Trésor-Info - Publications de la direction générale du Trésor - investissements_directs_etrangersFlux de publication de la direction générale du Trésor - investissements_directs_etrangersFluxArticlesTag-investissements_directs_etrangersCopyright 20242023-09-22T00:00:00+02:00/favicon.pngDirection générale du Trésorhttps://localhost/sitepublic/contact@dgtresor.gouv.fracb78718-f4f8-420c-9e6b-7220afae8773Renforcement de la présence française et des IDE à Singapour en 2022En 2022, la France renforce sa présence à Singapour avec un stock record de 21,6 Mds EUR d'investissements directs à l'étranger, faisant de Singapour la 2ème destination mondiale des investissements français, tandis que le stock d'IDE singapouriens en France est estimé à 1,6 Md EUR, constituant plus de la moitié des IDE en France en provenance d'Asie du Sud-Est.2023-09-22T00:00:00+02:00<div class="focus">
<p style="text-align: justify;">Portée par un net rebond de ses flux (10,3 Mds EUR), la France renforce sa présence à Singapour en 2022 avec un stock record de 21,6 Mds EUR d’investissements directs à l’étranger (IDE)<a title="" href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>. Singapour, plateforme incontournable pour la projection des groupes français dans les pays du sud-est asiatique, devient en 2022 la 2<sup>ème</sup> destination des investissements français dans le monde après les Etats-Unis. A l’inverse, le stock d’IDE singapourien en France, estimé à 1,6 Md EUR, constitue plus de la moitié du stock d’IDE sud-est asiatique en France. Les investissements singapouriens se distinguent par leur nature, essentiellement financière. </p>
</div>
<p style="text-align: justify;"> </p>
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<p style="text-align: justify;">I. La majeure partie des IDE français en Asie du Sud-Est est concentrée à Singapour. </p>
</blockquote>
<p style="text-align: justify;"><strong>Près de 75% des IDE français en Asie du Sud-Est sont dirigés vers Singapour, représentant un stock de 21,6 Mds EUR d’IDE</strong> (<em>cf. Annexes 1 et 4</em>, données Banque de France). Le stock d’IDE français à Singapour surpasse largement ceux observés dans d’autres pays de la région, notamment en Thaïlande (2,5 Mds EUR), en Indonésie (1,6 Md EUR) et en Malaisie (1,3 Md EUR). D’après les statistiques singapouriennes, la France est le 17<sup>ème</sup> pays investisseur à Singapour et le 5<sup>ème</sup> investisseur européen<a title="" href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a> (+1 place par rapport à 2020, cf. <em>Annexe 4</em>). Singapour a été particulièrement attractive pour l’investissement français au cours des dernières années, en témoignent plusieurs projets d’envergure, tels que i) le projet de modernisation d’une usine de <em>Soitec</em> à 400 M EUR ; ii) le déploiement du projet de construction d’une usine pharmaceutique innovante de <em>Sanofi</em> pour 400 M EUR ; iii) l’investissement de 370 M USD de <em>STMicroelectronics</em> dans la création d’un système industriel de refroidissement urbain d’ici 2025 ; ou encore iv) les 110 M USD injectés par <em>Schneider Electric</em> dans « Hub Asia », un centre de distribution neutre en carbone.<u> Avec des flux d’IDE records en 2022 (10,3 Mds EUR, +282%), la cité-Etat devient la 2<sup>ème</sup> destination des investissements français dans le monde après les Etats-Unis.</u></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Alors que le nombre de filiales d’entreprises françaises progresse à Singapour (environ 886 filiales contre 766 en 2019), leurs effectifs (près de 40 000 personnes<a title="" href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>) et leur chiffre d’affaires cumulé (37 Mds USD) marquent un repli</strong>. A titre comparatif, le nombre de filiales allemandes et britanniques est plus modeste dans la cité-Etat, tandis que le CA cumulé des sociétés françaises, supérieur à celui de l’Allemagne à Singapour, reste derrière celui du Royaume-Uni<a title="" href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>. Singapour continue de tirer profit de sa position au sein de l’ASEAN et de son environnement propice aux entreprises. La cité-Etat dispose d’infrastructures de pointe, d’une fiscalité attractive - accords fiscaux