore à généraliser. </li>
<li style="line-height: 24px;">Le <em>Financial Policy Committee</em> a publié son rapport de mi-année sur les risques menaçant la stabilité financière. </li>
<li style="line-height: 24px;">La FCA prévoit de publier son rapport d'étude sur le marché des <em>Wholesale data</em> d'ici le 1er mars 2024. </li>
<li style="line-height: 24px;">Avec la nouvelle loi sur les services et marchés financiers, la FCA a acquis de nouveaux pouvoirs lui permettant de protéger l’accès au cash. </li>
</ul>f6e549d5-c677-498d-a8de-8460dabdac10Washington Wall Street Watch n°2023-32Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-09-08T00:00:00+02:00<h5 style="text-align: center;"> Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’inflation PCE rebondit du fait d’un effet de base</li>
<li>Le marché du travail poursuit son ralentissement</li>
<li>Le <em>Beige Book</em> signale une décélération de l’économie</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La SEC engage une réforme de la gouvernance et du financement des données de marché</li>
<li>La marge nette d’intérêt des banques poursuit sa diminution</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation PCE rebondit du fait d’un effet de base</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bea.gov/news/2023/personal-income-and-outlays-july-2023">rapport</a> publié par le <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), l’inflation des prix des dépenses de consommation personnelle (<em>Personal Consumption Expenditure</em> - PCE) et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) ont toutes deux progressé de +0,2 % en juillet (au même rythme que le mois précédent). Sur douze mois glissants, l’inflation PCE s’est établie à +3,3 % (après +3,0 %) et sa composante sous-jacente à +4,2 % (après +4,1 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix de l’énergie poursuivent leur hausse (+0,1 % après +0,6 %) tandis que ceux de l’alimentation rebondissent (+0,2 % après ‑0,1 %). Sur douze mois glissants, les prix de l’énergie ont baissé de ‑14,6 % (après ‑18,9 %) et ceux de l’alimentation continuent de ralentir à +3,5 % (après +4,6 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix des biens poursuivent leur baisse (‑0,3 % après -0,1 %) tandis que ceux des services rebondissent à +0,2 % (après -0,1 %). Sur douze mois glissants, l’inflation des biens et des services s’établit respectivement à -0,5 % et +5,2 % (après -0,6 % et +4,9 %).</p>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail poursuit son ralentissement </em> </h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, publié le 1<sup>er</sup> septembre, les créations d’emplois se sont établies à +187 000 en août (après +157 000 en juillet mais contre +271 000 en moyenne sur les 12 derniers mois). La révision à la baisse des mois précédents (-30 000 en juillet et -80 000 en juin) a nuancé cette surprise à la hausse (attentes du marché à +170 000 créations d’emplois en août). Les créations d’emplois se sont concentrées principalement dans la santé (+71 000), les loisirs et le tourisme (+40 000), les aides sociales (+26 000) et la construction (+22 000).</p>
<p>Le taux de chômage a augmenté à 3,8 % en août (+0,3 point par rapport à juillet). Le taux d’emploi est resté stable à 60,4 % tandis que le taux d’activité a progressé à 62,8 % (+0,2 point).</p>
<p>Enfin, le salaire horaire moyen a progressé de +0,2 % sur un mois et de +4,3 % sur douze mois glissants (-0,1 point par rapport à juillet).</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Beige Book signale une décélération de l’économie</em></h5>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/BeigeBook_20230906.pdf">publié</a> le 6 septembre, qui présente l’évolution de la situation économique dans les 12 districts des Fed régionales, témoigne d’une croissance atone de l’activité du fait du ralentissement de la demande.</p>
<p>En dépit de dépenses dans le tourisme plus élevées qu’anticipé, la consommation a globalement ralenti, notamment dans les dépenses discrétionnaires. Certains districts signalent l’épuisement de l’épargne des ménages et une plus grande dépendance au crédit afin de maintenir leur niveau de consommation. L’évolution de la demande de crédit varie en fonction des districts même si elle a globalement augmenté tout comme le taux de défaillances. Les tensions sur les chaînes logistiques se sont globalement apaisées à l’exception du secteur de la construction de maisons individuelles (<em>single-family housing</em>).</p>
<p>Le marché du travail continue de ralentir même si des déséquilibres entre l’offre et la demande de travail persistent, notamment pour les travailleurs qualifiés. Quant aux salaires, malgré leur évolution qui a été plus dynamique qu’initialement anticipé au cours du 1<sup>er</sup> semestre, les entreprises interrogées estiment qu’ils devraient ralentir plus fortement d’ici fin 2023.</p>
<p>Le <em>Beige Book</em> souligne un ralentissement global des prix, plus marqué dans le secteur manufacturier et les biens grâce à l’amélioration de la situation des chaînes logistiques. Les entreprises interrogées soulignent la baisse de la marge bénéficiaire en raison d’une capacité limitée à transmettre la hausse des coûts et des prix des intrants aux prix de vente dans un contexte de demande réduite.<a name="_Hlk137723251"></a><a name="_Hlk139548971"></a></p>
<p> </p>
<p><strong> </strong></p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La SEC engage une réforme de la gouvernance et du financement des données de marché</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-166">publié</a> le 1<sup>er</sup> septembre une ordonnance imposant aux bourses d’actions (NYSE, Nasdaq, Cboe, etc.) et à la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA), organisme d’auto-régulation des <em>brokers-dealers</em>, de réformer la gouvernance des données de marché collectées et diffusées en temps réel sur les marchés actions.</p>
<p>La SEC estime que les progrès technologiques et les mutations des marchés actions ont aggravé les conflits d’intérêt existant entre le rôle de supervision des bourses, chargées de veiller à l’application de la règlementation relative aux données de marché et à la disponibilité des informations de cotation et de transaction, et la commercialisation de ces données par les bourses. L’ordonnance vise à réduire ces conflits d’intérêt en demandant à la FINRA et aux bourses de proposer, dans un délai de 45 jours, un nouveau schéma de gouvernance et de gestion de ces données. La SEC souhaite notamment que le dispositif soit administré par une personne n’appartenant pas à une entité commercialisant des données de marché. La SEC a néanmoins renoncé à imposer l’inclusion de personnalités indépendantes des bourses et de la FINRA parmi les membres votants du comité opérationnel, cette disposition ayant été censurée par une décision de justice de 2022 relative à une ordonnance précédente de la SEC.</p>
<p>Par ailleurs, la SEC a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-169">publié</a> le 6 septembre une ordonnance modifiant les modalités de financement du <em>Consolidated Audit Trail</em> (CAT), le système de collecte, d’agrégation et de diffusion des ordres sur les marchés d’actions et d’options. Ce dispositif avait été créé à la demande de la SEC à la suite du « Flash Crash » de 2010, et est entré en vigueur en 2016.</p>
<p>Les coûts associés au CAT étaient jusqu’à présent répartis entre les places de marché (bourses et places de marché alternatives) au prorata de leurs parts de marché. Les places de marché pouvaient ensuite librement répercuter tout ou partie de ces coûts sur les participants de marché. Le nouveau schéma de financement imposé par la SEC prévoit une répartition des coûts du CAT entre (i) les place de marché, les courtiers des ordres d’achat exécutés et les courtiers des ordres de vente exécutés. Cette ordonnance a fait l’objet d’une forte opposition des deux commissaires républicains de la SEC (texte adopté à 3 voix contre 2), de la FINRA et de la SIFMA, l’association représentant les intérêts des courtiers, qui dénonce notamment la forte augmentation des coûts du CAT et la répartition des coûts imposée par la SEC.</p>
<p> </p>
<h5><em>La marge nette d’intérêt des banques poursuit sa diminution</em></h5>
<p>La <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), autorité de garantie des dépôts, a <a href="https://www.fdic.gov/analysis/quarterly-banking-profile/qbp/2023jun/">publié</a> le 7 septembre les résultats trimestriels agrégés des banques américaines pour le T2 2023.</p>
<p>Le taux de marge nette d’intérêt (MNI) agrégé s’établit à 3,28 % au T2 2023, en recul de -3 points par rapport au T1 2023, après une baisse de -7 points entre le T4 2022 et le T1 2023. La baisse du taux de MNI, qui reflète une augmentation de la rémunération de leurs passifs (notamment les dépôts) plus rapide que celle de leurs actifs, est plus marquée pour les petites banques (‑14 points pour les banques ayant entre 1 et 10 Md USD d’actifs) que pour les grands établissements (-2 points pour les banques ayant plus de 250 Md USD d’actifs). Le taux de MNI reste néanmoins supérieur à celui du T2 2023.</p>
<p>Le résultat net agrégé du T2 2023 est en légère baisse par rapport au T1 (-0,1 %) mais en nette hausse sur un an (+10 % par rapport au T2 2022). L’évolution par rapport au T1 2023 s’explique par la baisse de la MNI, la baisse des commissions, l’augmentation des provisions pour pertes de crédit et par le traitement comptable des faillites bancaires récentes (Silicon Valley Bank – SVB, Signature, First Republic).</p>
<p>La FDIC estime que la qualité des actifs bancaires reste satisfaisante, mais celle-ci se dégrade légèrement, comme en témoigne la hausse de la proportion des prêts en impayé depuis plus de 90 jours (0,76 %, +1 point de base), en particulier sur le segment de l’immobilier commercial.</p>
<p>Enfin, la quantité de moins-values latentes des portefeuilles bancaires (558 Md USD à la fin du T2 2022) augmente fortement sur le trimestre (+8 %) et sur un an (+19 %), même si elle reste inférieure à celle de fin 2022. Environ 55 % de ces moins-values sont issues de titres détenus jusqu’à maturité (<em>Held to Maturity – HTM – Securities</em>).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a reculé de -1,2 %, à 4 450 points, sur fond de craintes des investisseurs d’une politique monétaire restant plus longuement restrictive (<em>higher-for-longer</em>).</p>
<p>Le titre d’Apple a enregistré une forte baisse (-6 % sur la semaine) à la suite de rumeurs d’une interdiction par la Chine de l’utilisation d’iPhones par les fonctionnaires chinois sur leur lieu de travail.</p>
<p>Le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a augmenté de +10 points, à 4,95 % et celui des obligations souveraines à 10 ans a de +15 points, à 4,25 %. Le dollar a atteint son niveau le plus haut par rapport à l’euro depuis juin dernier, à 1 USD = 0,935 EUR.</p>
<p>Selon des données publiées par <a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-09-05/september-flurry-of-fresh-corporate-debt-sweeps-global-markets?sref=wSNyvGvc">Bloomberg</a>, cette semaine a été marquée par une hausse des émissions de dette d’entreprises (environ 36 Md USD d’émission, volume hebdomadaire le plus élevé depuis le début de l’année). Les prévisions d’émissions de dette d’entreprises américaines avoisineraient 120 Md USD pour le mois de septembre, un volume nettement plus élevé que ceux de juin, juillet et août, mais inférieur à celui de mai (150 Md USD). Bloomberg estime que cette hausse des émissions, qui exercerait une pression à la hausse sur les rendements obligataires, tient à la volonté des entreprises de sécuriser leurs coûts d’emprunt avant de potentielles nouvelles hausses des taux d’intérêt.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>La nomination de Philip Jefferson, actuellement gouverneur de la Fed, au poste de vice-président de la Fed a été <a href="https://www.senate.gov/legislative/LIS/roll_call_votes/vote1181/vote_118_1_00214.htm">confirmée (88-10) par le Sénat le 6 septembre. Le Sénat a également confirmé le même jour le </a><a href="https://www.senate.gov/legislative/LIS/roll_call_votes/vote1181/vote_118_1_00218.htm">renouvellement du mandat de gouverneure de Lisa Cook (51-47) et le 7 septembre, la </a><a href="https://www.congress.gov/nomination/118th-congress/646">nomination d’Adriana Kugler (53-45) comme gouverneure de la Fed. </a></li>
<li><a href="https://www.congress.gov/nomination/118th-congress/646">Les indices PMI publiés par l’<em>Institut for Supply Management </em>(ISM) témoignent d’une amélioration de l’activité en août : dans le secteur manufacturier, l’indice a </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/august/">progressé à 47,6 (+1,2 points par rapport à juillet) tiré par la production, l’emploi et les livraisons. Dans les services, il s’est </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/august/">établi à 54,5 (+1,8 points) tiré par l’emploi, les nouvelles commandes et les stocks.</a></li>
<li><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/august/">La FDIC a </a><a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23071.html">annoncé le 5 septembre le lancement d’une procédure de vente du portefeuille de prêts à l’immobilier commercial qui appartenait à Signature Bank, qui a fait faillite en mars 2023. Le portefeuille représente environ 33 Md USD d’encours et est constitué principalement de prêts garantis par des biens résidentiels (multi-family) situés à New York. Près de la moitié de ces prêts font l’objet de clauses d’encadrement des loyers. Pour ces prêts, la FDIC entend céder uniquement une minorité de ses droits et conserver la majorité dans le cadre d’une joint-venture avec les repreneurs.</a></li>
<li><a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23071.html">Le <em>Financial Accounting Standard Board</em> (FASB), l’autorité américaine des normes comptables, a </a><a href="https://www.fasb.org/page/showpdf?path=CRYPTO-BMHO-20230906.pdf&title=May%2017,%202023%20Board%20Meeting%20Handout">publié le 6 septembre un projet de norme relatif au traitement des crypto-actifs détenus par les sociétés américaines. Le FASB souhaite notamment que ces actifs soient valorisés à leur juste valeur (<em>fair value</em>). Les entreprises seraient tenues de publier, dans leurs comptes financiers, la détention de crypto-actifs (distinctement des autres actifs intangibles) et les gains et pertes associés. La règle finale devrait être publiée avant la fin de l’année, pour une entrée en vigueur en 2025.</a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://www.fasb.org/page/showpdf?path=CRYPTO-BMHO-20230906.pdf&title=May%2017,%202023%20Board%20Meeting%20Handout">La commission des affaires bancaires du Sénat a </a><a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/perspectives-on-challenges-in-the-property-insurance-market-and-the-impact-on-consumers">tenu</a> le 7 septembre une audition consacrée à l’assurance habitation face aux risques de catastrophes naturelles. Les sénateurs démocrates ont appelé à une meilleure prise en compte des risques liés au changement climatique par les assureurs. Plusieurs sénateurs républicains ont à l’inverse expliqué le retrait des assureurs de certains territoires à risque par les régulations de États imposant un encadrement trop strict des tarifs ou des polices d’assurance. Le secteur de l’assurance est essentiellement régulé au niveau des États fédérés.</li>
</ul>11bfe4ff-07a7-42fd-9163-92e15dc4d592Washington Wall Street Watch n°2023-31Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-09-01T00:00:00+02:00<h5 style="text-align: center;"> Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La croissance du PIB au T2 2023 est légèrement révisée à la baisse</li>
<li>L’inflation totale augmente du fait d’un effet de base mais sa composante sous-jacente diminue</li>
<li>Le marché du travail poursuit son ralentissement</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Fitch dégrade la notation de la dette souveraine américaine de AAA à AA+</li>
<li>La Fed se montre déterminée à faire reculer l’inflation tout en signalant les risques d’un resserrement excessif ou insuffisant</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Fed, la FDIC et l’OCC proposent de nouvelles règles pour la résolution des banques</li>
<li>La SEC finalise sa réforme des <em>hedge funds</em> et des fonds de capital-investissement</li>
<li>Les agences Moody’s et S&P dégradent la notation de crédit de plusieurs banques</li>
<li>PayPal annonce le lancement d’un <em>stablecoin</em></li>
<li>Une décision de justice pourrait faciliter la création d’ETF investis en crypto-actifs</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<h3> </h3>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La croissance du PIB au T2 2023 est légèrement révisée à la baisse</em></h5>
<p>Selon la 2<sup>ème</sup> <a href="https://www.bea.gov/news/2023/gross-domestic-product-second-quarter-2023-second-estimate-and-corporate-profits">estimation</a> du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), le PIB des États-Unis a augmenté de +0,5 % au 2<sup>ème</sup> trimestre 2023 (+2,1 % en rythme annualisé) contre +0,6 % (+2,4 %) dans l’estimation préliminaire. Au 2<sup>ème</sup> trimestre, le PIB américain est supérieur de +6,1 % à son niveau prépandémique (4<sup>ème</sup> trimestre 2019). Lors de la 2<sup>ème</sup> estimation, la révision à la baisse de l’investissement privé, des variations des stocks, et du solde commercial a été partiellement compensée par une révision à la hausse de la consommation et de l’investissement publics.</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation totale augmente du fait d’un effet de base mais sa composante sous-jacente diminue</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/cpi.nr0.htm">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), publiée le 10 août, l’indice des prix à la consommation (IPC) et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) ont tous deux augmenté de +0,2 % en juillet (après +0,2 % également en juin). Les prix de l’énergie ont augmenté de +0,1 % (après +0,6 %) et ceux de l’alimentation de +0,2 % (après +0,1 %).</p>
<p>Sur douze mois glissants, l’inflation s’établit à +3,2 %, en légère hausse après +3,0 % en juin principalement du fait d’un effet de base (+0,2 point de contribution), et sa composante sous-jacente recule à +4,7 % (après +4,8 %). Les prix de l’énergie baissent de ‑12,5 % (après +16,7 %) et ceux de l’alimentation ralentissent à +4,9 % (après +5,7 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20230814">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 14 août, les anticipations d’inflation des consommateurs ont baissé à tous horizons, à +3,5 % pour les anticipations d’inflation à un an (‑0,3 point), et à +2,9 % (-0,1 point) pour celles à 3 ans et à 5 ans.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail poursuit son ralentissement</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du BLS sur la situation de l’emploi, publié le 4 août, les créations d’emplois se sont établies à +187 000 en juillet (après +185 000 en juin et contre +312 000 en moyenne sur les 12 derniers mois), soit en-deçà des attentes du marché (+200 000). Elles se sont concentrées dans la santé (+63 000), les aides sociales (+24 000), les activités financières (+19 000) et le commerce de gros (+18 000). Par ailleurs, le rapport fait état de révisions à la baisse des créations d’emplois en mai (‑25 000) et en juin (‑24 000), soulignant des créations d’emplois moins dynamiques qu’annoncées dans les rapports précédents.</p>
<p>Le taux de chômage a diminué à 3,5 % en juillet (‑0,1 point par rapport à juin), soit un niveau plus bas qu’attendu par le marché (3,6 %). Il continue d’évoluer entre 3,4 % et 3,7 % depuis mars 2022. Le taux d’emploi a légèrement augmenté à 60,4 % (+0,1 point) tandis que le taux activité est resté stable à 62,6 % pour le 5<sup>ème</sup> mois consécutif.</p>
<p>Enfin, le salaire horaire moyen a progressé de +0,4 % sur un mois et de +4,4 % sur douze mois glissants (au même rythme que le mois dernier).</p>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/jolts.nr0.htm">rapport</a> JOLTS publié le 29 août, les ouvertures de postes ont reculé à 8,8 millions en juillet (‑338 000 par rapport à juin). Les baisses ont été les plus importantes dans les services professionnels (-198 000), la santé (‑130 000) et les collectivités locales et étatiques (129 000). Les démissions ont également reculé à 3,5 millions (‑253 000), ce recul s’expliquant principalement par les services de restauration et d’hébergement (-166 000).</p>
<h3> </h3>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Fitch dégrade la notation de la dette souveraine américaine de AAA à AA+</em></h5>
<p>L’agence de notation Fitch Ratings a <a href="https://www.fitchratings.com/research/sovereigns/fitch-downgrades-united-states-long-term-ratings-to-aa-from-aaa-outlook-stable-01-08-2023">dégradé</a> le 1<sup>er</sup> août la notation souveraine à long terme des États-Unis de AAA à AA+, avec perspectives stables.</p>
<p>L’agence justifie cette dégradation par (i) la détérioration attendue de la situation budgétaire au cours des trois prochaines années, avec une hausse du déficit public (6,3 % en 2023, 6,6 % en 2024 et 6,9 % en 2025 selon les prévisions de Fitch) et de la dette publique (jusqu’à 118,4 % du PIB en 2025) ainsi que (ii) l’érosion de la gouvernance au cours des deux dernières décennies aux États-Unis, avec de nombreuses impasses (« <em>standoffs</em> ») sur le relèvement de la dette, résolues à la dernière minute.</p>
<p>La secrétaire au <em>Treasury</em>, Janet Yellen, a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1665">déclaré</a> dans un communiqué qu’elle « exprimait son désaccord sur la décision de Fitch […] fondée sur des données datées ».</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed se montre déterminée à faire reculer l’inflation tout en signalant les risques d’un resserrement excessif ou insuffisant</em></h5>
<p>Lors de la conférence de Jackson Hole, le président de la Fed, Jérôme Powell, a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/powell20230825a.htm">réaffirmé</a> la détermination de la Fed à assurer la stabilité des prix, soit une inflation à 2 %. J. Powell a admis que le processus de désinflation a été entamé, mais considère que le niveau d’inflation actuel demeure encore trop élevé et que l’économie américaine reste au-dessus de son niveau potentiel. À cet égard, il n’a pas écarté la possibilité d’une nouvelle hausse du taux directeur. Cette approche est conforme au procès-verbal (<a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20230726.pdf"><em>minutes</em></a>) publié le 16 août, dans lequel les responsables de la Fed évoquent des aléas haussiers pour l’inflation et la possibilité d’une nouvelle hausse du taux directeur.</p>
<p>J. Powell a mis en exergue les incertitudes élevées qui peuvent influer sur l’atteinte de l’objectif de la banque centrale de ramener l’inflation à sa cible de 2 %. Il a notamment mis en avant celle concernant l’ampleur et les délais de transmission de la politique monétaire à l’économie réelle et à l’inflation. Il a également ajouté l’incertitude sur la sensibilité de l’inflation au marché du travail (aussi appelée courbe de Phillips) qui semble plus forte en sortie de crise pandémique. Enfin, J. Powell a insisté sur la difficulté à estimer le taux d’intérêt neutre de l’économie, ce qui crée une nouvelle incertitude sur le niveau optimal du resserrement monétaire. En ce sens, il a indiqué scruter les données économiques entrantes afin d’éviter le risque d’un resserrement excessif, ce qui pourrait causer des dégâts économiques inutiles, et également le risque de ne pas en faire assez, ce qui nécessiterait un resserrement bien plus fort avec un coût économique plus élevé.</p>
<p>Les marchés <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">anticipent</a> à la date du 31 août le maintien des taux <em>fed funds</em> à 5,4 % jusqu’à fin 2023 mais intègrent la possibilité d’une nouvelle hausse de +25 pb en novembre (probabilité estimée à 40 %) ou décembre 2023 (probabilité à 37 %), à 5,6 %. La prochaine réunion du FOMC se tiendra les 19 et 20 septembre.</p>
<h3> </h3>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed, la FDIC et l’OCC proposent de nouvelles règles pour la résolution des banques</em></h5>
<p>Un mois après la publication du projet de transposition de Bâle III, les régulateurs bancaires (Fed, FDIC et OCC) ont publié le 29 août un paquet de règles relatives à la gestion des faillites bancaires et à la résolution des banques. Celui-ci comprend une <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230829a.htm">proposition</a> de règle imposant des exigences de dette de long terme (DLT) pour faciliter l’absorption des pertes, une <a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23066.html">proposition</a> renforçant les exigences de plans de résolution que les banques doivent soumettre aux autorités et une <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230829b.htm">recommandation</a> (<em>guidance</em>) relative à l’élaboration des plans de résolution.</p>
<p>L’objectif de ce paquet est d’améliorer la gestion des crises bancaires à la lumière des faillites du 1<sup>er</sup> semestre (Silicon Valley Bank - SVB, Signature Bank, First Republic), notamment en renforçant les capacités d’absorption des pertes des banques de taille intermédiaire et en limitant le coût des faillites pour la FDIC.</p>
<p>Tandis que seules les banques d’importance systémique (GSIB) sont aujourd’hui soumises à des exigences de de capacité d’absorption des pertes (<em>Total Loss Absorption Capacity</em> – TLAC), la première proposition imposerait à toutes les banques ayant plus de 100 Md USD d’actifs de détenir un niveau minimal de DLT. Cette mesure vise à la fois (i) à prévenir la défaillance de ces banques, l’existence de DLT réduisant le risque de fuite des dépôts non-assurés en cas de pertes importantes, et (ii) à faciliter la résolution des banques en cas de défaillance, en augmentant leur capacité de <em>bail-in</em> et en diminuant le coût supporté par le fonds de garantie des dépôts. L’exigence de DLT serait égale au niveau le plus élevé entre 6 % des actifs pondérés par les risques, 3,5 % des actifs non-pondérés ou, pour les banques soumises au ratio de levier supplémentaire, 2,5 % de leurs expositions au titre de ce ratio. La règle fixe également les conditions d’éligibilité des instruments de dette pour être qualifiée de DLT. Les régulateurs estiment que les banques visées détiennent d’ores-et-déjà 72 % du niveau de dette de long terme requis par la proposition de règle, ce qui représenterait environ 70 Md USD d’émissions de dette en agrégé.</p>
<p>S’agissant des plans de résolution, la proposition de règle augmente la périodicité de ces plans (tous les 2 ans pour toutes les banques ayant plus de 50 Md USD d’actif) et en renforce le contenu pour les banques ayant plus de 100 Md USD d’actifs.</p>
<p>L’ensemble du paquet réglementaire proposé est mis en consultation publique jusqu’au 30 novembre 2023.</p>
<p> </p>
<h5><em>La SEC finalise sa réforme des hedge funds et des fonds de capital-investissement</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-155">adopté</a> le 23 août une réforme des exigences d’information et de protection des investisseurs des <em>private funds </em>(catégorie juridique intégrant principalement les fonds de capital-investissement et les <em>hedge funds</em>). La réforme, qui fait suite à une proposition de règle de février 2022, a été adoptée à une majorité de 3 contre 2 (opposition des deux commissaires républicains).</p>
<p>La règle prévoit d’abord d’imposer aux fonds de nouvelles obligations de communication trimestrielle aux investisseurs, concernant les dépenses des fonds, les frais et la performance au cours du trimestre. Pour les fonds non liquides, la performance sera mesurée par les taux de rendement interne bruts et nets de frais et par la méthode des multiples des capitaux investis. Une analyse indépendante devra être fournie aux investisseurs lorsque les fonds leur proposent de céder ou d’échanger leurs parts contre des parts d’un autre fonds de la même société de gestion (<em>advisor-led secondary transactions</em>). La règle fixe également des exigences supplémentaires d’audit sur la valorisation des fonds.</p>
<p>La règle autorise le traitement privilégié accordé à certains investisseurs, à condition d’informer l’ensemble des investisseurs actuels et futurs de ces arrangements. Certains privilèges considérés comme préjudiciables aux autres investisseurs, liés aux droits de rachat, que la proposition initiale prévoyait d’interdire, sont autorisés à condition d’être proposés à l’ensemble des investisseurs. La diffusion d’informations de manière privilégiée à certains investisseurs est interdite. </p>
<p>Certaines pratiques considérées comme contraires aux intérêts des investisseurs, telles que la facturation de frais liés à des services non rendus, la répartition inéquitable de certains frais ou les clauses réduisant les restitutions de sommes dues au fonds par les gérants (<em>clawback</em>) en fonction des impôts payés par ces derniers sont soumises à une obligation de communication.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les agences Moody’s et S&P dégradent la notation de crédit de plusieurs banques</em></h5>
<p>Le 7 août, l’agence de notation Moody’s a <a href="https://www.moodys.com/researchandratings/market-segment/financial-institutions/banking/005001000/004003?tb=0&ol=-1">annoncé</a> la dégradation d’un cran de la notation de crédit de dix banques américaines ayant entre 10 et 200 Md USD d’actifs (M&T Bank, Webster, BOK Financial, etc.). Elle a également placé cinq banques de taille plus importante (dont State Street, BNY Mellon et Trust Financial) en « révision pour potentielle dégradation » et a attribué une perspective négative à onze banques régionales.</p>
<p>Moody’s explique ces révisions par l’anticipation d’un risque de récession modérée début 2024, qui serait assortie d’une dégradation de la qualité des actifs des banques, en particulier pour les expositions à l’immobilier commercial. Moody’s évoque par ailleurs les moins-values latentes des portefeuilles de titres disponibles à la vente de ces banques, qui ne sont pas prises en compte dans leurs fonds propres réglementaires.</p>
<p>Le 22 août, S&P a à son tour <a href="https://disclosure.spglobal.com/ratings/en/regulatory/ratings-actions">dégradé</a> d’un cran la notation de crédit de plusieurs banques régionales. Les banques dégradées sont : (i) KeyCorp (190 Md USD d’actifs), Comerica (85 Md USD) et UMB Financial (38 Md USD) <a href="https://www.reuters.com/business/finance/sp-downgrades-multiple-us-banks-citing-tough-operating-conditions-2023-08-22/">compte tenu</a> du coût croissant de leurs charges d’intérêt et de la baisse de leurs dépôts ; (ii) Valley National Corp (57 Md USD) et Associated Banc-Corp (39 Md USD), au regard de forte dépendance aux dépôts de courtage. S&P a également dégradé les perspectives de notation de S&T Bank (9 Md USD) et de River City Bank (4 Md USD) au regard de leur exposition à l’immobilier commercial.</p>
<p>Par ailleurs, Fitch a <a href="https://www.cnbc.com/2023/08/15/fitch-warns-it-may-be-forced-to-downgrade-dozens-of-banks.html">indiqué</a> que l’agence était en train de réexaminer son analyse du secteur bancaire américain, pouvant conduire à plusieurs dégradations de banques.</p>
<p> </p>
<h5><em>PayPal annonce le lancement d’un stablecoin</em></h5>
<p>Le groupe de paiement PayPal a <a href="https://newsroom.paypal-corp.com/2023-08-07-PayPal-Launches-U-S-Dollar-Stablecoin">annoncé</a> le 7 août la création de PayPal USD (PYUSD), un stablecoin (crypto-actif arrimé à une devise) à visée de paiement visant un ancrage au dollar.</p>
<p>Le PYUSD est accessible aux clients américains de PayPal, avec plusieurs types de transactions possibles : l’achat-vente de PYUSD via le compte PayPal, la conversion dans les autres crypto-actifs proposés par PayPal, le transfert d’unités de PYUSD entre titulaires de comptes PayPal (ou vers des portefeuilles électroniques éligibles) et l’utilisation à des fins de paiement (via un mécanisme de conversion automatique en monnaie fiat lors du règlement de l’achat).</p>
<p>Ce lancement est opéré en partenariat avec Paxos, une société spécialisée dans les crypto-actifs réglementée dans l’État de New York. L’émission et la gestion des réserves (liquidités et bons du Trésor) du PYUSD revient à Paxos, qui doit veiller à ce que chaque jeton PYUSD soit adossé à un dollar américain (un rapport sur les réserves doit être publié chaque mois par Paxos à compter de septembre 2023).</p>
<p>Dans une interview récente, PayPal a estimé que l’environnement réglementaire américain était en bonne voie pour offrir davantage de clarté. La commission des services financiers de la Chambre des représentants a adopté fin juillet une proposition de loi visant à définir un cadre de régulation fédéral des stablecoins. Le texte devra être discuté en séance plénière avant d’être soumis au Sénat. En l’absence de cadre fédéral, le stablecoin PYUSD sera régi par les règles en vigueur dans l’État de New York.</p>
<p>PayPal <a href="https://s201.q4cdn.com/231198771/files/doc_financials/2023/q2/Q2-23-PayPal-Earnings-Release.pdf">dispose</a> d’une base de clients de plus de 430 millions de comptes actifs dans le monde au 2<sup>ème</sup> trimestre 2023, dont 240 millions aux États-Unis.</p>
<p> </p>
<h5><em>Une décision de justice pourrait faciliter la création d’ETF investis en crypto-actifs</em></h5>
<p>Dans une <a href="https://law.justia.com/cases/federal/appellate-courts/cadc/22-1142/22-1142-2023-08-29.html">décision</a> du 29 août, la Cour d’appel fédérale du District de Columbia a jugé illégal le refus par la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, d’autoriser la transformation d’un <em>trust</em> géré par Grayscale en un fonds coté (<em>exchange-traded fund</em> – ETF) investi en bitcoins.</p>
<p>Historiquement, la SEC a toujours refusé la création d’ETF directement investis en bitcoins aux États-Unis, contrairement à la création d’ETF investis en produits dérivés indexés sur le bitcoin, ces produits dérivés étant échangés sur des marchés réglementés.</p>
<p>La décision du 29 août pourrait constituer une étape vers la création d’ETF investis en crypto-actifs aux États-Unis. La SEC pourrait toutefois décider de faire appel de ce jugement, d’abord auprès d’une formation de jugement plus large de la même juridiction puis, en cas de refus de la juridiction, auprès de la Cour Suprême.</p>
<p>Ces derniers mois, plusieurs acteurs traditionnels de la gestion d’actifs (BlackRock, Fidelity, Invesco) ont annoncé des projets de création d’ETF investis en bitcoins.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours du mois écoulé (du 1<sup>er</sup> au 31 août), l'indice S&P 500 a baissé de ‑1,8 %, à 4 508 points. Cette évolution s’explique principalement par une hausse de l’aversion au risque après une évolution dynamique des indices boursiers au cours des mois précédents ainsi qu’une réappréciation des perspectives de hausses des taux d’intérêt à la suite du procès-verbal et du discours de J. Powell, président de la Fed, lors de la conférence de Jackson Hole, alors que les indicateurs macroéconomiques semblent fléchir (révision à la baisse de la croissance du PIB et ralentissement du marché du travail).</p>
<p>Le secteur bancaire a enregistré un recul plus marqué sur la période, notamment dans la foulée des dégradations de notation de crédit des banques annoncées par Moody’s et S&P. Les indices KBW Banks et KBW Regional Banks reculent tous deux de -9 % sur un mois et d’environ -20 % depuis le début de l’année.</p>
<p>En dépit des mouvements de volatilité au cours de la semaine, le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a augmenté à plus de 5,0 % vers le 25 août sur fonds d’anticipations de nouvelles hausses du taux directeur par la Fed avant de revenir à un niveau proche de celui du début du mois, à 4,9 %. Celui des obligations souveraines à 10 ans progresse de +0,1 point sur le mois, à 4,1 % après avoir dépassé 4,3 % le 21 août. La volatilité implicite sur le marché des <em>Treasuries</em> (MOVE Index) évolue autour de 120 depuis juin 2023 (contre un pic à 150 atteint en octobre 2022 et 50 en moyenne annuelle 2021).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>Selon la publication du <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">augmentent de +0,7 % en juillet (+1,0 % hors ventes automobiles) après +0,3 % en juin, surprenant les attentes des marchés à +0,4 %. Cette hausse est tirée par les ventes au détail hors magasins (+1,5 %), les restaurants et bars (+1,4 %) et l’habillement (+1,0 % en juillet). Cette hausse de la consommation est conforme au rebond de l’indice de confiance </a><a href="http://www.sca.isr.umich.edu/files/tbcics.pdf">publié par l’Université du Michigan (71,6 en juillet après 64,4 en juin). Toutefois, l’indice a reculé à 69,5 en août.</a></li>
<li><a href="http://www.sca.isr.umich.edu/files/tbcics.pdf">Selon le </a><a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/HPI_2023Q2.pdf">rapport de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA) publié le 29 août, les prix immobiliers aux États-Unis ont augmenté de +0,3 % en juin (après +0,7 % en mai) et de +3,1 % sur un an (après +2,9 %). L’indice Case-Shiller </a><a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/index-announcements/article/sp-corelogic-case-shiller-index-positive-momentum-continues-in-june/">publié par Standard & Poor’s le 29 août également, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, augmente de +0,9 % en juin (après +1,0 % en mai), mais recule sur un an, à ‑1,2 % (après ‑1,7 %).</a></li>
<li><a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/index-announcements/article/sp-corelogic-case-shiller-index-positive-momentum-continues-in-june/">Le <em>Treasury</em> a </a><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1705">publié le 25 août une proposition de règle renforçant les exigences déclaratives des courtiers en crypto-actifs auprès de l’administration fiscale (<em>Internal Revenue Service</em> – IRS) concernant les transactions de leurs clients, afin d’améliorer la lutte contre l’évasion fiscale.</a></li>
<li><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1705">La SEC a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-163">annoncé le 28 août une sanction contre Impact Theory, groupe d’audiovisuel ayant proposé à la vente des jetons de crypto-actifs non-fongibles (<em>Non-Fungible Tokens</em> – NFT). La SEC considère que ces NFT constituent des titres financiers (<em>securities</em>) qui auraient dû être enregistrés auprès d’elle avant leur émission. La SEC fonde notamment son argumentaire sur le fait qu’Impact Theory a présenté les NFT comme un investissement dans ses projets en mettant en avant la perspective d’un retour financier pour les investisseurs.</a></li>
</ul>
<p> </p>440a2bc1-809c-4d0c-b30e-9ab8454f0e82Washington Wall Street Watch n°2023-30Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-07-28T00:00:00+02:00<h4 align="center">Sommaire</h4>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La croissance du PIB surprend à la hausse</li>
<li>Les prix immobiliers poursuivent leur hausse mais ralentissent sur un an</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Fed annonce une hausse de +25 points de base de son taux directeur</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les régulateurs proposent un nouveau cadre prudentiel bancaire transposant les règles de Bâle III</li>
<li>La SEC renforce la transparence en matière d’incident cyber pour les sociétés cotées</li>
<li>La Chambre des représentants étudie des propositions de loi républicaines sur la régulation des crypto-actifs</li>
<li>La FDIC met en garde les banques contre la mauvaise estimation de leurs dépôts non-assurés</li>
<li>PacWest est rachetée par Banc of California</li>
<li>La SEC propose de nouvelles règles sur l’usage de l’intelligence artificielle et la distribution en ligne</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La croissance du PIB surprend à la hausse</em></h5>