personnalisés négociables par les entreprises étrangères-, d’un cadre légal et politique stable et d’un environnement des affaires classé parmi les meilleurs au monde<a title="" href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>. Sa situation géographique en fait par ailleurs un point d’ancrage naturel pour les entreprises, qui peuvent ensuite rayonner vers les marchés de la région. Parmi les implantations françaises, on compte de grandes entreprises, des ETI, des PME, des succursales et des bureaux de représentation. La majorité des grands groupes sont représentés, à l’instar de <em>ST Microelectronics</em> (1<sup>er</sup> employeur avec plus de 5 000 employés), <em>Thales </em>(plus de 2 100 employés<em>)</em>, <em>CMA-CGM</em>, <em>Dassault</em> <em>Système</em>, <em>BNP</em> <em>Paribas</em>, <em>Essilor</em> ou <em>AccorHotels</em>. À noter que <em>TotalEnergies</em> a fait de Singapour son hub régional en décembre 2019 (600 employés). Les firmes françaises couvrent ainsi tous les secteurs avec une activité marquée dans les services aux entreprises, la finance<a title="" href="#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a>, et la vente de gros et de détail (cf. <em>Annexe 2</em>). Certaines sociétés s’appuient par ailleurs sur un écosystème propice aux innovations pour développer des centres de R&D (<em>Engie, Airbus, Thales</em>). La cité-Etat compte environ 300 entrepreneurs français et près de 250 chercheurs (<strong><em>French Lab</em></strong>). La communauté <strong><em>French Tech</em></strong> de Singapour est la 1<sup>ère</sup> en nombre de l’ASEAN, avec environ 5 541 membres <em>Linkedin</em>.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Bien que les restrictions sanitaires et les limitations de voyage liées à la pandémie ont eu pour effet de diminuer la population française vivant à Singapour (-11% par rapport à 2019), la communauté a de nouveau crû, avec un total de 13 130 personnes enregistrées au 1<sup>er</sup> janvier 2023</strong> (cf. <em>Annexe 3</em>). Avant la pandémie, la croissance des entreprises françaises a été associée à une hausse significative du nombre de résidents français à Singapour, qui a plus que doublé de 2008 à 2019. L’introduction depuis le 1<sup>er</sup> septembre 2023 du nouveau système de points « COMPASS » pour les demandeurs de visa de travail pourrait freiner cette reprise. Le nombre de volontaires internationaux (VIE)<a title="" href="#_ftn7" name="_ftnref7">[7]</a> travaillant dans la cité-État - qui avait sensiblement chuté pendant la pandémie – a recommencé à augmenter, sans toutefois rattraper son niveau pré-crise.</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
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<p style="text-align: justify;">II. Les investissements singapouriens en France, d’un montant significatif, sont principalement réalisés via des actifs financiers détenus par ses deux fonds souverains, GIC et Temasek. </p>
</blockquote>
<p style="text-align: justify;"><strong>En raison de son excédent structurel de compte courant, qui représentait 17% de son PIB en 2022, Singapour accumule chaque année d'importantes réserves en devises, réinvesties principalement par ses fonds souverains</strong>. Malgré sa petite taille, Singapour, hub financier, est le 12<sup>ème</sup> détenteur d’actifs au monde<a title="" href="#_ftn8" name="_ftnref8">[8]</a>. Selon le classement du <em>Sovereign Wealth Fund Institute</em> (SWFI), les fonds souverains singapouriens, <em>GIC</em> et <em>Temasek</em>, sont respectivement les 7<sup>ème</sup> et 9<sup>ème</sup> plus importants fonds souverains au monde en termes d’actifs sous gestion. Ils gèrent l’épargne des Singapouriens, notamment par le biais de l'émission de titres souverains souscrits par la population pour l'épargne contrainte (obligatoire pour accéder au logement et à la retraite), et comptent parmi les principaux investisseurs singapouriens en France, de manière directe ou via les entreprises de leur portefeuille.