<p>Selon l’<a href="https://www.bea.gov/news/2023/gross-domestic-product-second-quarter-2023-advance-estimate">estimation</a> provisoire du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), le PIB des États-Unis a augmenté de +0,6 % au 2<sup>ème</sup> trimestre 2023 (+2,4 % en rythme annualisé) après +0,5 % au 1<sup>er</sup> trimestre (+2,0 % en rythme annualisé) et au-dessus des attentes du marché (+2,0 % en rythme annualisé). Au 2<sup>ème</sup> trimestre, le PIB américain est supérieur de +6,2 % à son niveau prépandémique (4<sup>ème</sup> trimestre 2019).</p>
<p>La croissance du PIB au T2 2023 s’explique en grande partie par une demande intérieure dynamique, notamment la consommation privée (contribution de +0,3 point), l’investissement (+0,2 point) et des dépenses publiques (+0,2 point).</p>
<p>Le revenu disponible réel a progressé de +0,6 % au T1 2023 (+2,5 % en rythme annualisé, après +8,5 % au T1 2023).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les prix immobiliers poursuivent leur hausse mais ralentissent sur un an</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/FHFA-HPI-Monthly_07252023.pdf">rapport</a> de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA), les prix immobiliers aux États-Unis ont progressé de +0,7 % en mai (au même rythme que le mois précédent), mais ils ont ralenti à +2,8 % sur un an (après +4,3 % en avril). Toutefois, cette progression cache une grande hétérogénéité entre les régions. Selon Nataliya Polkovnichenko, économiste de la division « recherche et statistiques » de la FHFA, les prix immobiliers dans certaines régions sont restés inférieurs aux niveaux observés il y a un an.</p>
<p>L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/documents/indexnews/announcements/20230725-1465262/1465262_cshomeprice-release-0725.pdf">publié</a> par Standard & Poor’s, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, a augmenté de +1,0 % en mai (après +1,6 % en avril), et ils ont baissé de ‑1,7 % sur un an (au même rythme que le mois dernier), soit légèrement au-dessus des attentes du marché (‑1,9 %).</p>
<p>Sur le plan régional, les prix ont baissé sur un an dans 10 des 20 plus grandes villes américaines. En particulier, ils ont fortement baissé à Seattle (‑11,3 %), San Francisco (-11,0 %), Las Vegas (‑7,8 %) et Phoenix (‑7,6 %) tandis qu’ils ont nettement augmenté à Chicago (+4,6 %), Cleveland (+3,9 %) et New York (+3,5 %). Par ailleurs, les prix ont ralenti à Miami (+3,4 % après +7,7 %), Tampa (+0,7 % après +4,8 %) et Charlotte (+2,3 % après +4,7 %) qui ont souvent enregistré les plus fortes hausses au cours des derniers mois.</p>
<p>Par ailleurs, le <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">rapport</a> du <em>Census Bureau</em> indique que les ventes de nouvelles maisons ont baissé de ‑2,5 % en juin à 697 000 (après 683 000 en avril), soit un niveau inférieur aux attentes du marché (725 000). En revanche, elles ont augmenté de +23,8 % sur un an. Le prix de vente médian des nouvelles maisons a légèrement baissé en juin à 415 400 USD (après 420 800 USD).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed annonce une hausse de +25 points de base de son taux directeur</em></h5>
<p>La réunion du comité de politique monétaire (FOMC) des 25 et 26 juillet 2023 s’est <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/monetary20230726a.htm">conclue</a> un relèvement de la fourchette-cible des taux <em>fed funds</em> de +25 points de base (pb), la portant à [5,25 % - 5,50 %]. Cette décision a été prise à l’unanimité. Par ailleurs, la Fed poursuivra la réduction de son bilan au rythme précédemment annoncé.</p>
<p>Dans son propos liminaire, le président de la Fed, Jerome Powell, a commencé par réaffirmer la détermination de la Fed à ramener l’inflation à sa cible de 2 %. Il a décrit une économie en transition avec (i) une activité économique résiliente mais qui ralentit, (ii) un marché du travail tendu mais sur lequel les tensions s’apaisent, notamment grâce au rééquilibrage progressif entre l’offre et la demande de travail et au ralentissement des salaires nominaux, et (iii) une inflation qui demeure élevée mais en baisse continue. Dans ce contexte incertain, J. Powell a indiqué que les décisions de politique monétaire continueraient d’être prises à chaque réunion (<em>meeting-by-meeting</em>) en fonction des données publiées (<em>data-dependent</em>). Selon J. Powell, les effets du resserrement monétaire sont déjà observés dans les secteurs les plus sensibles aux taux d’intérêt, mais le plein effet (<em>full effect</em>) resterait à venir.</p>
<p>Lors des échanges avec les journalistes, il est resté ouvert aussi bien à une hausse qu’à une pause lors du prochain FOMC mais il a écarté toute baisse d’ici début 2024. Il a notamment précisé que les deux hausses esquissées dans la projection de juin n’impliquaient pas forcément deux hausses d’affilée. Il a enfin ajouté que les taux seraient maintenus à un niveau élevé pendant un certain temps afin de rétablir une inflation vers la cible de 2 %. Interrogé sur la situation économique, il s’est montré confiant quant au scénario d’un atterrissage en douceur (<em>soft landing</em>) et a indiqué que les économistes de la Fed (<em>staff</em>) avaient quant à eux écarté le scénario de légère récession (<em>mild recession</em>) prévu dans leurs analyses de début d’année. Il a également indiqué que si l’inflation a surpris à la baisse en juin, une seule observation n’est pas suffisante pour affirmer une rupture de tendance.</p>
<p>À la date du 27 juillet, les marchés <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">anticipent</a> un maintien du taux terminal à 5,4 % lors du prochain FOMC (à 76 %) et jusqu’à début 2024, contre 5,6 % indiqué dans la projection de la Fed de juin.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les régulateurs proposent un nouveau cadre prudentiel bancaire transposant les règles de Bâle III</em></h5>
<p>Le 27 juillet, les régulateurs bancaires (Fed, FDIC, OCC) ont <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727a.htm">publié</a> une proposition de règle réformant les exigences prudentielles bancaires, afin notamment de transposer les règles issues des accords de Bâle III finalisés en décembre 2017. Le champ d’application de ce nouveau cadre couvre toutes les banques ayant plus de 100 Md USD d’actifs. La proposition de règle prévoit trois évolutions majeures des exigences de fonds propres :</p>
<p>(i) la suppression du recours aux modèles internes pour les risques de crédits et les risques opérationnels. La Fed justifie cette évolution par la trop grande subjectivité de ces modèles et le manque de comparabilité entre les banques. L’évaluation des risques de marché pourra quant à elle, sous certaines conditions, continuer de reposer sur des modèles internes ;</p>
<p>(ii) l’élargissement du champ d’application des exigences de fonds propres renforcées : les banques de catégories III et IV (100 à 700 Md USD d’actifs) seraient désormais alignées sur le même régime que les plus grandes banques, à quelques exceptions près ;</p>
<p>(iii) le maintien de deux méthodes parallèles d’évaluation des exigences de fonds propres (<em>dual stack</em>), la méthode standard actuelle et une nouvelle approche (« <em>expanded risk-based approach</em><em> </em>»), les banques étant tenues, pour chaque ratio (CET1, Tier 1, Total Capital) par la méthode la plus contraignante. Contrairement à la méthode standard actuelle, la nouvelle approche intègre les risques opérationnels et les risques d’ajustement de l’exposition au risque de contrepartie (<em>Credit Valuation Adjustement</em> – CVA Risk).</p>
<p>Les banques de catégorie III et IV (entre 100 et 700 Md USD) seront désormais tenues à des exigences de fonds propres au titre des risques opérationnels et des risques CVA dans cette nouvelle approche. Elles seront également tenues d’intégrer les plus ou moins-values latentes de leurs titres disponibles à la vente (AFS) dans leurs fonds propres prudentiels. Les banques de catégories IV (100 à 250 Md USD) seront enfin soumises au ratio de levier supplémentaire (SLR) et au coussin de fonds propres contracyclique (CCyB), alors qu’elles en étaient jusqu’à présent exemptées.</p>
<p>La proposition de règle sera soumise à consultation jusqu’au 30 novembre 2023. Une règle finale devra ensuite être adoptée par les régulateurs bancaires. En l’état, la proposition de règle prévoit une entrée en vigueur à compter du 1<sup>er</sup> juillet 2025, avec une période de transition étalée sur 3 ans, jusqu’au 1<sup>er</sup> juillet 2028.</p>
<p>Les régulateurs estiment l’impact de ce nouveau cadre prudentiel à une hausse agrégée de +16 % des exigences de fonds propres <em>Common Equity Tier 1</em> (CET1), soit +170 Md USD. Cet impact se <a href="https://www.federalreserve.gov/aboutthefed/boardmeetings/gsib-memo-20230727.pdf">porterait</a> à +19 % pour les plus grandes banques (catégories I et II), à +6 % pour les banques américaines de catégorie III et IV, et à +14 % pour les filiales de banques étrangères de catégories III et IV.</p>
<p>La proposition de règle a été adoptée malgré un dissensus à la Fed (4 voix contre 2) et à la <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC) (3 contre 2). Le <em>Bank Policy Institute</em> (BPI) <a href="https://bpi.com/bpi-response-to-banking-agencies-basel-proposal/">soutient</a> que le cadre proposé s’éloigne sensiblement des règles de Bâle III en supprimant le recours aux modèles internes pour le risque de crédit. L’<em>American Bankers Association </em>(ABA) <a href="https://www.aba.com/about-us/press-room/press-releases/statement-on-basel-endgame-proposal">juge</a> que la proposition viendrait demander à des banques pourtant solides (citant les récents stress-test) d’augmenter leurs capitaux. Le sénateur Bill Hagerty (R – Tennessee ; membre de la commission sur les affaires bancaires) <a href="https://twitter.com/SenatorHagerty/status/1684633197722615809">soutient</a> pour sa part que la proposition aura un impact significatif sur les banques et les emprunteurs.</p>
<h5><em>La SEC renforce la transparence en matière d’incident cyber pour les sociétés cotées</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), le régulateur des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-139">adopté</a> le 26 juillet une règle visant à renforcer les exigences de communication des sociétés cotées s’agissant des incidents de cybersécurité. La règle a été adoptée par la commission par une majorité de 3 contre 2, et entrera en vigueur 30 jours après publication au journal officiel.</p>
<p>La règle prévoit notamment que les sociétés cotées devront communiquer à la SEC tout incident de cybersécurité significatif (<em>material</em>) affectant leurs réseaux dans un délai de quatre jours ouvrables après sa découverte. Ce délai peut être étendu dans les cas où la communication de l’incident est susceptible de poser un risque pour la sécurité publique ou nationale. Elles devront également détailler, dans leurs rapports annuels et trimestriels, les conséquences des incidents de cybersécurité survenus lors de la période.</p>
<p>La règle prévoit aussi que les sociétés cotées présentent dans leurs rapports annuels leurs politiques de gestion des risques cyber, notamment les politiques de détection et de gestion des incidents ainsi que les modalités de gouvernance de la cybersécurité par le conseil d’administration.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Chambre des représentants étudie des propositions de loi républicaines sur la régulation des crypto-actifs</em></h5>
<p>Les élus démocrates et républicains au sein de la commission sur les services financiers de la Chambre des représentants (à majorité républicaine) n’ont pas réussi à obtenir un accord bipartisan sur une <a href="https://www.congress.gov/118/bills/hr4766/BILLS-118hr4766ih.pdf">proposition</a> de loi visant à réguler les stablecoins. La proposition a été néanmoins étudiée le 27 juillet et pourrait être votée dans la soirée pour une éventuelle étude en séance plénière. La cheffe de l’opposition démocrate à la commission Maxine Waters (D – Californie) a critiqué la précipitation du camp républicain, et dénoncé une proposition qui viendrait saper l’autorité des régulateurs bancaires fédéraux et permettre une privatisation de la monnaie.</p>
<p>La commission pour les services financiers et la commission pour l’agriculture de la Chambre étudiaient aussi le 26 et 27 juillet une <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/4763?q=%7B%22search%22%3A%5B%22Financial+Innovation+and+Technology+for+the+21st+Century+Act.%22%5D%7D&s=1&r=1">proposition</a> de loi visant à proposer un cadre de supervision global pour les crypto-actifs ; elle prévoit notamment d’accroître l’autorité de la <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC, régulateur des marchés de dérivés) sur ce secteur, et la mise en place d’exigences de transparence pour les émetteurs de crypto-actifs. La proposition a reçu le soutien de l’ensemble de la majorité républicaine et de certains élus démocrates modérés au sein des commissions et pourrait donc être étudiée par la Chambre en séance plénière.</p>
<p>Par ailleurs, le <em>Government Accountability Office</em> (GAO), organe d’audit rattaché au Congrès, a <a href="https://www.gao.gov/products/gao-23-105346">publié</a> le 24 juillet un rapport portant sur la supervision des marchés de crypto-actifs. Les auteurs du rapport recommandent au Congrès de légiférer pour définir le cadre de supervision des marchés <em>spot</em> (au comptant) de crypto-actifs et les stablecoins. Par ailleurs, le GAO recommande à l’ensemble des régulateurs financiers et bancaires de mettre en place une instance de coordination pour les services et produits liés à la technologie blockchain.</p>
<p> </p>
<h5><em>La FDIC met en garde les banques contre la mauvaise estimation de leurs dépôts non-assurés</em></h5>
<p>Dans une <a href="https://www.fdic.gov/news/financial-institution-letters/2023/fil23037.html?source=govdelivery&utm_medium=email&utm_source=govdelivery">lettre</a> publiée le 24 juillet, la FDIC indique que plusieurs banques ont mal évalué le montant de leurs dépôts non-assurés (dépôts non couverts par la garantie fédérale des dépôts) dans leurs rapports au régulateur et rappelle les principes de cette évaluation. En particulier, plusieurs établissements n’ont pas comptabilisé les dépôts utilisés comme collatéral dans une transaction, contrairement aux règles en vigueur.</p>
<p>L’estimation de l’encours des dépôts non-assurés est particulièrement sensible dans la perspective du <a href="https://www.fdic.gov/news/fact-sheets/systemic-risk-determination-5-11-23.html">prélèvement</a> exceptionnel mis en place par la FDIC pour couvrir ses pertes liées au traitement des faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank. Ce prélèvement exceptionnel de 15,8 Md USD doit en effet être assumé par les banques ayant plus de 5 Md USD d’actifs, sur la base du montant de leurs dépôts non-assurés à fin 2022.</p>
<p>Le 21 juillet, une coalition de neuf ministres de la justices d’Etats fédérés ont <a href="https://www.oag.ok.gov/sites/g/files/gmc766/f/documents/2023/2023-07-21_fdic_comment.pdf">adressé</a> une lettre à la FDIC, pour remettre en cause la légitimité de ce prélèvement. Les auteurs estiment que la mesure de protection de l’ensemble des dépôts non-assurés de SVB et de Signature Bank, dans le cadre du dispositif d’exception pour risque systémique, n’était pas justifiée au regard de la taille de ces établissements et a conduit à protéger les clients fortunés de ces deux banques.</p>
<p> </p>
<h5><em>PacWest est rachetée par Banc of California</em></h5>
<p>Banc of California (10 Md USD d’actifs) a <a href="https://www.pacwestbancorp.com/news-market-data/news/news-details/2023/Banc-of-California-and-PacWest-Announce-Transformational-Mergerand-400-Million-Equity-Raise-from-Warburg-Pincus-and-Centerbridge/default.aspx">annoncé</a> le 25 juillet la conclusion d’un accord pour acquérir PacWest Bancorp (38 Md USD d’actifs), également basée en Californie, dans le cadre d’une fusion-absorption. La cession doit être réglée en actions, les actionnaires de PacWest se voyant verser 0,6569 actions de Banc of California pour une action PacWest, soit une décote d’environ 15 % par rapport aux cours d’ouverture du 25 juillet.</p>
<p>PacWest faisait partie des établissements fragilisés à la suite des faillites bancaires du premier semestre. Face à la perte de 17 % de ses dépôts au 1<sup>er</sup> trimestre 2023, la banque avait cédé ces derniers mois une partie de ses actifs à des fonds de dette privée ou de capital-investissement. La transaction conclue avec Banc of California prévoit la levée de 400 M USD de fonds propres auprès des fonds Warburg Pincus et Centerbridge au profit du nouvel ensemble, qui gardera le nom de Banc of California. 13 Md USD de dépôts de marché empruntés par PacWest devraient par ailleurs être remboursés par des ventes d’actifs du nouvel ensemble, qui disposera de 36 Md USD d’actifs en cible.</p>
<p>Peu après l’annonce de cette transaction, PacWest a de nouveau <a href="https://www.pacwestbancorp.com/news-market-data/news/news-details/2023/PacWest-Bancorp-Announces-Results-for-the-Second-Quarter-2023/default.aspx">publié</a> des résultats trimestriels en déficit<strong>. </strong>La banque affiche un produit net bancaire (PNB) en forte baisse, grevé par la hausse de ses coûts de financement et par les moins-values réalisées lors de ses cessions d’actifs. Son résultat net trimestriel s’établit à ‑200 M USD au T2 2023, contre -1,2 M USD au T1 2023 et +122 M USD au T2 2022. Sa perte de dépôts s’est néanmoins stabilisée au 2<sup>ème</sup> trimestre 2023.</p>
<p> </p>
<h5><em>La SEC propose de nouvelles règles sur l’usage de l’intelligence artificielle et la distribution en ligne</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), autorité des marchés financiers, a publié le 26 juillet deux nouvelles propositions de règle.</p>
<p>La <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-140">première</a> vise à encadrer les conflits d’intérêt des intermédiaires financiers dans l’usage des technologies liées à l’intelligence artificielle. Cette définition recouvre notamment l’ensemble des outils visant à recommander des investissements à leurs clients ou à réaliser des prévisions de leurs rendements. La règle imposerait aux courtiers, conseillers financiers et sociétés de gestion d’identifier les conflits d’intérêt potentiels dans leur recours à ces technologies, notamment lorsque leur fonctionnement peut conduire à privilégier les intérêts des prestataires financiers sur celui des clients. Les prestaires concernés devraient mettre en place des procédures pour prévenir et lutter contre ces conflits d’intérêt.</p>
<p>La <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-141">seconde</a> proposition de règle porte sur les conseillers en investissement fournissant leurs services uniquement <em>via</em> internet, qui font déjà l’objet d’un enregistrement distinct, et allégé, auprès de la SEC. La règle imposerait notamment à ces conseillers de disposer d’un site internet offrant certaines fonctionnalités (site interactif, service en continu, etc.). La règle supprimerait aussi une dérogation actuelle permettant à ces conseillers de fournir leurs services à certains clients sans passer par internet sans pour autant s’enregistrer dans le cadre de droit commun des conseillers en investissement.</p>
<p>Ces propositions de règles sont soumises à consultation pour une durée de 60 jours.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a baissé de ‑0,3 %, à 4 537 points. Après une forte hausse au cours des dernières semaines, l’indice marque le pas.</p>
<p>En dépit des mouvements de volatilité au cours de la semaine, le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a fini en hausse de +0,1 point, à 4,9 %, et celui des obligations souveraines à 10 ans de +0,2 point, à 3,8 %. Cette hausse s’expliquerait par une confiance renforcée dans les perspectives économiques du pays, notamment à l’issue du FOMC et de la publication du PIB du 2<sup>ème</sup> trimestre, réduisant ainsi l’aversion au risque et la demande d’obligations souveraines, notamment de long terme.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<p>-La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230727b.htm">publié le 27 juillet les niveaux d’exigences de capitaux applicables à chacune des 34 banques de grande taille américaines (+ de 100 Md USD d’actifs), qui entreront en vigueur à partir du 1<sup>er </sup>octobre. Ces valeurs individuelles sont déterminées en partie par les résultats des banques aux tests de résistance, </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230628a.htm">publiés en juin.</a></p>
<p>-<a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230628a.htm">Le 25 juillet, le <em>Public Company Accounting Oversight Board</em> (PCAOB), régulateur américain des entreprises d’audit, a </a><a href="https://pcaobus.org/news-events/news-releases/news-release-detail/pcaob-report-audits-with-deficiencies-rose-for-second-year-in-a-row-to-40-in-2022">publié un rapport d’inspection pour l’année 2022. Il met en évidence une augmentation des lacunes et erreurs (<em>deficiencies</em>) dans les audits d’entreprises cotées, présentes dans 46 % des audits inspectés en 2022, contre 40 % en 2021 et 26 % en 2020.</a></p>
<p>-<a href="https://pcaobus.org/news-events/news-releases/news-release-detail/pcaob-report-audits-with-deficiencies-rose-for-second-year-in-a-row-to-40-in-2022">Selon le </a><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/bbdd92c5f4a34bb5975b23263409ad3d">rapport de S&P Global, l’indice PMI (<em>Purchasing Manager Index</em>) du secteur industriel a augmenté à 49,0 en juillet (après 46,3 en juin), soit nettement supérieur attentes du marché (46,7) mais demeure toujours en zone de contraction. Les entreprises interrogées ont indiqué (i) un niveau de production stable, tiré par les carnets de commandes (<em>backlog</em>), et (ii) une baisse de la demande d’intrants reflétant leur volonté de réduire les stocks et les coûts dans un contexte d’affaiblissement de la demande lié à la hausse des taux d’intérêt. L’indice du secteur des services a quant à lui diminué en juillet, à 52,4 (après 54,4), soit en-deçà des attentes du marché (54,0), mais continue d’évoluer en zone d’expansion. Avec la dégradation des perspectives d’évolution, l’emploi ralentit dans les services.</a></p>
<p>-<a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/bbdd92c5f4a34bb5975b23263409ad3d">Le <em>Congressional Budget Office</em> (CBO), organe du Congrès chargé de l’analyse et des projections économiques et budgétaires, a </a><a href="https://www.cbo.gov/publication/59424">annoncé</a> la reconduction du mandat (de 4 ans) de Phillip Swagel comme directeur du CBO, poste qu’il occupe depuis 2019.</p>ee4e38d2-d888-424c-af4c-51fad89422e7Washington Wall Street Watch n°2023-29Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-07-21T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les ventes au détail ralentissent mais la confiance des consommateurs bondit</li>
<li>La production industrielle ralentit</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Chambre des représentants publie un projet de loi contre l’accord de l’OCDE sur la fiscalité des multinationales</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les grandes banques publient des résultats trimestriels hétérogènes</li>
<li>La Fed lance son système de paiement interbancaire instantané</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail ralentissent mais la confiance des consommateurs bondit</em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">publiées</a> par le <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail ont ralenti à +0,2 % en juin (après +0,5 % en mai, révisé de +0,2 point), soit un niveau inférieur aux attentes du marché (+0,5 %). Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont progressé de +1,5 % (après +1,6 %). Les données sont publiées en valeur nominale, donc non ajustées de l’inflation.</p>
<p>Sur un mois, les ventes ont notamment augmenté pour les magasins de détail divers (+2,0 %) et les magasins d’ameublement et d’articles ménagers (+1,4 %) tandis qu’elles ont baissé dans les stations-services (‑1,4 %) et pour les fournisseurs d’équipement de jardin et de matériaux de maison (‑1,2 %).</p>
<p>L’indice de confiance des consommateurs (<em>consumer sentiment</em>) <a href="http://www.sca.isr.umich.edu/">publié</a> par l’Université du Michigan a quant à lui bondi à 72,6 en juillet (après 64,4 en juin), soit un niveau nettement supérieur aux attentes (65,5) et au plus haut depuis septembre 2021. Cette forte hausse serait largement attribuable à la conjonction d’une baisse de l'inflation et d’un rééquilibrage du marché du travail. L’indice reste toutefois nettement inférieur à son niveau prépandémique (101 en février 2020).</p>
<p> </p>
<h5><em>La production industrielle ralentit</em></h5>
<p>Selon un <a href="https://www.federalreserve.gov/releases/g17/current/g17.pdf">rapport</a> de la Fed publié le 18 juillet, la production industrielle a baissé de ‑0,5 % en juin (au même rythme que le mois dernier), en-deçà des attentes du marché (+0,0 %). La production manufacturière a baissé de ‑0,3 %, l’exploitation minière de ‑0,2 % et les services d’électricité et de gaz (<em>utilities</em>) de ‑2,6 %.</p>
<p>Le taux d’utilisation des capacité industrielles a baissé à 78,9 % (après 79,4 % en mai et 80,5 % en juin 2022), à un niveau inférieur aux attentes de marché (79,5 %) et à la moyenne de long terme (79,7 % sur 1972-2022).</p>
<p>Par ailleurs, d’après une <a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/Survey/Empire/empire2023/ESMS_2023_07.pdf?sc_lang=en&hash=09E56F68BD44737153EE0288BFCA92DC">enquête</a> de la Fed de New York menée auprès d’industriels du 3 au 11 juillet, l’activité serait restée stable sur la période, mais l’indice des conditions du secteur se serait dégradé (1,1 après 6,1), tirant les perspectives de conditions du secteur à la baissé (14,3 après 18,9). Une <a href="https://www.philadelphiafed.org/-/media/frbp/assets/surveys-and-data/mbos/2023/bos0723.pdf?la=en&hash=01E0CB7EA2BC49A67DE98CF99000D422">enquête</a> de la Fed de Philadelphie menée auprès d’industriels du 10 au 17 juillet, indique une baisse de l’activité sur la période mais une amélioration des perspectives de conditions du secteur (+29,1 au cours des six prochains mois contre ‑13,5 entre juin et juillet).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Chambre des représentants publie un projet de loi contre l’accord de l’OCDE sur la fiscalité des multinationales</em></h5>
<p>La commission des voies et moyens de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a <a href="https://waysandmeans.house.gov/rep-estes-introduces-legislation-to-protect-americans-from-unfair-taxes-in-global-tax-pact/">publié</a> le 18 juillet un projet de loi, intitulé « <em>Unfair Tax Prevention Act</em> » visant à instaurer des représailles à l’encontre des pays qui mettraient en œuvre l’accord de l’OCDE sur la réforme de la fiscalité des multinationales.</p>
<p>Le projet de loi prévoit notamment l’instauration d’une taxe réciproque vis-à-vis des pays qui mettraient en œuvre les mesures d’impositions prévues dans l’accord de l’OCDE dont la surtaxe UTPR (<em>Undertaxed Profits Rule</em>). Cette dernière consiste à ajuster l’impôt sur les sociétés d’une entreprise multinationale de telle sorte qu’elle soit imposée à un taux minimum de 15 % à l’échelle mondiale.</p>
<p>Le président de la commission, Jason Smith (R-Missouri) a déclaré, conjointement avec Ron Estes (R-Kansas), que les États-Unis ne subiraient pas les effets négatifs de l’accord de l’OCDE et ne laisseraient pas les entreprises étrangères, dont notamment celles du parti communiste chinois, bénéficier d’avantages déloyaux par rapport aux entreprises américaines.</p>
<p>Plusieurs pays dont le Canada ont indiqué qu’en l’absence de mise en œuvre de l’accord de l’OCDE, ils rétabliraient les taxes sur les services numériques visant les multinationales imposées à un taux effectif inférieur à 15 %.</p>
<p>Le texte devra être adopté au Sénat à la majorité qualifiée (60 sur 100 voix) et à la majorité simple à la Chambre.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les grandes banques publient des résultats trimestriels hétérogènes</em></h5>
<p>Les six plus grandes banques américaines ont publié cette semaine leurs résultats pour le deuxième trimestre 2023 (T2 2023).</p>
<p>L’environnement de taux élevés continue de soutenir la progression des revenus, qui bénéficie en premier lieu aux activités de banque de détail. Les principales banques généralistes (JP Morgan, Bank of America, Wells Fargo) enregistrent une nette hausse de leur produit net bancaire (PNB) par rapport au T2 2022, dernier trimestre antérieur au resserrement monétaire de la Fed. Les marges nettes d’intérêt sont en forte hausse (+14 % pour Bank of America, +16 % pour Citigroup, +29 % pour Wells Fargo), tandis que les commissions enregistrent des évolutions contrastées selon les métiers. La forte hausse du PNB de JP Morgan (+34 %) tient pour près d’un tiers à l’intégration de First Republic. Citigroup publie à l’inverse un PNB en recul de -4 %, tiré par la baisse des revenus de sa banque d’investissement et de ses activités de marché.</p>
<p>Le PNB des activités de banque d’investissement et de marché reste dégradé. Les commissions de conseil en fusions et acquisitions restent pénalisées par un marché relativement atone (‑46 % pour Goldman Sachs). Les revenus des activités de marché sont également en recul (‑5 % pour JP Morgan, ‑13 % pour Citigroup).</p>
<p>Le coût du risque est en augmentation pour la plupart des banques, mais reste limité. Les dotations aux provisions pour pertes de crédit sont concentrées sur les expositions à l’immobilier commercial (JP Morgan, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank of New York Melon) et aux cartes bancaires.</p>
<p>Au total, les banques universelles affichent une forte progression de leur résultat net, à l’exception notable de Citigroup. Goldman Sachs et Morgan Stanley restent pénalisés par la faiblesse des flux de banque d’investissement, même si elles constatent un redémarrage ces dernières semaines.</p>
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td width="94">
<p align="center">En Md USD</p>
</td>
<td width="66">
<p align="center"><a href="https://www.jpmorganchase.com/ir/quarterly-earnings"><strong>JP Morgan</strong></a></p>
</td>
<td width="79">
<p align="center"><a href="https://investor.bankofamerica.com/"><strong>Bank of America</strong></a></p>
</td>
<td width="73">
<p align="center"><a href="https://www.citigroup.com/citi/investor/qer.htm"><strong>Citi</strong></a></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="94">
<p><strong>Produit net bancaire</strong></p>
</td>
<td width="66">
<p align="center">41,3</p>
<p align="center">(+34 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">25,2</p>
<p align="center">(+14 %)</p>
</td>
<td width="73">
<p align="center">19,5</p>
<p align="center">(-4 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="94">
<p><strong>Résultat net</strong></p>
</td>
<td width="66">
<p align="center">14,5</p>
<p align="center">(+67 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">7,4</p>
<p align="center">(+19 %)</p>
</td>
<td width="73">
<p align="center">3,0</p>
<p align="center">(-35 %)</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p align="center"> </p>
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td width="92">
<p align="center">En Md USD</p>
</td>
<td width="63">
<p align="center"><a href="https://www.wellsfargo.com/about/investor-relations/quarterly-earnings/"><strong>Wells Fargo</strong></a></p>
</td>
<td width="79">
<p align="center"><a href="https://www.goldmansachs.com/investor-relations/financials/quarterly-earnings-releases/"><strong>Goldman Sachs</strong></a></p>
</td>
<td width="78">
<p align="center"><a href="https://www.morganstanley.com/about-us-ir/earnings-releases"><strong>Morgan Stanley</strong></a></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="92">
<p><strong>Produit net bancaire</strong></p>
</td>
<td width="63">
<p align="center">20,4</p>
<p align="center">(+24 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">10,9</p>
<p align="center">(-8 %)</p>
</td>
<td width="78">
<p align="center">13,5</p>
<p align="center">(+2 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="92">
<p><strong>Résultat net</strong></p>
</td>
<td width="63">
<p align="center">4,9</p>
<p align="center">(+66 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">1,2</p>
<p align="center">(-58 %)</p>
</td>
<td width="78">
<p align="center">2,2</p>
<p align="center">(-12 %)</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Source : Refinitiv Financials (standardized) et états financiers trimestriels. Les pourcentages entre parenthèses représentent les variations par rapport au T2 2022 (résultats trimestriels).</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed lance son système de paiement interbancaire instantané</em></h5>
<p>La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/other20230720a.htm">annoncé</a> le 20 juillet le lancement opérationnel de FedNow, son nouveau système de paiement interbancaire. Celui-ci propose un service de paiement entre banques fonctionnant de manière instantanée, 24 heures sur 24, tous les jours de l’année.</p>
<p>À ce stade, le système est accessible à 35 <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/files/other20230720a1.pdf">banques</a> ayant participé aux phases de pré-lancement, ainsi qu’à 16 institutions financières agissant comme prestataires de paiement pour le compte d’autres établissements et au département du Trésor. Seules les transactions réalisées entre deux établissements participant au système peuvent bénéficier de ces nouvelles conditions. Le système sera progressivement étendu à l’ensemble des banques souhaitant utiliser le service.</p>
<p>Les systèmes de paiement actuels de la Fed, FedACH (système principal, fonctionnant par batch) et Fedwire (système instantané réservé aux transactions de montant important nécessitant une réalisation rapide) continueront de fonctionner parallèlement à FedNow pendant la montée en puissance du nouveau système.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +0,45 %, à 4 535 points. L’indice a d’abord connu une progression en début de semaine, portée par la publication des résultats meilleurs qu’attendu, notamment dans le secteur bancaire. Toutefois, la baisse de la rentabilité de Tesla résultant de la baisse des prix et les résultats (chiffre d’affaires) en-deçà des attentes de Netflix ont accru l’aversion au risque, conduisant à la correction de l’indice en fin de semaine.</p>
<p>Le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a progressé de +0,2 point, à 4,8 % tandis que celui des obligations souveraines à 10 ans est resté quasi-stable à 3,8 %. Cette hausse des taux courts pourrait s’expliquer par les anticipations d’une hausse supplémentaire de 25 points de base lors du prochain FOMC qui se tiendra les 25 et 26 juillet, en dépit d’une baisse de l’inflation plus marquée.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong>-Michael Barr, vice-président de la Fed chargé de la supervision, a prononcé un <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/barr20230718a.htm">discours le 18 juillet sur le recours aux technologies d’intelligence artificielle (IA) par les banques. Il estime que l’IA pourrait améliorer l’accès aux services bancaires par un meilleur usage des données alternatives (données non-utilisées dans l’analyse crédit), mais qu’elle pourrait également reproduire des biais ou discriminations à l’égard des populations vulnérables faute d’une supervision appropriée. Gary Gensler, président de la <em>Security and Exchange Commission </em>(SEC), l’autorité des marchés financiers, a aussi </a><a href="https://www.sec.gov/news/speech/gensler-isaac-newton-ai-remarks-07-17-2023">évoqué ces risques de discrimination, ainsi que les risques de l’IA pour la stabilité financière, dans un discours du 17 juillet.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.sec.gov/news/speech/gensler-isaac-newton-ai-remarks-07-17-2023">BlackRock, première société de gestion au monde spécialisée dans les fonds indiciels cotés (<em>Exchange-Traded Funds</em> - ETF) a </a><a href="https://www.businesswire.com/news/home/20230717296297/en/BlackRock-to-Expand-Proxy-Voting-Choice-to-Its-Largest-ETF">annoncé le 17 juillet son intention de proposer aux investisseurs particuliers de son plus important ETF (iShares Core S&P 500 – 305 Md USD d’encours) de pouvoir exprimer leurs votes lors des assemblées actionnariales des entreprises en portefeuille. Cette fonctionnalité est déjà offerte aux investisseurs institutionnels de plusieurs ETF de BlackRock.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.businesswire.com/news/home/20230717296297/en/BlackRock-to-Expand-Proxy-Voting-Choice-to-Its-Largest-ETF">La société de gestion Innovator, spécialisée dans les ETF, a </a><a href="https://www.innovatoretfs.com/etf/default.aspx?ticker=tjul">annoncé le 18 juillet le lancement d’un ETF cherchant à répliquer une partie de la performance de l’indice S&P 500 tout en visant une garantie du capital investi. L’ETF est construit comme un produit structuré investi principalement en options. La performance restituée à l’investisseur sera plafonnée à +16,62 % sur deux ans. Des ETF avec protection partielle du capital avaient déjà été proposés, mais il s’agit du premier ETF visant une protection intégrale proposé sur le marché américain.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.innovatoretfs.com/etf/default.aspx?ticker=tjul">Une </a><a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/senate-bill/2355/text?s=3&r=1">proposition de loi bipartisane soutenue notamment par les sénateurs Jack Reed (D) et Mitt Romney (R) vise à sanctionner les personnes physiques ou morales contrôlant les plateformes de finance décentralisée (DeFi), y compris les fonds de capital-risque ayant investi dans ces plateformes, lorsque celles-ci sont utilisées pour contourner les sanctions américaines. La loi imposerait également à ces plateformes de mettre en place un dispositif anti-blanchiment et de signaler les transactions suspectes au FinCEN, à l’instar des institutions financières régulées.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/senate-bill/2355/text?s=3&r=1">La commission des services financiers de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a </a><a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408903">organisé le 18 juillet une audition consacrée à l’indépendance des régulateurs bancaires (Fed, OCC, FDIC, etc.) en matière de risques climatiques. Plusieurs élus républicains ont critiqué l’influence de l’administration Biden et des organisations internationales sur les régulateurs bancaires, accusés de poursuivre une politique favorable à la transition climatique. Plusieurs propositions de loi républicaines, dont l’</a><a href="https://docs.house.gov/meetings/BA/BA20/20230718/116235/BILLS-118pih-ThisbillwouldamendtheFede.pdf">une supprimant le poste de vice-président de la Fed pour la supervision, ont été évoquées.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://docs.house.gov/meetings/BA/BA20/20230718/116235/BILLS-118pih-ThisbillwouldamendtheFede.pdf">La commission des affaires bancaires du Sénat a </a><a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/perspectives-on-deposit-insurance-reform-after-recent-bank-failures">organisé le 20 juillet une audition consacrée à la garantie des dépôts. Sherrod Brown (D), président de la commission, s’est montré ouvert aux évolutions du dispositif </a><a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23035.html">proposées début mai par la FDIC et a insisté sur la mise en cause de la responsabilité des dirigeants des banques défaillantes. Tim Scott (R), chef de file des Républicains, a souligné que toute extension de la garantie entrainerait des coûts pour le système bancaire et pèserait sur les ménages et les entreprises. D’autres auditions devraient être organisées à l’avenir sur ce sujet.</a></p>
<p> </p>e83c4fb8-d64a-4c8e-bebe-f3ec8948a5ad[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°11) du 5 au 20 juillet [Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°11) du 5 au 20 juillet 2023-07-20T00:00:00+02:00<div class="focus">
<p>Sommaire </p>
</div>