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Le fonds <em>GIC</em> détiendrait un portefeuille d'investissements en France d'une valeur comprise entre 15 et 20 Mds EUR<a title="" href="#_ftn9" name="_ftnref9">[9]</a>, principalement composé d'actifs financiers (sociétés du CAC 40), de titres souverains et d’investissements immobiliers</strong>. En 2019, <em>GIC</em> a créé une joint-venture (détenue à 80%) avec une société américaine pour l’acquisition et le développement de plusieurs <em>datacenters</em> en Europe, dont un à Paris (pour un investissement de 0,9 Md EUR). Fin 2018, <em>GIC</em> avait acquis la tour de bureaux Ariane du quartier de la Défense, pour 465 M EUR et avait fait l’acquisition de 55% des parts d’<em>AccorInvest</em>, la foncière du groupe <em>AccorHotels</em>, avec un groupe d’investisseurs (dont <em>Amundi </em>et <em>Crédit Agricole Assurances</em>) pour un total de 4,4 Mds EUR. <em>GIC</em> détient 32% (près de 800 M EUR) du capital de <em>TIGF</em>, filiale de distribution de gaz de <em>TotalEnergies.</em> Le fonds souverain est par ailleurs un investisseur historique en bons du Trésor, membre du comité stratégique de l’<em>Agence France Trésor</em>.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Les activités de <em>Temasek</em> en France sont portées principalement par sa participation à hauteur de 40% dans le groupe <em>CapitaLand</em></strong>, maison-mère de <em>The Ascott</em> (possédant une trentaine de résidences sous la marque <em>Citadines</em> en France), <strong>représentant un investissement de plus de 2,4 Mds</strong><strong> EUR en France depuis 2014, soit 30% de leurs investissements en Europe<a title="" href="#_ftn10" name="_ftnref10">[10]</a></strong>. <em>Temasek </em>a contribué au « <em>scaling up</em> » de certaines entreprises de la <em>French Tech</em> (<em>Alan</em>, <em>Mano</em> <em>Mano</em>, <em>Innovafeed, Fairmat, Pasqal</em>), et soutenu le développement de leaders français (<em>Tikehau</em> dans la gestion d’actifs, <em>Ceva</em> dans la santé animale, <em>Axereal</em> dans les céréales). <em>Temasek</em> est également actionnaire de <em>Safran</em>, <em>Dassault</em>, <em>Airbus</em>, et a investi dans 3 fonds en France : <em>Jeito</em>, <em>Singular</em> et <em>Jolt Capital</em> via Vertex. En s’établissant à Paris en 2023, le fonds affiche sa volonté d’accélérer les investissements en Europe.<strong> </strong></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>En 2022, le stock d’IDE singapouriens en France s’est établi à 1,6 Md EUR (+17% par rapport à 2021, <em>cf. Annexe 4</em>)<a title="" href="#_ftn11" name="_ftnref11">[11]</a></strong>, <strong>mais près de quatorze fois moins que l’investissement français à Singapour, </strong>l’écart s’expliquant par l’absence de vocation d’acquisition de moyens de production en France. Plus de la moitié du stock d’IDE sud-est asiatique en France – qui s’élève à 3,1 Mds EUR (+84%) - est constituée d’investissements de Singapour. Ces investissements se traduisent par une quarantaine d’implantations et plus de 1 500 emplois en France, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier (<em>CapitaLand, Millennium Hotels, Frasers Centrepoint),</em> les technologies de pointe (<em>ST Engineering</em>), la chimie<em> (Wilmar international</em>) et les services (<em>International SOS</em>). Singapour compte également plusieurs implantations de start-ups innovantes ayant établi leur filiale en France (<em>H3</em> <em>Dynamics, Novade, Upskills, Obike</em>). En flux, les investissements directs singapouriens en France progressent de 13% à 283 M EUR en 2022.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Selon le rapport 2022 de Business France, Singapour se classe, en nombre de projets, à la 19<sup>ème</sup> place des principaux investisseurs étrangers en France (1<sup>er</sup> parmi les pays d’ASEAN et devant Hong-Kong)</strong>, avec 13 projets permettant la création et/ou le maintien de 278 emplois l’année dernière.</p>
<div><br clear="all" /><hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref1" name="_ftn1"><sup>[1]</sup></a> Les données de stocks d’IDE proviennent du rapport annuel 2022 de la Banque de France.</p>
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<div id="ftn2" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> Derrière le Royaume-Uni, la Suisse, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Irlande.</p>