<p style="text-align: justify;">Fait marquant</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement a signé le <em>Mansion House Compact</em> avec neuf fonds de pensions britanniques qui s’engagent à investir au moins 5 % dans des actions non côtées d’ici à 2030</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Economie numérique et régulation</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a annoncé examiner un nouveau projet soumis par <em>Microsoft</em> pour le rachat d’<em>Activision Blizzard </em></li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a ouvert une enquête approfondie dans le cadre du rachat de <em>Figma</em> par <em>Adobe</em></li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Télécommunications et réseaux</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le directeur général de <em>British Telecom</em> va quitter son poste au cours des douze prochains mois</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Données et intelligence artificielle</p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">Le Royaume-Uni a officiellement obtenu le statut de membre associé auprès du <em>Global Cross Border Privacy Rules Forum</em></li>
<li style="text-align: justify;">Le député travailliste Darren Jones estime que le plan gouvernemental de régulation de l’IA est insuffisant</li>
<li style="text-align: justify;">L’<em>Ada Lovelace Institute </em>estime dans un rapport que le plan gouvernemental de régulation de l’IA présente des « <em>lacunes importantes</em> »</li>
<li style="text-align: justify;">Pour <em>Google</em>, l’IA pourrait stimuler l’économie britannique à hauteur de 400 Md£ d’ici 2030</li>
<li style="text-align: justify;">Au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le ministre des affaires étrangères britannique a appelé à la coopération internationale pour une IA sécurisée</li>
</ul>
<p>Spatial</p>
<ul>
<li>Le Royaume-Uni occupe la troisième position mondiale en termes d’opérations d’investissement dans les technologies spatiales</li>
</ul>
<p>Ecosystème tech</p>
<ul>
<li>Le gouvernement a annoncé que le <em>South Yorkshire</em> serait la première « <em>Investment Zone</em> » du pays</li>
</ul>10b70ed6-86db-432c-89eb-ecb5d4a76a36Washington Wall Street Watch n°2023-28Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-07-14T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’inflation totale et sa composante sous-jacente baissent</li>
<li>Les créations d’emploi ralentissent</li>
<li>Le <em>Beige Book</em> signale une activité en légère hausse, soutenue par une consommation robuste</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les responsables de la Fed privilégient dans l’ensemble la poursuite du resserrement monétaire</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Fed présente ses orientations pour la transposition des accords de Bâle III</li>
<li>La SEC finalise la réforme des fonds monétaires</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<h5><em> L’inflation totale et sa composante sous-jacente baissent</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/cpi.pdf">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), l’indice des prix à la consommation (IPC) et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) ont tous deux augmenté de +0,2 % en juin (après +0,1 % et +0,4 % en mai respectivement), soit légèrement en-dessous des attentes du marché (+0,3 % chacun). Les prix de l’énergie ont augmenté de +0,6 % (après -3,6 %) et ceux de l’alimentation ont augmenté de +0,1 % (après +0,2 %). La composante sous-jacente a connu sa plus faible hausse depuis août 2021.</p>
<p>Sur un an, l’inflation a nettement reculé à +3,0 % (après +4,0 %) principalement du fait d’un fort effet de base (-1,2 point de contribution), et sa composante sous-jacente a diminué à +4,8 % (après +5,3 %). Les prix de l’énergie ont baissé de ‑16,7 % (après -11,7 %) et ceux de l’alimentation ont ralenti à +5,7 % (après +6,7 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20230710">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 10 juillet, les anticipations d’inflation des consommateurs ont baissé à +3,8 % sur un an (‑0,3 point), au plus bas depuis avril 2021. Par ailleurs, les anticipations à 3 ans et à 5 ans sont désormais toutes deux à +3,0 %, soit une anticipation inchangée à 3 ans et en hausse de +0,3 point à 5 ans par rapport au mois précédent.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les créations d’emploi ralentissent</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du BLS sur la situation de l’emploi, publié le 7 juillet, les créations d’emplois se sont établies à +209 000 en juin (après +306 000 en mai et contre +278 000 en moyenne sur les 6 derniers mois), soit en-dessous des attentes du marché (+240 000). Elles se sont concentrées dans le secteur public (+60 000), la santé (+41 000), les aides sociales (+24 000) et la construction (+23 000). Par ailleurs, le rapport fait état de révisions à la baisse des créations d’emploi en avril (‑77 000) et en mai (‑33 000), soulignant que les créations d’emplois étaient légèrement moins dynamiques qu’annoncé dans les rapports précédents.</p>
<p>Le taux de chômage s’est établi à 3,6 % en juin (‑0,1 point par rapport à mai), en ligne avec les attentes du marché. Il continue d’évoluer entre 3,4 % et 3,7 % depuis mars 2022. En revanche, le taux de chômage des Afro-américains et des Hispaniques a augmenté en juin, à 6,0 % (après 5,6 %) et 4,3 % (après 4,0 %).</p>
<p>Les taux d’emploi et d’activité sont tous deux restés stables, à 60,3 % et 62,6 % respectivement. Le salaire horaire moyen a accéléré à +0,4 % en juin (après +0,3 %) mais sa croissance reste inchangée à +4,4 % sur douze mois glissants. Par ailleurs, le nombre de travailleurs à temps partiel a augmenté de +452 000 en juin.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Beige Book signale une activité en légère hausse, soutenue par une consommation robuste</em></h5>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/BeigeBook_20230712.pdf">publié</a> le 12 juillet, qui présente l’évolution de la situation économique dans les 12 districts des Fed régionales, témoigne d’une légère progression de l’activité économique en dépit d’un ralentissement du marché du crédit.</p>
<p>Depuis la dernière publication du <em>Beige Book</em>, le 31 mai, la consommation a globalement augmenté pour les services, bien que certains commerçants aient noté un ralentissement des dépenses discrétionnaires. L’activité immobilière est restée soutenue bien qu’elle ait été contrainte par la baisse de biens disponibles.</p>
<p>Le marché du travail reste solide avec un ralentissement des créations d’emploi et une plus grande disponibilité de la main d’œuvre dans la plupart des districts. Toutefois, les entreprises continuent de souligner des difficultés à recruter, en particulier des travailleurs qualifiés. Globalement, les mouvements sur le marché du travail et la croissance des salaires seraient en train de se normaliser vers leur niveau prépandémique.</p>
<p>Le <em>Beige Book</em> fait état d’un ralentissement des prix, notamment des prix à la consommation. Les entreprises indiquent que les prix des intrants demeurent élevés pour les services mais qu’ils baissent dans l’industrie. Le rapport souligne l’hétérogénéité sectorielle en termes de capacité des entreprises à répercuter la hausse des prix des intrants dans leur prix de vente.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les responsables de la Fed privilégient dans l’ensemble la poursuite du resserrement monétaire</em></h5>
<p>Au cours de la semaine, les responsables de la Fed ont exprimé leur position quant à la trajectoire de la politique monétaire. Dans l’ensemble, ils soutiennent que les taux <em>fed funds</em> devront être maintenus à un niveau élevé et restrictif pendant un certain temps. Certaines présidentes de Fed régionales comme Mary <a href="https://www.brookings.edu/events/a-conversation-with-san-francisco-fed-president-mary-daly/">Daly</a> (San Francisco) et Loretta <a href="https://www.clevelandfed.org/people/profiles/m/mester-loretta-j/sp-20230710-update-on-economy-and-monetary-policy">Mester</a> (Cleveland) soutiennent de nouvelles hausses de taux dès le prochain FOMC, soulignant une baisse trop lente de l’inflation sous-jacente. D’autres, comme Austan <a href="https://www.cnbc.com/2023/07/07/feds-goolsbee-sees-golden-path-to-lower-inflation-without-a-recession.html#:~:text=Chicago%20Fed%20President%20Austan%20Goolsbee,modest%20recession%20later%20this%20year.">Goolsbee</a> (Chicago) et Neel <a href="https://www.minneapolisfed.org/speeches/2023/neel-kashkari-at-the-national-bureau-of-economic-research-summer-institute">Kashkari</a> (Minneapolis) seraient favorables à de nouvelles hausses uniquement si les données sur l’inflation le justifiaient. En revanche, Raphael <a href="https://www.atlantafed.org/news/press-room/media-advisories/2023/07/10/remarks-cobb-chamber-of-commerce">Bostic</a> (Atlanta) se démarque des autres en faisant appel à la « patience » de la Fed afin d’observer les effets différés du durcissement des conditions monétaires et financières. Selon lui, le niveau des taux <em>fed funds</em> est déjà suffisamment restrictif pour ralentir l’activité.</p>
<p>Face à la résilience de l’activité économique, Susan <a href="https://www.bostonfed.org/news-and-events/news/in-the-news.aspx">Collins</a> (Boston) et A. Goolsbee se montrent convaincus de la capacité de la Fed à ramener l’inflation à son taux cible de 2 % sans entrer en récession, même en cas de nouvelles hausses des taux. Selon A. Goolsbee, la Fed est sur la bonne voie (<em>golden path</em>) pour un atterrissage en douceur (<em>soft landing)</em> grâce à la résilience du marché du travail et à sa normalisation progressive.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed présente ses orientations pour la transposition des accords de Bâle III</em></h5>
<p>Michael Barr, vice-président de la Fed chargé de la supervision, est <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/barr20230710a.htm">intervenu</a> le 10 juillet sur la transposition aux États-Unis des règles issues des accords de Bâle III finalisés en 2017. Ce discours annonce également les orientations retenues à l’issue de la « revue holistique » sur la régulation bancaire menée par la Fed.</p>
<p>M. Barr a d’abord livré ses orientations pour l’application des règles de Bâle III relatives aux exigences de fonds propres : un risque de crédit évalué essentiellement par une approche standard, un risque opérationnel reposant sur une approche standard ajustée selon l’historique des pertes, et un risque de marché pour lequel les modèles internes pourront être utilisés, mais avec un niveau d’exigence plus élevé. Les nouvelles exigences s’appliqueraient aux banques ayant plus de 100 Md USD d’actifs.</p>
<p>M. Barr a également annoncé des mesures visant à tirer les enseignements des faillites bancaires du premier trimestre. La dérogation permettant aux banques ayant moins de 700 Md USD d’actifs de ne pas déduire de leurs fonds propres réglementaires les moins-values latentes issues de leurs titres disponibles à la vente devrait être limitée aux banques ayant moins de 100 Md USD d’actifs. Les banques dépassant ce seuil seront par ailleurs soumises à des exigences de dette de long terme permettant d’absorber leurs pertes. Les stress-tests de supervision devraient également être renforcés (diversification des scénarios, refonte du choc de marché, etc.).</p>
<p>En termes de calendrier, M. Barr a indiqué que les propositions de règle seraient publiées dans les mois à venir, avec une entrée en vigueur étalée sur plusieurs années. Il a estimé que les nouvelles règles entraîneraient une hausse des exigences de fonds propres rapportés aux actifs pondérés par les risques (RWA) de l’ordre de +2 points pour les banques concernées.</p>
<p> </p>
<h5><em>La SEC finalise la réforme des fonds monétaires</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), autorité des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-129">publié</a> le 12 juillet la version finalisée de sa réforme des fonds monétaires (<em>Money Market Funds</em> – MMF). La réflexion sur l’évolution de la régulation des MMF avait été ouverte à l’issue des turbulences de marché de mars 2020 et une proposition de règle avait été publiée par la SEC en décembre 2021.</p>
<p>Conformément à la proposition initiale, les ratios de liquidité des MMF sont réhaussés : le ratio d’actifs liquides à un jour passe à 25 % des actifs (contre 10 % actuellement) et le ratio d’actifs liquides à une semaine passe à 50 % des actifs (contre 30 % actuellement).</p>
<p>La réforme supprime par ailleurs le lien mécanique existant entre les ratios de liquidité et l’application de frais de rachats et de restriction des rachats, ce lien étant considéré comme à l’origine de mouvements massifs de retraits dans les périodes de tension.</p>
<p>Contrairement à la proposition de règle qui prévoyait l’application d’un mécanisme de variation des prix des parts en période de retrait (<em>swing pricing</em>), la règle finale impose, pour les MMF destinés aux investisseurs institutionnels (à l’exception de ceux investissant uniquement dans des titres de dette fédérale américaine), des frais de rachat obligatoires lorsque les rachats nets quotidiens excèdent 5 % des actifs nets.</p>
<p>La règle prévoit un calendrier d’application étalé entre 6 et 12 mois selon les mesures.</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
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<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +2,4 %, à 4 510 points. Le marché est porté par l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine résultant d’un marché du travail résilient et d’une désinflation plus rapide.</p>
<p>Le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a diminué de ‑4 points, à 4,6 % et celui des obligations souveraines à 10 ans a de ‑2 points, à 3,8 %. Cette baisse s’explique notamment par la publication des derniers chiffres de l’inflation qui ont surpris à la baisse, réduisant ainsi les anticipations d’un resserrement monétaire aussi fort que signalé lors du dernier FOMC et dans les <em>minutes</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20230614.pdf">publiées</a> le 5 juillet.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong>-Le président de la Fed de Saint Louis, James Bullard, a <a href="https://www.stlouisfed.org/news-releases/2023/07/13/st-louis-fed-president-jim-bullard-announces-he-is-stepping-down">annoncé le 13 juillet sa démission pour devenir le doyen de la <em>Business School</em> de l’Université Purdue à compter du 15 août. Kathleen O’Neill Pease, actuellement première vice-présidente et directrice des opérations assurera l’intérim de la présidence de la Fed de Saint Louis après son départ.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.stlouisfed.org/news-releases/2023/07/13/st-louis-fed-president-jim-bullard-announces-he-is-stepping-down">La Chambre des Représentants a </a><a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/2622/actions">adopté le 11 juillet une loi (qui doit ensuite être étudiée au Sénat) demandant à la SEC de prolonger de six mois un régime dérogatoire mis en place à la suite de l’adoption de la directive MiFID II dans l’Union européenne. Ce régime d’exemption permet aux courtiers de recevoir des paiements distincts pour leurs travaux de recherche sans être soumis à la réglementation de conseiller en investissement (<em>investment adviser</em>).</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/2622/actions">La SEC a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-130">publié le 12 juillet une proposition de règle visant à renforcer la protection des clients des courtiers. La proposition exigerait des courtiers détenant plus de 250 M USD de cash pour le compte de leurs clients qu'ils déterminent chaque jour (et non plus chaque semaine) les montants des réserves qu’ils doivent constituer en face de ces actifs.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-130">Le 13 juillet, dans le cadre de l’affaire opposant la SEC à la société Ripple Labs, émettrice du crypto-actif XRP, la juge de district Analisa Torres a </a><a href="https://www.nysd.uscourts.gov/sites/default/files/2023-07/SEC%20vs%20Ripple%207-13-23.pdf">statué que XRP ne constituait pas « en soi » un titre financier (<em>security</em> - au sens de la réglementation américaine), mais que les circonstances en l’espèce de vente du XRP à des investisseurs institutionnels l’assimilait à une <em>security</em>. Cette décision a été accueillie favorablement par le secteur des crypto-actifs, et a fait bondir le cours du XRP (+ 73 % sur la journée) et des autres crypto-actifs (+4,1 % pour Bitcoin ; +6,52 % pour Ethereum), ainsi que celui de la plateforme Coinbase (+25 %) qui fait l’objet d’une action en justice de la SEC</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.nysd.uscourts.gov/sites/default/files/2023-07/SEC%20vs%20Ripple%207-13-23.pdf">Les sénatrices Cynthia Lummis (R – Wyoming) et Kirsten Gillibrand (D – New York) ont </a><a href="https://www.lummis.senate.gov/press-releases/lummis-gillibrand-reintroduce-comprehensive-legislation-to-create-regulatory-framework-for-crypto-assets/">déposé le 12 juillet une nouvelle proposition de loi bipartisane sur la régulation des crypto‑actifs. La proposition prévoit que la <em>Commodity Futures Trading Commission </em>(CFTC, régulateur des marchés de dérivés) devienne le régulateur principal des plateformes d’échanges. Elle réserverait l’émission de stablecoins aux banques et aux titulaires d’une licence dédiée. La proposition prévoit aussi la ségrégation des actifs des clients et la conservation des actifs par un tiers.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.lummis.senate.gov/press-releases/lummis-gillibrand-reintroduce-comprehensive-legislation-to-create-regulatory-framework-for-crypto-assets/">Les sénateurs Ron Wyden (D – Oregon) et Mike Crapo (R – Idaho), qui dirigent la commission financière du sénat (compétente pour les questions fiscales) ont </a><a href="https://www.finance.senate.gov/chairmans-news/wyden-crapo-solicit-policy-input-on-taxation-of-digital-assets">initié</a> une consultation publique sur les enjeux de taxation des crypto-actifs.</p>a76c61ea-0003-4a81-9477-d580db6eab43Washington Wall Street Watch n°2023-27Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-07-07T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’inflation PCE diminue nettement mais sa composante sous-jacente reste élevée</li>
<li>Les créations d’emploi du secteur privé surprennent par leur dynamisme</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les <em>minutes</em> de la Fed montrent que certains responsables favorisaient une hausse de 25 pb plutôt qu’une pause</li>
<li>La Cour suprême invalide le plan d'annulation des dettes étudiantes de l'administration Biden</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les débats sur la création d’ETF indexés sur le Bitcoin se poursuivent</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<h5><em> L’inflation PCE diminue nettement mais sa composante sous-jacente reste dynamique</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2023-06/pi0523.pdf">rapport</a> publié par le <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), l’inflation des prix des dépenses de consommation personnelle (<em>Personal Consumption Expenditure</em> - PCE) a progressé de +0,1 % en mai (après +0,4 % en avril) et sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) à +0,3 % (après +0,4 %). Sur douze mois glissants, l’inflation PCE a diminué à +3,8 % (après +4,3 %), soit son niveau le plus bas depuis avril 2021, alors que sa composante sous-jacente est restée quasi inchangée à +4,6 % (après +4,7 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix de l’énergie ont baissé de ‑3,9 % (après +0,7 %) tandis que ceux de l’alimentation ont augmenté à +0,1 % (après +0,0 %). Sur douze mois glissants, les prix de l’énergie ont baissé de ‑13,4 % (après ‑6,3 %) et ceux de l’alimentation continuent de ralentir à +5,8 % (après +6,9 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix des biens ont baissé de ‑0,1 % (après avoir augmenté de +0,3 %) et ceux des services ont légèrement ralenti à +0,3 % (après +0,4 %). Sur douze mois glissants, les prix des biens et des services ont ralenti à +1,1 % et +5,3 % respectivement (après +2,1 % et +5,5 % respectivement).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les créations d’emplois du secteur privé surprennent par leur dynamisme</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://adp-ri-nrip-static.adp.com/artifacts/us_ner/20230706/ADP_NATIONAL_EMPLOYMENT_REPORT_Press_Release_2023_06%20FINAL.pdf">rapport</a> d’ADP (<em>Always Designing for People</em>) sur l’emploi à l’échelle nationale (<em>ADP National Employment Report</em>), publié le 6 juillet, les créations d’emplois dans le secteur privé ont significativement augmenté en juin, atteignant +497 000 (après +267 000 en mai), soit la plus forte hausse depuis juillet 2022. Ces créations d’emplois ont été nettement supérieures aux attentes du marché (+220 000). Elles ont été tirées par les services aux consommateurs, notamment par le loisir et l’hôtellerie (+232 000).</p>
<p>La croissance des salaires des employés en poste (<em>job-stayers</em>) a légèrement baissé à +6,4 % (après +6,6 % en mai) et celle des employés changeant de poste (<em>job-changers</em>) a baissé pour le 12<sup>ème</sup> mois consécutif, à +11,2 %, au plus bas depuis octobre 2021. Ces niveaux de croissance continuent toutefois de suggérer une poursuite des pressions inflationnistes.</p>
<p>Le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/jolts.pdf">rapport</a> JOLTS (<em>Job Openings and Labor Turnover</em>) du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), également publié le 6 juillet, indique quant à lui une légère diminution des offres d’emplois en mai dans les secteurs public et privé, à 9,8 millions (‑496 000), soit légèrement en‑dessous des attentes du marché (10 millions). Elles ont nettement diminué dans le secteur de la santé (‑285 000).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les minutes de la Fed montrent que certains responsables favorisaient une hausse de 25 pb plutôt qu’une pause</em></h5>
<p>Selon le procès-verbal (<a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20230614.pdf"><em>minutes</em></a>) du dernier comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui s’est tenu les 13 et 14 juin 2023, presque tous les responsables de la Fed ont estimé que le maintien de la fourchette‑cible des taux <em>fed</em><em> </em><em>funds</em> était approprié, mais certains ont indiqué qu’ils étaient favorables à une hausse de +25 points de base (pb) ou qu’ils auraient pu soutenir une telle proposition. Le statu quo a toutefois été voté à l’unanimité, privilégiant la prudence face aux effets différés du resserrement monétaire et du durcissement des conditions de crédit sur l’activité économique.</p>
<p>Malgré la fin des inquiétudes liées au relèvement du plafond de la dette du gouvernement américain, les responsables ont souligné la persistance d’incertitudes justifiant le choix d’une pause. Globalement, ils estiment que le resserrement monétaire n'a pas encore produit tous ses effets, bien que certains pensent qu'une grande partie des effets a déjà été réalisée. Ils affirment également que le durcissement des conditions de crédit devrait continuer de peser sur l’activité économique, bien que l’ampleur des effets reste incertaine. Par ailleurs, dans un contexte d’apaisement des tensions du système bancaire, la plupart des responsables insistent sur les risques de hausse (<em>upside risks</em>) de l’inflation. Les économistes (<em>staff</em>) partagent globalement cette analyse, estimant que les scénarios d’inflation en hausse sont plus probables que ceux d’inflation en baisse, et que la poursuite d’une croissance modérée est désormais aussi probable qu’une légère récession (<em>mild recession</em>).</p>
<p>Concernant la suite de la politique monétaire, tous les responsables ont réaffirmé leur objectif d’abaisser l’inflation à sa cible de 2 %. Bien que l’inflation totale ait ralenti au cours de l’année passée, ils ont mis en avant une inflation sous‑jacente (hors énergie et alimentation) qui présente peu de signes de ralentissement, ainsi qu’un risque de désencrage des anticipations d’inflation, également mis en avant par les économistes. Ils ont souligné un apaisement des tensions entre l’offre et la demande sur le marché du travail, mais une croissance des salaires nominaux toujours supérieure au niveau compatible avec un retour de l’inflation à 2 %. Bien que les responsables aient privilégié la prudence lors du FOMC de juin, presque tous les responsables ont jugé que de nouvelles hausses au cours de l’année 2023 seraient appropriées pour atteindre les objectifs de la Fed. Ils continueront toutefois d’adapter la politique monétaire en fonction des données entrantes (<em>data-dependent</em>) à chaque réunion.</p>
<p>Les marchés anticipent désormais, à la date du 6 juillet, une hausse de +25 pb en juillet (à une probabilité de 95 %) et un maintien des taux (66 %) ou une nouvelle hausse de +25pb (30 %) en septembre. Ils anticipent par ailleurs un maintien des taux à 5,4 % jusqu’à mai 2024.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Cour suprême invalide le plan d'annulation des dettes étudiantes de l'administration Biden</em></h5>
<p>La Cour suprême a <a href="https://www.supremecourt.gov/opinions/22pdf/22-506_nmip.pdf">voté</a> vendredi 30 juin l’invalidation du plan d’annulation des dettes étudiantes de l’administration Biden, à 6 voix contre 3. Les juges de la Cour Suprême ont estimé que l’effacement d’environ 400 Md USD de dette étudiante, prévu par l’administration Biden, constituait une utilisation excessive du pouvoir exécutif qui « s’empare du pouvoir législatif ».</p>
<p>Le <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2022/08/24/fact-sheet-president-biden-announces-student-loan-relief-for-borrowers-who-need-it-most/">plan</a> de l’administration Biden visait à annuler jusqu’à 20 000 USD de prêts étudiants fédéraux contractés avant le 1<sup>er</sup> juillet 2022 pour des dizaines de millions d’américains gagnant moins de 125 000 Md USD. Le ministère de l’Éducation avait déjà accepté les demandes de près de 25 millions d’Américains à l’automne dernier.</p>
<p>La décision de la Cour suprême a été prise à la suite de vifs débats autour de l’interprétation de la loi <a href="https://www.congress.gov/bill/116th-congress/house-bill/6800/text">HEROES</a>, mise en place durant la pandémie de la COVID-19. Cette loi permet notamment au ministre de l’Éducation de renoncer à ou de modifier toute disposition légale liée aux dettes étudiantes fédérales dans un contexte d’urgence nationale. L’administration Biden avait ainsi suspendu les remboursements des dettes étudiantes durant 3 ans en réponse à la pandémie de la COVID-19. La Cour suprême a rejeté l’interprétation de la loi HEROES de l’administration Biden, soulignant notamment qu’il est possible de renoncer à ou de modifier des règlementations mais pas de les réécrire en intégralité.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les débats sur la création d’ETF indexés sur le Bitcoin se poursuivent</em></h5>
<p>La bourse du Nasdaq a <a href="https://listingcenter.nasdaq.com/assets/rulebook/NASDAQ/filings/SR-NASDAQ-2023-016_Resubmission.pdf">adressé</a> le 29 juin à la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, une proposition d’évolution de ses règles internes afin d’autoriser la cotation d’un fonds indiciel coté (<em>Exchange-Traded Fund</em> – ETF) indexé sur le Bitcoin. La demande concerne un projet d’ETF qui serait géré par BlackRock, premier gestionnaire d’actifs au monde avec 9 000 Md USD d’actifs sous gestion.</p>
<p>Depuis plusieurs années, la SEC s’oppose à la création d’ETF directement indexés sur des crypto-actifs, la SEC estimant que le marché des crypto-actifs au comptant est trop risqué. Seuls les ETF indexés sur des produits dérivés de crypto-actifs, qui sont négociés en bourse (<em>futures</em> liés au cours du Bitcoin par exemple), sont actuellement autorisés aux États-Unis. </p>
<p>Mi-juin 2023, BlackRock et d’autres gestionnaires d’actifs majeurs, comme Fidelity (4 500 Md USD d’actifs sous gestion) et Invesco (1 500 Md USD) ont <a href="https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1980994/000143774923017574/bit20230608_s1.htm">relancé</a> des demandes de création d’ETF indexés sur le Bitcoin, avec l’appui des bourses Nasdaq et Chicago Board Options Exchange (Cboe). Le cours du Bitcoin a progressé d’environ 20 % la semaine suivant l’annonce de ces projets. Selon la presse, la SEC aurait formué des critiques sur ces projets et demandé des informations complémentaires aux bourses et aux gestionnaires d’actifs, qui ont <a href="https://www.cboe.com/us/options/regulation/rule_filings/bzx/">transmis</a> de nouvelles demandes d’autorisation.</p>
<p>Dans ces projets, une fonction de surveillance du marché des Bitcoins serait confiée à la plateforme Coinbase. Coinbase serait également chargé de la conservation des crypto-actifs pour plusieurs de ces ETF.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a reculé de -0,88 %, à 4 412 points. Le recul tient principalement aux créations d’emplois plus dynamiques qu’attendu dans le secteur privé, laissant craindre une inflexion plus restrictive de la politique monétaire (cf. <em>supra</em>). Les banques enregistrent des reculs plus importants (-1,5 % pour JP Morgan et Bank of America, -3,0 % pour Goldman Sachs sur la semaine) dans l’attente de la publication de leurs résultats trimestriels, attendus à partir de la fin de la semaine prochaine.</p>
<p>Le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a augmenté de +10 points, à 4,99 % après avoir franchi le seuil de 5 % pour la 1<sup>ère</sup> fois depuis les faillites bancaires de mars, et celui des obligations souveraines à 10 ans a progressé de +17 points, à 4,0 %.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<p>-A la suite de la publication des résultats du test de résistance de la Fed (<em>stress-tests</em>), les plus grandes banques américaines (JP Morgan, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Bank of America) ont annoncé une hausse de leurs distributions de dividendes pour le troisième trimestre 2023. Par ailleurs, <a href="https://newsroom.bankofamerica.com/content/newsroom/press-releases/2023/07/bank-of-america-comments-on-stress-test-results.html">Bank of America (BOA) et </a><a href="https://www.citigroup.com/global/news/press-release/2023/citi-comments-on-federal-reserve-stress-test-results">Citigroup ont évoqué des différences entre les résultats donnés par la Fed et ceux obtenus via leurs modèles de tests de résistance internes, ces derniers affichant des estimations de pertes relativement plus importantes pour BOA, et moins importantes pour Citigroup ; elles ont indiqué être en discussion avec la Fed afin de comprendre l’origine des disparités. </a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.citigroup.com/global/news/press-release/2023/citi-comments-on-federal-reserve-stress-test-results">Le juge chargé de la gestion de la faillite de SVB Financial, la société-mère de Silicon Valley Bank (SVB) a </a><a href="https://www.reuters.com/legal/svb-financial-gets-court-approval-sell-investment-bank-2023-07-05/">approuvé le 5 juillet la cession de sa division de banque d’investissement, pour un montant de 100 M USD, à un groupe d’investisseurs mené par le gestionnaire d’actifs Baupost Group.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.reuters.com/legal/svb-financial-gets-court-approval-sell-investment-bank-2023-07-05/">Le 29 juin, la sénatrice Elizabeth Warren (D – Massachusetts) a </a><a href="https://www.warren.senate.gov/imo/media/doc/2023.06.29%20Letter%20to%20CFPB%20re%20Credit%20Card%20Late%20Fees.pdf">adressé une lettre à Rohit Chopra, directeur du bureau de protection des consommateurs financiers (CFPB). E. Warren encourage le CFPB à finaliser une proposition de règle publiée en février qui vise à limiter les pénalités de retard que les banques peuvent exiger de leurs clients titulaires de cartes de crédit.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.warren.senate.gov/imo/media/doc/2023.06.29%20Letter%20to%20CFPB%20re%20Credit%20Card%20Late%20Fees.pdf">Dans un </a><a href="https://www.wsj.com/articles/banking-watchdog-takes-on-too-big-to-manage-2f847952?st=pi3c5yhx4pae9bt&reflink=article_email_share">entretien au Wall Street Journal, le directeur de l’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(OCC, régulateur des <em>national banks</em>), Mike Hsu, a rappelé les vulnérabilités posées par la croissance des grandes banques et de leur complexité. Il a soutenu qu’il revenait aux banques de démontrer aux régulateurs qu’elles ne devenaient pas trop grandes pour être gérées de manière adéquate (<em>«</em><em> </em><em>too big to manage</em> »), et rappelé que l’OCC dispose de l’autorité de démanteler les activités d’une banque qui témoignerait de manquements répétés.</a></p>
<p> </p>
<p>-<a href="https://www.wsj.com/articles/banking-watchdog-takes-on-too-big-to-manage-2f847952?st=pi3c5yhx4pae9bt&reflink=article_email_share">L’indice </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/june/">PMI du secteur de l’industrie, publié le 3 juillet par l’<em>Institute for Supply Management</em> (ISM), a diminué à 46,0 en juin (après 46,9 en mai), bien en-dessous des attentes du marché (47,3). En juin, le secteur s’est contracté pour le 8<sup>ème</sup> mois consécutif. Le sous-indice des stocks est tombé à un niveau considéré comme « trop bas », pouvant suggérer une future hausse de la production. L’indice </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/june/">PMI du secteur des services, publié le 6 juillet par l’ISM, a quant à lui nettement augmenté à 53,9 (après 50,3), bien au-delà des attentes du marché (51,3). Le secteur est en zone d’expansion pour le 6<sup>ème</sup> mois consécutif.</a></p>
<p><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/june/"><br clear="all" /> <!--EndFragment--> </a></p>2a8cf797-6467-49ec-be74-5e2b018bf90f[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°10) du 21 juin au 5 juillet [Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°10) du 21 juin au 5 juillet 2023-07-05T00:00:00+02:00<div class="focus">
<p>Sommaire </p>
</div>
<p style="text-align: justify;">Fait marquant</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li><em>OpenAI</em> a choisi Londres pour l’implantation de son premier site à l’international</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Economie numérique et régulation</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>L’entrepreneur Ian Hogarth va présider la <em>Foundation Model Taskforce</em></li>
<li>Le R-U et Singapour ont signé des protocoles d’accord visant à renforcer leur coopération sur la circulation des données et les technologies émergentes </li>
<li>Des amendements à l’<em>Online Safety Bill </em>permettront de condamner les auteurs de « <em>revenge porn</em> » et de <em>deep fake</em> intimes</li>
<li>Le R-U a annoncé le lancement du <em>UK-Ukraine TechBridge</em> et du <em>Business Bridge Ukraine</em></li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Télécommunications et réseaux</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Un député conservateur dénonce les risques de sécurité que pourrait représenter la fusion entre <em>Vodafone </em>et <em>Three </em></li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Données et intelligence artificielle</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>La <em>Equality and Human Rights Commission</em> appelle au développement d’un encadrement de l’IA prenant en compte la protection des droits de l’homme</li>
<li><em>KPMG</em> estime que l’IA générative pourrait avoir un impact modeste mais toutefois significatif sur le marché de l’emploi au R-U</li>
<li>La commission électorale s’inquiète des potentiels impacts de l’IA sur les élections générales à venir et de l’inadaptation de la loi électorale</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Spatial</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>La <em>UK Space Agency </em>a annoncé un financement de 2,1 M£ pour soutenir les entreprises britanniques développant des technologies destinées à améliorer les capacités des vols spatiaux</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Ecosystème tech</p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">L’ancienne licorne britannique <em>Babylon</em> va se délister de la bourse de New York</li>
<li style="text-align: justify;">Les <em>spinouts</em> d’Oxford sont plus risqués mais plus valorisés qu’à Cambridge</li>
</ul>bd4824ef-66b4-4585-9644-4d9f85247e09Washington Wall Street Watch n°2023-26Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-07-03T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les prix immobiliers augmentent sur un mois bien qu’ils ralentissent sur un an</li>
<li>La croissance du PIB au T1 2023 est nettement revue à la hausse</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le Président Biden souligne les avancées de son programme économique, <em>Bidenomics</em></li>
<li>Le CBO publie les projections économiques et budgétaires</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les <em>stress-tests</em> de la Fed montrent la bonne résistance des grandes banques</li>
<li>Le <em>Treasury</em> souhaite renforcer la prise en compte des risques climatiques dans le secteur de l’assurance</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les prix immobiliers augmentent sur un mois bien qu’ils ralentissent sur un an</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/FHFA-HPI-Monthly_06272023.pdf">rapport</a> de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA), les prix immobiliers aux États-Unis ont augmenté de +0,7 % en avril (après +0,5 %, révisé de ‑0,1 point, en mars) mais ils ont ralenti sur un an, à +3,1 % (après +4,3 %).</p>
<p>L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/documents/indexnews/announcements/20230627-1464869/1464869_cshomeprice-release-0627.pdf">publié</a> par Standard & Poor’s, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, augmente de +0,9 % en avril (après +0,5 % en mars), mais recule sur un an, à ‑1,7 % (après ‑1,1 %), restant toutefois supérieur aux attentes du marché (‑2,4 %). Les prix ont fortement baissé à Seattle (‑12,4 %), San Francisco (‑11,1 %), Las Vegas (‑6,6 %) et Phoenix (­‑6,1 %) mais ils ont poursuivi leur hausse à Miami (+5,2 %), Chicago (+4,1 %) et Atlanta (+3,5 %).</p>
<p>Le <a href="https://www.census.gov/construction/nrs/pdf/newressales.pdf">rapport</a> du <em>Census Bureau</em> indique que les ventes de nouveaux logements ont bondi à +1,0 % en mai (après +0,3 % en avril), atteignant 763 000 ventes en rythme annualisé. Sur un an, elles ont augmenté à +20,0 % (après +11,8 %). Toutefois, le prix de vente médian des nouveaux logements a baissé à 416 300 USD en mai (après 420 800 USD en avril).</p>
<p> </p>
<h5><em>La croissance du PIB au T1 2023 est nettement revue à la hausse</em></h5>
<p>Selon la 3<sup>ème</sup> <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2023-06/gdp1q23_3rd.pdf">estimation</a> du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), la croissance trimestrielle du PIB américain a été nettement revue à la hausse au T1 2023, à +0,5 % (+2,0 % en rythme annualisé) contre +0,3 % lors de la 2<sup>ème</sup> estimation (+1,3 %).</p>
<p>Cette révision est tirée par la consommation, le solde commercial et l’investissement résidentiel (+0,1 point de révision de la contribution, à +0,7 point, +0,1 point et ‑0,0 point respectivement), partiellement compensée par l’investissement en propriété intellectuelle (‑0,1 point, à +0,0 point). Les contributions des autres composantes sont restées inchangées par rapport à la 2<sup>ème</sup> estimation.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Président Biden souligne les avancées de son programme économique, Bidenomics</em></h5>
<p>Le Président Biden a <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/06/28/bidenomics-is-working-the-presidents-plan-grows-the-economy-from-the-middle-out-and-bottom-up-not-the-top-down/">tenu</a> un discours le 28 juin sur les avancées de son programme économique intitulé <em>Bidenomics</em>. Celui-ci repose sur 3 piliers : (i) mettre en place des investissements publics « intelligents » ; (ii) soutenir et former les travailleurs pour élargir la classe moyenne ; et (iii) promouvoir la concurrence afin de réduire les coûts et soutenir l’émergence des petites et moyennes entreprises (PME).</p>