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<div id="ftn3" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> Selon l’enquête européenne OFATS sur l'activité des filiales étrangères des groupes français (INSEE/Eurostat) pour l’année 2020.</p>
</div>
<div id="ftn4" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref4" name="_ftn4"><sup>[4]</sup></a> 416 et 711 filiales allemandes et britanniques respectivement, pour un CA cumulé de 29,3 Mds USD et 54,2 Mds USD, d’après Eurostat.</p>
</div>
<div id="ftn5" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a> En 2023, Singapour se classe par exemple 1<sup>er</sup> au classement des environnements des affaires de l’EIU et 4<sup>ème</sup> au classement de la compétitivité de l’IMD.</p>
</div>
<div id="ftn6" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref6" name="_ftn6"><sup>[6]</sup></a> À noter la décision de cession de la filiale d’<em>AXA à HSBC </em>en août 2021.</p>
</div>
<div id="ftn7" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref7" name="_ftn7">[7]</a> ~177 VIE en septembre 2023, contre près de 230 en 2019, mais en augmentation par rapport au nombre de 80 enregistré début 2022. </p>
</div>
<div id="ftn8" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref8" name="_ftn8">[8]</a> Selon les statistiques du FMI sur la position extérieure (Chine et Hong-Kong consolidés).</p>
</div>
<div id="ftn9" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref9" name="_ftn9">[9]</a> La zone Euro représentant 8% des positions du portefeuille du fonds (estimé à environ 770 Mds USD par le <em>Sovereign Wealth Fund Institute)</em>, la France pourrait raisonnablement représenter entre un quart (14,6 Mds EUR) et un tiers (19,5 Mds EUR) de ces positions. Pour qu’un investissement soit considéré comme un IDE, cela implique généralement une prise de participation significative de l’investisseur (participation de 10% ou plus par exemple) dans une entreprise existante ou dans la création d'une nouvelle entreprise dans le pays hôte, ce qui explique la différence substantielle entre le montant du portefeuille de <em>GIC</em> alloué aux investissements en France et le stock d’IDE singapourien en France, bien plus modeste.</p>
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<div id="ftn10" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref10" name="_ftn10">[10]</a> Estimation de <em>Temasek</em> datant du T1-2021, tenant compte des investissements passés et présents depuis l’ouverture du bureau londonien en 2014.</p>
</div>
<div id="ftn11">
<p style="text-align: justify;"><a title="" href="#_ftnref11" name="_ftn11">[11]</a> Ventilation géographique établie en prenant en compte le pays d'origine immédiate de l'investissement, et non le pays où est implantée l’entité qui dispose du contrôle ultime sur les stocks d’IDE (investisseur ultime : 1,5 Md EUR en 2022, contre 2,1 Md EUR en 2019).</p>
</div>
</div>754dc6df-5131-470c-90cf-308224407e54Niveau record des IDE dans l’ASEAN en 2022Les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) vers l'ASEAN ont augmenté de 5% en 2022 après une hausse de 79% en 2021, atteignant un niveau record, selon la CNUCED. Les investissements français vers l'ASEAN ont également augmenté, passant de flux négatifs en 2021 à 9,9 Mds EUR en 2022, principalement dirigés vers Singapour, ce qui a contribué à une augmentation significative du stock d'IDE français dans la région.2023-09-22T00:00:00+02:00<div class="focus">
<p style="text-align: justify;">Après un net rebond de 79% en 2021, les flux mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’ASEAN ont atteint un niveau record en 2022, avec une croissance de 5%, selon la CNUCED. D’après les données de la Banque de France, les flux français vers l’ASEAN, négatifs en 2021, ont bondi à 9,9 Mds EUR, ce qui a contribué à augmenter de plus de moitié notre stock d’IDE dans la région. Singapour confirme son rôle de hub en attirant près des trois quarts des IDE français à destination de la région (10,3 Mds EUR), principalement dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de la finance et de l’industrie. Bien que l’ASEAN attire 8,1% des stocks d’IDE mondiaux, sa part dans les IDE français reste relativement faible, à seulement 2,1%.</p>
</div>
<blockquote>
<p style="text-align: justify;">I. Les flux mondiaux d’IDE vers l’ASEAN poursuivent leur progression de 5% en 2022…</p>