<p>Sur le plan industriel, l’administration met en avant 35 000 nouveaux projets dans les infrastructures ainsi que les investissements dans les secteurs stratégiques comme ceux des semi-conducteurs et des technologies de l’énergie renouvelable (+300 000 emplois créés en 2022).</p>
<p>Sur le marché du travail, l’administration souligne un taux de chômage historiquement bas, à moins de 4 %, niveau de long-terme selon la projection du <em>Congressional Budget Office</em> (CBO), organe rattaché au Congrès chargé des analyses économiques et budgétaires. Ce dynamisme sur le marché du travail concerne l’ensemble des minorités ethniques. Le Président Biden a réitéré son objectif de rendre gratuit certaines universités publiques (<em>community colleges</em>) et des écoles maternelles (<em>pre-K</em>) afin de soutenir les travailleurs et la classe moyenne.</p>
<p><em>Bidenomics</em> vise également à renforcer la concurrence, notamment pour baisser les coûts pour les consommateurs, augmenter les salaires et protéger les travailleurs à travers la loi antitrust.</p>
<p>Enfin, le Président Biden a souligné les efforts budgétaires de l’administration, qui se manifestent notamment par la réduction du déficit réalisée (plus de 1 700 Md USD au cours des deux premières années de son mandat) et projetée (plus de 3 500 Md USD au cours de la décennie à venir). Il a par ailleurs réaffirmé son intention d’accroître la fiscalité des grandes entreprises et des ménages les plus aisés.</p>
<p>Par ailleurs, le <em>Treasury</em> a <a href="https://home.treasury.gov/news/featured-stories/unpacking-the-boom-in-us-construction-of-manufacturing-facilities">publié</a> le 27 juin une analyse de l’<em>Infrastructure Investment and Jobs Act</em> dans lequel il souligne que (i) les dépenses de construction industrielle ont fortement augmenté en 2023 pour atteindre 166 Md USD (soit près du double du volume moyen observé sur 2005-2022), tirées par l’industrie de l’informatique, l’électrique et l’électronique et (ii) que ce dynamisme n’est pas observé dans toutes les économies avancées mais qu’il serait un phénomène propre aux États-Unis, tiré par l’orientation des politiques publiques de l’administration.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le CBO publie les projections économiques et budgétaires</em></h5>
<p>Le CBO a <a href="https://www.cbo.gov/publication/59014">publié</a> le 28 juin ses nouvelles projections économiques et budgétaires à long terme en intégrant l’impact de la <em>Fiscal Responsibility Act</em>, loi entrée en vigueur le 3 juin sur le cadrage des dépenses budgétaires résultant d’un accord bipartisan.</p>
<p>Les projections soulignent une hausse des déficits de -5,8 % du PIB en 2023 à -10 % en 2053 et de la dette de 98 % en 2023 à 181 % en 2053. Cette augmentation du déficit résulte d’un accroissement des dépenses sociales, liées au vieillissement de la population et de la hausse des coûts médicaux, et des intérêts de la dette. En effet, selon le CBO, le service de la dette rapporté au PIB triplerait entre 2023 et 2053.</p>
<p>Par rapport à la <a href="https://www.cbo.gov/publication/58848">projection</a> de février 2023, la nouvelle publication indique une baisse progressive des dépenses budgétaires (-0,3 point en 2024 à -1,2 point en 2053) due principalement à la réduction des dépenses discrétionnaires et des intérêts de la dette. Le déficit et la dette reculeraient également à compter de 2024 (-0,3 point en 2024 à -1,2 point en 2053 et -0,2 point en 2024 à -1,4 point en 2053, respectivement).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les stress-tests de la Fed montrent la bonne résistance des grandes banques</em></h5>
<p>La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230628a.htm">publié</a> le 28 juin les résultats de ses tests de résistance (<em>stress-tests</em>) bancaires pour 2023. Cet exercice visait à mesurer la résilience des banques face à un scénario de dégradation sévère de l’activité économique, caractérisé par une forte hausse du taux de chômage, une chute du PIB et des conditions de marché dégradées. L’exercice a couvert les 19 banques ayant plus de 250 Md USD d’actifs, soumises à une obligation de <em>stress-test</em> annuelle, et 4 banques ayant entre 100 Md et 250 Md USD d’actifs, soumises à une obligation biannuelle.</p>
<p>Face à ce scénario, les banques enregistreraient une perte agrégée de 541 Md USD, dont 424 Md USD de pertes sur crédits. Rapportées au total des prêts, les pertes sur crédit atteindraient 6,4 %, un niveau similaire à celui mesuré lors du stress-test de juin 2022. Le ratio de fonds propres <em>Common Equity Tier</em> <em>1</em> (CET1) agrégé passerait de 12,4 % fin 2022 à un niveau minimum de 10,1 % (soit -2,3 % points, une baisse inférieure à celle mesurée lors des <em>stress-tests</em> de juin 2022).</p>
<p>Les 23 banques soumises à ces stress-tests conserveraient toutes des niveaux de fonds propres supérieurs au minimum réglementaire. Les banques qui présenteraient les plus bas niveaux de CET 1 sont Citizens (6,4 %), US Bancorp (6,6 %,) et Truist (6,7 %), ces trois banques atteignant des niveaux égaux ou très légèrement supérieurs à leurs minimums réglementaires.</p>
<p>Les résultats de ce <em>stress-test</em> détermineront les exigences de fonds propres spécifiques à chaque banque (<em>stress-test capital buffer</em>), qui seront publiées par la Fed d’ici quelques semaines.</p>
<p>Par ailleurs, l’exercice soumettait les 8 banques d’importance systémique (GSIB) à un choc de marché alternatif (<em>Exploratory Market Shock</em>), incluant une récession de moindre ampleur, la persistance d’une inflation élevée et des taux d’intérêt élevés. Les banques enregistreraient dans ce cas des pertes légèrement inférieures à celles du scénario précédent, à l’exception de Wells Fargo. Les résultats de ce scénario ne sont pas pris en compte dans les exigences de fonds propres.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Treasury souhaite renforcer la prise en compte des risques climatiques dans le secteur de l’assurance</em></h5>
<p>Le <em>Federal Insurance Office</em> (FIO), branche du département du <em>Treasury</em> chargée du secteur de l'assurance a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1579">publié</a> le 27 juin un rapport portant sur la supervision et la régulation du secteur assurantiel en matière de risques climatiques.</p>
<p>Le FIO constate que les risques climatiques représentent des défis nouveaux et croissants pour le secteur assurantiel. Il observe le fort accroissement de la fréquence et de la sévérité des catastrophes climatiques : neuf des dix ouragans les plus coûteux de l’histoire des États-Unis se sont produits depuis 2005, et huit des dix incendies de forêt les plus coûteux se sont produits depuis 2017.</p>
<p>Les auteurs du rapport saluent les travaux et propositions réalisés au sein de la <em>National Association of Insurance Commissioners</em> (NAIC), instance de coordination des régulateurs des États fédérés, et soutiennent la mise en œuvre de standards et directives intégrant les risques climatiques, tant par la NAIC que par les régulateurs des États fédérés, ces derniers assurant l’essentiel de la régulation du secteur assurantiel américain.</p>
<p>Le FIO soutient notamment la mise à jour de plusieurs manuels et directives techniques (notamment les manuels d’examen de la situation financière d’un assureur, le cadre d’analyse interne de la solvabilité, les méthodes d’évaluation des exigences de capital fondées sur les risques). Il recommande un renforcement des capacités de collecte de données et de modélisation par les régulateurs. Il souhaite aussi le renforcement de la supervision macro‑prudentielle des risques climatiques, via le développement d’analyse de scénarios, ou d’intégration de ces risques dans l’évolution des capacités de réassurance ou des fonds de garantie publics au niveau des États et dans les revues globales des risques réalisées par la NAIC.</p>
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<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +1,0 %, à 4 396 points. En dépit d’un discours du président de la Fed, Jerome Powell, plus favorable à des hausses de taux, les indicateurs économiques surprenant à la hausse (les prix immobiliers, le PIB et l’indice de confiance) ont alimenté l’optimisme du marché. Les plus grandes banques ont par ailleurs fortement rebondi en bourse le 29 juin, au lendemain de la publication des <em>stress-tests</em> bancaires (cf. <em>supra</em>).</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont tous deux augmenté de +0,1 point, à 4,9 % et 3,8 % respectivement. Les rendements ont d’abord baissé sous l’effet d’une aversion au risque accrue, puis ont changé de tendance à la suite de la publication des indicateurs économiques meilleurs que prévu allant dans le sens d’un resserrement monétaire plus fort.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<p>-Le 27 juin, la sénatrice Elizabeth Warren (D – Massachussetts) a envoyé une <a href="https://www.warren.senate.gov/imo/media/doc/2023.06.27%20Letter%20to%20Regulators%20re%20Bank%20Merger%20Reviews.pdf">lettre à la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, au ministère de la Justice ainsi qu’aux régulateurs bancaires (Fed, OCC, FDIC). Elle enjoint aux régulateurs de renforcer le régime des fusions et acquisitions bancaires, et condamne des propos récents de J. Yellen et Michael Hsu, directeur de l’OCC, qui allaient dans le sens de davantage d’ouverture en matière de fusions bancaires</a></p>
<p>-<a href="https://www.warren.senate.gov/imo/media/doc/2023.06.27%20Letter%20to%20Regulators%20re%20Bank%20Merger%20Reviews.pdf">Selon <em>Conference Board</em>, un think-tank spécialisé dans les enquêtes, l’indice de confiance des consommateurs a nettement </a><a href="https://www.conference-board.org/topics/consumer-confidence">augmenté à 109,7 en juin (après 102,5 en mai) pour atteindre son niveau le plus élevé depuis janvier 2022, reflétant une amélioration des conditions et des perspectives économiques. Toutefois, l’enquête indique que les consommateurs continuent d’anticiper une récession au cours des 6 à 12 prochains mois.</a></p>
<p>-<a href="https://www.conference-board.org/topics/consumer-confidence">Les agences de régulation des banques et des établissements de crédit (Fed, FDIC, NCUA, OCC) ont </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230629a.htm">publié le 29 juin une directive encadrant les opérations d’aménagement et de restructuration de prêts à destination du secteur de l’immobilier commercial. La directive met à jour une directive datant de 2009, et détaille les principes et exigences applicables à ces opérations en matière de gestion des risques, de classification des prêts, de traitement comptable ainsi que de reporting aux superviseurs.</a></p>
<p>-<a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230629a.htm">La banque PacWest (41 Md USD d’actifs) a </a><a href="https://www.businesswire.com/news/home/20230623707825/en/Ares-Management-Acquires-3.5-Billion-Lender-Finance-Portfolio-from-Pacific-Western-Bank">annoncé le 26 juin avoir cédé un portefeuille de 3,5 Md USD de prêts au groupe de capital-investissement Ares. PacWest avait fortement baissé en bourse ces derniers mois à la suite des perturbations du secteur bancaire de mars 2023 (–63 % depuis le début de l’année). Le titre a fortement rebondi après l’annonce de cette cession.</a></p>
<p>-<a href="https://www.businesswire.com/news/home/20230623707825/en/Ares-Management-Acquires-3.5-Billion-Lender-Finance-Portfolio-from-Pacific-Western-Bank">La Fed a </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/other20230629a.htm">annoncé le 29 juin que 57 institutions financières avaient réalisé une série de tests leur permettant d’utiliser FedNow, le nouveau service de paiement interbancaire en temps réel de la Fed qui doit entrer en fonction fin juillet 2023. </a></p>
<p> </p>b74bd6ec-80e9-45c8-91ca-7c0294f12359Washington Wall Street Watch n°2023-25Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-06-23T00:00:00+02:00<div>
<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul>
<li>Les constructions résidentielles bondissent</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul>
<li>Lors des auditions au Congrès, Jerome Powell indique la possibilité d’une ou deux nouvelles hausses des taux</li>
<li>Le Sénat tient une audition sur les nominations à la Fed</li>
<li>Le <em>Treasury</em> publie son rapport semestriel sur la politique macroéconomique et le taux de change</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul>
<li>La FDIC appelle au renforcement des exigences prudentielles bancaires</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
</div>
<h5><em>Les constructions résidentielles bondissent</em></h5>
<div>
<p>Selon le <a href="https://www.census.gov/construction/nrc/pdf/newresconst.pdf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">rapport</a> mensuel du <em>Census Bureau</em> publié le 20 juin, les constructions résidentielles ont bondi en mai. Les mises en chantier ont augmenté de +21,7 %, atteignant 1,63 million en rythme annualisé (après 1,34 million), bien au‑delà des attentes du marché (1,39 million). Elles sont tirées par les maisons unifamiliales qui ont progressé de +18,5 %, atteignant 997 000 mises en chantier. Les permis de construire ont également augmenté, à 1,49 million (+5,2 % par rapport à avril).</p>
<p>L’indice de confiance des constructeurs <a href="https://www.nahb.org/news-and-economics/press-releases/2023/06/builder-confidence-moves-into-positive-territory-in-june" target="_blank" rel="noopener noreferrer">mesuré</a> par la <em>National Association of Home Builder</em> (NAHB) a augmenté à 55 en juin (contre 50 en mai et 51 attendu par le marché), passant ainsi en territoire positif pour la 1<sup>ère</sup> fois depuis 11 mois. Il est tiré par (i) la forte demande, (ii) le manque de stocks existants et (iii) l’efficacité croissante de la chaîne d’approvisionnement. Il reste toutefois bien inférieur au niveau de juin 2022 (67).</p>
</div>
<p> </p>
<div>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
</div>
<h5><em>Lors des auditions au Congrès, Jerome Powell indique la possibilité d’une ou deux nouvelles hausses des taux</em></h5>
<div>
<p>Dans le cadre de la publication du rapport semi-annuel de la Fed, le président de la Fed, Jerome Powell, a été auditionné à la commission des services financiers de la <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408872" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Chambre</a> des représentants le 21 juin et à la commission des affaires bancaires du <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/the-semiannual-monetary-policy-report-to-congress" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Sénat</a> le 22 juin.</p>
<p>Le <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/20230616_mprfullreport.pdf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">rapport</a> semi-annuel de la politique monétaire publié par la Fed le 16 juin, décrit une activité économique en ralentissement malgré une consommation résiliente et un marché du travail tendu. Ce dernier montre toutefois des signes d’apaisement, notamment par le ralentissement des salaires et la diminution des emplois vacants. Bien que la désinflation soit engagée, le niveau d’inflation reste bien au-delà du taux cible de la Fed de 2% et, en particulier, les prix des services hors-logement montrent peu de signes de ralentissement. En ce qui concerne le secteur bancaire, la Fed soutient qu’il est « solide et résilient » et que la plupart des banques sont « bien capitalisées ».</p>
<p>Lors de son audition, J. Powell a rappelé que le statu quo décidé lors du dernier FOMC témoignait de la prudence face au délai de transmission du resserrement monétaire et du durcissement des conditions de crédit à l’activité économique. Il a indiqué que le rythme du resserrement ralentissait à l’approche du niveau suffisamment restrictif et qu’il serait ajusté en fonction des données entrantes et à chaque réunion FOMC (<em>meeting-by-meeting</em>). Par ailleurs, J. Powell a indiqué que la majorité des membres ont soutenu à la fois le statu quo lors du dernier FOMC et 1 ou 2 hausses de 25 points de base d’ici à fin 2023, ce qui lui semble être le scénario le plus probable en l’état des données.</p>
<p>Les Démocrates ont, dans l’ensemble, alerté sur l’influence de la remontée des taux sur l’emploi, notamment des minorités ethniques. J. Powell a rappelé le double mandat de la Fed, à savoir la stabilité des prix et le maximum d’emploi, ces deux objectifs étant d’importance égale. Les Républicains ont, quant à eux, interrogé J. Powell sur la régulation climatique et la réduction du bilan de la Fed. J. Powell a indiqué que la taille cible du bilan était inférieure à sa taille actuelle mais à un niveau qui soit compatible avec le régime de réserves abondantes (<em>ample reserves</em>). J. Powell a répondu à l’interpellation des Républicains que la Fed n’avait pas de mandat en matière de régulation climatique.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Sénat tient une audition sur les nominations à la Fed</em></h5>
<p>La commission des affaires bancaires du Sénat a <a href="https://monintranet.dgtresor.gouv.fr/bureau/WAS/NYC/travail/WWSW/2023/8%EC%9D%BC%20%EC%A0%80%EB%85%81%205%EC%8B%9C%2020%EB%B6%84%EB%8F%84%EC%B0%A9" target="_blank" rel="noopener noreferrer">tenu</a> une audition sur les nominations à la Fed. Le 15 mai, la Maison-Blanche a <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/presidential-actions/2023/05/15/nominations-sent-to-the-senate-107/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">annoncé</a> la nomination de Philip Jefferson, actuellement gouverneur de la Fed, au poste de vice-président de la Fed, la reconduction du mandat de gouverneure de Lisa Cook et la nomination d’Adriana Kugler au poste de gouverneur de la Fed.</p>
<p>Interrogé sur les facteurs de risque, P. Jefferson a indiqué qu’il surveillait attentivement le secteur de l’immobilier commercial, la fuite des dépôts facilitée par les nouvelles technologies, la cybersécurité et les séquelles de la crise sanitaire. L. Cook a ajouté à la liste des risques le durcissement des conditions de crédit résultant à la fois du resserrement de la politique monétaire et des turbulences bancaires, tout en soutenant la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. A. Kugler a insisté sur l’inflation élevée qui affecterait plus particulièrement les populations les plus vulnérables.</p>
<p>Les sénateurs ont tous soutenu l’utilité d’avoir des banques de différentes tailles, notamment au regard de la proximité des banques communales (<em>community banks</em>) avec la population locale. Les sénateurs républicains ont exprimé leur doute quant à l’utilité d’une régulation renforcée. L’ensemble des candidats se sont accordés sur l’importance du rôle des banques régionales dans le financement local. En particulier, P. Jefferson a souligné l’équilibre à trouver entre le renforcement de la régulation favorisant la confiance dans le système bancaire et la disponibilité du crédit pour financer l’économie. Il n’a toutefois pas remis en cause la « revue holistique » actuellement en cours par le vice-président de la Fed chargé de la supervision, Michael Barr. Mark Warner (D-Virginie) a mis en garde contre des effets d’interaction entre le resserrement et le renforcement de la régulation qui pourrait conduire à une réduction drastique de l’offre de crédit, ce qui pourrait déclencher des perturbations dans l’activité locale.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Treasury publie son rapport semestriel sur la politique macroéconomique et le taux de change</em></h5>
<p>Le <em>Treasury </em>a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1546" target="_blank" rel="noopener noreferrer">publié</a> le 16 juin son rapport semestriel sur la politique de change des principaux partenaires économiques des États‑Unis pour la période allant de janvier à décembre 2022. D’après ce rapport, aucun partenaire commercial majeur des États-Unis n’aurait manipulé sa monnaie pour obtenir un avantage commercial indu. En effet, le rapport souligne la forte appréciation du dollar américain au cours de l’année 2022, ce qui a conduit les principaux partenaires commerciaux à vendre du dollar sans pour autant remplir le critère de manipulation de devise. Enfin, le rapport déplore l’absence de transparence de la Chine sur le mécanisme d’ajustement de son taux de change.</p>
<p>La liste des pays surveillés comprend l’Allemagne, la Chine, la Corée du Sud, la Malaisie, Singapour, la Suisse, et Taïwan. Au cours de l’année 2022, la Suisse, n’ayant vérifié qu’une seule des trois conditions, a été retirée de la liste des pays sous surveillance renforcée.</p>
<p>Pour rappel, le <em>Treasury</em> utilise trois critères pour évaluer si un pays manipule sa monnaie. Un pays est placé sur la liste des pays surveillés s’il remplit au moins deux des trois conditions suivantes :</p>
<p>1) un excédent commercial (de biens et services) vis-à-vis des États-Unis supérieur à 15 Md USD au cours de 12 derniers mois ;</p>
<p>2) une balance des paiements excédentaire dépassant 3 % du PIB du pays ;</p>
<p>3) des achats de devises étrangères (pour affaiblir sa monnaie) sur au moins 8 mois au cours des 12 derniers mois, pour un montant supérieur à 2 % du PIB du pays.</p>
</div>
<p> </p>
<div>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
</div>
<p><strong> </strong></p>
<div>
<h5><em>La FDIC appelle au renforcement des exigences prudentielles bancaires</em></h5>
<p>Dans une <a href="https://www.fdic.gov/news/speeches/2023/spjun2223.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">intervention</a> du 22 juin, Martin Gruenberg, président de la <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), l’autorité de garantie des dépôts, a appelé à renforcer les exigences prudentielles bancaires, et a présenté les enjeux de la transposition des règles issues des accords de Bâle III finalisés en 2017.</p>
<p>M. Gruenberg a souligné l’importance de finaliser la mise en œuvre de Bâle III et a présenté les quatre piliers de la réforme : (i) standardiser les exigences de fonds propres au titre du risque de crédit et limiter l’effet de l’utilisation des modèles internes (« <em>output floor</em> ») ; (ii) renforcer l’évaluation des risques de marché par une révision complète du portefeuille de négociation (<em>fundamental review of the trading book</em> - FRTB), incluant notamment une plus grande prise en compte des risques extrêmes et une estimation de la liquidité de marché en situation de tensions ; (iii) standardiser la mesure du risque opérationnel ; (iv) mieux prendre compte les risques de changement de la valeur des positions sur des produits dérivés en fonction des risques de crédit des contreparties (<em>credit valuation adjustment</em> – CVA).</p>
<p>S’agissant du périmètre, M. Gruenberg indique que les nouvelles règles pourraient s’appliquer à toutes les banques ayant plus de 100 Md USD d’actifs. Il retient comme principal enseignement des faillites bancaires récentes que le cadre applicable aux banques ayant entre 100 et 250 Md USD d’actifs doit être renforcé. Il souhaite notamment revenir sur la dérogation permettant à ces banques de ne pas déduire de leurs fonds propres réglementaires les moins-values latentes de leurs titres disponibles à la vente.</p>
<p>En termes de calendrier, M. Gruenberg a indiqué que les trois régulateurs (Fed, FDIC et OCC) publieraient prochainement une proposition de règle pour consultation. La règle finale ne sera pas publiée avant mi-2024. La mise en œuvre du nouveau cadre devrait être progressif, avec une transition s’étalant sur plusieurs années.</p>
<p>M. Gruenberg a reconnu que l’augmentation des exigences de fonds propres bancaires risquait de peser sur l’offre de crédit. Il estime néanmoins que la mise en œuvre progressive des nouvelles règles limitera cet effet à court terme, et qu’à long terme des banques mieux capitalisées offriraient davantage de résilience au marché du crédit en période de repli.</p>
<p>J. Powell, président de la Fed, a aussi été longuement interrogé sur ce sujet lors de son audition au Congrès (cf. <em>supra</em>). J. Powell a affirmé que la proposition n’était ni finalisée ni soumise à l’évaluation au Conseil des gouverneurs de la Fed. Il souhaite que les nouvelles régulations soient à la fois lisibles et stables dans le temps, et qu’elles ne pénalisent pas davantage les petites banques que les grandes banques. Les Républicains et les Démocrates ont tous exprimé leur inquiétude quant à l’impact de la réforme sur les conditions de crédit déjà durcies, aussi bien pour les ménages que pour les entreprises.</p>
<p>Dans un <a href="https://finance.yahoo.com/news/federal-reserve-exploring-reverse-stress-testing-after-svb-collapse-feds-barr-says-185219692.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">évènement</a> distinct, M. Barr, vice-président de la Fed pour la supervision, a par ailleurs indiqué que la Fed réfléchissait à mettre en place des « stress-tests inversés » consistant à identifier les scénarios susceptibles de fragiliser chaque banque, compte tenu de leurs caractéristiques respectives.</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
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<p><strong> </strong></p>
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<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a reculé de -1,0 %, à 4 382 points. Les indices boursiers marquent le pas après une forte progression à l’issue de l’accord bipartisan sur le plafond de dette et par crainte d’un niveau terminal de taux directeur plus élevé qu’initialement prévu.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont tous deux progressé de +0,1 point sur 5 jours, à 4,8 % et 3,8 % respectivement. Les marchés obligataires semblent moins sensibles au relèvement du taux terminal anticipé dans la projection de la Fed publiée à l’issue de ce FOMC et des réponses de J. Powell lors des auditions.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
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<p>-Le <em>Joint Committee on Taxation</em> (JCT), organe bipartisan chargé d’évaluer des mesures budgétaires, a <a href="https://www.finance.senate.gov/imo/media/doc/118-0228b_june_2023.pdf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">publié</a> le 20 juin une estimation du coût budgétaire de la mise en œuvre du Pilier 2 de l’accord de l’OCDE sur la fiscalité des multinationales à -56,5 Md USD sur la période 2023-2033. Le Pilier 2 vise à instaurer l’impôt minimum à 15 % et les entreprises qui ont un taux effectif inférieur à 15 % devront payer la différence au pays où le bénéfice est réalisé.</p>
<p>-La commission des affaires bancaires du Sénat <a target="_blank" rel="noopener noreferrer">a </a><a href="https://www.banking.senate.gov/newsroom/majority/brown-scott-announce-agreement-markup-new-bill-hold-bank-executives-accountable-failures" target="_blank" rel="noopener noreferrer">adopté</a> une proposition de loi bipartisane visant à responsabiliser les dirigeants bancaires, à la suite des faillites bancaires récentes, qui sera donc discutée en plénière. Elle doit notamment permettre à la FDIC<em> </em>de récupérer les rémunérations qu'un dirigeant a perçues au cours des deux années précédant la faillite d'une banque.</p>
<p>-Le 20 juin, la société, financée notamment par Charles Schwab, Citadel, Fidelity ou Sequoia Capital, a <a href="https://www.businesswire.com/news/home/20230620110605/en/Digital-Asset-Platform-EDX-Markets-Begins-Trading-and-Completes-New-Funding-Round" target="_blank" rel="noopener noreferrer">annoncé</a> le lancement de sa plateforme d’échange de crypto-actifs destinée aux investisseurs institutionnels. La plateforme affiche comme spécificité de ne pas offrir de service de conservation des crypto-actifs pour le compte de ses utilisateurs, visant par là à minimiser les conflits d’intérêts.</p>
<p>-Le 15 juin, BlackRock, premier gestionnaire d’actifs au monde, a <a href="https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1980994/000143774923017574/bit20230608_s1.htm" target="_blank" rel="noopener noreferrer">déposé</a> une demande d’agrément auprès de la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), autorité des marchés boursiers, pour un fonds coté (ETF) investissant directement dans le Bitcoin. À ce jour, la SEC n’a jamais autorisé de fonds de ce type, citant des risques de manipulation de marché.</p>
<p>-La <em>Securities Industry and Financial Market Association</em> (SIFMA), représentant les entreprises du secteur financier, a <a href="https://www.sifma.org/resources/news/sifma-sifma-amg-express-concerns-with-sec-proposal-to-redefine-exchanges/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">communiqué</a> son opposition à une proposition de la SEC datant de janvier et visant à étendre la définition juridique d’une place de marché (<em>exchange</em>), afin notamment d’inclure les plateformes de finance décentralisée (DeFi). L’association s’inquiète de ce que la proposition élargirait de manière inefficace le champ de la définition, car trop vague et augmentant la pression réglementaire sur des acteurs financiers traditionnels.</p>
<p>-Le <em>Financial Stability Oversight Council</em> (FSOC), conseil réunissant les principaux régulateurs financiers, a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1547" target="_blank" rel="noopener noreferrer">tenu</a> une réunion le 16 juin. Elle visait notamment à évoquer les enjeux liés à la terminaison du taux LIBOR le 30 juin, la situation du secteur bancaire et l’exposition du secteur financier au secteur de l’immobilier commercial.</p>
<p>-La commission des appropriations du Sénat a <a href="https://www.appropriations.senate.gov/imo/media/doc/fy24_302b_allocations.pdf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">adopté</a> (15-13) le 22 juin une proposition d’allocation par ministère du budget 2024. Le montant total des dépenses discrétionnaires s’élève à 1 590 Md USD, dont 886 Md USD pour les dépenses militaires et 704 Md USD pour les dépenses non militaires. Les niveaux sont conformes aux plafonds définis dans le <em>Fiscal Responsibility Act</em>. La proposition devra être examinée et adoptée en séance plénière avant d’être envoyée à la Chambre des représentants.</p>
<p>-Dans une <a href="https://www.justice.gov/opa/speech/assistant-attorney-general-jonathan-kanter-delivers-keynote-address-brookings-institution" target="_blank" rel="noopener noreferrer">intervention</a> du 20 juin, Jonathan Kanter, <em>Assistant Attorney General</em> au <em>Department of Justice</em> (DoJ), a confirmé qu’une mise à jour des lignes directrices sur l’examen des concentrations dans le secteur bancaire était en préparation avec les régulateurs bancaires. Il a notamment insisté sur la nécessité de mieux prendre en compte, au-delà des indicateurs traditionnels centrés sur les parts de marché en matière de dépôts, les frais et les taux d’intérêt pratiqués, la variété des produits proposés, la localisation des agences et la qualité de service.</p>
<p>-La SEC a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-110" target="_blank" rel="noopener noreferrer">annoncé</a> le 17 juin que la plateforme de crypto-actifs Binance avait accepté de rapatrier aux États-Unis la totalité des actifs détenus pour le compte des clients américains de la plateforme, dans le cadre de la procédure judiciaire engagée par la <em>SEC</em> contre Binance.</p>
<p>-Le groupe de capital-investissement KKR (510 Md USD d’actifs sous gestion) a <a href="https://newsroom.paypal-corp.com/2023-06-20-PayPal-and-KKR-Announce-Exclusive-Multi-Year-Relationship-for-European-Pay-Later-Receivables" target="_blank" rel="noopener noreferrer">annoncé</a> le 20 juin la conclusion d’un partenariat avec PayPal, consistant à racheter les prêts à la consommation détenus par PayPal pour ses clients européens, à hauteur de 40 Md USD.</p>
<p><strong> </strong></p>
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</div>87718132-3fe3-489d-8532-92b44cdf0fc7Washington Wall Street Watch n°2023-24Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-06-16T00:00:00+02:00<p align="center">Sommaire</p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’inflation baisse sur un an mais sa composante sous-jacente persiste à des niveaux élevés</li>
<li>Les ventes au détail surprennent à la hausse</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Fed maintient la fourchette cible de ses taux directeurs</li>
<li>Les Républicains publient un projet de loi visant à alléger la fiscalité</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>L’OCC publie son rapport semestriel sur les risques du secteur bancaire</li>
<li>Les grandes banques publient leurs propositions d’évolutions prudentielles</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation baisse sur un an mais sa composante sous-jacente persiste à des niveaux élevés</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/cpi.pdf">publication</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS), l’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de +0,1 % en mai (après +0,4 % en avril) et sa composante sous‑jacente (hors énergie et alimentation) de +0,4 % (au même rythme que le mois précédent), tiré par le transport (+0,8 %), le logement (+0,6 %) et les véhicules d’occasion (+4,4%, au même rythme que le mois précédent). Les progressions sont en ligne avec les attentes du marché. Les prix de l’énergie ont reculé de ‑3,6 % (après +0,6 %) tandis que ceux de l’alimentation ont légèrement progressé (+0,2 %) après deux mois de stabilité.</p>
<p>Sur un an, l’inflation recule nettement à +4,0 % (après +4,9 %) du fait d’un fort effet de base (‑0,9 point de contribution) mais sa composante sous‑jacente persiste à des niveaux élevés (+5,3 % après +5,5 %). Les prix de l’énergie baissent de ‑11,7 % (après ‑5,1 %) et ceux de l’alimentation ralentissent à +6,7 % (après +7,7 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20230508">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 12 juin, les anticipations d’inflation des consommateurs ont baissé de ‑0,3 point à un an (atteignant +4,1 %), mais ont augmenté de +0,1 point à 3 ans et à 5 ans, atteignant +3,0 % et +2,7 % respectivement.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail surprennent à la hausse</em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">publiées</a> par le <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail ont augmenté de +0,3 % en mai (après +0,4 % en avril), soit un niveau bien supérieur aux attentes du marché (-0,2 %). Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont progressé de +1,6 % (au même rythme que le mois d’avril). Les données sont publiées en valeur nominale, donc non ajustées de l’inflation.</p>
<p>Sur un mois, les ventes ont augmenté notamment pour les fournisseurs d’équipements de jardin et de matériaux de maison (+2,2 %), les concessionnaires de véhicules (+1,4 %), tandis qu’elles ont diminué dans les stations-service (‑2,6 %) et les magasins de détail divers.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed maintient la fourchette cible de ses taux directeurs</em></h5>
<p>La réunion du comité de politique monétaire (FOMC) des 13 et 14 juin 2023 s’est <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/monetary20230614a.htm">conclue</a> par le maintien de la fourchette-cible des taux <em>fed funds</em> à [5,0 % - 5,25 %]. Cette décision a été prise à l’unanimité.</p>
<p>Le président de la Fed, Jerome Powell, a commencé par souligner la détermination de la Fed à ramener l’inflation à sa cible de 2 %. Il a souligné la résilience de l’économie américaine, les tensions persistantes sur le marché du travail, bien que ce dernier affiche des signes d’apaisement, et une inflation sous-jacente élevée et persistante en dépit de la baisse de l’inflation totale.</p>
<p>Le président de la Fed a ensuite justifié le statu quo en insistant sur la prudence. Selon lui, cette décision permettrait à la Fed de prendre en compte les effets cumulés et le délai de transmission du resserrement monétaire, en se laissant la possibilité d’ajuster ce dernier en fonction des développements économiques et financiers constatés d’ici la prochaine réunion. J. Powell a présenté les trois paramètres du resserrement monétaire, à savoir (i) le rythme de la remontée des taux, (ii) le taux terminal (niveau considéré comme suffisamment restrictif) et (iii) la durée pendant laquelle ce niveau serait maintenu. Si, en 2022, le principal levier d’action était la vitesse à laquelle la Fed relevait son taux directeur, celui-ci approchant son niveau considéré comme restrictif, l’objectif de la Fed serait désormais de déterminer le niveau terminal ainsi que la durée au cours de laquelle il serait maintenu, ce qui nécessiterait de ralentir et de scruter les données entrantes.</p>
<p>À l’occasion de ce FOMC, la Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcprojtabl20230614.pdf">publié</a> une nouvelle projection économique qui présente une révision à la hausse de la prévision de croissance, d’inflation sous-jacente et de taux directeur et une révision à la baisse de celle d’inflation et de chômage. En particulier, la projection de taux directeur à 5,6 % contre 5,1 % dans la projection précédente impliquerait deux hausses supplémentaires de 25 pb d’ici fin 2023 contre une seule hausse anticipée par les marchés.</p>
<p>À la date du 15 juin, les marchés <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">anticipent</a> une seule hausse de 25 pb d’ici à fin 2023 avec un taux terminal à 5,4 % contre 5,6 % indiqué dans la projection. En effet, la Fed ayant indiqué prendre ses décisions à chaque réunion (<em>meeting-by-meeting</em>) sur la base des données publiées (<em>data-dependent</em>), les marchés semblent accorder moins d’importance à la projection.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les Républicains publient un projet de loi visant à alléger la fiscalité</em></h5>
<p>La commission des Voies et Moyens de la Chambre des représentants a <a href="https://waysandmeans.house.gov/ways-and-means-committee-passes-tax-cuts-for-working-families-act/">adopté</a> le 13 juin, sur une ligne partisane, un projet de loi <a href="https://waysandmeans.house.gov/smith-introduces-the-american-families-and-jobs-act-to-cut-taxes-for-working-families-grow-main-street-businesses-and-protect-american-innovation-competitiveness/">intitulé</a> « <em>American Families and Jobs Act</em><em> </em>» visant à alléger la fiscalité à travers l’assouplissement des règles fiscales et la suppression de certaines taxes et subventions. Porté par les Républicains, il est constitué de trois textes de loi, à savoir <em>Tax Cuts for Working Families Act</em> (H.R. <a href="http://waysandmeans.house.gov/wp-content/uploads/2023/06/Tax-Cuts-for-Working-Families.pdf">3936</a>), <em>Small Business Jobs Act</em> (H.R. <a href="http://waysandmeans.house.gov/wp-content/uploads/2023/06/Small-Business-Jobs-Act.pdf">3937</a>) et <em>Build It in America Act</em> (H.R. <a href="http://waysandmeans.house.gov/wp-content/uploads/2023/06/Build-It-in-America.pdf">3938</a>).</p>
<p>Dans le détail, le <em>Tax Cuts for Working Families Act</em> prévoit l’augmentation du montant de l‘abattement forfaitaire sur le revenu imposable (<em>guaranteed deduction</em>) de 4 000 USD pour les années budgétaires 2024-2025. Le <em>Small Business Jobs Act</em> prévoit notamment le rehaussement du seuil de déclaration des contrats de sous-traitance de 600 à 5 000 USD, l’abaissement du seuil de déclaration à 600 USD contre 20 000 USD actuellement pour l’économie collaborative et de plateformes (<em>gig economy</em>), et le renforcement de la déductibilité des dépenses liées aux achats d’équipements (à 2,5 M USD contre 1 M USD actuellement). Le <em>Build It in America Act</em> prévoit en particulier la suppression ou la modification de certains crédits d’impôts de l’<em>Inflation Reduction Act</em> (crédits d’impôt à l’investissement et à la production d’électricité propre et à l’achat des véhicules propres), la déductibilité immédiate des dépenses de R&D au lieu de 5 à 15 ans, le renforcement de la déductibilité des intérêts d’emprunt (30 % de l’EBITDA – <em>earnings before interest, taxes, depreciation and amortization</em> – au lieu de l’EBIT – <em>earnings before interest and taxes</em>), la suppression de la surtaxe sur le pétrole et le contrôle de vente de terres agricoles aux pays étrangers préoccupants (« <em>countries of concern</em> »).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>L’OCC publie son rapport semestriel sur les risques du secteur bancaire</em></h5>