</blockquote>
<p style="text-align: justify;"><strong>Après une hausse très significative de 79% en 2021, les flux d’IDE vers l’ASEAN ont atteint un niveau record<a title="" href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a> en 2022, avec une progression de 5% qui les a portés à 223 Mds USD (dont 141 Mds USD dirigés vers Singapour). </strong>Cette croissance est d’autant plus notable qu’elle intervient dans un contexte international déprimé, la tendance mondiale étant à la baisse (1 295 Mds USD, -12% des flux). Les performances restent toutefois en deçà des niveaux pré-crise (-24% par rapport à 2019), essentiellement en raison des conditions économiques et financières globales défavorables – guerre en Ukraine, contexte inflationniste et pressions liées à la dette. En 2022, les plans de relance et programmes d'investissement déployés dans l’ASEAN, ainsi que les nombreux accords internationaux d’investissement – accords de libre-échange, traités bilatéraux d’investissement - ont permis de maintenir l’intérêt et la confiance des investisseurs, notamment pour les projets d’infrastructure.<s> </s></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>L’Asie du Sud-Est a été particulièrement attractive en 2022, sa part dans les flux d’IDE mondiaux ayant crû de 14,4 à 17,2%</strong> (cf. <em>Annexes 1 et 2</em>), un point haut qui s’explique en partie par la réouverture des frontières, ainsi que par la forte croissance des annonces de projets, illustrant une volonté de diversification. Dans la région, Singapour est le 4<sup>ème</sup> pays le plus compétitif au monde (1<sup>er</sup> en Asie)<a title="" href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>. La Thaïlande et le Vietnam ont bénéficié de la politique « Chine+1 » appliquée par les entreprises – politique qui consiste à établir des chaînes d'approvisionnement à la fois en Chine et sur un autre marché asiatique - leur permettant de devenir des marchés émergents plus attractifs (+10 et +12 places respectivement au classement de l’EIU<a title="" href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>). Derrière les Etats-Unis, 1<sup>er</sup> investisseur mondial dans la région, et devant la Chine, la part des IDE intrarégionaux s’est également appréciée, de 12,0 à 12,4%, soutenue par des initiatives d’intégration régionale (signature du RCEP en 2020).</p>
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<p style="text-align: justify;">II. …en phase avec la tendance haussière des flux d’IDE français dans la région…</p>
</blockquote>
<p style="text-align: justify;"><strong>Suivant la courbe d’évolution des flux d’IDE français dans le monde (+21%), les flux français à destination de l’ASEAN ont crû de manière spectaculaire en 2022 (9,9 Mds EUR) </strong>(cf. <em>Annexes 3 et 5</em>), du fait d’opérations spécifiques ne concernant que Singapour. Cette performance est d’autant plus significative qu’elle constitue un montant record jamais enregistré dans la région, et qu’elle fait suite à des flux négatifs (-4,6 Mds EUR) enregistrés pour 2021.<s> </s></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Le niveau record <a name="_Hlk145610684"></a>des flux d’IDE français à Singapour (10,3 Mds EUR) – 2<sup>ème </sup>destination des investissements français dans le monde après les Etats-Unis-, ainsi que les entrées nettes d’IDE enregistrées par le Cambodge (24 M EUR), le Laos (10 M EUR) et la Birmanie (7 M EUR) ont largement compensé les flux négatifs dans la région, </strong>à destination du Vietnam (-1 Md EUR), de la Thaïlande (-155 M EUR), de la Malaisie (-123 M EUR), de l’Indonésie (-120 M EUR), du Brunei (-36 M EUR) et des Philippines (-22 M EUR)<a name="_Hlk145607698"></a>. Singapour a été particulièrement attractive pour l’investissement français au cours des dernières années, en témoignent plusieurs projets d’envergure, tels que i) le projet de modernisation d’une usine de <em>Soitec</em> à 400 M EUR ; ii) le déploiement du projet de construction d’une usine pharmaceutique innovante de <em>Sanofi</em> pour 400 M EUR ; iii) l’investissement de 370 M USD de <em>STMicroelectronics</em> dans la création d’un système industriel de refroidissement urbain d’ici 2025 ; ou encore iv) les 110 M USD injectés par <em>Schneider Electric</em> dans « Hub Asia », un centre de distribution neutre en carbone. <u>La majorité des entrées d’IDE ont été constituées de dividendes réinvestis et/ou d’augmentations de capital</u>. Dans la région, des projets solaires d’<em>Engie</em> en Malaisie, ou encore des investissements d’<em>EDF Renouvelables </em>et de <em>TotalEnergies, </em>ont été réalisés au Vietnam. Enfin, un accord prévoyant des contrats PPP entre la France et la Thaïlande dans le secteur des transports a également été conclu.