<p>L’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(OCC), régulateur des <em>national banks</em>, a <a href="https://www.occ.gov/news-issuances/news-releases/2023/nr-occ-2023-60.html">publié</a> le 14 juin un rapport sur les risques bancaires.</p>
<p>Le rapport souligne que la situation de liquidité s’est améliorée depuis les perturbations liées aux faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank. Cette amélioration résulte d’une plus grande détention d’actifs liquides et d’une augmentation des capacités d’emprunt des banques. Ces deux évolutions renforcent la résilience du secteur, mais pourraient également peser sur la rentabilité des établissements.</p>
<p>Le rapport souligne que si la hausse des taux devrait bénéficier à la plupart des banques, les moins-values latentes des portefeuilles restent importantes. Dans ce contexte, le risque de taux reste dépendant de la stabilité des dépôts. L’OCC encourage à cet égard les banques à mettre en place différents scénarios de stress pour gérer leurs risques de taux et de liquidité.</p>
<p>S’agissant des risques de crédit, le rapport met l’accent sur l’exposition à l’immobilier commercial, en particulier sur le segment des bureaux qui se caractérise par une hausse des taux de vacance. Michael Hsu, directeur de l’OCC, a appelé les banques à diversifier leurs <em>stress tests</em> sur ce marché. Le rapport estime néanmoins que les risques de crédit restent modérés dans l’ensemble. L’OCC souligne enfin le niveau élevé des risques opérationnels, notamment ceux liés à la cybersécurité.</p>
<p> </p>
<h5>Les grandes banques publient leurs propositions d’évolutions prudentielles</h5>
<p>Le <em>Bank Policy Institute</em> (BPI), qui représente les intérêts des plus grandes banques actives aux États-Unis, a <a href="https://bpi.com/wp-content/uploads/2023/06/BPI-Policy-Recommendations-06.05.2023.pdf">publié</a> le 9 juin une série de propositions en matière prudentielle. Ces demandes s’inscrivent dans le contexte de la publication prochaine, par la Fed, d’une proposition de règle de transposition des accords de Bâle III finalisés.</p>
<p>En matière de liquidité, le BPI demande à la Fed de réduire la taille du dispositif de mise en pension inversée (<em>reverse repo facility</em>) qui selon le BPI contribue à l’attrition des dépôts. Le BPI demande par ailleurs aux régulateurs de reconnaitre le bénéfice des facilités de tirage auprès des banques centrales dans les ratios de liquidité, d’encourager les banques à maintenir des tirages sur ces facilités pour s’assurer de leur caractère opérationnel en cas de choc et de préciser les attentes des régulateurs en matière de concentration de la liquidité (par zone géographique, par secteur et par type de dépôt). Le BPI s’oppose enfin à une recalibration des ratios de liquidité de court terme (LCR) et de financement stable (NSFR).</p>
<p>En matière de fonds propres, le BPI s’oppose à une augmentation des exigences de capital, mais appelle à mettre un terme à la dérogation permettant aux banques moyennes et petites de ne pas imputer sur leurs fonds propres réglementaires les moins-values latentes de leurs titres disponibles à la vente. Le BPI demande également d’autoriser les banques à émettre des titres couvrant leurs exigences d’absorption totale des pertes (TLAC) au niveau de la maison-mère ou au niveau des filiales bancaires, selon leur stratégie de résolution.</p>
<p>S’agissant du risque de taux, le BPI propose que la Fed ajoute un scénario de hausse des taux dans ses scénarios de <em>stress test</em>. Enfin, le BPI ajoute une série de demandes relatives aux pratiques de supervision, à l’assouplissement du régime des fusions bancaires et à l’encadrement des ventes à découvert des actions du secteur bancaire.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +2,8 %, à 4 426 points porté par une nette baisse de l’inflation, l’arrêt de la remontée des taux <em>fed funds</em>, et une consommation dynamique mise en évidence par les ventes au détail.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont été quasi stables, à 4,6 % (+0,1 point sur 5 jours) et à 3,7 % (stable) respectivement. Les marchés semblent ne pas avoir totalement intégré la projection de taux terminal plus élevé que prévu selon la projection de la Fed publiée à l’issue de ce FOMC en raison de l’approche en temps réel (<em>live approach</em>) avancée par la Fed, qui consiste à prendre ses décisions à chaque réunion sur la base des données publiées.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<ul>
<li>Le Sénat a <a href="https://www.congress.gov/nomination/118th-congress/383">confirmé (50-49) le 13 juin la </a><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/02/14/president-biden-announces-key-members-of-his-economic-team/">nomination (par le Président Biden le 14 février) de Jared Bernstein au poste de président du <em>Council of Economic Advisors </em>(CEA), organe de conseillers économiques rattaché à la Maison-Blanche. Le vote a eu lieu sur une ligne partisane malgré l’opposition du sénateur démocrate centriste Joe Manchin (D-Virginie Occidentale). </a></li>
<li><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/02/14/president-biden-announces-key-members-of-his-economic-team/">Selon une </a><a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/Survey/Empire/empire2023/ESMS_202306.pdf?sc_lang=en&hash=BC1FCAA99D19CCF548FDECBF5D234CD6">enquête de la Fed de New York (<em>Empire State Manufacturing Survey</em>), conduite du 2 au 9 juin dans sa circonscription, l’indice des conditions générales du secteur industriel a fortement rebondi en juin à +6,6 après ‑31,8, soit un niveau supérieur aux attentes du marché (‑16,0). Les entreprises interrogées se sont montrées plus optimistes en dépit d’un recul des stocks, de l’emploi et des heures travaillées. Par ailleurs, les prix des intrants et de vente ont nettement ralenti.</a></li>
<li><a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/Survey/Empire/empire2023/ESMS_202306.pdf?sc_lang=en&hash=BC1FCAA99D19CCF548FDECBF5D234CD6">Le 13 juin, le juge fédéral du District de Columbia a refusé, à ce stade de la procédure, de procéder au gel des actifs correspondants aux clients américains de Binance. Le gel des actifs était demandé par la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), l’autorité des marchés financiers, dans le cadre des poursuites engagées par la SEC contre Binance. Le juge a </a><a href="https://www.johnreedstark.com/wp-content/uploads/sites/180/2023/06/SECvBinance6-13-23.pdf">demandé aux parties de poursuivre leurs discussions afin de trouver un compromis permettant à la plateforme de poursuivre certaines de ses opérations pendant la procédure.</a></li>
<li><a href="https://www.johnreedstark.com/wp-content/uploads/sites/180/2023/06/SECvBinance6-13-23.pdf">Dans un </a><a href="https://hill.house.gov/news/documentsingle.aspx?DocumentID=9145&source=email">courrier du 15 juin, 28 parlementaires Républicains s’inquiètent du projet de directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CSDDD). Les parlementaires reprochent à la directive d’imposer aux entreprises américaines actives dans l’UE des contraintes liées à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), y compris pour les activités non européennes de ces entreprises. Interrogée sur le sujet lors d’une audition du Congrès, Janet Yellen, secrétaire au Trésor, a dit soutenir un haut niveau d’ambition en matière d’ESG mais s’est dite préoccupée par les effets extraterritoriaux de la directive, dont elle prévoit de discuter avec les autorités européennes.</a></li>
</ul>
<p> </p>1ae59dcf-479d-40d2-9755-d2245da9b4ebWashington Wall Street Watch n°2023-23Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-06-09T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le marché du travail demeure résilient en dépit d’une hausse du taux de chômage</li>
<li>L’activité ralentit dans l’industrie et les services</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le <em>Treasury</em> procède à la normalisation de sa trésorerie après le vote de la loi suspendant le plafond de la dette</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les républicains proposent une nouvelle loi pour réguler les crypto-actifs</li>
<li>La SEC attaque en justice les plateformes de crypto-actifs Binance et Coinbase</li>
<li>La Chambre adopte des mesures facilitant l’accès au capital-investissement</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail demeure résilient en dépit d’une hausse du taux de chômage</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, publié le 2 juin, les créations d’emplois ont progressé en mai à +339 000 (après +294 000 en avril et +341 000 en moyenne au cours des 12 derniers mois), bien au‑delà des attentes du marché (+190 000). Ces créations d’emplois se sont concentrées dans les services aux entreprises (+64 000), le secteur public (+56 000), la santé (+52 000) ainsi que dans les loisirs et le tourisme (+48 000).</p>
<p>Le taux de chômage a augmenté à 3,7 % en mai (+0,3 point par rapport à avril), soit +0,2 point au‑dessus des attentes du marché. Le taux d’emploi a légèrement diminué à 60,3 % (après 60,4 %) tandis que le taux de participation est resté stable à 62,6 % pour le 3<sup>ème</sup> mois consécutif. Le salaire horaire moyen a quant à lui ralenti à +0,3 % sur un mois (après +0,5 %) et à +4,3 % sur un an (après +4,4 %).</p>
<p> </p>
<h5><em>L’activité ralentit dans l’industrie et les services</em></h5>
<p>D’après un <a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/may/">rapport</a> de l’<em>Institute for Supply Management</em> (ISM), l’indice PMI manufacturier (<em>Purchasing Manager Index</em>) a poursuivi son recul en mai, s’établissant à 46,9 (après 47,1) soit légèrement en-dessous des attentes du marché (47,0). L’indice évolue en zone de contraction pour le 7<sup>ème</sup> mois consécutif, tiré à la baisse par les nouvelles commandes (42,6 après 45,7), les livraisons (43,5 après 44,6) et les stocks (45,8 après 46,3). Les prix enregistrent également une forte baisse (44,2 après 53,2). La production et l’emploi ont quant à eux progressé (à 51,1 et 51,4 respectivement), évoluant tous deux en zone d’expansion.</p>
<p>Par ailleurs, l’ISM <a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/may/">rapporte</a> que l’indice PMI du secteur des services a nettement diminué en mai à 50,3 (après 51,9 en avril), bien en‑dessous des attentes du marché (52,3) et à son niveau le plus bas depuis décembre 2022 (49,2). Il continue toutefois d’évoluer en zone d’expansion pour le 5<sup>ème</sup> mois consécutif. En dehors des stocks qui ont fortement augmenté (58,3 après 47,2), toutes les composantes de l’indice ont diminué sur un mois, en particulier les nouvelles commandes (52,9 après 56,1) et l’emploi (49,2 après 50,8) qui évolue désormais en zone de contraction. L’indice des prix a quant à lui baissé de -3,4 points en mai (à 56,2).</p>
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<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
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<h5><em>Le Treasury procède à la normalisation de sa trésorerie après le vote de la loi suspendant le plafond de la dette</em></h5>
<p>Le <em>Fiscal Responsibility Act</em> issu de l’accord bipartisan a été <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/3746/actions">adopté</a> (63-36) le 1<sup>er</sup> juin au Sénat, puis signé par le Président Biden et promulgué le 3 juin. La loi prévoit la suspension du plafond de la dette jusqu’au 1<sup>er</sup> janvier 2025 et le plafonnement de la progression des dépenses militaires et non-militaires.</p>
<p>Le <em>Treasury</em> a <a href="https://www.treasurydirect.gov/instit/annceresult/press/preanre/2023/SPL_20230607_1.pdf">annoncé</a> le 7 juin augmenter l’émission de <em>Treasury bills</em>, obligations d’État dont la maturité est inférieure à 1 an, afin de rétablir le niveau de trésorerie habituel. Selon le <em>Tresaury</em>, de nouvelles émissions d’un montant de 131 Md USD de T-bills sont prévues entre le 2 et le 13 juin et les rentrées fiscales du 15 juin pourraient accélérer la reconstitution de sa trésorerie. Le <em>Treasury</em> a également indiqué surveiller attentivement l’évolution des conditions de marché de sorte à ajuster éventuellement le rythme des émissions. En effet, certains professionnels du secteur financier ont exprimé leurs inquiétudes liées à la hausse trop importante des émissions dans un contexte de demande plus faible due à la réduction du bilan de la Fed et à de moindres achats par la Chine, ce qui pourrait conduire à des pressions haussières sur les rendements obligataires et augmenter le coût de financement de l’Etat.</p>
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<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
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<h5><em>Les Républicains proposent une nouvelle loi pour réguler les crypto-actifs</em></h5>
<p>Patrick McHenry (R-Caroline du Nord), président de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, et Glenn Thompson (R-Pennsylvanie), président de la commission de l’agriculture, ont <a href="https://financialservices.house.gov/news/documentsingle.aspx?DocumentID=408838">présenté</a> vendredi une proposition de loi visant à encadrer les marchés de crypto-actifs. La proposition distingue deux catégories de crypto-actifs : (i) les <em>digital commodities</em>, dont le marché serait régulé par la <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC), régulateur des marchés de dérivés ; (ii) les autres crypto-actifs, assimilés à des titres financiers (<em>securities</em>), qui seraient régulés par la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), autorité des marchés financiers. Le principal critère d’identification des <em>digital</em> <em>commodities</em> serait le caractère décentralisé de leur réseau, qui serait apprécié par la SEC au regard de l’absence de contrôle du réseau ou de son accès ou de l’absence d’entité détenant au moins 20 % des droits de vote.</p>
<p>Le texte imposerait aux places de marchés, aux courtiers et aux teneurs de marché une procédure d’enregistrement auprès de leur autorité de supervision (SEC ou CFTC), qui serait chargée de publier des règles d’encadrement de ces intermédiaires (exigences de fonds propres, reporting, etc.). Plusieurs mesures visent à renforcer la transparence et la protection des consommateurs. La proposition encadre également les modalités d’émission de crypto-actifs auprès des investisseurs.</p>
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<h5><em>La SEC attaque en justice les plateformes de crypto-actifs Binance et Coinbase</em></h5>
<p>La SEC a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-101">annoncé</a> le 5 juin qu’elle engageait des poursuites contre Binance et son fondateur Changpeng Zhao. La SEC leur reproche : (i) la conduite d’activités de courtage, d‘échange et de compensation de crypto-actifs sans enregistrement auprès de la SEC ; (ii) la sollicitation de clients américains en vue de l’émission de crypto-actifs assimilables à des titres financiers, sans enregistrement ni fourniture d’informations adéquates ; (iii) la mise en place de montages visant à échapper à la régulation américaine ; (iv) la protection insuffisante des actifs des clients de la plateforme. La SEC fonde son action sur le non-respect de la réglementation applicable aux titres financiers (<em>securities</em>), considérant que certains actifs échangés sur Binance relèvent de cette catégorie, notamment le stablecoin Binance USD. La SEC a également <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-103">demandé</a> au juge de procéder au gel des avoirs des clients américains de Binance et de rapatrier ceux-ci au sein de l’entité Binance US afin d’assurer leur protection pendant la durée du litige.</p>
<p>Le 6 juin, la SEC a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-102">annoncé</a> des poursuites contre Coinbase, première plateforme américaine de crypto-actifs. Comme dans le cas de Binance, la SEC considère que Coinbase opère des activités de courtage, d’échange et de compensation de crypto-actifs assimilables à des titres financiers sans enregistrement, donc de manière illégale. La plainte de la SEC mentionne 13 crypto-actifs qu’elle considère comme relevant de la catégorie des titres financiers, dont Cardano, Solana et Polygon (entre 7 et 12 Md USD de capitalisation chacun). La SEC fonde son analyse sur les critères dégagés par l’arrêt de la Cour suprême <em>SEC vs. Howey</em> de 1946, notamment l’existence d’un contrat d’investissement laissant espérer un profit pour l’investisseur résultant des efforts d’autres personnes. La SEC considère également que les offres de « <em>staking</em> » (immobilisation de crypto-actifs auprès d’un prestataire contre rémunération) de Coinbase s’apparentent à des offres de titres financiers. Elle pointe à cet égard le manque d’information fournie aux investisseurs, la protection insuffisante de leurs avoirs et le cumul, par Coinbase, de fonctions séparées dans la finance traditionnelle (courtage, échange, compensation).</p>
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<h5><em>La Chambre adopte des mesures facilitant l’accès au capital-investissement</em></h5>
<p>La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté le 5 juin des propositions de loi visant à faciliter l’accès des particuliers au capital-investissement. La <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/835/text">première</a> (<em>Fair Investment Opportunities for Professional Experts Act</em>) élargit le champ des investisseurs habilités à investir en capital-investissement (<em>accredited investors</em>) pour y inclure les personnes ayant acquis des compétences financières à travers leur formation ou leur profession. La <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/1579/text">seconde</a> (<em>Accredited Investor Definition Review Act</em>) demande à la SEC d’identifier, de manière suffisamment large, les formations éligibles et de réviser cette liste au moins tous les 5 ans.</p>
<p>La Chambre a également adopté des mesures visant à faciliter le financement des entreprises, en réduisant les <a href="https://www.sec.gov/education/smallbusiness/goingpublic/EGC">exigences</a> de reporting des jeunes entreprises (H.R. <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/2608/text">2608</a> et <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/2610/text">2610</a>), en autorisant toutes les sociétés, y compris les sociétés cotées, à recourir à des modalités d’émission dérogatoires réservées aux jeunes entreprises (H.R. <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/2793">2793</a>) et en demandant à la SEC de mener une étude sur les coûts liés à l’introduction en bourse (H.R. <a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/2812">2812</a>).</p>
<p>Ces textes devront désormais être discutés au Sénat, à majorité démocrate.</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
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<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +1,25 %, à 4 294 points porté par une levée de l’incertitude sur le plafond de dette, en dépit du recul des indices PMI et de la hausse surprise du taux directeur par la Banque du Canada.</p>
<p>Le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont tous deux augmenté de +0,1 point, à 4,5 % et à 3,7 % respectivement. Les taux sont remontés à la suite d’une hausse surprise par la banque centrale du Canada de son taux directeur après deux pauses successives, alimentant la crainte d’une poursuite de hausses des taux directeur par la Fed en raison d’une économie plus résiliente que prévu.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
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<ul>
<li>Le 7 juin, le Président Biden a <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/presidential-actions/2023/06/07/message-to-the-house-of-representatives-presidents-veto-of-h-j-res-45/">exercé son droit de véto à la loi votée par le Congrès visant à bloquer l’annulation de certaines dettes étudiantes jusqu’à 20 000 USD décidée par le Président. La loi a été </a><a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-joint-resolution/45">adoptée à la Chambre des représentants sur une ligne partisane (218-203) le 24 mai et au Sénat (52-46) le 1<sup>er</sup> juin avec l’appui de deux sénateurs démocrates centristes, Joe Manchin (D-Virginie Occidentale) et Kyrsten Sinema (I-Arizona). La Cour suprême doit rendre une décision d’ici la fin du mois sur la capacité du Président à décider d’une telle annulation de dettes sans l’accord du Congrès.</a></li>
<li><a href="https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-joint-resolution/45">La CFTC a </a><a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8714-23">publié le 7 juin une proposition de règle renforçant les exigences applicables aux plans de résolution des organismes de compensation d’importance systémique (<em>derivatives clearing organizations</em> – DCO). La règle étendrait par ailleurs l’obligation d’établir de tels plans à certains DCO non systémiques. La CFTC a également finalisé une règle sur la gouvernance des DCO. </a></li>
<li><a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8714-23">La CFTC a </a><a href="file:///C:/Users/dchaubon/Downloads/votingdraft060723_17CFRChapterI.pdf">ouvert le 7 juin une consultation sur une requête de la <em>Securities Industry and Financial Market Association</em> (SIFMA) et de <em>l</em><em>’</em><em>International Swap and Derivatives Association</em> (ISDA). La SIFMA et l’ISDA demandent à la CFTC de considérer que les exigences de capital et de reporting applicables aux entités opérant en France et en Allemagne sont comparables à celles imposées aux États-Unis afin de bénéficier, sous certaines conditions, d’un régime d’équivalence.</a></li>
<li><a href="file:///C:/Users/dchaubon/Downloads/votingdraft060723_17CFRChapterI.pdf">Les régulateurs bancaires (Fed, FDIC et OCC) ont finalisé le 6 juin une </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230606a.htm">recommandation (<em>guidance</em>) imposant aux banques de mettre en place un dispositif de gestion des risques relatifs à leurs prestataires externes. Le dispositif couvre les différentes étapes de la relation aux prestataires (sélection, négociation du contrat, contrôles, etc.).</a></li>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230606a.htm">La SEC a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-104">finalisé le 7 juin une règle visant à prévenir les fraudes et les manipulations sur le marché des swaps liés à des titres financiers (<em>security-based swaps</em>).</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-104">Le <em>Public Company Accounting Board</em> (PCAOB), autorité de supervision des auditeurs, a </a><a href="https://pcaobus.org/news-events/news-releases/news-release-detail/pcaob-issues-proposal-to-increase-auditor-vigilance-against-fraud-and-other-forms-of-noncompliance-with-laws-and-regulations">publié le 6 juin une proposition de règle qui imposerait aux auditeurs d’identifier, d’évaluer et de communiquer aux organes de gouvernance tous les risques de non-conformité qui pourraient avoir un impact matériel direct ou indirect sur les comptes de l’entreprise. Il s’agit d’une exigence plus importante que le cadre actuel, qui se limite aux risques ayant un impact matériel direct sur les comptes.</a></li>
<li><a href="https://pcaobus.org/news-events/news-releases/news-release-detail/pcaob-issues-proposal-to-increase-auditor-vigilance-against-fraud-and-other-forms-of-noncompliance-with-laws-and-regulations">Dans une </a><a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-06-07/wall-street-faces-fresh-fight-over-mifid-ii-with-sec-s-gensler?sref=wSNyvGvc">interview du 7 juin, Gary Gensler, président de la SEC, a indiqué qu’il ne prévoyait pas de prolonger l’exonération permettant aux entités fournissant de la recherche à des clients européens de ne pas s’enregistrer en tant que conseillers en investissement auprès de la SEC. Cette exonération, qui doit prendre fin le 3 juillet 2023 avait été accordée en 2017 à la suite de l’interdiction, par la directive européenne MiFID II, de facturer conjointement des services de recherche et de courtage (<em>unbundling</em>).</a></li>
</ul>
<p> </p>0995ed22-c22c-4a00-b5ec-1071b15a15feWashington Wall Street Watch n°2023-22Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-06-02T00:00:00+02:00<p align="center">Sommaire</p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le <em>Beige Book</em> signale une activité stable et un apaisement des tensions sur le marché du travail</li>
<li>L’inflation PCE repart à la hausse</li>
<li>Les prix immobiliers augmentent globalement sur un mois malgré des baisses dans certaines régions</li>
<li>Le nombre d’offres d’emplois recensées en avril dépasse les attentes du marché</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Chambre adopte la proposition de loi suspendant le plafond de la dette jusqu’au 1er janvier 2025</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les résultats des banques progressent mais sont pénalisés par la réduction et le renchérissement des dépôts</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Beige Book signale une activité stable et un apaisement des tensions sur le marché du travail</em></h5>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/BeigeBook_20230531.pdf">publié</a> le 31 mai, qui présente l’évolution de la situation économique dans les 12 districts des Fed régionales, témoigne d’une activité économique relativement stable et d’un apaisement des tensions sur le marché du travail.</p>
<p>Depuis la dernière publication du Beige Book le 19 avril, les dépenses de consommation et l’activité manufacturière ont été stables dans la plupart des districts. L’activité immobilière a progressé sur le segment résidentiel mais a reculé sur le segment commercial, le marché des bureaux étant le plus fragilisé. La hausse des prix continue de peser sur les ménages à bas et moyens revenus, entrainant une hausse de la demande de prestations sociales. Les impayés des crédits à la consommation augmentent dans plusieurs districts.</p>
<p>Le marché du travail reste solide, avec une augmentation de l’emploi constatée dans la plupart des districts. Les entreprises interrogées signalent néanmoins un apaisement des tensions, qui se traduit notamment par de moindres difficultés de recrutement. Les prix à la consommation restent tirés par la demande soutenue et par la hausse des coûts.</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation PCE repart à la hausse</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2023-05/pi0423.pdf">rapport</a> publié par le <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), les prix des dépenses de consommation personnelle (<em>Personal Consumption Expenditure - </em>PCE) ont augmenté en avril à +0,4 % (après +0,1 % en mars). Sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a également augmenté à +0,4 % (après +0,3 %). Sur douze mois glissants, l’inflation PCE et sa composante sous-jacente ont toutes les deux progressé de +4,4 % et +4,7 % respectivement (après +4,2 % et +4,6 % respectivement).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix de l’énergie ont augmenté de +0,7 % (après ‑3,7 %) tandis que ceux de l’alimentation sont restés stables (+0,0 %). Sur douze mois glissants, les prix de l’énergie ont baissé de ‑6,3 % (après ‑9,8 %) tandis que ceux de l’alimentation ont augmenté de +6,9 % (après +8,0 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix des biens et des services ont tous deux augmenté, à +0,3 % et +0,4 % respectivement (après -0,2 % et +0,3 % respectivement). Sur douze mois glissants, les prix des biens et des services ont augmenté de +2,1 % (après +1,6 %) et de +5,5 % (au même rythme que le mois dernier) respectivement.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les prix immobiliers augmentent globalement sur un mois malgré des baisses dans certaines régions</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/HPI_2023Q1.pdf">rapport</a> de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA), les prix immobiliers aux États-Unis ont progressé à +0,6 % en avril (après +0,5 % en mars) et à +4,3 % sur un an (après +4,0 %). Toutefois, Anju Vajja, directeur associé principal de la division de la recherche et des statistiques de la FHFA, souligne que « les prix dans de nombreux États de l’Ouest [des États-Unis] ont commencé à baisser pour la 1<sup>ère</sup> fois depuis plus de 10 ans ». Ils ont notamment baissé dans l’Utah (‑4,3 %), le Nevada (‑3,6 %), la Californie (‑2,9 %) et Washington (‑2,6 %).</p>
<p>L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/documents/indexnews/announcements/20230530-1464189/1464189_cshomeprice-release-0530.pdf">publié</a> par Standard & Poor’s, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, a augmenté de +1,6 % en avril (après +0,2 % en mars), mais il a nettement baissé sur un an à ‑1,1 % (après +0,4 %), bien en-deçà des attentes du marché (+0,4%).</p>
<p>Sur le plan régional, les prix ont baissé sur un an dans 10 des 20 plus grandes villes américaines. En particulier, ils ont fortement baissé à Seattle (‑12,4 %), San Francisco (‑11,2 %), San Diego (‑5,3 %) et Las Vegas (‑5,1 %). Toutefois, les prix ont poursuivi leur hausse sur un an à Miami (+7,7 %), Tampa (+4,8 %), Charlotte (+4,7 %) et Atlanta (+4,5 %).</p>
<p>Par ailleurs, le <a href="https://www.census.gov/construction/nrs/pdf/newressales.pdf">rapport</a> du <em>Census Bureau</em> indique que les ventes de nouvelles maisons ont augmenté de +4,1% en avril à 683 000 (après 656 000 en mars) et de +11,8 % sur un an (611 000 en avril 2022). Le prix de vente médian des nouvelles maisons a baissé à 420 800 USD en avril (après 449 800 USD en mars), tiré par la baisse des ventes de biens à prix élevés (>500 000 USD).</p>
<p> </p>
<h5><em>Le nombre d’offres d’emplois recensés en avril dépasse les attentes du marché</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/jolts.pdf">rapport</a> JOLTS (<em>Job Openings and Labor Turnover</em>) du <em>Bureau of Labor Statistics (LBS)</em>, les offres d’emplois recensés ont atteint 10,1 millions en avril (+358 000) dépassant largement les attentes du marché (9,4 millions). Cette hausse sur un mois est particulièrement marquée dans le commerce de détail, les transports, l’éducation, le secteur social et la santé. Le nombre de recrutements est resté stable par rapport au mois dernier, et le nombre de ruptures de contrats a baissé à 5,7 millions (-286 000). Cette baisse s’explique principalement par celle des licenciements (‑264 000), les démissions restant stables. </p>
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<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Chambre adopte la proposition de loi suspendant le plafond de la dette jusqu’au 1er janvier 2025</em></h5>
<p>La Chambre des représentants a adopté (314-117) le 31 mai 2023 la <a href="https://www.govinfo.gov/content/pkg/BILLS-118hr3746ih/pdf/BILLS-118hr3746ih.pdf">proposition</a> de loi issue de l’accord négocié entre le Président Biden et le Speaker Kevin McCarty sur le relèvement du plafond de la dette. Cette proposition prévoit la suspension du plafond de la dette jusqu’au 1er janvier 2025. En contrepartie, les dépenses discrétionnaires votées chaque année (25% du total des dépenses fédérales) font l’objet d’une trajectoire en valeur nominale sur 6 ans, contraignante sur les deux prochaines années. Les dépenses civiles en 2024 sont plafonnées en valeur nominale aux dépenses votées dans le budget 2023 (703,7 Md USD). L’augmentation pour 2025 sera plafonnée à +1 % (710,7 Md USD). Les dépenses militaires augmentent de 3,3 % en 2024 par rapport à 2023 (886,3 Md USD) et de +1 % en 2025 par rapport à 2024 (895,2 Md USD). Afin d’inciter au vote des budgets 2024 et 2025 (qui commencent au 1<sup>er</sup><sup> </sup>octobre de l’année précédente) avant le début de l’année civile, l’accord prévoit qu’à partir du 1<sup>er</sup> janvier de l’exercice, le budget provisoire (<em>continuing resolution</em>) sera baissé de 1 % par rapport à l’évaluation usuelle qui en est faite par le <em>Congressional budget office</em> (<em>CBO</em>) au regard du budget de l’année budgétaire précédente. L’accord prévoit également une série de mesures dans les domaines social (conditions d’accès à certaines aides), environnemental (simplification des évaluations environnementales pour les projets d’infrastructures) ou universitaire (interdiction de toute nouvelle suspension du paiement de la dette étudiante), l’annulation d’une partie des fonds votés dans le cadre dans le cadre de la crise Covid mais non dépensés (30 Md USD), et de 21,4 Md USD sur les 80 Md USD de financement de l’IRS prévus sur les 10 prochaines années dans le cadre de l’IRA. Une estimation du <a href="https://www.cbo.gov/publication/59225"><em>CBO</em></a> évalue l’effet de l’accord sur la réduction du déficit à 1,5tn USD sur les 10 prochaines années. La proposition de loi doit être votée par le Sénat, signée par le Président et entrer en vigueur d’ici le 5 juin, date à laquelle le <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1506">Treasury</a> indique qu’il ne sera plus en mesure d’honorer ses engagements sans nouvelle émission de dette.</p>
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<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
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<h5><em>Les résultats des banques progressent mais sont pénalisés par la réduction et le renchérissement des dépôts</em></h5>
<p>La <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), autorité de garantie des dépôts, a <a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23043.html">publié</a> le 31 mai les résultats agrégés des banques au 1<sup>er</sup> trimestre 2023.</p>
<p>La marge nette d’intérêt progresse de +27 % par rapport au T1 2022 et les revenus liés aux commissions progressent de +12 % sur la même période. Le taux de marge d’intérêt s’établit à 3,31 %, en progression (+77 points de base, pb) par rapport au T1 2022 mais en recul (-7 pb) par rapport au T4 2022. Ce recul s’explique par une hausse de la rémunération des dépôts plus rapide que la hausse du rendement des crédits.</p>
<p>Les dotations aux provisions pour pertes de crédit augmentent par rapport au T1 2022 (+300 %) mais restent stables par rapport au T4 2022. Les charges d’exploitation progressent quant à elles de +6 % par rapport au T1 2022.</p>
<p>Au total, le résultat net trimestriel s’établit à 80 Md USD, en hausse de +33 % par rapport au T1 2022 et de +17 % par rapport au T4 2022. La hausse par rapport au T4 2022 tient néanmoins largement aux revenus exceptionnels liés à l’acquisition des banques défaillantes - Silicon Valley Bank (SVB) et Signature - par d’autres banques : sans cet effet de périmètre, le résultat net agrégé serait stable par rapport au T4 2022.</p>
<p>S’agissant des actifs, l’encours des prêts s’établit à 12 212 Md USD, en baisse de +0,1 % par rapport au T4 2022. L’encours de prêts en impayé depuis plus de 90 jours progresse à 0,75 % des encours (+2 pb par rapport au T4 2022), porté principalement par les prêts à l’immobilier commercial. Les moins-values latentes des titres restent élevées (515,5 Md USD en incluant les titres détenus jusqu’à maturité et ceux disponibles à la vente), mais baissent de ‑16 % par rapport au T4 2022 grâce au repli des taux longs. Les dépôts s’établissent à 18 742 Md USD, en baisse de -6 % par rapport au T1 2022 et de -2,5 % par rapport au T4 2022.</p>
<p> Enfin, 43 banques sont en situation de fragilité (<em>problem list banks</em>) soit 4 de plus qu’à la fin du T4 2022. Les banques sont placées sur cette liste lorsque leur notation de supervision (critères de solvabilité, de liquidité, etc.) passe en-dessous de certains seuils. Ces 43 banques représentent 58 Md USD d’actifs. L’identité des banques placées sur cette liste n’est pas publique.</p>
<p>Le fonds de garantie des dépôts s’établit à 116 Md USD d’encours à fin mars 2023, en baisse de -12 Md USD depuis fin décembre 2022. Cette baisse tient aux pertes liées aux faillites de SVB et de Signature et aux provisions constituées en vue de la faillite de First Republic. Ces pertes n’incluent pas, néanmoins, le coût de la couverture exceptionnelle des dépôts non assurés de SVB et de Signature, qui sera compensé par une contribution spécifique prélevée par la FDIC auprès des banques.</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 progresse de +1,7 %, à 4 221 points, à la suite de l’accord sur la suspension du plafond de la dette. Le Nasdaq progresse de +3,5 %, porté notamment par Meta (+7,5 % à la suite de la présentation de son nouveau casque de réalité virtuelle), Amazon (+6,5 %) et Nvidia (+4,5 %). Le groupe de distribution Dollar General recule de -20 % à la suite d’une forte réduction de ses prévisions de vente. L’indice des banques régionales (DJSRBK) est stable sur la semaine. Goldman Sachs perd ‑4,8 % le 1<sup>er</sup> juin après l’annonce de résultats de marché en recul sur le trimestre en cours.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et 10 ans reculent de -0,20 point, à respectivement 4,3 % et 3,6 %.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>La <em>Federal Housing Administration</em> (FHA) a <a href="https://www.hud.gov/press/press_releases_media_advisories/HUD_No_23_104">publié le 31 mai une proposition de règle visant à éviter les expulsions des emprunteurs en difficulté, en permettant aux sociétés de recouvrement des crédits de leur accorder des prêts publics sans intérêt, financés par la FHA, afin de restructurer leur dette. </a></li>
<li><a href="https://www.hud.gov/press/press_releases_media_advisories/HUD_No_23_104">Les services de la <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC), le régulateur des marchés de dérivés, ont </a><a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8708-23">publié le 30 mai une mise en garde à destination des sociétés agréées pour la compensation de dérivés (<em>Derivatives Clearing Organization</em> – DCO) contre les risques liés à la compensation de produits financiers liés aux crypto-actifs. </a></li>
<li><a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8708-23">La société de gestion Franklin Templeton (1 400 Md USD d’actifs sous gestion) a </a><a href="https://investors.franklinresources.com/news-center/press-releases/press-release-details/2023/Franklin-Templeton-Establishes-a-Strategic-Partnership-with-Power-Corporation-of-Canada-and-Great-West-Lifeco/default.aspx">annoncé le 31 mai son projet d’acquisition de la société de gestion Putman (136 Md USD d’actifs). Franklin Templeton poursuit ainsi sa stratégie d’acquisition, après le rachat du groupe de capital-investissement Lexington (55 Md USD d’actifs) en 2021 et du groupe britannique d’investissement en dette privée Alcentra (35 Md USD d’actifs) en 2022.</a></li>
<li><a href="https://investors.franklinresources.com/news-center/press-releases/press-release-details/2023/Franklin-Templeton-Establishes-a-Strategic-Partnership-with-Power-Corporation-of-Canada-and-Great-West-Lifeco/default.aspx">Lors d’une conférence tenue le 31 mai, plusieurs dirigeants ont </a><a href="https://www.reuters.com/business/finance/us-banks-sink-concerns-about-office-real-estate-loans-2023-05-31/">exprimé leurs inquiétudes quant à la situation de l’immobilier commercial. Charlie Scharf, dirigeant de Wells Fargo, a dit s’attendre à des pertes sur le portefeuille de prêts de la banque. John Gray, directeur des opérations de Blackstone a souligné les fragilités du secteur tout en indiquant que ses portefeuilles n’étaient exposés aux bureaux qu’à hauteur de 2 % des actifs.</a></li>
</ul>
<p> </p>e4882edf-287b-4bd1-be8c-030631ca1b89Washington Wall Street Watch n°2023-21Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-05-26T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La croissance du PIB au T1 2023 est légèrement revue à la hausse</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les <em>minutes</em> de la Fed montrent une incertitude élevée quant à la suite de la politique monétaire</li>
<li>Les tensions augmentent face à l’absence d’accord sur le plafond de la dette</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La croissance du PIB au T1 2023 est légèrement revue à la hausse</em></h5>