<s> </s></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Dans le sens inverse, les flux d’IDE en France en provenance de l’ASEAN ont également été positifs, atteignant 1,4 Md EUR, après -783 M EUR en 2021, illustrant le renforcement de l’attractivité de la France. </strong>En 2022, Singapour a été à l’origine de 13 projets de création et/ou de maintien d’activités<a title="" href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>, représentant un total d’environ 300 emplois. En s’établissant à Paris en 2023, le fonds souverain singapourien <em>Temasek</em> devrait contribuer au financement d’entreprises françaises. D’autres fonds de capital-risque singapouriens (<em>Hera Capital</em>, <em>Antler</em>) ainsi que le géant de la cryptomonnaie <em>Crypto.com</em> ont également choisi la France comme base européenne.</p>
<blockquote>
<p style="text-align: justify;">III. …contribuant à une croissance d’environ 57% du stock d’IDE français dans l’ASEAN.</p>
</blockquote>
<p style="text-align: justify;"><strong>Le stock français dans la région se consolide, représentant 29,2 Mds EUR fin 2022 (+57,2% par rapport à 2021), son montant le plus haut jamais enregistré. </strong>Les investissements français dans l’ASEAN ont représenté 2,1% du stock total d’IDE français dans le monde en 2022 (cf. <em>Annexe 4</em>), loin derrière les Etats-Unis, destinataire principal dont la part s’élève à 16,7%. A titre comparatif, selon la CNUCED, l’ASEAN représente 8% du stock mondial d’IDE (3 564 Mds USD), ce qui souligne le potentiel de progression de la France pour accroître ses IDE dans la région.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Singapour continue d’accueillir la majorité des IDE français, avec près des trois quarts du stock (soit 21,6 Mds EUR, en hausse de 105,1% (</strong>cf<em>. Annexes 5, 6, 7 et 10</em>), loin devant la Thaïlande (2,5 Mds EUR, -4,1%), l’Indonésie (1,6 Md EUR, -8,7%), et la Malaisie (1,3 Md EUR, -5,2%). Le rôle de plateforme régionale qu’occupe Singapour pour l’investissement peut cependant conduire à minorer les flux d’investissements effectifs des entreprises françaises dans la région (qui n’apparaissent pas comme provenant directement de France).</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Dans le sens </strong><strong>contraire</strong><strong>, <a name="_Hlk145599606"></a><a name="_Hlk145599998"></a>le <a name="_Hlk145599889"></a>stock d’IDE sud-est asiatique en France s’élève à seulement 3,1 Mds EUR (+84%), majoritairement de Singapour. </strong>Ce montant est près de dix fois inférieur à celui du stock d'IDE français dans la région.<s> </s></p>
<blockquote>
<p style="text-align: justify;">IV. Le commerce de gros et de détail, la finance et l’industrie dominent la répartition sectorielle.</p>
</blockquote>
<p style="text-align: justify;"><strong>En 2022, la répartition sectorielle des flux d’IDE français est majoritairement orientée vers le commerce de gros et de détail (87% sur l’année, </strong>cf. <em>Annexe 9</em><strong>), mais également vers l’industrie manufacturière (7%), les services de finance et assurance (5%) et les activités scientifiques et techniques (4%). </strong>Cette répartition est cohérente avec la présence de grands groupes français dans la région, notamment dans :</p>
<ul style="text-align: justify;">
<li>La finance (<strong><em>BNP Paribas</em></strong>, <strong><em>Crédit Agricole</em></strong>, <strong><em>Société Générale</em>, <em>Natixis</em></strong>) ;</li>
<li>Les transports (<strong><em>Airbus</em></strong>, <strong><em>CMA-CGM</em></strong>, <strong><em>Louis Dreyfus Armateurs</em></strong>) ;</li>
<li>Le secteur agroalimentaire (<strong><em>Bel</em></strong>, <strong><em>Danone</em></strong>) ;</li>