<p>Selon la 2<sup>ème</sup> <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2023-05/gdp1q23_2nd.pdf">estimation</a> du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), la croissance du PIB a été légèrement revue à la hausse au T1 2023, à +1,3 % en rythme annualisé contre +1,1 % lors de la 1<sup>ère</sup> estimation. En évolution trimestrielle, la croissance reste inchangée par rapport à la 1<sup>ère</sup> estimation, à +0,3 % (après +0,6 % au T4 2022). Au T1 2023, le PIB américain est supérieur de +5,4 % à son niveau prépandémique (T4 2019).</p>
<p>La contribution à la croissance du PIB des stocks a été revue à la hausse (-0,5 point de contribution, révisé de +0,1 point) alors que celle des investissements résidentiels a été revue à la baisse (-0,1 point, révisé de -0,1 point). Les contributions des autres composantes sont restées stables par rapport à la 1<sup>ère</sup> estimation.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les minutes de la Fed montrent une incertitude élevée quant à la suite de la politique monétaire</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20230503.pdf">procès-verbal</a> (<em>minutes</em>) du dernier comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui s’est tenu les 2 et 3 mai 2023, les responsables mettent en avant l’incertitude élevée sur les perspectives économiques et la trajectoire de politique monétaire, notamment en raison des difficultés à évaluer les effets des turbulences bancaires sur les conditions de crédit. Même s’ils ont identifié des sources de vulnérabilité dans certaines banques, ils considèrent que le système bancaire est globalement « solide et résilient ». De plus, constatant une baisse de la volatilité des prix des actifs résultant d’une stabilisation du secteur bancaire, les responsables de la Fed estiment que les risques haussiers (<em>upside risk</em>) de l’inflation et de l’activité seraient plus importants que les risques baissiers (<em>downside risk</em>). Au contraire, les économistes (<em>staff</em>) de la Fed prévoient, comme signalé dans le précédent procès-verbal, une légère récession avec un recul du PIB au T4 2023 et T1 2024.</p>
<p>Les responsables ont voté à l’unanimité la hausse des taux <em>fed funds</em> de 25 points de base (pb), la poursuite de la réduction du bilan au rythme annoncé l’an dernier ainsi que le renouvellement des lignes de swap entre les banques centrales du Canada, de l’Angleterre, du Japon, de la zone euro et de la Suisse.</p>
<p>Ils se montrent prudents quant à la trajectoire de politique monétaire, compte tenu de l’incertitude élevée, même si des divergences émergent : plusieurs responsables considèrent qu’une pause dans le resserrement peut être appropriée si les indicateurs économiques continuent d’évoluer dans le sens observé. Au contraire, certains considèrent que l’inflation est encore beaucoup trop élevée. En particulier, Christopher Waller, gouverneur, a <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/waller20230524a.htm">présenté</a> trois scénarios pour la suite du resserrement : (i) une hausse en cas de pression inflationniste persistante, (ii) une pause (<em>skip</em>) afin d’évaluer les effets cumulés du resserrement, et (iii) un arrêt qui impliquerait l’atteinte du taux terminal.</p>
<p>Les marchés <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">anticipent</a>, à la date du 24 mai, un taux inchangé lors du prochain FOMC de juin (à 68 %), puis une nouvelle hausse de +25 pb (47 %) ou un maintien des taux (40 %) en juillet, privilégiant ainsi le scénario de pause (<em>skip</em>).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les tensions augmentent face à l’absence d’accord sur le plafond de la dette</em></h5>
<p>La Maison-Blanche et le speaker de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (R-Californie), <a href="https://www.speaker.gov/speaker-mccarthys-update-on-debt-ceiling-negotiations/">poursuivent</a> les négociations sur le plafond de dette mais aucun résultat n’est encore publié officiellement. Dans son intervention du 24 mai, K. McCarthy s’est montré toujours confiant dans la possibilité de trouver un accord d’ici le 1<sup>er</sup> juin, date limite <a href="https://home.treasury.gov/system/files/136/Debt-Limit-Letter-to-Congress-Members-20230522-McCarthy.pdf">réaffirmée</a> le 22 mai par Janet Yellen, secrétaire au <em>Treasury</em>.</p>
<p>L’agence de notation Fitch a quant à elle <a href="https://www.fitchratings.com/research/sovereigns/fitch-places-united-states-aaa-on-rating-watch-negative-24-05-2023#:~:text=Fitch%20Ratings%20%2D%20London%20%2D%2024%20May,IDR)%20on%20Rating%20Watch%20Negative.">annoncé</a> le 24 mai mettre la notation AAA des États-Unis « sous surveillance ». Fitch indique que l’échec à trouver un accord constituerait un signe négatif en matière de gouvernance et de volonté des États-Unis à honorer ses obligations dans les temps, ce qui ne serait pas compatible avec sa notation actuelle de AAA. Toutefois, l’agence considère que l’accord pourrait être trouvé d’ici la date limite. Pour mémoire, lors de l’épisode similaire sur le plafond de dette en 2011, S&P avait dégradé la notation des États-Unis de AAA à AA+, provoquant ainsi d’importantes perturbations sur les marchés financiers.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a baissé de ‑1,3 %, à 4 151 points, dans un contexte d’inquiétudes croissantes liées l’absence d’accord sur le plafond de dette à l’approche de la date limite estimée au 1<sup>er</sup> juin par le <em>Treasury</em>.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans et à 10 ans ont tous deux augmenté de +0,2 point, à 4,5 % et 3,8 % respectivement sous l’effet conjugué du risque de dégradation de la notation des États-Unis par Fitch et des annonces des responsables de la Fed, qui excluent toute baisse des taux en 2023. Par ailleurs, l’absence d’accord sur le plafond de dette a exacerbé les tensions sur le marché des <em>Treasuries</em>, conduisant à des mouvements volatils pour les <em>Treasuries</em> à 1 mois qui clôturent toutefois au même niveau que jeudi dernier (à 5,7 %).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>Le 19 mai, la sénatrice Elizabeth Warren (D – Massachusetts) a <a href="https://www.warren.senate.gov/oversight/letters/senator-warren-calls-on-fdic-to-quickly-forcefully-and-publicly-reject-backdoor-bailout-attempt-by-big-banks">adressé une lettre à Martin Gruenberg, président de la <em>Federal Deposit Insurance Corporation </em>(FDIC), agence chargée de la garantie des dépôts, au sujet du prélèvement exceptionnel proposé par l’agence pour rembourser le coût des mesures exceptionnelles d’extension de la garantie des dépôts de Silicon Valley Bank et Signature Bank, en mars 2023. Selon des informations rapportées par la presse, les banques chercheraient à effectuer le paiement de ce prélèvement avec des obligations du Trésor de leurs portefeuilles. E. Warren s’inquiète de ce que ces obligations afficheraient une valeur de marché dévaluée, notamment du fait de la hausse des taux, mais seraient cédées à leur valeur nominale, entraînant des pertes significatives pour le fonds de réserve de la FDIC.</a></li>
</ul>
<p> </p>
<ul>
<li><a href="https://www.warren.senate.gov/oversight/letters/senator-warren-calls-on-fdic-to-quickly-forcefully-and-publicly-reject-backdoor-bailout-attempt-by-big-banks">Selon le </a><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/fb16b048c1ca4d659e136ae0c52faaa2">rapport de S&P Global publié le 23 mai, l’indice PMI (<em>Purchasing Manager Index</em>) de l’industrie a reculé à 48,5 en mai (après 50,2 en avril), évoluant ainsi en zone de contraction. Cette baisse s’explique par le recul des nouvelles commandes et des stocks, compensé partiellement par l’emploi. L’indice du secteur des services a quant à lui fortement augmenté en mai, à 55,1 (après 52,4), tiré notamment par les nouvelles commandes à l’export (en croissance pour la 1<sup>ère</sup> fois depuis 1 an). L’indice de confiance du secteur des services est à son plus haut niveau depuis 1 an.</a></li>
</ul>
<p> </p>
<ul>
<li><a href="https://www.pmi.spglobal.com/Public/Home/PressRelease/fb16b048c1ca4d659e136ae0c52faaa2">La Fed a </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/other20230522a.htm">publié le 22 mai l’édition 2022 du rapport sur la situation économique des ménages aux États-Unis. Le rapport met en avant les effets négatifs de la hausse des prix sur la situation financière des ménages, bien que ces derniers aient bénéficié d’un marché du travail dynamique. Selon l’enquête effectuée dans le cadre de ce rapport, 73 % des personnes interrogées indiquent qu’ils n’ont pas de problème financier particulier (‑5 points par apport à 2021 et au plus bas niveau depuis 2016). Le rapport présente également les stratégies adoptées par les ménages en réponse à la flambée des prix : (i) la baisse de la consommation, (ii) le remplacement par des produits moins chers, et (iii) le report des dépenses.</a></li>
</ul>
<p> </p>
<ul>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/other20230522a.htm">La banque régionale PacWest (44 Md USD d’actifs), dont l’action a témoigné d’une forte volatilité des dernières semaines, a </a><a href="https://www.reuters.com/markets/deals/pacwest-bancorp-sell-real-estate-loans-kennedy-wilson-subsidiary-2023-05-22/">déclaré le 22 mai avoir vendu deux portefeuille de prêts à la construction immobilière d’une valeur respective de 2,6 Md USD et 363 M USD à la société de gestion d’actifs immobiliers Kennedy Wilson, dans le cadre d’un plan de renforcement de ses liquidités.</a></li>
</ul>
<p> </p>
<ul>
<li><a href="https://www.reuters.com/markets/deals/pacwest-bancorp-sell-real-estate-loans-kennedy-wilson-subsidiary-2023-05-22/">Selon les </a><a href="https://www.federalreserve.gov/releases/h8/current/">données publiées par la Fed le 19 mai, les dépôts bancaires ont poursuivi leur baisse sur la semaine du 3 au 10 mai et atteignaient 17 123 Md USD le 10 mai (‑26 Md USD par rapport au 3 mai). L’essentiel de cette baisse est supporté par les 20 plus grandes banques américaines (-22 Md USD sur la semaine, contre -3 Md USD pour les banques régionales et -2 Md USD pour les banques non-américaines actives aux États-Unis). Au total, les dépôts bancaires ont baissé de 690 Md USD (-4 %) depuis le 1<sup>er</sup> janvier 2023 et de 540 Md USD (-3 %) depuis le 1<sup>er</sup> mars 2023.</a></li>
</ul>
<p> </p>f3b7608a-14d2-4d35-acd4-aa2adf04a7ff[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°8) du 12 au 25 mai [Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°8) du 12 au 25 mai 2023-05-25T00:00:00+02:00<div class="focus">
<p>Sommaire </p>
</div>
<p>Fait marquant</p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">Le gouvernement a publié sa <em>National Semiconductor Strategy</em> et a signé un <em>Semiconductors Partnership</em> avec le Japon</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Economie numérique et régulation</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Après l’autorisation de la fusion d’<em>Activision Blizzard </em>et de <em>Microsoft</em> par la Commission européenne, la <em>Competition and Markets Authority</em> défend sa décision de blocage de l’opération</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Télécommunications et réseaux</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Les opérateurs de télécoms au R-U prévoient d’importantes suppressions d’emplois dans les années à venir</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Données et intelligence artificielle</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Rishi Sunak souhaite que le R-U soit en tête des efforts pour limiter les dangers de l’IA et a appelé à l’adoption d’une approche commune par la communauté internationale</li>
<li>Un think tank lié au parti travailliste plaide pour que Keir Starmer s’engage à créer et soutenir des entreprises publiques développant un modèle d’IA générative et un service de <em>cloud</em> souverain</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Spatial</p>
<ul style="text-align: justify;" type="disc">
<li>Après les Etats-Unis, le R-U serait la deuxième place la plus attractive pour les investissements privés dans le secteur spatial </li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Ecosystème tech</p>
<ul>
<li style="text-align: justify;">Les investissements directs étrangers dans le secteur numérique au R-U ont diminué de 23 % entre 2021 et 2022</li>
</ul>591ee08d-3eda-4208-973e-9829fdde5926Washington Wall Street Watch n°2023-20Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-05-19T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les ventes au détail rebondissent</li>
<li>La dette des ménages augmente mais les prêts hypothécaires ralentissent</li>
<li>Plusieurs publications rendent compte de l’état du secteur industriel</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Maison-Blanche annonce les nominations à la Fed</li>
<li>Les responsables de la Fed restent attentifs à l’évolution de la conjoncture</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le vice-président de la Fed souhaite renforcer la réglementation bancaire</li>
<li>Le Congrès met en cause la responsabilité des ex-dirigeants de Signature Bank et Silicon Valley Bank</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p><strong> </strong></p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail rebondissent </em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">publiées</a> par le <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail ont augmenté de +0,4 % en avril (après avoir baissé de ‑0,7 % en mars), en‑deçà des attentes du marché (+0,8 %). Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont ralenti à +1,6 % (après +2,4 % en mars). Les données sont publiées en valeur nominales, donc non ajustées de l’inflation.</p>
<p>Sur un mois, les ventes ont augmenté pour les magasins de détail divers (+2,4 %), les détaillants hors magasin (+1,2 %), les soins de santé (+0,9 %), les bars et restaurants (+0,6 %), tandis qu’elles ont diminué pour les articles de sport, de loisirs, de musiques et les librairies (‑3,3 %), les stations-services (‑0,8 %) et l’ameublement (‑0,7 %).</p>
<p>Home Depot, entreprise spécialisée dans la distribution d’équipement de maison, a <a href="https://ir.homedepot.com/~/media/Files/H/HomeDepot-IR/press-release/q1-2023-earning-release.pdf">publié</a> des ventes inférieures aux attentes du marché (37 Md USD contre 38 Md USD attendus) et sa 1<sup>ère</sup> baisse des bénéfices depuis mai 2020. Elle a baissé ses perspectives de croissance (jusqu’à ‑5 % contre -0,7 % attendu par le marché) en raison du ralentissement de la demande.</p>
<p>Walmart et Target, deux entreprises de grande distribution, ont quant à elles publié des résultats pour le T1 2023 plus encourageants. Walmart a <a href="https://corporate.walmart.com/newsroom/2023/05/18/walmart-releases-q1-and-fy24-earnings">publié</a> une croissance très forte de son revenu, à +7,6 % (pour atteindre 152,3 Md USD), tirée par le e-commerce (+26 %). L’entreprise a relevé ses perspectives de croissance pour l’année (de 2,5 %-3,0 % à +3,5 %). Target a <a href="https://corporate.target.com/_media/TargetCorp/Investors/Release%20PDFs/Target-Corporation-Reports-First-Quarter-Earnings_2023.pdf">publié</a> un rapport plus mitigé, avec des ventes en très légère progression (+0,5 %), juste au-dessus des attentes du marché, tirées par les produits de première nécessité mais reflétant une baisse de la consommation. L’entreprise a maintenu ses perspectives pour l’année (stabilité des ventes).</p>
<p> </p>
<h5><em>La dette des ménages augmente mais les prêts hypothécaires ralentissent</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/interactives/householdcredit/data/pdf/HHDC_2023Q1">rapport</a> trimestriel de la Fed publié le 16 mai sur la dette des ménages au T1 2023, celle‑ci a augmenté de +0,9 % (soit +148 Md USD), atteignant un volume total de 17 050 Md USD.</p>
<p>Toutefois, les nouvelles émissions de prêts hypothécaires ont nettement ralenti à 324 Md USD au T1 2023 (après 498 Md USD au T4 2022), au niveau le plus bas depuis le T2 2014.</p>
<p>Le taux de défaillances agrégé demeure stable à 2,6 % au T1 2023 (après avoir diminué depuis le début de la pandémie) mais le taux de défaillance de plus de 30 jours continue de progresser pour les dettes de carte de crédit (+0,6 point), les crédits automobiles et les prêts hypothécaires (+0,2 point chacun).</p>
<p> </p>
<h5><em>Plusieurs publications rendent compte de l’état du secteur industriel</em></h5>
<p>D’après un <a href="https://www.federalreserve.gov/releases/g17/current/g17.pdf">rapport</a> de la Fed, publié le 16 mai, la production industrielle américaine a augmenté de +0,5 % en avril après être restée stable (+0,0 %) sur les deux derniers mois. En particulier, la production manufacturière a augmenté de +1,0 % (après ‑0,8 % en mars), tirée par les véhicules à moteurs et les pièces détachées. L’utilisation des capacités de production a légèrement augmenté pour atteindre 79,9 %, soit le taux d’utilisation moyen sur le long terme (sur la période 1972-2022).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/Survey/Empire/empire2023/ESMS_202305">enquête</a> de la Fed de New York (<em>Empire State Manufacturing Survey</em>), conduite du 2 au 9 mai dans sa circonscription, l’indice des conditions générales du secteur a fortement chuté en mai à ‑31,8 bien en‑deçà des attentes du marché (-5,0). Les entreprises interrogées anticipent peu d’améliorations dans les 6 prochains mois, comme le souligne la baisse de l’indice des dépenses d’investissement, à son plus bas depuis 3 ans (0,9).</p>
<p>D’après une <a href="https://www.philadelphiafed.org/-/media/frbp/assets/surveys-and-data/mbos/2023/bos0523.pdf">enquête</a> de la Fed de Philadelphie (<em>Manufacturing Business Outlook Survey</em>), conduite du 8 au 15 mai dans sa circonscription, l’indice des conditions générales du secteur reste négatif pour le 9<sup>ème</sup> mois consécutif (-10,4), bien que supérieur aux attentes du marché (‑20). Les entreprises interrogées anticipent également une baisse de l’activité dans les 6 prochains mois, ainsi qu’un une hausse des prix.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Maison-Blanche annonce les nominations à la Fed</em></h5>
<p>La Maison-Blanche a <a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/05/12/president-biden-announces-nominees-to-the-federal-reserve-board-of-governors/">annoncé</a> le 12 mai plusieurs nominations à la Fed : (i) Philip Jefferson, gouverneur de la Fed depuis janvier 2022, est nommé au poste de vice-président de la Fed, poste précédemment occupé par Lael Brainard, qui assure depuis le 21 février 2023 la présidence du <em>National Economic Council</em> (NEC), organe rattaché à la Maison-Blanche chargé de l’analyse et de l’élaboration des politiques économiques. (ii) Adriana Kugler, actuellement administratrice et représentante des États-Unis au conseil d’administration de la Banque mondiale, est nommée gouverneure de la Fed. Elle a été professeur d’économie à Georgetown avant de rejoindre la Banque Mondiale. (iii) Lisa Cook, dont le mandat de gouverneure devait expirer le 31 janvier 2024, est nommée gouverneure pour un nouveau mandat. Ces nominations et demande de reconduction devront être approuvées par le Sénat à la majorité simple.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les responsables de la Fed restent attentifs à l’évolution de la conjoncture</em></h5>
<p>Au cours de la semaine, les responsables de la Fed ont réaffirmé leur détermination à faire reculer l’inflation tout en adaptant la politique monétaire à l’évolution de la conjoncture. Dans l’ensemble, ils soutiennent le maintien des taux <em>fed funds</em> à des niveaux élevés, voire leur relèvement pour certains, afin de lutter contre l’inflation. Certains présidents de Fed régionales comme Raphaël <a href="https://monintranet.dgtresor.gouv.fr/bureau/WAS/NYC/travail/WWSW/2023/–%20favorisés%20au%20cours%20de%20la%20dernière%20décennie%20par%20l’essor%20des%20obligations%20privées,%20dites%20">Bostic</a> (Atlanta) et Thomas <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Keksc0jJPsU">Barkin</a> (Richmond) écartent tout scénario de baisse de taux et retiennent même la possibilité de poursuivre la remontée des taux si l’inflation persistait, même en cas de récession. La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta <a href="https://www.clevelandfed.org/collections/speeches/sp-20230516-longer-run-trends-us-economy">Mester</a> estime que la Fed pourrait conduire une politique monétaire restrictive dans la durée en raison du maintien de l’inflation à un niveau élevé qui pourrait s’expliquer par des changements structurels comme la désépargne liée au vieillissement de la population.</p>
<p>Au contraire, Austan <a href="https://www.cnbc.com/video/2023/05/15/chicago-fed-president-austan-goolsbee-rate-hikes-effects-still-in-the-pipeline.html">Goulsbee</a>, président de la Fed de Chicago et Philip <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/jefferson20230512a.htm">Jefferson</a>, gouverneur, se sont montrés plus prudents, considérant que la désinflation a été plus lente que prévu mais qu’elle est bien amorcée avec un marché du travail qui demeure résilient. Ils ont également indiqué être attentif à l’évolution du marché du crédit, notamment en lien avec les perturbations bancaires. P. Jefferson a alerté sur le risque d’un « choc de crédit » qui pourrait être plus fort qu’estimé actuellement.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em> Le vice-président de la Fed souhaite renforcer la réglementation bancaire</em></h5>
<p>La <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408768">Chambre</a> et le <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/oversight-of-financial-regulators-financial-stability-supervision-and-consumer-protection-in-the-wake-of-recent-bank-failures">Sénat</a> ont auditionné le 16 et le 18 mai les régulateurs bancaires : la Fed, la FDIC (chargée de la garantie des dépôts et des résolutions), l’OCC (régulateur des <em>national banks</em>) et la NCUA (superviseur des établissements de crédit).</p>
<p>Michael Hsu, directeur par intérim de l’OCC, a regretté le manque d’action des superviseurs des banques en faillite, et souhaité un renforcement du soutien aux équipes de supervision dans l’exercice de leur pouvoir discrétionnaire à l’encontre de banques témoignant de manquements répétés. Il a également recommandé le renforcement des exigences prudentielles des grandes banques et la réforme du système de garantie des dépôts, relayant les <a href="https://www.fdic.gov/analysis/options-deposit-insurance-reforms/index.html">propositions</a> récentes de la FDIC.</p>
<p>Michael Barr, vice-président de la Fed chargé de la supervision, a fait part de son souhait de renforcer la régulation bancaire afin de tirer les enseignements des faillites récentes (particulièrement pour les banques de plus de 100 Md USD d’actifs), et ce sur plusieurs matières : les exigences de capitaux propres ; la prise en compte prudentielle des moins-values sur les portefeuilles des banques ; la gestion des risques de taux ; la gestion du risque de liquidité ; les règles applicables aux rémunérations des dirigeants de banques afin de renforcer les incitations à une bonne gestion des risques. Il a également signalé que la Fed prévoyait de publier cet été les conclusions de la révision des exigences de capitaux propres des banques, et la proposition de règles de finalisation de Bâle III. Ces orientations ont été dénoncées par plusieurs élus républicains, certains accusant M. Barr d’utiliser cette crise afin de poursuivre un agenda progressiste et néfaste pour le secteur bancaire.</p>
<p>Le 12 mai, Michelle Bowman, membre du bureau des gouverneurs de la Fed, avait <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/bowman20230512a.htm">évoqué</a> la réponse politique à apporter aux faillites bancaires, et mis en garde contre toute modification importante du cadre réglementaire de la Fed, y compris un renforcement des exigences de fonds propres pour les banques.</p>
<p>Par ailleurs, la Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/publications/supervision-and-regulation-report.htm">publié</a> son rapport semi‑annuel sur la supervision et la régulation. La Fed revient sur l’état du système bancaire, soulignant le haut niveau de capitalisation et de liquidité des banques, mais souligne les conditions économiques incertaines, des dépôts en retrait et des moins-values significatives dans les actifs de certaines banques. Elle indique qu’elle est attentive à l’effet de la hausse des taux sur la liquidité, le crédit et la valeur des actifs des établissements qu’elle supervise.</p>
<p> </p>
<h5><em>Le Congrès met en cause la responsabilité des ex-dirigeants de Signature Bank et Silicon Valley Bank</em></h5>
<p>Le <a href="https://www.banking.senate.gov/hearings/examining-the-failures-of-silicon-valley-bank-and-signature-bank">Sénat</a> et la <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408778">Chambre</a> ont auditionné le 16 et 17 mai les ex-dirigeants de Signature Bank et Silicon Valley Bank (SVB), qui ont fait faillite en mars. La majorité des élus a mis en cause la responsabilité des dirigeants de ces banques dans la faillite de leurs établissements, notamment l’ignorance, par SVB, des multiples alertes du superviseur, et la poursuite de stratégies risquées, privilégiant la recherche de bénéfices à court terme au détriment de la mise en place de couvertures. Plusieurs élus ont dénoncé la rémunération et les bonus acquis par les dirigeants en 2022, appelant ces derniers à reverser ces compensations à la FDIC. D’autres ont interrogé l’ex CEO de SVB sur la vente de 3,6 M USD d’actions de la banque dans les jours précédant sa faillite.</p>
<p>Les dirigeants de Signature Bank ont affirmé que la banque n'avait pas besoin d'être fermée, que sa situation était solvable et son bilan suffisamment liquide. Certains élus ont soutenu cette position, se demandant si la fermeture de Signature Bank n’avait pas été précipité en raison de ses activités dans le secteur des crypto-actifs.</p>
<p>Les élus démocrates ont particulièrement mis en exergue les lacunes de la législation bancaire et la nécessité de réforme. Les élus républicains, s’ils relèvent aussi les erreurs de gouvernance des deux banques, soulignent davantage le rôle de la conjoncture macro-économique, dommageable pour les banques, en raison de l’inflation et de la hausse des taux engagée par la Fed.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +1,4 %, à 4 198 points sur fonds d’apaisement des inquiétudes liées à l’absence d’accord sur le relèvement du plafond de dette. L’indice KBW des 30 plus grandes banques américaines a progressé de +5,3 % sur la semaine.</p>
<p>Compte tenu des annonces des responsables de la Fed, excluant la possibilité d’une baisse des taux mais n’excluant pas une poursuite du resserrement, le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a augmenté de +0,4 point, à 4,3 % et celui à 10 ans a augmenté de +0,3 point à 3,7 %. Par ailleurs, l’espoir d’un accord bipartisan sur le plafond de dette a contribué à la baisse du taux des <em>Treasuries</em> à 1 mois (de -0,4 points, à 5,4 %).</p>
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<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>Le 15 mai, la banque Wells Fargo a <a href="https://www.cohenmilstein.com/case-study/re-wells-fargo-company-securities-litigation">accepté de payer une pénalité de 1 Md USD pour mettre fin à une action judiciaire intentée par des investisseurs. Ces derniers soutenaient que la banque avait surestimé l'assainissement de ses pratiques à la suite du scandale lié à l'ouverture de faux comptes, révélé en 2016.</a></li>
<li><a href="https://www.cohenmilstein.com/case-study/re-wells-fargo-company-securities-litigation">Le président Joe Biden et le républicain Kevin McCarthy ont </a><a href="https://www.youtube.com/watch?v=Cqi4yFRAlIU">affirmé leur détermination à trouver un accord sur le relèvement du plafond de la dette, au plus vite, et avant que le gouvernement fédéral ne soit à court de trésorerie (date estimée au 1<sup>er</sup> juin). Désormais, le représentant Garret Graves (R – Louisiane), et l’équipe du speaker de la Chambre négocieront avec la directrice du Bureau du budget (OMB) Shalanda Young et avec le conseiller à la Maison-Blanche Steve Ricchetti au sujet du plafond de la dette. K. McCarthy soutient que le relèvement pourrait être voté la semaine prochaine, mais que les négociations n’ont pas encore abouti.</a></li>
<li><a href="https://www.youtube.com/watch?v=Cqi4yFRAlIU">Le 17 mai, la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), régulateur des marchés financiers, a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-95">proposé des règles visant à renforcer la résilience des contreparties centrales (CCP) et des dépositaires centraux (CSD). En particulier, la règle prévoit la mise en place, par ces établissements, d’un système d’appel de marge tenant compte de l'exposition intra journalière de ses clients, et permettant l’activation d’appels de marge intra journaliers, ou « dès que les circonstances le justifient ».</a></li>
</ul>
<p> </p>e64f3e79-ed75-4a84-b8b2-0b9e1b40226eWashington Wall Street Watch n°2023-19Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-05-12T00:00:00+02:00<p align="center">Sommaire</p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le marché du travail demeure robuste</li>
<li>L’inflation progresse sur un mois mais baisse sur un an</li>
<li>La Fed publie les résultats de son enquête sur le marché du crédit</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le GAO alerte sur le caractère non soutenable de la trajectoire des finances publiques</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Dans son rapport semestriel, la Fed souligne l’exposition du secteur financier à l’immobilier commercial</li>
<li>La FDIC propose un prélèvement spécial sur les plus grandes banques pour renflouer le fonds de garantie des dépôts</li>
<li>Les résultats d’Apollo, KKR et Carlyle sont affectés par la baisse des cessions et des commissions de performance</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p><strong> </strong></p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le marché du travail demeure robuste</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, publié le 5 mai, les créations d’emplois se sont établies en avril 2023 à +253 000 (après +236 000 en mars et +290 000 en moyenne sur les 6 derniers mois), bien au‑delà des attentes du marché (+180 000). Ces créations d’emplois sont concentrées dans les secteurs des services aux entreprises (+43 000), de la santé (+40 000) ainsi que des loisirs et du tourisme (+31 000).</p>
<p>Le taux de chômage a diminué à 3,4 % en avril (‑0,1 point par rapport à mars), soit ­­‑0,2 point par rapport aux attentes du marché. Les taux d’emploi et d’activité sont tous deux restés stables, à 60,4 % et 62,6 % respectivement, inférieurs à leur niveau prépandémique (61,1 % et 63,3 % respectivement en février 2020). Le salaire horaire moyen a accéléré en augmentant de +0,5 % en avril (après +0,3 %) et à +4,4 % sur douze mois glissants (après +4,2 %).</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation progresse sur un mois mais baisse sur un an</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/cpi.pdf">publication</a> du BLS, l’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de +0,4 % en avril (après +0,1 % en mars). La composante sous‑jacente de l’inflation (hors énergie et alimentation) a augmenté de +0,4 % (au même rythme que le mois précédent), tiré par le logement (+0,6 %) et les véhicules d’occasion (+4,4 %). En particulier, le prix des véhicules d’occasion, qui avait fortement contribué à la hausse de l’inflation en 2020 et 2021 (+54 % entre mars 2020 et janvier 2022), a rebondi en avril après une baisse continue depuis juin 2022 (-13 % sur la période). Les prix de l’énergie ont rebondi de +0,6 % (après ‑3,5 %) tandis que ceux de l’alimentation sont restés stables (+0,0 %) pour le 2<sup>ème</sup> mois consécutif.</p>
<p>Sur un an, l’inflation recule légèrement à +4,9 % (après +5,0 %) tout comme sa composante sous‑jacente (+5,5 % après +5,6 %). Les prix de l’énergie baissent de ‑5,1 % (après ‑6,4 %) alors que ceux de l’alimentation progressent à +7,7 % (après +8,5 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20230508">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 8 mai, les anticipations d’inflation des consommateurs ont baissé de ‑0,3 point à un an (atteignant +4,4 %), mais ont augmenté de +0,1 point à 3 ans et à 5 ans, atteignant +2,9 % et +2,6 % respectivement.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed publie les résultats de son enquête sur le marché du crédit</em></h5>
<p>L’<a href="https://www.federalreserve.gov/data/sloos/sloos-202304.htm">enquête</a> de la Fed sur les conditions de crédit (<em>Senior Loan Officer Opinion Survey on Bank Lending Practices</em> - SLOOS), réalisée auprès d’environ 80 organismes financiers et publiée le 8 mai, montre à la fois un durcissement des conditions de crédit et une baisse de la demande de crédit dans l’ensemble des catégories de crédit au cours du T1 2023.</p>
<p>Le durcissement y est notamment expliqué par (i) les perspectives économiques incertaines, (ii) une baisse de la tolérance au risque, (iii) une détérioration des valeurs du collatéral et (iv) des inquiétudes liées au coût de financement et au niveau de liquidité dans le contexte de resserrement monétaire. En particulier, les banques de taille intermédiaire (<em>mid-sized banks </em>- entre 50 et 250 Md USD d’actifs) et les « autres banques » (<em>other banks</em> – moins de 50 Md USD d’actifs) signalent un durcissement plus important du fait d’une plus grande inquiétude liée à leur niveau de liquidité, à la fuite de leurs dépôts et à leur coût de financement souvent plus élevé que celui des <em>large banks </em>(plus de 250 Md USD d’actifs).</p>
<p>La diminution du volume de crédit est attribuée à une baisse conjointe de l’offre et de la demande. Alors que la majorité des banques interrogées ont indiqué avoir un niveau d’exigence stable (54 %) ou en léger durcissement (43 %), elles anticipent la poursuite du durcissement sur l’année 2023 en raison (i) de la dégradation de la qualité de leur portefeuille de crédits et du collatéral des emprunteurs, (ii) d’une plus grande aversion au risque et (iii) des inquiétudes sur le coût de financement, le niveau de liquidité et les fuites des dépôts.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le GAO alerte sur le caractère non soutenable de la trajectoire de finances publiques</em></h5>
<p>Le <em>Government Accountability Office</em> (GAO), organe d’audit, d’enquête et d’évaluation budgétaire attaché au Congrès a <a href="https://www.gao.gov/products/gao-23-106201">publié</a> le 8 mai un rapport annuel intitulé « <em>The Nation’s Fiscal Health</em> » qui décrit la situation et la projection budgétaires des États-Unis.</p>
<p>Dans ce rapport, le GAO indique que l’État fédéral fait face à une trajectoire de finances publiques non soutenable et réaffirme la nécessité de prendre des mesures correctives. Selon le GAO, la dette a fortement augmenté sous l’effet de l’accroissement des déficits et des intérêts de la dette. La part du service de la dette dans les dépenses fédérales devrait fortement progresser (8 % en 2022, 26 % en 2051 et 48 % en 2096 selon la projection du GAO), ce qui réduirait la marge de manœuvre en cas de nouvelles crises ou de catastrophes naturelles.</p>
<p>En réponse à cette situation, le GAO recommande à l’administration (i) d’établir une règle et des cibles budgétaires afin de mieux contrôler les dépenses et les recettes, (ii) de procéder à des évaluations régulières ainsi que des analyses des déterminants du déficit primaire, et (iii) de proposer une nouvelle approche institutionnelle sur le plafond de la dette de telle sorte à réduire tout risque de dérapage. Par exemple, le GAO avance une approche selon laquelle le <em>Treasury</em> modifierait le montant statutaire du plafond de dette dans le cadre de la procédure budgétaire avec une mise en œuvre automatique sauf en cas de refus explicite du Congrès.</p>
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<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Dans son rapport semestriel, la Fed souligne l’exposition du secteur financier à l’immobilier commercial</em></h5>
<p>La Fed a <a href="https://www.federalreserve.gov/publications/financial-stability-report.htm">publié</a> le 8 mai son rapport semestriel sur la stabilité du système financier américain, qui évalue les risques pour la stabilité financière sur quatre segments : la valorisation des actifs, l’emprunt des entreprises et des ménages, le niveau de levier dans le secteur financier, les risques de financement.</p>
<p>La Fed souligne la forte volatilité des marchés depuis novembre 2022 (en particulier des marchés des bons du Trésor), en lien avec des incertitudes sur la conjoncture économique et la trajectoire de la politique monétaire, ainsi que les difficultés rencontrées par le secteur bancaire. S’agissant de la dette des entreprises et des ménages, la Fed met en avant un risque modéré, alors que le niveau de dette combiné des sociétés non-financières et des ménages a augmenté moins vite que le PIB nominal sur le second semestre 2022. Ensuite, concernant le niveau de levier dans le secteur financier, la Fed soutient que le risque est modéré, soulignant notamment que les banques affichent des niveaux de capitalisation suffisamment élevés, et que les actions extraordinaires mises en place en mars 2023 semblent avoir rassuré les déposants. Enfin, les conditions de financement restent globalement satisfaisantes selon la Fed, même si certains établissements ont éprouvé des difficultés d’accès à la liquidité dans le contexte de stress du marché bancaire.</p>
<p>La Fed consacre un développement spécifique au crédit à l’immobilier commercial. Le recours au télétravail a réduit la demande de bureaux, ce qui pourrait entraîner une correction de la valeur des bureaux et des commerces. En outre, la hausse des taux d'intérêt augmente le risque que les emprunteurs ne soient pas en mesure de refinancer leurs prêts lorsque ceux-ci arrivent à échéance. Alors que les valorisations restent élevées, l'ampleur d'une correction pourrait être considérable et donc entraîner des pertes de crédit pour les détenteurs de la dette afférente. Le secteur bancaire (qui détient 60 % de la dette du secteur), en particulier les banques de moins de 100 Md USD d’actifs, est particulièrement exposé.</p>
<p>Enfin, la Fed recense plusieurs facteurs de risques pour la stabilité financière américaine : les difficultés du secteur bancaire ; l’inflation persistante et la poursuite de la hausse des taux, notamment dans les économies développées ; l’aggravation des tensions géopolitiques ; le blocage en cours entre le Congrès et la Maison Blanche concernant le plafond de la dette.</p>
<p> </p>
<h5><em>La FDIC propose un prélèvement spécial sur les plus grandes banques pour renflouer le fonds de garantie des dépôts</em></h5>
<p>La <em>Federal Deposit Insurance Corporation </em>(FDIC), agence chargée de la garantie des dépôts et des résolutions bancaires, a adopté le 11 mai 2023 une proposition visant à financer le coût pour le fonds de garantie des dépôts (<em>Deposit Insurance Fund – DIF</em>) de la couverture des dépôts non assurés de <em>Silicon Valley Bank</em> et <em>Signature Bank</em>. Ce coût, consécutif au déploiement exceptionnel décidé le 12 mars par le <em>US Treasury</em>, sur recommandation de la FDIC et de la Fed, d’une garantie des dépôts illimitées (au-delà des 250 000 USD normalement couverts par le DIF) a été estimé par la FDIC à 15,8 Md USD. Le ré‑abondement du fonds par le secteur bancaire en cas de perte subie par le DIF pour la couverture de dépôts non assurés est prévu par le <em>Federal Deposit Insurance Act</em>.</p>
<p>La proposition prévoit un prélèvement spécial sur les banques qui ont bénéficié le plus de la garantie exceptionnelle activée en mars par les régulateurs en raison d’un risque systémique, c’est-à-dire celles qui ont le plus de dépôts non assurés. La FDIC recouvrera cette contribution spéciale à un taux annuel de 0,125 % des dépôts non assurés au 31 décembre 2022 pour chaque banque concernée, après déduction d’une franchise de 5 Md USD (ce qui revient à exonérer l’ensemble des établissements de moins de 5 Md USD d’actifs). Selon les estimations de la FDIC, les banques de plus de 50 Md USD d’actifs (48 banques représentant 76 % des actifs bancaires américains) financeraient 95 % de la mesure. Au total, 113 banques seraient concernées (sur plus de 4 000 banques aux États-Unis). Le recouvrement entrerait en vigueur au 1<sup>er</sup> trimestre 2024 et serait étalé sur une durée de 8 trimestres, afin de limiter l’impact sur la liquidité des établissements concernés. Cette durée serait adaptable en fonction notamment de l’évolution de l’estimation du coût final au fur et à mesure de la vente des actifs des deux banques conservées par la FDIC. L’impact de cette proposition, qui sera enregistrée dans les comptes des banques concernées dès l’adoption de la mesure, est estimé en moyenne à 0,61 % du capital Tier 1 et à 17,5 % d’un trimestre de résultat des banques concernées. La proposition est mise en consultation pour une durée de 60 jours.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les résultats d’Apollo, KKR et Carlyle sont affectés par la baisse des cessions et des commissions de performance</em></h5>
<p>Apollo Global Management (598 Md USD d’actifs sous gestion) a <a href="https://ir.apollo.com/financial-results">publié</a> le 9 mai ses résultats pour le premier trimestre 2023. Apollo Global Management (598 Md USD d’actifs sous gestion) a <a href="https://ir.apollo.com/financial-results">publié</a> le 9 mai ses résultats pour le 1<sup>er</sup> trimestre 2023. Son résultat issu de ses commissions de gestion (<em>fee related earnings – FRE</em>) atteint 397 M USD, en hausse de +28 % en glissement annuel, en raison d’une hausse de +17 % des actifs sous gestion, notamment expliquée par l’acquisition d’un portefeuille d’actifs de Crédit Suisse en novembre 2022. En revanche, son résultat distribuable (<em>distributable earnings</em> - <em>DE</em>) qui prend également en compte les revenus nets issus de la performance des fonds gérés baisse de -6,6 %. Le groupe dispose de 52 Md USD de poudre sèche.</p>
<p>KKR (510 Md USD d’actifs sous gestion) a <a href="https://irpages2.eqs.com/download/companies/kkrinc/Quarterly%20Reports/KKR%20Q123%20Earnings%20Release.pdf">publié</a> le 8 mai ses résultats pour le 1<sup>er</sup> trimestre 2023. Ses résultats issus de ses commissions de gestion représentent 549 M USD, en baisse de -9 % en glissement annuel. Les résultats distribuables baissent de ‑26 % à 719 M USD. Le groupe a levé 12 Md USD au 1<sup>er</sup> trimestre, portant son montant de poudre sèche à 106 Md USD.</p>
<p>Carlyle (381 Md USD d’actifs sous gestion) a <a href="https://monintranet.dgtresor.gouv.fr/bureau/WAS/NYC/travail/WWSW/2023/CG%202023%203.31%208-K%20EX-99.2%20(carlyle.com)">publié</a> le 4 mai ses résultats pour le 1<sup>er</sup> trimestre 2023. Son résultat issu des commissions de gestion atteint 193 M USD, en hausse de +6 % par rapport au premier trimestre 2022, en raison notamment des levées de fonds réalisés, mais son résultat distribuable a baissé de -10 % à 272 M USD. Carlyle dispose de 73 Md USD de fonds disponibles à l’investissement.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +1,1 %, à 4 131 points. Malgré les inquiétudes persistantes d’une éventuelle récession et du risque de défaut de paiement lié au plafond de dette, les marchés ont rebondi avec la stabilisation du secteur bancaire et une baisse continue de l’inflation. Toutefois, les craintes d’une dégradation du secteur bancaire persistent : la banque Pacific West (44 Mds USD d’actifs) a <a href="https://www.sec.gov/edgar/search/#/q=pacwest&dateRange=30d">indiqué</a> le 11 mai avoir perdu environ 10 % de son dépôt sur la semaine écoulée, entraînant une baisse de son cours de ‑22,7 % sur la journée.</p>
<p>Le rendement des obligations souveraines (<em>Treasuries</em>) à 2 ans a augmenté de +0,2 point, à 3,9 % tandis que celui à 10 ans est resté stable 3,4 %. Compte tenu d’une baisse de l’inflation, le marché anticipe une baisse plus rapide des taux <em>fed funds</em>, ce qui a tiré vers le bas les rendements des obligations souveraines. Toutefois, le risque de défaut de paiement exerce des pressions haussières sur les obligations à très court terme (le taux des <em>Treasuries</em> à 1 mois a progressé au cours de la semaine écoulée de +0,9 points, à 5,5 %).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<p>-La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC) a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-89">annoncé</a> le 5 mai l’octroi d’une récompense de 279 M USD à un lanceur d’alertes, dont les informations ont permis la poursuite d’acteurs coupables d’agissements illégaux et la collecte de pénalités atteignant 4 Md USD. Il s’agit de la plus grosse récompense décernée par l’agence depuis la mise en place du programme en 2011.</p>
<p>-La Commission sur les services financiers de la Chambre des représentants a tenu le <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408755">10</a> mai et le <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408760">11</a> mai deux auditions portant sur l’action des régulateurs lors des faillites bancaires récentes, faisant intervenir le 10 mai des universitaires et représentants du secteur financier, et le 11 mai un responsable du GAO, qui a publié un <a href="https://www.gao.gov/products/gao-23-106736">rapport</a> sur le sujet. Les représentants républicains ont à cette occasion critiqué les rapports dédiés publiés par la Fed et la FDIC et ont publié des ébauches de projets de loi visant à accroître la transparence et la responsabilité de ces agences devant le Congrès.</p>
<p>-Le 9 mai, plusieurs sénateurs démocrates dont Sherrod Brown (D-Ohio), président de la commission sur les affaires bancaires, ont <a href="https://www.warren.senate.gov/oversight/letters/senators-warren-brown-lawmakers-seek-answers-from-credit-card-issuers-on-exorbitant-late-fees">adressé</a> une lettre à dix banques majeures, demandant des informations sur leurs pratiques en matière de pénalités de retard sur les cartes de crédit, à la suite d’une proposition de règle du CFPB visant à limiter les frais de retard excessifs, et ayant suscité une forte opposition du secteur bancaire.</p>
<p>-La plateforme de trading en ligne Robinhood a <a href="https://blog.robinhood.com/news/2023/5/9/the-24-hour-market-is-here">annoncé</a> le 10 mai qu’elle permettra à ses clients de négocier des actions et des fonds négociés en bourse 24 heures sur 24, cinq jours par semaine (dans le régime existant, les clients de la plateforme sont limités aux heures d’ouverture des bourses).</p>
<p>-Le<em> California Department of Financial Protection and Innovation </em>(DFPI), régulateur financier pour l’État de Californie, a <a href="https://dfpi.ca.gov/2023/05/08/california-dfpi-announces-results-from-review-of-the-supervision-and-closure-of-silicon-valley-bank/">publié</a> le 8 mai un rapport portant sur sa supervision de <em>Silicon Valley Bank</em> (SVB). Le rapport, qui rappelle que le superviseur principal de la banque était la Fed de San Francisco, reconnaît que la supervision de l’établissement a été inadéquate. Il met également en exergue l’accroissement du risque de paniques bancaires en raison de la numérisation des services bancaires et de l’usage des réseaux sociaux.</p>
<p>-Le département de la Justice de l’État de New York a <a href="https://ag.ny.gov/press-release/2023/attorney-general-james-proposes-nation-leading-regulations-cryptocurrency">publié</a> le 5 mai un projet de loi visant à renforcer significativement la régulation du secteur des crypto-actifs. La proposition prévoit notamment des exigences renforcées en matière de connaissance et contrôle des clients des plateformes, de prévention des conflits d’intérêts, d’audit des éléments financiers, et une compétence accrue du département de la Justice dans le contrôle et la poursuite des acteurs suspectés de fraude.</p>743fde76-412c-4ad3-925e-94b9b604175b[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°7) du 28 avril au 11 mai [Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°7) du 28 avril au 11 mai 2023-05-11T00:00:00+02:00<div class="focus">
<p>Sommaire </p>
</div>
<p style="text-align: justify;">Fait marquant</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> est le premier régulateur à lancer une enquête sur le marché des modèles de fondation d’intelligence artificielle </li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Economie numérique et régulation </p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le secrétaire d’Etat au numérique britannique a participé à la réunion des ministres du numérique du G7 au Japon</li>
<li>Le <em>Digital Regulation Cooperation Forum </em>a publié son plan de travail pour l’année 2023/2024</li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a lancé une enquête préliminaire sur le rachat de <em>Figma</em> par <em>Adobe</em></li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Télécommunications et réseaux</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le <em>Product Security and Telecommunications Infrastructure Regime</em> entrera en vigueur en avril 2024</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Données et intelligence artificielle</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement va lancer un « <em>hackaton</em> » visant à réduire la liste d’attente des demandes d’asile au moyen de l’intelligence artificielle</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Cyber-sécurité</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement a dévoilé sa <em>Fraud Strategy</em> avec l’objectif de réduire la fraude et la cybercriminalité de 10 % à horizon 2025</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Spatial</p>
<ul style="text-align: justify;" type="disc">
<li>La société <em>Orbex</em> a entamé la construction du premier port spatial vertical sur le sol continental britannique</li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a autorisé le rachat d’<em>Inmarsat</em> par <em>Viasat </em></li>
<li>La Commission géospatiale a lancé un projet pilote visant à développer l’usage par le secteur public des données issues de l’observation de la Terre par satellite</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Ecosystème tech</p>
<ul type="disc">
<li style="text-align: justify;">L’investissement en capital-risque au R-U est retombé à son niveau pré-pandémie</li>
</ul>e5ef2898-f269-463f-be3b-308e5a4bfb0bWashington Wall Street Watch n°2023-18Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-05-05T00:00:00+02:00<p align="center">Sommaire</p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les prix des dépenses de consommation ralentissent, tirés par les biens</li>
<li>Les offres d’emploi diminuent et les licenciements augmentent</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La Fed annonce une hausse de 25 points de base de son taux directeur</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Malgré le rachat de First Republic par JP Morgan, les tensions sur les cours des banques régionales ne sont pas apaisées</li>
<li>La Fed et la FDIC reconnaissent des manquements dans leur supervision de Silicon Valley Bank et Signature Bank</li>
<li>La FDIC propose de renforcer la garantie des dépôts pour les comptes courants des entreprises</li>
<li>La SEC renforce la supervision des <em>hedge funds</em> et des fonds de <em>private equity</em></li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les prix des dépenses de consommation ralentissent, tirés par les biens</em></h5>
<p>Selon les <a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2023-04/pi0323_0.pdf">estimations</a> publiées par le <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), les prix des dépenses de consommation personnelle (indice PCE) ont ralenti en mars à +0,1 % (après +0,3 % en février et +0,6 % en janvier) tandis que sa composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) a progressé de +0,3 %, au même rythme que le mois précédent.</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix de l’énergie et ceux de l’alimentation ont tous deux baissé, de ‑3,7 % et de ‑0,2 % respectivement (après ‑0,5 % et +0,2 %). Sur douze mois glissants, l’inflation PCE et sa composante sous-jacente ont poursuivi leur recul à +4,2 % (après +5,1 %) et +4,6 % (après +4,7 %) respectivement. Les prix de l’énergie ont baissé de ‑9,8 % (après +4,9 %) tandis que ceux de l’alimentation ont augmenté de +8,0 %, poursuivant toutefois leur ralentissement (après +9,7 %).</p>
<p>En évolution mensuelle, les prix des biens ont baissé de ‑0,2 % (après +0,1 %) alors que ceux des services ont augmenté de +0,2 % (après +0,4 %). Sur un an, les prix des biens continuent de ralentir à +1,6 % (après +3,6 %) alors que ceux des services évoluent à des niveaux supérieurs à +5,5 % (après +5,8 %).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les offres d’emploi diminuent et les licenciements augmentent</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/jolts.pdf">rapport</a> JOLTS (<em>Job Openings and Labor Turnover</em>) du<em> Bureau of Labor Statistics </em>(BLS) publié le 2 mai, les offres d’emploi ont diminué à 9,6 millions en mars (‑384 000 par rapport à février), légèrement en-deçà des attentes du marché (9,7 millions).</p>
<p>Malgré la stabilité du nombre de cessations d’emploi (à 5,9 millions), la composition a évolué : les démissions reculent (-129 000) alors que les licenciements augmentent (+248 000). Au niveau sectoriel, le nombre de cessations d’emploi a été plus important dans la construction (+104 000) alors qu’il a baissé dans l’hébergement et la restauration (‑107 000).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La Fed annonce une hausse de 25 points de base de son taux directeur</em></h5>
<p>La réunion du comité de politique monétaire (FOMC) des 2 et 3 mai 2023 s’est conclue par un relèvement de la fourchette-cible des taux <em>fed funds</em> de 25 points de base (pb), la portant à [5,0 % - 5,25 %]. Cette décision a été prise à l’unanimité. Par ailleurs, le rythme de réduction du bilan de la Fed a été maintenu à 95 Md USD par mois.</p>
<p>Le président de la Fed, Jerome Powell, a commencé par souligner la solidité du système bancaire américain malgré la faillite de certaines banques. Il a ajouté que des leçons seraient tirées de l’examen des défaillances de la supervision de Silicon Valley Bank (SVB). S’agissant de la conjoncture économique, il a indiqué que l’économie américaine était en ralentissement avec une croissance du PIB au T1 2023 en-deçà de son niveau potentiel, malgré une hausse de la consommation. Le marché du travail demeure tendu mais affiche des signes d’apaisement avec un ralentissement des salaires nominaux et une baisse du nombre d’emplois vacants. Selon J. Powell, il reste encore un « long chemin à parcourir » pour faire reculer l’inflation à 2 %, mais au regard de la normalisation progressive du marché du travail alors que les taux évoluent à des niveaux élevés, il soutient l’hypothèse d’un atterrissage en douceur plutôt qu’une récession.</p>
<p>Concernant la politique monétaire, J. Powell a affirmé qu’il fallait plus de données pour affirmer le caractère « suffisamment restrictif » du niveau actuel des taux. Selon le président de la Fed, la suite du resserrement monétaire sera décidée lors du prochain FOMC (<em>meeting-by-meeting</em> <em>approach</em>) et dépendra de l’évaluation des nouvelles données économiques et financières (<em>data-dependent</em>), notamment du durcissement des conditions de crédit. Il a affirmé que, contrairement aux anticipations de marché, il ne prévoyait pas de baisse des taux <em>fed funds</em> d’ici fin 2023 compte tenu de la persistance de l’inflation, signalant toutefois la possibilité de faire une pause en juin. Les marchés anticipent désormais un maintien du niveau actuel des <em>fed funds</em> jusqu’à l’été 2023, puis 2 baisses de -25 pb des taux pour atteindre un taux terminal de 4,4 % à fin 2023 (source : CME FedWatch Tool).</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Malgré le rachat de First Republic par JP Morgan, les tensions sur les cours des banques régionales ne sont pas apaisées</em></h5>
<p>La <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (FDIC), autorité de résolution, a <a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23034.html">annoncé</a> le 1<sup>er</sup> mai la saisie de First Republic (233 Md USD d’actifs au 31 mars 2023) et sa vente à JP Morgan. Il s’agit de la plus large faillite d’une banque de dépôt depuis celle de Washington Mutual en 2008.</p>
<p>Le <em>California Department of Financial Protection and Innovation</em> (DFPI) a <a href="https://dfpi.ca.gov/wp-content/uploads/sites/337/2023/04/First-Republic-Order-Taking-Possession-under-FC-592-FINAL.pdf">justifié</a> la fermeture administrative de First Republic par la fuite des dépôts des dernières semaines (‑72 Md USD au 1<sup>er</sup> trimestre, puis de nouveau -11 Md USD fin avril), la valorisation du portefeuille de titres insuffisante pour obtenir suffisamment de liquidités à court terme, le déséquilibre financier de la banque et la chute du cours de bourse.</p>
<p>La FDIC a mené des négociations avec plusieurs établissements pour trouver un repreneur, en appliquant le principe du moindre coût pour le fonds de garantie des dépôts. Un accord a été conclu avec JP Morgan, 1<sup>ère</sup> banque américaine, qui a repris la totalité des dépôts de First Republic (87 Md USD restants) et la majorité de ses actifs (un portefeuille de prêts de 173 Md USD, valorisé à 150 Md USD pour la cession, et 36 Md USD de titres et autres actifs). JP Morgan a versé 10,6 Md USD à la FDIC pour cette reprise et a obtenu (i) une ligne de financement de la FDIC de 50 Md USD sur 5 ans et (ii) un accord de partage des pertes sur les prêts repris par JP Morgan. La FDIC conserve par ailleurs la dette de la banque envers la Fed (93 Md USD) et la partie résiduelle des actifs (80 Md USD) non repris. Le coût de la transaction pour le fonds de garantie des dépôts est évalué à 13 Md USD. Le président de la Fed J. Powell a estimé, lors de la conférence de presse du FOMC, que cette reprise constituait une « bonne solution pour le système bancaire ».</p>
<p>Les marchés ne semblent néanmoins pas rassurés sur la situation des banques régionales. Le 4 mai, le titre de Pacific West (44 Md USD d’actifs) a baissé de -51 % à la suite de rumeurs, partiellement <a href="https://www.pacwestbancorp.com/news-market-data/news/news-details/2023/Pacific-Western-Bank-Issues-Update/default.aspx">confirmées</a> par la banque, d’un plan de cession d’une partie de ses actifs. First Horizon (80 Md USD d’actifs) a baissé de -33 % à la suite de l’annonce par TD Bank de <a href="https://www.prnewswire.com/news-releases/td-bank-and-first-horizon-mutually-agree-to-terminate-merger-agreement-301815874.html">l’abandon</a> de son projet d’acquisition de l’établissement. Plusieurs autres banques régionales ont baissé fortement dans la foulée (Western Alliance -38 %, Comerica -12 %, Zion -12 %, etc.). L’indice des banques régionales est en recul de -5 % le 4 mai et de -38 % depuis le début de l’année.</p>
<p> </p>
<h5><em>La Fed et la FDIC reconnaissent des manquements dans leur supervision de Silicon Valley Bank et Signature Bank</em></h5>
<p>La <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230428a.htm">Fed</a>, la <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (<a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23033.html">FDIC</a>, agence chargée de la garantie des dépôts et des résolutions bancaires) et le <em>Government Accountability Office </em>(<a href="https://www.gao.gov/products/gao-23-106736">GAO</a>, organe d’audit rattaché au Congrès) ont publié le 28 avril trois rapports sur les faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank, en mars 2023.</p>
<p>Les rapports de la Fed et de la FDIC reviennent longuement sur les carences de gestion des risques des deux banques, caractérisées par une croissance rapide et une forte dépendance aux dépôts non-assurés. Toutefois, les agences reconnaissent aussi leur défaut de supervision et mettent en exergue l’insuffisance de leurs ressources et le manque de réactivité des équipes de contrôle. Le GAO critique l’action des équipes de supervision de la Fed, notamment l’absence de mis en place de mesure exécutoire ou de surveillance renforcée malgré la persistance et l’aggravation des risques de liquidité et de gestion de SVB. L’action de la FDIC est également critiquée, le GAO soulignant que l’agence n'a dégradé la note de supervision de la banque que la veille de sa faillite.</p>
<p>La Fed évoque d’abord trois enseignements à prendre en compte : le rôle des réseaux sociaux dans la fuite extraordinairement rapide des dépôts de SVB (demandes de retrait de 85 % des dépôt en 2 jours, rythme sans comparaison avec les faillites bancaires antérieures) ; la capacité de déstabilisation du système financier par la faillite d’un établissement de taille limitée ; l’importance des exigences de fonds propres des banques pour leur résilience. Les auteurs du rapport mettent toutefois en avant le rôle joué par la loi de dérèglementation bancaire de 2019 et l’impulsion de l’ancien vice-président pour la supervision Randal Quarles, nommé par l’administration républicaine, qui ont réduit les exigences prudentielles, augmenté la complexité du cadre réglementaire et promu une approche plus souple de la supervision.</p>
<p>La Fed recommande de revenir sur certains assouplissements prévus par la loi de 2019, de renforcer la supervision bancaire de manière à mieux s’adapter aux banques en croissance, et d’être plus exigeante durant les phases de transition. La Fed indique que ces modifications seront soumises à la procédure habituelle d’évolution de la réglementation – y compris consultation publique, ce qui prendra vraisemblablement plusieurs années. Le <em>Bank Policy Institute</em> (<a href="https://bpi.com/bpi-statement-on-svb-reports/">BPI</a>) et la <em>American Bankers Association</em> (<a href="https://bankingjournal.aba.com/2023/04/post-mortem-reports-on-bank-failures-highlight-supervisory-missteps-call-for-changes/">ABA</a>), représentant le secteur bancaire, ont critiqué cette orientation ; BPI soutient que la Fed a cherché à édulcorer ses propres manquements en matière de supervision.</p>
<p> </p>
<h5><em>La FDIC propose de renforcer la garantie des dépôts pour les comptes courants des entreprises</em></h5>
<p>La FDIC, agence chargée de la garantie des dépôts et des résolutions bancaires, a <a href="https://www.fdic.gov/news/press-releases/2023/pr23035.html">publié</a> lundi 1er mai un rapport portant sur le cadre existant et des options de réforme en matière de garantie fédérale des dépôts bancaires, visant notamment à tirer les enseignements des faillites de mars 2023.</p>
<p>Le rapport présente les défis auxquels est confronté le système de garantie et met particulièrement en avant le poids croissant des dépôts non-assurés ; en 2021, leur poids dans le système bancaire était de 46,6 %, son plus haut niveau depuis 1949. Or, les déposants non‑assurés sont plus susceptibles de fuir un établissement bancaire parce qu'ils craignent que leurs dépôts soient en danger. En outre, la technologie financière et le rôle des réseaux sociaux ont exacerbé le potentiel et l’ampleur des paniques bancaires.</p>
<p>La FDIC étudie trois scénarios de réforme : le maintien d’une garantie des dépôts dans ses formes actuelles, avec une éventuelle augmentation du niveau de garantie ; la mise en place d’une garantie illimitée ; la mise en place d’une garantie variant selon le type de comptes. Cette dernière option est privilégiée par la FDIC, qui recommande une hausse de la garantie visant à couvrir les comptes à vue utilisés pour les paiements des entreprises et institutions, en excluant les comptes à visée d’investissement. Toutefois, outre les difficultés pratiques associées à ce ciblage, il reviendra au Congrès de légiférer sur une éventuelle réforme de ce cadre.</p>
<p> </p>
<h5><em>La SEC renforce la supervision des hedge funds et des fonds de private equity</em></h5>
<p>La <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), régulateur des marchés financiers, a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-86">adopté</a> une règle renforçant les exigences de reporting des <em>private funds</em>, catégorie incluant principalement les fonds de <em>private equity</em> (PE) et les <em>hedge funds</em> (HF). Elle concerne les informations que ces fonds transmettent à la SEC et au <em>Financial Stability Oversight Council</em> (FSOC), le conseil chargé de la stabilité financière, pour améliorer la supervision des risques liés à ces acteurs.</p>
<p>En particulier, la règle impose aux <em>private funds</em> d’informer les régulateurs dans un délai de 72h de l’occurrence de certains évènements (pertes importantes, retraits inhabituellement élevés, etc.). Par ailleurs, Les fonds de PE devront transmettre des données notamment sur les stratégies employées dans leur portefeuille, leur niveau de levier et la répartition géographique de leur portefeuille.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a reculé de -1,7 %, à 4 061 points. En dépit des indices PMI supérieurs aux attentes du marché, les marchés financiers ont été marqués par la faillite de First Republic Bank, l’inquiétude d’un défaut de paiement américain en raison du plafond de dette et le risque d’une inflation élevée et persistante. Les investisseurs se montrent particulièrement inquiets du sort des banques régionales : l’indice des valeurs bancaires régionales a perdu ‑13,0 % au cours de la semaine.</p>
<p>Les rendements des obligations souveraines ont baissé de -0,3 point à 2 ans et de -0,1 point à 10 ans, atteignant respectivement 3,8 % et 3,4 %. En dépit d’un relèvement des taux <em>fed funds</em>, les taux souverains ont reculé sur fond de craintes d’une récession et d’une aversion au risque accrue à la suite des turbulences bancaires.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p><strong><br clear="all" /> </strong></p>
<ul>
<li>La SEC a <a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-85">adopté une règle renforçant la transparence sur les opérations de rachat d’actions par l’entité qui les a émises (<em>buybacks</em>). Elle vise la mise en place d’un formulaire dédié de reporting au sein des rapports périodiques des émetteurs, détaillant les transactions de rachat par jour, ainsi que le nombre et le prix des actions rachetées. En outre, les émetteurs devront rapporter les objectifs poursuivis par les rachats d’actions. Enfin, il devra être indiqué si des cadres dirigeants ont vendu ou acheté des titres de l’émetteur dans un délai de 4 jours avant ou après l’opération de rachat.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-85">Le Bureau de protection des consommateurs financiers (CFPB) a </a><a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-report-highlights-costly-credit-cards-and-loans-pushed-on-patients/">publié un rapport portant sur les services de cartes de crédit et de financement spécialisés dans la couverture des dépenses médicales. Des sociétés financières commercialisent ces produits auprès des prestataires de soins de santé, qui sont encouragés à les promouvoir auprès des patients. Le rapport alerte sur la croissance de ces services, leur poids pour l’endettement des ménages, et observe que les clients de ces services supportent un coût de financement relativement plus élevé que s’ils se tournaient vers d’autres solutions de financement.</a></li>
<li><a href="https://www.consumerfinance.gov/about-us/newsroom/cfpb-report-highlights-costly-credit-cards-and-loans-pushed-on-patients/">L’indice </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/pmi/april/">PMI du secteur de l’industrie, publié le 1<sup>er</sup> mai par l’<em>Institute for Supply Management</em> (ISM), a augmenté à 47,1 en avril (après 46,3 en mars), tiré par l’emploi, les nouvelles commandes et la production. Le sous-indice des « prix » est quant à lui repassé en zone d’expansion après un mois de contraction. Le secteur reste toutefois en zone de contraction pour le 6<sup>ème</sup> mois consécutif. L’indice </a><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/april/">PMI du secteur des services, publié le 3 mai par l’ISM, a lui aussi augmenté à 51,9 (après 51,2), tiré par les nouvelles commandes et les commandes à l’export. Le secteur est en expansion pour le 4<sup>ème</sup> mois consécutif.</a></li>
<li><a href="https://www.ismworld.org/supply-management-news-and-reports/reports/ism-report-on-business/services/april/">Dans son courrier </a><a href="https://home.treasury.gov/policy-issues/financial-markets-financial-institutions-and-fiscal-service/debt-limit">envoyé au Congrès le 1<sup>er</sup> mai, Janet Yellen, secrétaire au Trésor, indique que la trésorerie de l’État fédéral pourrait être épuisée dès le 1<sup>er</sup> juin 2023 (contre le 5 juin dans son </a><a href="https://home.treasury.gov/system/files/136/Debt_Limit_Letter_Congress_20230124_McCarthy.pdf">estimation du 24 janvier) si les collectes d’impôts étaient plus faibles qu’attendu. Le <em>Congressional Budget Office</em> (CBO) a également </a><a href="https://www.cbo.gov/publication/59119">publié le 1<sup>er</sup> mai une nouvelle estimation de la date limite qui se situerait désormais vers début juin alors qu’elle avait été prévue entre juillet et septembre 2023 dans sa </a><a href="https://www.cbo.gov/publication/58906">projection de février. La Maison-Blanche a </a><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/05/01/readout-of-president-bidens-call-with-congressional-leaders/">indiqué que le Président Biden organisait une réunion le 8 mai avec les chefs de file républicains et démocrates du Congrès.</a></li>
<li><a href="https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/05/01/readout-of-president-bidens-call-with-congressional-leaders/">Le <em>Treasury</em> a </a><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1460">annoncé le 3 mai, à l’issue du<em>Treasury Borrowing Advisory Committee</em> (TBAC), qu’il pourrait commencer le programme de rachats de <em>Treasuries</em> (<em>buybacks</em>) à compter de 2024 sans toutefois fournir plus de détails. Le programme vise à accroître la liquidité du marché des <em>Treasuries</em>. D’après le procès-verbal (</a><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1462"><em>minutes</em>), les participants au TBAC se sont accordés sur les principes de régularité, de transparence et de progressivité du programme afin de permettre au marché de s’adapter. L’enquête auprès des <em>dealers</em> indique un montant de rachats de 5 à 10 Md USD par mois mais l’absence de consensus sur la maturité visée.</a></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li><a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1462">Le 2 mai, la Maison-Blanche a </a><a href="https://www.whitehouse.gov/cea/written-materials/2023/05/02/cost-of-cryptomining-dame-tax/">publié</a> un communiqué visant à présenter une proposition de taxe assise sur les activités de minage de crypto-actifs, intégrée dans la proposition de budget pour 2024. Cette taxe vise à compenser les coûts économiques et environnementaux de ces activités, et doit représenter 30 % du coût de l'électricité utilisée par les mineurs.</li>
</ul>24aba0c7-45f5-4d0b-8603-0333c465bcc5Washington Wall Street Watch n°2023-17Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-04-28T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Bien que soutenue par une consommation résiliente, l’activité ralentit au 1<sup>er</sup> trimestre</li>
<li>Les prix immobiliers augmentent en évolution mensuelle mais ralentissent nettement sur un an</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>La contre-proposition de budget des Républicains est adoptée à la Chambre des représentants</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le FSOC propose de renforcer la supervision des établissements non bancaires systémiques</li>
<li>Les banques régionales publient des résultats trimestriels en demi-teinte</li>
<li>First Republic est dans une situation critique depuis la publication de ses résultats trimestriels</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Bien que soutenue par une consommation résiliente, l’activité ralentit au 1<sup>er</sup> trimestre</em></h5>
<p>Selon l’<a href="https://www.bea.gov/sites/default/files/2023-04/gdp1q23_adv.pdf">estimation</a> provisoire du <em>Bureau of Economic Analysis</em> (BEA), le PIB des États-Unis a augmenté de +0,3 % au 1<sup>er</sup> trimestre 2023 (+1,1 % en rythme annualisé) après +0,6 % au 4<sup>ème</sup> trimestre 2022 (+2,6 % en rythme annualisé) et en-deçà des attentes du marché (+2,0 % en rythme annualisé).</p>
<p>La croissance du PIB au T1 2023 s’explique en grande partie par des consommations privée et publique dynamiques (+0,6 point de contribution et +0,2 point respectivement) bien que partiellement compensées par une baisse des stocks (-0,6 point). Le solde extérieur américain demeure positif depuis le T2 2022, tiré par des exportations d’hydrocarbures, mais sa contribution à la croissance diminue progressivement.</p>
<p>Le revenu personnel disponible réel a progressé de +2,0 % au T1 2023 (après +1,3 % au T4 2022), tout comme le taux d’épargne qui a bondi à 4,8 % (après 4,0 %). L’indice des prix de dépenses de consommation (<em>personal consumption expenditure</em> – PCE) a également accéléré (+4,2 % au T1 2023 contre +3,7 % au T4 2022).</p>
<p> </p>
<h5><em>Les prix immobiliers augmentent en évolution mensuelle mais ralentissent nettement sur un an</em></h5>
<p>L’indice Case-Shiller <a href="https://www.spglobal.com/spdji/en/documents/indexnews/announcements/20230425-1463694/1463694_cshomeprice-release-0425.pdf">publié</a> par Standard & Poor’s, qui porte sur les prix immobiliers des 20 plus grandes villes américaines, a augmenté de +0,2 % en février (après avoir diminué de ‑0,6 % en janvier), mais il a nettement ralenti sur un an (+0,4 % après +2,5 %). Sur le plan régional, les prix ont baissé dans 8 des 20 plus grandes villes américaines : ils ont continué de baisser à San Francisco, Seattle, San Diego et Portland (‑10,0 %, ‑9,3 %, ‑4,1 % et ‑3,2 % respectivement) et ont baissé pour la 1<sup>ère</sup> fois à Las Vegas, Phoenix, Los Angeles et Denver (‑2,6 %, ‑2,1 %, ‑1,3 % et ‑1,2 % respectivement). Toutefois, ils ont continué de fortement augmenter sur un an à Miami, Tampa, Atlanta et Charlotte (+10,8 %, +7,7 %, +6,6 % et +6,0 % respectivement).</p>
<p>D’après le <a href="https://www.fhfa.gov/AboutUs/Reports/ReportDocuments/FHFA-HPI-Monthly_04252023.pdf">rapport</a> de l’agence fédérale de financement du logement (<em>Federal Housing Finance Agency</em> – FHFA), les prix immobiliers aux États-Unis ont augmenté en février (+0,5 % après +0,1 %, révisé de ‑0,1 point, en janvier) mais ils ont ralenti sur un an (+4,0 % après +5,3 %). Nataliya Polkovnichenko, économiste de la division « recherche et statistiques » de la FHFA, a expliqué que la hausse des prix en février était notamment due à (i) la baisse de plus d’un demi‑point des taux hypothécaires depuis le pic de novembre 2022 (à 7,1 % pour le taux hypothécaire moyen à 30 ans) et (ii) le niveau bas des stocks de logements sur le marché.</p>
<p>Par ailleurs, le <a href="https://www.census.gov/construction/nrs/current/index.html">rapport</a> du <em>Census Bureau</em> indique que les ventes de nouvelles maisons ont augmenté de +9,6 % entre février et mars (683 000 après 623 000), mais ont baissé de ‑3,4 % depuis le début de la pandémie (707 000 en mars 2022). Quant au prix de vente médian des nouvelles maisons, il a augmenté à 449 800 USD en mars (après 433 200 en février).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>La contre-proposition de budget des Républicains est adoptée à la Chambre des représentants</em></h5>
<p>La contre-proposition républicaine sur le plafond de dette et la réduction des dépenses fédérales a été <a href="https://clerk.house.gov/Votes/2023199">adoptée</a> (217-215) à la Chambre des représentants avec 4 votes contre des représentants républicains (Ken Buck - Colorado, Andy Biggs - Arizona, Tim Burchett - Tennessee et Matt Gaetz – Floride) et 3 absences (1 Républicain et 2 Démocrates).</p>
<p>En dépit des discussions tendues jusqu’au dernier moment du fait des divisons internes au camp républicain, Kevin McCarthy, <em>speaker</em> de la Chambre, est parvenu à réunir le nombre de votes requis (217 voix en l’absence de 3 députés) en contrepartie de quelques concessions, à savoir (i) l’avancement de la mise en œuvre du durcissement des conditions d’éligibilité à certaines aides de Medicaid à 2024 contre 2025 et (ii) le maintien des allègements fiscaux pour les biocarburants (comme l’éthanol).</p>
<p>Face à l’opposition des sénateurs démocrates au Sénat, le texte a peu de chance d’être adopté au Sénat (51 Démocrates contre 49 Républicains), et l’<em>Office of Management and Budget</em> (OMB), organe de la Maison-Blanche chargé d’élaborer le budget, a <a href="https://www.whitehouse.gov/wp-content/uploads/2023/04/LSGA-2023-SAP.pdf">indiqué</a> le 25 avril que le Président Biden utiliserait son droit de véto si le texte lui était présenté après l’adoption au Congrès.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le FSOC propose de renforcer la supervision des établissements non bancaires systémiques</em></h5>
<p>Le <em>Financial Stability Oversight Council</em> (FSOC), qui regroupe les principaux régulateurs financiers américains, a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1432">publié</a> vendredi 21 avril deux propositions de textes normatifs, visant à renforcer la supervision des entités systémiques non-bancaires et la transparence du FSOC concernant sa stratégie de réponse aux risques d’instabilité financière. Ces deux propositions sont soumises à une période de consultation publique de 60 jours.</p>
<p>Une première proposition vise la formalisation d’un cadre d’analyse et de réponse, par le FSOC, aux risques pour la stabilité financière. Ce cadre rappelle le périmètre de surveillance du FSOC, les risques qu’il vise à détecter et explicite les principaux vecteurs de transmission de ces risques. Enfin, il souligne certaines actions susceptibles d’être entreprises par le FSOC à la suite de l’identification d’un risque : la coordination et le partage d’information entre les agences concernées, la publication de recommandations à destination du Congrès ou des agences de régulation, la détermination d’un caractère systémique pour (i) une entreprise financière non-bancaire, (ii) une entité ou place de marché (notamment certaines chambres de compensation) ou (iii) des services de paiement, de compensation ou de règlement.</p>
<p>Une seconde proposition vise à simplifier la procédure de désignation comme entité systémique d’une institution financière non‑bancaire (NBFI). La désignation comme entité systémique entraine la supervision de cette entité par la Fed et l’application d’exigences prudentielles renforcées. Le FSOC propose un processus en deux étapes pour évaluer et analyser les entités non-bancaires en vue de leur désignation comme entité systémique. Cette proposition vise à simplifier la procédure de désignation, qui avait été fortement complexifiée par l’administration en 2019 et qui créait des « obstacles inappropriés » ralentissant considérablement le processus, <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1431">selon</a> Janet Yellen, Secrétaire du Trésor. En particulier, la nouvelle procédure supprime l’obligation pour le FSOC de mener une analyse coûts/bénéfices de la désignation d’une NBFI et d’évaluer la probabilité d’une défaillance de cette NBFI, préalablement à sa désignation.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les banques régionales publient des résultats trimestriels en demi-teinte</em></h5>
<p>Une trentaine de banques moyennes et régionales (entre 50 et 700 Md USD d’actifs) ont présenté leurs résultats trimestriels au cours des derniers jours. Ces résultats étaient particulièrement attendus à la suite des perturbations ayant suivi la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank.</p>
<p>La perte de dépôts des banques au cours du 1<sup>er</sup> trimestre 2023 est restée limitée pour la majorité des établissements. De manière agrégée, les banques régionales ont perdu 5 % de leurs dépôts (250 Md USD). Certains établissements enregistrent toutefois des pertes de dépôts supérieures, comme First Republic (cf. <em>infra</em>) et, dans une moindre mesure, PacificWest, Charles Schwab, Western Alliance et Comerica (entre ‑9 % et -17 % de leurs dépôts). Sur la même période, l’encours de prêts des banques régionales est resté quasi stable (+0,45 %).</p>