<li>Les secteurs pharmaceutiques et de la chimie (<strong><em>Sanofi</em>,</strong> <strong><em>Servier</em></strong>, <strong><em>Air Liquide</em></strong>, <strong><em>Novacap, Arkema</em></strong>) ;</li>
<li>L’énergie (<strong><em>TotalEnergies</em></strong>, <strong><em>Engie</em></strong>, <strong><em>EDF</em></strong>).</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Si l’investissement français est fortement axé sur l’industrie manufacturière et les industries extractives en Indonésie et en Malaisie, elle est plus équilibrée entre industries et services à Singapour et en Thaïlande. L’essentiel des IDE dans le secteur de la construction est concentré aux Philippines (<em>Vinci</em>, <em>Bouygues</em>) tandis que les pays moins développés (Vietnam, Cambodge, Laos) attirent des IDE dans les services (financiers notamment).</p>
<p style="text-align: justify;">Selon Business France, les employeurs originaires de l’ASEAN en France opèrent principalement dans l’hôtellerie (<strong><em>Dorchester Collection</em></strong>), l’agroalimentaire (<strong><em>Thai</em> <em>Union Group</em></strong>), l’immobilier et la logistique (<strong><em>Capitaland</em></strong>) et la chimie (<strong><em>PTT</em></strong>), mais également des entreprises innovantes dans la robotique et l’industrie du futur (<strong><em>Eureka robotics</em></strong><em>, <strong>Unabiz</strong></em>).</p>
<div><br clear="all" /><hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> <a name="_Hlk145629516"></a>D’après le rapport 2023 de la CNUCED sur les IDE dans le monde.</p>
</div>
<div id="ftn2" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> D’après le « World Competitiveness Report » de l’Institute for Management Development (IMD), en juin 2023.</p>
</div>
<div id="ftn3" style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref3" name="_ftn3"><sup>[3]</sup></a> Classement des marchés émergents les plus attractifs du « Global Business Environment Ranking » de The Economist Intelligence Unit.</p>
</div>
<div id="ftn4">
<p style="text-align: justify;"><a title="" href="#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> D’après le Bilan 2022 des investissements internationaux établi par Business France.</p>
</div>
</div>9d58a681-7ab6-4d7b-bc31-1dcaeb4e276aLes investissements directs suédois en FranceCette publication présente la dynamique des investissements directs suédois en France ainsi que leur répartition sectorielle.2022-07-18T00:00:00+02:00<p style="text-align: justify;">Résumé : 11<sup>ème</sup> bénéficiaire des IDE français et 12<sup>ème</sup> investisseur direct en France, la Suède est un partenaire important pour les investissements croisés. Environ 500 filiales de sociétés suédoises sont implantées sur notre territoire, employant environ 95 000 personnes. Ces investissements sont notamment concentrés dans la production manufacturière et des activités de R&D. En 2021, le nombre de projets recensés s’inscrit en nette hausse, la France conservant la première place des investissements suédois en Europe.</p>
<h6><strong>Tableau 1 : Évolution et part des IDE suédois en France</strong></h6>
<p><strong><img class="marge" title="IDE suédois en FR" src="/Articles/9d58a681-7ab6-4d7b-bc31-1dcaeb4e276a/images/a7713e7a-e496-4703-a9b1-b93ece49b6ec" alt="IDE suédois en FR" width="660" height="90" /><br /></strong></p>
<h6><strong>Graphique 1 : Stock d’IDE suédois en France par activité économique en 2020</strong></h6>
<p><img class="marge" title="Stock d'IDE suédois en France par activité économique" src="/Articles/9d58a681-7ab6-4d7b-bc31-1dcaeb4e276a/images/e903cf24-6f8a-4e39-a2ed-788056400cb2" alt="Stocks d'IDE suédois en France par activité économique" /></p>e0d56af4-8984-40e2-bacd-e0caebea01feBaisse des investissements directs étrangers au Mexique en 2019 et au cours des premiers mois de 2020 : baisse conjoncturelle, moindre attractivité ou évolution de la chaîne de valeur ?Les investissements directs étrangers (IDE) ont été en baisse de près de 8% pour les pays d’Amérique latine en 2019. Cette baisse pourrait atteindre entre 45 et 55% en 2020 pour l’ensemble de la zone. 14e pays destinataire des IDE au niveau mondial en 2019 - comme en 2018 -, le Mexique se place derrière la France et