<p>Les revenus et les résultats nets des banques sont en progression par rapport au 1<sup>er</sup> trimestre 2022. Les produits nets bancaires (PNB) des banques sont en hausse, tirés par la forte augmentation de la marge nette d’intérêt, qui représente près de 80 % des revenus des banques moyennes. Les dotations aux provisions pour pertes de crédit sont également en hausse, reflétant une augmentation du risque par rapport au 1<sup>er</sup> trimestre 2022, mais ces dotations augmentent relativement peu par rapport au 4<sup>ème</sup> trimestres 2022. Au total, les résultats nets de la plupart des banques régionales progressent par rapport au 1<sup>er</sup> trimestre 2022. En revanche, seules une minorité d’entre elles ont publié un résultat supérieur aux attentes des analystes.</p>
<p>La Fed doit <a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/pressreleases/bcreg20230425a.htm">publier</a> le 28 avril son rapport d’analyse sur les causes de la faillite de SVB.</p>
<p> </p>
<h5><em>First Republic est dans une situation critique depuis la publication de ses résultats trimestriels</em></h5>
<p>La banque First Republic (232 Md USD d’actifs), basée en Californie, a <a href="https://news.firstrepublic.com/static-files/013f57fb-b980-4353-bbb3-0e7a3b27f20a">publié</a> le 24 avril des résultats qui montrent que la banque a perdu 72 Md USD de dépôts depuis le début de l’année, soit 102 Md USD après déduction des 30 Md USD déposés par 11 grandes banques pour soutenir l’établissement. Face à la fuite de ses dépôts, la banque a massivement emprunté auprès de la Fed, des <em>Federal Home Loan Banks</em> et de JP Morgan.</p>
<p>La banque enregistre en conséquence une forte baisse de ses résultats et prévoit un plan de licenciement et une restructuration de son bilan. La marge nette d’intérêt de First Republic est en recul de -20 % par rapport au 1<sup>er</sup> trimestre 2022 et son résultat net baisse de -33 % sur la même période. La banque a indiqué prévoir de licencier 20 à 25 % de ses effectifs au 2<sup>ème</sup> trimestre 2023. La banque a également annoncé un plan de restructuration de son bilan afin de réduire sa dépendance aux emprunts de court terme. La presse évoque, à cet égard, un plan de cession d’une partie des actifs de la banque, constitués principalement de prêts.</p>
<p>À la suite de la publication de ces résultats, le titre First Republic a perdu -49 % en bourse le 25 avril et -30 % le 26 avril. Au total, le titre est en recul de -95 % depuis début mars. La contagion de cette baisse aux actions des autres banques régionales est restée en revanche très limitée.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> </p>
<p>Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a été quasi stable avec une progression de +0,1 %, à 4 135 points. L’indice a d’abord baissé en début de semaine du fait des inquiétudes liées à la fuite importante des dépôts de First Republic Bank publiée le 24 avril mais il a rebondi après la publication des résultats des entreprises de la Tech comme <a href="https://abc.xyz/investor/static/pdf/2023Q1_alphabet_earnings_release.pdf?cache=0924ccf">Alphabet</a> (maison-mère de Google), <a href="https://news.microsoft.com/2023/04/25/microsoft-earnings-press-release-available-on-investor-relations-website-18/">Microsoft</a>, <a href="https://s21.q4cdn.com/399680738/files/doc_news/Meta-Reports-First-Quarter-2023-Results-2023.pdf">Meta</a> (ex-Facebook) et <a href="https://ir.aboutamazon.com/news-release/news-release-details/2023/Amazon.com-Announces-First-Quarter-Results/">Amazon</a>, qui ont été supérieurs aux attentes, et une consommation dynamique au T1 2023.</p>
<p>Les rendements des obligations d’État souveraines à 2 ans et à 10 ans ont baissé de ‑0,1 point et de -0,2 point sur 5 jours, à 4,1 % et 3,5 % respectivement. L’évolution des taux reste marquée par des mouvements liés à la conjoncture mais demeure globalement stable en attendant le FOMC de la semaine prochaine.</p>
<p> </p>
<h3><strong>Brèves</strong></h3>
<p> </p>
<p>-Le 25 avril, le <em>US Treasury</em> a <a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1439">publié un rapport concernant les pratiques de <em>de-risking</em> des institutions financières, c’est-à-dire l'arrêt des relations d'affaires avec certaines catégories de clients supposées à risque de blanchiment ou de financement de la criminalité. Le rapport émet des recommandations, visant notamment à clarifier les règles en matière de lutte contre le blanchiment afin de mieux tenir compte de cette pratique.</a></p>
<p>-<a href="https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy1439">L’<em>Office of the Comptroller of the Currency </em>(</a><a href="https://www.occ.treas.gov/news-issuances/news-releases/2023/nr-occ-2023-41.html">OCC - régulateur des national banks) et la <em>Federal Deposit Insurance Corporation</em> (</a><a href="https://www.fdic.gov/news/financial-institution-letters/2023/fil23019a.pdf">FDIC, régulateur des state banks) ont publié des directives concernant les pratiques des banques en matière de frais de découvert (<em>overdraft fees</em>). Les directives visent explicitement certaines pratiques bancaires de traitement et de refus des transactions, que les agences estiment susceptibles de violer les réglementations existantes en matière de protection des consommateurs. </a></p>
<p>-<a href="https://www.fdic.gov/news/financial-institution-letters/2023/fil23019a.pdf">Sandra Thompson, directrice de la <em>Federal Housing Finance Agency</em> (FHFA – superviseur des agences de titrisation immobilière) a </a><a href="https://www.fhfa.gov/Media/PublicAffairs/Pages/Statement-from-FHFA-Director-Sandra-Thompson-on-Mortgage-Pricing.aspx">publié le 25 avril un communiqué visant à clarifier des changement apportés ces derniers mois aux prix des garanties des prêts hypothécaires accordés par les agences Fannie Mae et Freddie Mac. S. Thompson réfute, contrairement à ce qui a été évoqué par certains observateurs, que les changements apportés visent à stimuler la demande de prêt, ou à baisser les coûts d’emprunt des ménages les plus pauvres aux dépends de ménages plus favorisés. </a></p>
<p>-<a href="https://www.fhfa.gov/Media/PublicAffairs/Pages/Statement-from-FHFA-Director-Sandra-Thompson-on-Mortgage-Pricing.aspx">La plateforme d’échange de crypto-actifs Coinbase a </a><a href="https://assets.ctfassets.net/c5bd0wqjc7v0/5PWsXaPsqQ61gA9wlFWKEX/d1d3a27d35687082565770589ef9a3ac/Coinbase_-_Mandamus_Petition__TO_FILE_.pdf">engagé le 24 avril une action en justice contre la <em>Securities and Exchange Commission </em>(SEC), l’autorité des marchés financiers. Coinbase demande au tribunal fédéral d’imposer à la SEC de répondre à sa requête, </a><a href="https://www.sec.gov/rules/petitions/2022/petn4-789.pdf">transmise en juillet 2022, de mettre en place un cadre réglementaire spécifique aux crypto-actifs. Par ailleurs, Coinbase a </a><a href="https://www.coinbase.com/blog/an-update-to-coinbases-global-scale-to-go-broad-and-deep">annoncé avoir obtenu un agrément aux Bermudes et prévoir d’y augmenter ses effectifs.</a></p>
<p>-<a href="https://www.coinbase.com/blog/an-update-to-coinbases-global-scale-to-go-broad-and-deep">ERRATUM - Blackstone a </a><a href="https://s23.q4cdn.com/714267708/files/doc_financials/2023/q1/Blackstone1Q23EarningsPressRelease.pdf">publié le 20 avril un résultat net trimestriel de 211 M USD, en recul de -92 % par rapport au T1 2022.</a></p>
<p> </p>6acd7a54-1745-4cf5-8dab-73b916aca474[Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°6) du 6 au 27 avril [Royaume-Uni] Veille numérique bimensuelle (n°6) du 6 au 27 avril 2023-04-27T00:00:00+02:00<div class="focus">
<p>Sommaire</p>
</div>
<p style="text-align: justify;">Fait marquant</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement a introduit au Parlement le <em>Digital Markets, Competition and Consumers Bill</em></li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Economie numérique et régulation</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le R-U a déposé sa candidature afin de devenir membre associé au sein du <em>Global Cross Border Data Exchange Forum</em></li>
<li>La <em>Competition and Markets Authority</em> a rejeté le rachat d’<em>Activision Blizzard</em> par <em>Microsoft</em></li>
<li>L’<em>Ofcom</em> recommande à l’autorité de la concurrence britannique d’ouvrir une enquête sur le poids de <em>Microsoft </em>et d’<em>Amazon</em> au sein du marché des services de <em>cloud </em></li>
<li>Des députés alertent sur le potentiel contournement de la <em>Digital Services Tax</em> face au retard de mise en œuvre d’un cadre de taxation international</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Télécommunications et réseaux</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement a publié la <em>Wireless Infrastructure Strategy</em> et le <em>Spectrum Statement</em>, destinés à améliorer la connectivité du R-U</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Données et intelligence artificielle</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>Le gouvernement annonce le lancement d’une <em>AI taskforce</em> sur l’intelligence artificielle, qui bénéficiera d’un financement public de 100 M£</li>
<li>La candidature de <em>Palantir</em> pour développer la plate-forme de données du <em>National Health Service </em>suscite une opposition interne</li>
<li>L’<em>Information Commissioner’s Office </em>a publié sa réponse au <em>AI White Paper</em></li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Ecosystème tech</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li><em>TechNation </em>a été racheté par le <em>Founders Forum Group</em></li>
</ul>
<ul type="disc">
<li style="text-align: justify;">Le <em>Department for Digital, Science, Innovation and Technology </em>a nommé des membres au sein de son <em>Start-Up Board</em></li>
</ul>
<p><br /><!--EndFragment--></p>944d95a0-5711-434a-a0ec-987428892fd4Washington Wall Street Watch n°2023-16Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-04-21T00:00:00+02:00<h5 align="center">Sommaire</h5>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le <em>Beige Book</em> de la Fed souligne un ralentissement de l’économie</li>
<li>Les ventes au détail continuent de reculer</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les Républicains publient une proposition de mesures de réductions budgétaires pour 2024</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les grandes banques affichent des résultats contrastés</li>
<li>BlackRock et Blackstone publient des résultats en baisse</li>
<li>La Chambre auditionne le président de la SEC et étudie la régulation des <em>stablecoins</em></li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
<p> </p>
<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Le Beige Book de la Fed souligne un ralentissement de l’économie</em></h5>
<p>Le <em>Beige Book</em> <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/BeigeBook_20230419.pdf">publié</a> le 19 avril, qui présente l’évolution de la situation économique dans les 12 districts des Fed régionales, décrit une activité économique atone avec une désinflation en cours et un apaisement des tensions sur le marché du travail.</p>
<p>Depuis la dernière publication du <em>Beige Book</em> le 8 mars, l’activité économique américaine a été globalement stable voire en légère baisse avec un ralentissement de la consommation, de l’activité manufacturière et du volume de transport et de fret. Le marché de l’immobilier a quant à lui enregistré une activité mitigée avec, d’un côté, une hausse des constructions de biens résidentiels et, de l’autre, une légère baisse pour les biens non-résidentiels. Enfin, le <em>Beige Book</em> relève dans certains districts une baisse de l’offre et de la demande de crédits sous l’effet du durcissement des conditions de marché.</p>
<p>Le marché du travail a globalement ralenti avec une augmentation de l’offre de travail observée dans plusieurs districts. Les entreprises interrogées ont signalé une résorption des tensions et un ralentissement des salaires, même s’ils restent encore à des niveaux élevés. Toutefois, quelques entreprises ont signalé des licenciements ou des gels d’embauches.</p>
<p>Les prix ont également continué de ralentir. Le <em>Beige Book</em> fait notamment état d’une évolution hétérogène : le prix des intrants et les coûts de transport ont reculé et les prix du logement se sont stabilisés. Les pressions sur les prix de vente ont légèrement reculé mais persistent dans un contexte de demande soutenue et de coûts élevés des stocks et de la main d’œuvre.</p>
<p> </p>
<h5><em>Les ventes au détail continuent de reculer</em></h5>
<p>Selon les données <a href="https://www.census.gov/retail/marts/www/marts_current.pdf">publiées</a> par le <em>Census Bureau</em>, les ventes au détail ont baissé de ‑1,0 % en mars (après ‑0,2 % en février, révisé de +0,2 point par rapport à l’estimation préliminaire), soit une baisse nettement plus forte que celle attendue par le marché (‑0,5 %). Sur douze mois glissants, les ventes au détail ont ralenti à +2,9 % après +5,4 % en février. Les données sont publiées en valeur nominale, donc non ajustées de l’inflation.</p>
<p>En évolution mensuelle, les ventes ont reculé dans les stations-services (-5,5 %), les magasins de marchandises diverses (‑3,0 %), d’électronique et d’appareils électroménagers (‑2,1 %), de matériaux de construction et de jardinage (‑2,1 %), d’habillement (‑1,7 %) et d’automobile (‑1,6 %), tandis qu’elles ont augmenté pour les ventes hors magasins (+1,9 %), les soins de santé (+0,3 %), les articles de sport, de loisirs, de musiques et les librairies (+0,2 %) et dans les bars et les restaurants (+0,1 %).</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les Républicains publient une proposition de mesures de réductions budgétaires pour 2024</em></h5>
<p>Le <em>speaker</em> de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (R-Californie) a <a href="https://www.speaker.gov/speaker-mccarthys-remarks-on-the-republican-plan-to-address-the-debt-ceiling/">publié</a> le 19 avril une <a href="https://www.speaker.gov/wp-content/uploads/2023/04/LSGA_xml.pdf">contre-proposition</a> de budget, intitulée « <em>Limit, Save, Grow Act</em> », en réponse au <a href="https://www.whitehouse.gov/wp-content/uploads/2023/03/budget_fy2024.pdf">budget</a> demandé par le Président Biden le 9 mars. La proposition devrait être soumise au vote à la Chambre au cours de la semaine prochaine.</p>
<p>Les Républicains proposent de relever le plafond de dette de 1 500 Md USD jusqu’au au 31 mars 2024 en contrepartie de coupes budgétaires au cours de l’exercice budgétaire 2024 allant du 1<sup>er</sup> octobre 2023 au 30 septembre 2024. Les principales mesures de coupes budgétaires sont (i) la baisse des dépenses discrétionnaires en 2024 à leur niveau de 2022, puis une évolution plafonnée à 1 % par an, (ii) l’annulation des fonds non dépensés dans le cadre de la lutte contre la pandémie, (iii) l’abandon du projet d’annulation de la dette étudiante de l’administration Biden, (iv) le retrait ou la réduction de certains dispositifs en faveur de la transition écologique (dont les crédits d’impôts de l’<em>Inflation Reduction Act</em>), (v) la baisse des dotations allouées à l’administration fiscale (<em>Internal Revenue Service</em> – IRS) et (vi) le durcissement des conditions d’éligibilité à certaines aides sociales. Le projet prévoit également l’assouplissement des règles d’exploitation pétrolière.</p>
<p>Par ailleurs, un groupe bipartisan de représentants (issus du <em>Problem Solvers Caucus </em>composé de 31 Républicains et 32 Démocrates) a également <a href="https://problemsolverscaucus.house.gov/media/press-releases/problem-solvers-caucus-endorses-bipartisan-debt-ceiling-framework">publié</a> une <a href="https://problemsolverscaucus.house.gov/sites/problemsolverscaucus.house.gov/files/documents/PSC%20Debt%20Ceiling%20Framework.pdf">proposition</a> qui vise à suspendre le plafond de dette jusqu’au 31 décembre 2023 afin de lever tout risque de défaut de paiement, puis de mener des discussions sur le budget 2024 qui inclurait le relèvement du plafond après cette date limite. De plus, ils proposent la création d’une commission des affaires budgétaires (<em>Fiscal Commission</em>) chargée de proposer des mesures visant à stabiliser le déficit et l’endettement fédéral à long terme.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
<p> </p>
<h5><em>Les grandes banques affichent des résultats contrastés</em></h5>
<p>Les plus grandes banques américaines ont publié cette semaine leurs résultats pour le 1<sup>er</sup> trimestre 2023. Leurs revenus sont portés par les revenus de banque de détail, tirés par la progression de la marge nette d’intérêt. La plupart des banques enregistrent une baisse des revenus de banque d’investissement.</p>
<p>Toutes les banques ont doté leurs provisions pour pertes de crédit. La plupart évoquent à ce titre une dégradation des perspectives économiques et la hausse de leurs encours de cartes bancaires. Morgan Stanley et Wells Fargo mentionnent leurs préoccupations quant au marché de l’immobilier commercial.</p>
<p>Les résultats nets affichent des évolutions très différenciées. JP Morgan réalise un trimestre en forte hausse, nettement supérieur aux attentes des analystes. Bank of America, Citigroup, Wells Fargo réalisent, dans une moindre mesure, de bons trimestres. Affectés par la baisse des revenus de marché et de banque d’investissement, Morgan Stanley et Goldman Sachs publient des résultats en baisse.</p>
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td width="94">
<p align="center">En Md USD</p>
</td>
<td width="66">
<p align="center"><a href="https://www.jpmorganchase.com/content/dam/jpmc/jpmorgan-chase-and-co/investor-relations/documents/quarterly-earnings/2022/3rd-quarter/03e7493b-bc90-4ff5-8c1d-9e6611117091.pdf"><strong>JP Morgan</strong></a></p>
</td>
<td width="79">
<p align="center"><a href="https://investor.bankofamerica.com/"><strong>Bank of America</strong></a></p>
</td>
<td width="73">
<p align="center"><a href="https://www.citigroup.com/citi/investor/qer.htm"><strong>Citi</strong></a></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="94">
<p><strong>Produit net bancaire</strong></p>
</td>
<td width="66">
<p align="center">38,3</p>
<p align="center">(+25 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">26,3</p>
<p align="center">(+13 %)</p>
</td>
<td width="73">
<p align="center">21,5</p>
<p align="center">(+12 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="94">
<p><strong>Résultat net</strong></p>
</td>
<td width="66">
<p align="center">12,6</p>
<p align="center">(+52 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">8,2</p>
<p align="center">(+15 %)</p>
</td>
<td width="73">
<p align="center">4,6</p>
<p align="center">(+8 %)</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p align="center"> </p>
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
<tbody>
<tr>
<td width="92">
<p align="center">En Md USD</p>
</td>
<td width="63">
<p align="center"><a href="https://www.wellsfargo.com/about/investor-relations/quarterly-earnings/"><strong>Wells Fargo</strong></a></p>
</td>
<td width="79">
<p align="center"><a href="https://www.goldmansachs.com/investor-relations/financials/quarterly-earnings-releases/"><strong>Goldman Sachs</strong></a></p>
</td>
<td width="78">
<p align="center"><a href="https://www.morganstanley.com/about-us-ir/earnings-releases"><strong>Morgan Stanley</strong></a></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="92">
<p><strong>Produit net bancaire</strong></p>
</td>
<td width="63">
<p align="center">20,7</p>
<p align="center">(+17 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">12,2</p>
<p align="center">(-5 %)</p>
</td>
<td width="78">
<p align="center">14,5</p>
<p align="center">(-2 %)</p>
</td>
</tr>
<tr>
<td width="92">
<p><strong>Résultat net</strong></p>
</td>
<td width="63">
<p align="center">4,9</p>
<p align="center">(+25 %)</p>
</td>
<td width="79">
<p align="center">3,2</p>
<p align="center">(-18 %)</p>
</td>
<td width="78">
<p align="center">3,0</p>
<p align="center">(-18 %)</p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p>Les pourcentages entre parenthèses représentent les variations par rapport au T1 2022 (résultats trimestriels). Source : états financiers.</p>
<p>La publication des résultats des banques moyennes et régionales reste très attendue. Plusieurs d’entre elles ont affiché des pertes de dépôts comprises entre -2 % et -10 % depuis le début de l’année, ce qui pèse sur leurs résultats. Au niveau agrégé, la fuite des dépôts des banques régionales semble toutefois s’être interrompue. Selon les <a href="https://www.federalreserve.gov/releases/h8/current/">données</a> de la Fed, les dépôts du système bancaire ont recommencé à augmenter sur la semaine du 29 mars au 5 avril, après 11 semaines de baisse. Tous les types de banques (grandes banques, banques régionales, banques non-américaines) voient leurs dépôts augmenter sur cette période. S’agissant des prêts, les encours de crédits ont augmenté après deux semaines de baisse. Les <a href="https://www.federalreserve.gov/releases/h41/20230420/">tirages</a> des banques sur les lignes de financement de la Fed se sont aussi stabilisés mais restent à un niveau élevé (325 Md USD, contre 15 Md USD début mars).</p>
<p> </p>
<h5><em>BlackRock et Blackstone publient des résultats en baisse</em></h5>
<p>BlackRock, premier gestionnaire d’actifs américain, a <a href="https://s24.q4cdn.com/856567660/files/doc_financials/2023/Q1/BLK-1Q23-Earnings-Release.pdf">publié</a> le 14 avril ses résultats trimestriels. Son résultat net baisse de -18 % par rapport au 1<sup>er</sup> trimestre 2022, en raison de la nette baisse de ses commissions (-10 %). Ses encours sous gestion (8 900 Md USD à fin mars 2022) sont en recul de -8 % sur la période. Les résultats trimestriels du groupe sont néanmoins au-dessus des attentes des analystes.</p>
<p>Blackstone, premier gestionnaire américain de capital-investissement, a également <a href="https://s23.q4cdn.com/714267708/files/doc_financials/2023/q1/Blackstone1Q23EarningsPressRelease.pdf">publié</a> ses résultats trimestriels. Le groupe affiche une très forte baisse de ses revenus (1,4 Md USD, soit - 3 %) et de son résultat net (210 M USD, soit - 9 %) par rapport au 1<sup>er</sup> trimestre 2022, malgré la hausse de ses actifs sous gestion (991 Md USD, soit +8 % sur la période). Le groupe pâtit d’une forte baisse de ses commissions de performance, du très faible volume de ses sorties de participations et de la baisse de la valorisation de certains de ses actifs sous gestion, en particulier dans le secteur immobilier.</p>
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<h5><em>La Chambre auditionne le président de la SEC et étudie la régulation des stablecoins</em></h5>
<p>Le 18 avril, la commission pour les services financiers de la Chambre des représentants a <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408690">auditionné</a> Gary Gensler, président de la <em>Securities and Exchange Commission</em> (SEC), le régulateur des marchés financiers.</p>
<p>Les représentants ont discuté l’activité normative exceptionnelle de la SEC depuis la nomination de Gary Gensler : la SEC a publié plus de 50 propositions de règles en 2021 et 2022. Les élus républicains ont largement critiqué le nombre, la vitesse et le coût de ces réformes pour les acteurs financiers, ainsi que la poursuite d’un agenda politique par la SEC, notamment s’agissant des risques climatiques.</p>
<p>Les représentants ont notamment axé leurs interventions sur l’action de la SEC dans le secteur des crypto-actifs. Le président de la commission, Patrick McHenry (R – Caroline du Nord) a dénoncé un manque de clarté de la SEC en matière de régulation des crypto-actifs et le positionnement très offensif de l’agence en matière de poursuites et de sanctions à l’encontre des acteurs du secteur. Tom Emmer (R – Minnesota) a rappelé que la SEC a lancé près de 55 actions à l’encontre d’acteurs du secteur depuis début 2021.</p>
<p>La commission sur les services financiers a également tenu une <a href="https://financialservices.house.gov/calendar/eventsingle.aspx?EventID=408691">audition</a> consacrée aux <em>stablecoins</em> le 19 avril. Une ébauche de <a href="https://docs.house.gov/meetings/BA/BA21/20230419/115753/BILLS-118pih-Toproviderequirementsforpaymentstablecoinissuersresearchonadigitaldollarandforotherpurposes.pdf">proposition</a> de loi républicaine consacrée aux <em>stablecoins</em> a été publiée en amont, mais a été largement critiquée par les représentants démocrates. Maxine Waters (D – Californie), cheffe de l’opposition démocrate au sein de la commission des services financiers, a soutenu que la proposition dans sa forme actuelle ne saurait recueillir un soutien bipartisan.</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
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<p>Au cours de la semaine écoulée (de jeudi à jeudi), l'indice S&P 500 a reculé de -0,25 %, à 4 130 points. Les investisseurs demeurent globalement prudents en cette période de publication des résultats des entreprises.</p>
<p>Les rendements des obligations d’État à 2 ans et à 10 ans ont progressé de +0,2 point et de +0,1 point sur 5 jours, atteignant 4,2 % et 3,5 % respectivement. En dépit d’une volatilité réduite, les marchés semblent intégrer le risque d’un potentiel défaut du fait du plafond de dette.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
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<li>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/Survey/Empire/empire2023/ESMS_2023_04">enquête de la Fed de New York (<em>Empire State Manufacturing Survey</em>), l’activité manufacturière dans l’État de New York a augmenté en avril pour la 1<sup>ère</sup> fois depuis 5 mois. En particulier, les nouvelles commandes, les livraisons, et les stocks ont nettement augmenté et les prix des intrants ont ralenti. L’emploi et les heures travaillées ont diminué pour le 3<sup>ème</sup> mois consécutif tandis que les salaires sont restés stables. Les perspectives des entreprises ont légèrement progressé mais demeurent à des niveaux bas.</a></li>
<li><a href="https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/Survey/Empire/empire2023/ESMS_2023_04">Le 14 avril, la SEC a </a><a href="https://www.sec.gov/news/press-release/2023-77">annoncé l’amendement d’une </a><a href="https://www.sec.gov/rules/proposed/2022/34-94062.pdf">proposition de règle datant de janvier 2022, visant explicitement à inclure les plateformes d’échange de crypto-actifs dans les places de marché de titres financiers soumises à une procédure d’enregistrement auprès d’elle.</a></li>
<li><a href="https://www.sec.gov/rules/proposed/2022/34-94062.pdf">Le 14 avril, la Cour suprême a rendu à l’unanimité un </a><a href="https://www.supremecourt.gov/opinions/22pdf/21-86_l5gm.pdf">jugement concernant les jugements devant les cours administratives internes de la <em>Federal Trade Commission</em> et de la SEC. La Cour reconnaît aux personnes jugées le droit d’intenter une action devant une Cour de district pour des motifs constitutionnels, ce qui a pour effet de suspendre les procédures administratives.</a></li>
<li><a href="https://www.supremecourt.gov/opinions/22pdf/21-86_l5gm.pdf">Dans un </a><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/bowman20230418a.htm">discours du 18 avril consacré aux monnaies numériques de banque centrale (MNBC), Michelle Bowman, gouverneure de la Fed, a rappelé que la mise en œuvre d’une MNBC aux États-Unis était soumise au vote du Congrès. Elle s’est montrée prudente face aux bénéfices d’une MNBC et a mis en garde contre des conséquences inattendues, insistant sur la nécessité de poursuivre la recherche sur le dollar numérique. Elle a néanmoins exprimé son enthousiasme pour une MNBC de gros (<em>wholesale</em>).</a></li>
<li><a href="https://www.federalreserve.gov/newsevents/speech/bowman20230418a.htm">Goldman Sachs et Apple ont </a><a href="Apple%20Card’s%20new%20high-yield%20Savings%20account%20is%20now%20available,%20offering%20a%204.15%20percent%20APY%20-%20Apple">annoncé le lancement d’une offre de compte personnel rémunéré à 4,15 % pour les clients américains détenteurs d’une Apple Card.</a></li>
</ul>
<p> </p>0fef5ff9-eb7c-4fef-8711-abef177550bcWashington Wall Street Watch n°2023-15Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.2023-04-14T00:00:00+02:00<p align="center">Sommaire</p>
<p><strong>Conjoncture</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Le marché du travail demeure robuste malgré des signes de ralentissement</li>
<li>L’inflation recule sur un an mais sa composante sous-jacente demeure persistante</li>
</ul>
<p><strong>Politiques macroéconomiques</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les responsables de la Fed sont particulièrement attentifs au risque de resserrement du crédit</li>
</ul>
<p><strong>Services financiers</strong></p>
<ul type="disc">
<li>Les banques régionales voient leurs dépôts se stabiliser mais réduisent leurs prêts</li>
</ul>
<p><strong>Situation des marchés</strong></p>
<p><strong>Brèves</strong></p>
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<h3><strong>Conjoncture</strong></h3>
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<h5><em>Le marché du travail demeure robuste malgré des signes de ralentissement</em></h5>
<p>D’après le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/empsit.pdf">rapport</a> mensuel du <em>Bureau of Labor Statistics</em> (BLS) sur la situation de l’emploi, publié le 7 avril, les créations d’emplois se sont établies en mars 2023 à 236 000 (après 326 000 révisé de +15 000 en février, et 334 000 en moyenne sur les 6 derniers mois), en ligne avec les attentes du marché (238 000). Ces créations d’emplois sont principalement concentrées dans le secteur des loisirs et du tourisme (+72 000) et celui des services de restauration (+50 000).</p>
<p>Le taux de chômage a diminué à 3,5 % en mars (‑0,1 point par rapport à février). Le taux d’emploi et le taux d’activité ont progressé, atteignant 60,4 % (+0,2 point) et 62,6 % (+0,1 point) respectivement, restant toutefois inférieurs à leur niveau prépandémique (61,1 % et 63,3 % respectivement en février 2020). Le salaire horaire moyen a progressé de +0,3 % en mars (après +0,2 % en février) mais il a ralenti sur douze mois glissants à +4,2 % (après +4,6 %).</p>
<p> </p>
<h5><em>L’inflation recule sur un an mais sa composante sous-jacente demeure persistante</em></h5>
<p>Selon la <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/cpi.pdf">publication</a> du BLS, l’indice des prix à la consommation (IPC) a nettement ralenti en mars (+0,1 % après +0,4 % en février). Les prix de l’énergie ont baissé de ­­‑3,5 % (après ‑0,6 %) et ceux de l’alimentation sont restés stables (+0,0 %) après +0,4 %. La composante sous-jacente de l’inflation (hors énergie et alimentation) a légèrement ralenti (+0,4 % après +0,5 %), tirée par les services de transport (+1,4 %) et de logement (+0,6 %).</p>
<p>En glissement annuel, l’inflation a nettement reculé à +5,0 % (après +6,0 %), soit la plus faible évolution depuis mai 2021. Les prix de l’énergie ont baissé de ‑6,4 % (après avoir augmenté de +5,2 %), et ceux de l’alimentation ont augmenté de +8,5 % (après +9,5 %). L’inflation sous-jacente a progressé à +5,6 % (après +5,5 %).</p>
<p>Selon une <a href="https://www.newyorkfed.org/newsevents/news/research/2023/20230410">enquête</a> de la Fed de New York publiée le 10 avril, les anticipations d’inflation des consommateurs ont augmenté à un an (+4,7 %, soit +0,5 point), et à 3 ans (+2,8 %, soit +0,1 point), tandis qu’elles ont baissé à 5 ans (+2,5 %, soit ‑0,1 point).</p>
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<h3><strong>Politiques macroéconomiques</strong></h3>
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<h5><em>Les responsables de la Fed sont particulièrement attentifs au risque de resserrement du crédit</em></h5>
<p>Selon le <a href="https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/fomcminutes20230322.pdf">procès-verbal</a> (<em>minutes</em>) du dernier comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui s’est tenu les 21 et 22 mars 2023, les responsables ont indiqué leur volonté de poursuivre le resserrement monétaire pour faire face à un niveau d’inflation toujours trop élevé dans un contexte de marché du travail tendu. Ils se sont accordés à dire que les conditions de crédit ont commencé à se durcir à la suite des perturbations dans le système bancaire, notant toutefois une incertitude sur l’ampleur et les effets de ce durcissement. Ils ont donc indiqué scruter les données relatives à l’évolution de la conjoncture, dont notamment celles du crédit.</p>
<p>Sur les perspectives économiques, les responsables de la Fed ont affirmé que les dernières données sur l’inflation, l’emploi et l’activité économique étaient plus robustes que prévu initialement. Selon eux, le système bancaire américain demeure solide et résilient, mais le durcissement des conditions de crédit devrait peser sur l’activité économique, l’emploi et l’inflation. Les économistes (<em>staff</em>) de la Fed anticipent notamment une légère récession fin 2023, suivie d’une reprise de l’activité et d’un retour de l’inflation à 2 % au cours des deux années suivantes.</p>
<p>Sur la politique monétaire, le FOMC a décidé à l’unanimité d’une hausse de 25 points de base (pb) des taux <em>Fed Funds</em>, ainsi que la poursuite de la réduction du bilan de la Fed, suivant les principes directeurs publiés en janvier 2022. Toutefois, plusieurs membres ont évoqué l’idée de faire une pause à l’occasion de ce FOMC pour évaluer les effets des turbulences bancaires mais se sont ralliés à la poursuite du resserrement au regard de l’apaisement de la situation grâce aux mesures prises par la Fed et les agences fédérales. Certains membres ont quant à eux indiqué qu’ils auraient plaidé pour une hausse de 50 points de base (pb) en l’absence des perturbations bancaires.</p>
<p>À la date du 13 avril, les marchés <a href="https://www.cmegroup.com/markets/interest-rates/cme-fedwatch-tool.html">estiment</a> à 66,5 % la probabilité d’une hausse de 25 pb lors de la réunion du FOMC des 2 et 3 mai, et à 33,5 % celle d’un <em>statuquo</em>.</p>
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<h3><strong>Services Financiers</strong></h3>
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<h5><em>Les banques régionales voient leurs dépôts se stabiliser mais réduisent leurs prêts</em></h5>
<p>Selon les <a href="https://www.federalreserve.gov/releases/h8/current/">données</a> publiées par la Fed le 7 avril, l’ensemble des banques ont perdu 65 Md USD de dépôts entre le 22 et le 29 mars (contre 172 Md USD la semaine précédente). Les banques régionales ont vu leurs dépôts se stabiliser (+ 2 Md USD du 22 au 29 mars, contre - 41 Md USD la semaine précédente et - 196 Md USD la semaine antérieure). Les grandes banques (‑ 40 Md USD) et les banques non-américaines (‑ 26 Md USD) ont quant à elles continué de perdre des dépôts. Le total des dépôts perdus par le système bancaire sur la semaine du 22 au 29 mars (- 65 Md USD) est de nouveau très proche de la collecte des fonds monétaires sur la même période (+ 66 Md USD).</p>
<p>Par ailleurs, l’encours de prêts accordés par les banques a continué de baisser (- 45 Md USD du 22 au 29 mars, contre - 60 Md USD la semaine précédente). Cette baisse est essentiellement due aux banques régionales qui ont fortement diminué leurs prêts (- 35 Md USD du 22 au 29 mars), tandis que la réduction est beaucoup plus limitée pour les grandes banques et pour les banques non américaines (- 6 Md USD et - 4 Md USD, respectivement). La baisse des prêts sur les deux dernières semaines sur l’ensemble du système bancaire (-105 Md USD) est la plus forte baisse mi-mensuelle enregistrée par les banques depuis la mise en place de ces statistiques en 1973, d’après Bloomberg.</p>
<p>Par ailleurs, les données de <a href="https://www.federalreserve.gov/releases/h41/20230413/">tirages</a> des banques sur les facilités de refinancement de la Fed, publiées le 13 avril, montrent que les banques ont de nouveau diminué leurs emprunts sur la semaine du 5 au 12 avril. La baisse concerne tant la <em>discount window</em> (-2 Md USD), principale facilité de refinancement de la Fed, que le <em>Bank Term Funding Program</em> (-7,2 Md USD) mis en place lors de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB). Au total, les tirages des banques s’établissent à 321 Md USD, en recul de ‑11 Md USD par rapport à la semaine dernière, mais encore très au-dessus de leur niveau pré- faillite de SVB (15 Md USD au 8 mars).</p>
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<h3><strong>Situation des marchés</strong></h3>
<p> Au cours de la semaine écoulée (de jeudi à jeudi), l'indice S&P 500 a progressé de +1 % pour atteindre 4 146 points. En dépit d’une inquiétude de récession persistante, notamment en lien avec le resserrement monétaire et le durcissement des conditions de crédit, les marchés ont été soulagés par un recul de l’inflation plus marqué qu’attendu ainsi qu’un marché du travail qui demeure robuste.</p>
<p>Les actions des banques sont également en progression sur la semaine. L’indice des grandes banques (SP500 BK) progresse de +2 % sur la semaine (dont +1,2 % pour JP Morgan, +2,6 % pour Bank of America, +3,2 % pour Citigroup et +4,6 % pour Wells Fargo). L’indice des banques régionales (DJSRBK) progresse quant à lui de +1 % sur la semaine. Par rapport au 1<sup>er</sup> mars, les actions des banques restent en retrait de -19 % (grandes banques) et -30 % (banques régionales).</p>
<p>La banque First Republic est de nouveau en baisse de -3 % sur la semaine, notamment à la suite d’une <a href="https://www.fitchratings.com/research/banks/fitch-downgrades-first-republic-preferred-shares-to-c-12-04-2023">dégradation</a> de la notation de ses actions préférentielles par Fitch (de CCC à C, plus bas niveau avant un défaut) et d’une forte révision à la baisse de la position du service d’analyse de Barclays sur le titre.</p>
<p>Les rendements des obligations d’État souveraines à 2 ans et à 10 ans ont progressé de +0,2 point et de +0,1 point sur 5 jours, à 4,0 % et 3,4 % respectivement. La volatilité implicite sur le marché des <em>Treasuries</em> (MOVE Index) a également baissé à 120 le 13 avril, après 150 le 6 avril et près de 200 le 15 mars.</p>
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<h3><strong>Brèves</strong></h3>
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<p>-La <em>Commodity Futures Trading Commission</em> (CFTC), régulateur des marchés de dérivés, a <a href="https://www.cftc.gov/PressRoom/PressReleases/8685-23">annoncé</a> avoir sanctionné à hauteur de 15 M USD la banque Goldman Sachs. Dans le cadre de la procédure, la banque a admis avoir omis de divulguer à ses clients des informations clés concernant des contrats de <em>swaps</em> vendus en 2015 et 2016.</p>
<p>-Le 13 avril, le courtier en ligne eToro a <a href="https://www.cnbc.com/2023/04/13/twitter-to-let-users-access-stocks-crypto-via-etoro-in-finance-push.html">annoncé</a> la mise en place d’un partenariat avec le réseau social Twitter. Dans le cadre de ce partenariat, les utilisateurs de l’application Twitter pourront accéder à un large spectre d’informations de marché en temps réel, et bénéficieront d’un lien direct à la plateforme de trading de eToro pour réaliser des opérations financières.</p>
<p>-Selon le <a href="https://www.bls.gov/news.release/pdf/ppi.pdf">rapport</a> du BLS publié le 13 avril, l’indice des prix à la production (<em>Producer Price Index</em> - PPI) a baissé de ‑0,5 % en mars (après être resté stable en février et avoir augmenté de +0,4 % en janvier), soit la plus forte baisse depuis le début de la pandémie (‑0,6 % en février 2020). En un an, l’indice a augmenté de +2,7 %, en net recul par rapport aux mois précédents (+4,9 % en février et +5,9 % en janvier). L’inflation sous-jacente de la demande finale (hors énergie, alimentation et services commerciaux) a quant à elle augmenté de +0,1 % en mars (après +0,2 %) et de +3,6 % sur un an (après +4,5 %).</p>
<p>-Une vingtaine de groupes d’intérêt, dont l’Americans for Tax Reform, ont <a href="https://www.atr.org/letter/atr-organizes-coalition-letter-in-opposition-to-enhanced-deposit-insurance/?source=email">adressé</a> au Congrès une lettre pour manifester leur opposition à tout projet qui viserait à étendre le mécanisme de garantie des dépôts bancaires. Ils estiment qu’une extension aggraverait l’aléa moral dans le secteur bancaire (baisse de l’incitation à une gestion prudente des risques) et accroîtrait excessivement les contributions prélevées auprès des banques.</p>