devant la Russie en termes d’attractivité. Le Mexique est, après le Brésil, le 2e pays d’Amérique latine en volume d’IDE reçus.2021-03-17T00:00:00+01:00<p>Les investissements directs étrangers (IDE) ont été en baisse de près de 8% pour les pays d’Amérique latine en 2019. Cette baisse pourrait atteindre entre 45 et 55% en 2020 pour l’ensemble de la zone. 14e pays destinataire des IDE au niveau mondial en 2019 - comme en 2018 -, le Mexique se place derrière la France et devant la Russie en termes d’attractivité. En 2019, les IDE au Mexique ont atteint plus de 34 Mds USD, en baisse de 5% par rapport à 2018. Le Mexique est, après le Brésil, le 2e pays d’Amérique latine en volume d’IDE reçus. Le stock total d'IDE au Mexique s’élève à plus de 600 Mds USD à fin 2019. Les principaux investisseurs sont les États-Unis avec 47% du total du stock suivis de l'Espagne (12%) et du Canada (7%). La France est le 9e investisseur au Mexique et le 6e investisseur européen derrière l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni. Le secteur industriel continue de capter la majorité des IDE au Mexique avec 47% du total des flux en 2019 alors que des rachats d’entreprises mexicaines par des investisseurs étrangers ont été principalement réalisés dans le secteur des infrastructures.</p>
<p><u>La baisse des investissements directs étrangers (IDE) atteint en 2019 près de 8% pour les pays d’Amérique latine, moins 5 % pour le Mexique.</u></p>
<p>Les investissements directs étrangers en Amérique latine en 2019 ont été en baisse de 7,8% par rapport à 2018. L’année 2019 est, depuis 2010, l’année au cours de laquelle les IDE dans la zone ont été les plus faibles pour atteindre 160 Mds USD. Plus des trois quarts des IDE dans la zone ont été réalisés dans quatre pays : au Brésil (43% du total), au<strong> Mexique (18%)</strong>, en Colombie (9%) et au Pérou (6%). Ils sont en baisse de 11,5% au Brésil par rapport à 2018, de 5% au Mexique, en hausse de 24% en Colombie et de 37 % au Pérou. Le Chili enregistre une bonne performance avec des IDE en hausse de 63% en 2019.</p>
<p>Au cours du premier trimestre 2020 les IDE en Amérique latine ont continué à baisser : - 17% par rapport à la même période de 2019. La baisse s’est accentuée au cours des deux trimestres suivants pour atteindre à fin septembre 2020 - 36%. Ce résultat s’explique notamment par le décalage de quelques mois de l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique latine. La baisse des IDE atteint des niveaux différents par pays en raison des réponses apportées dès la moitié du premier semestre 2020 par les différents gouvernements face à la crise économique liée à la crise sanitaire : maintien des activités, fermeture complète du pays, confinement, … Les IDE sont en baisse de 72% au Pérou, de 45% au Brésil, de 35% en Argentine, de 33% au Chili, <strong>de 5% au Mexique</strong> et de 5% en Colombie. Pour l’année 2020 la baisse des IDE en Amérique latine devrait atteindre entre 45 et 55 % par rapport au niveau de 2019.</p>
<p><u>14e pays destinataire des IDE au niveau mondial en 2019, le Mexique se place derrière la France et devant la Russie en termes d’attractivité et continue d’être dépendant des investissements en provenance des Etats-Unis.</u></p>
<p><strong>Le Mexique est l'un des pays émergents les plus ouverts à l'investissement direct étranger</strong>. En 2019 comme en 2018, le Mexique se place à la<strong> 14e position des pays au monde en termes d’attractivité des IDE</strong>, devant la Russie et derrière la France selon le rapport mondial de l’investissement publié en 2020 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Il est, après le Brésil, le 2e pays latino-américain dans le classement des 20 économies qui attirent le plus de capitaux étrangers.</p>
<p>En 2019, les IDE au Mexique ont atteint plus de 34 Mds USD, soit une baisse de 5% par rapport à 2018. Les principaux pays ayant réalisé des investissements directs au Mexique en 2019 sont les Etats-Unis avec 38 % du total des flux, l’Espagne (12%), l’Allemagne et le Canada (environ 10% chacun).<strong> La France est le 8ème investisseur direct au Mexique en 2019 et le 5ème investisseur européen</strong>. Les 10 premiers pays réalisant des flux d’IDE en 2019 concentrent près de 90% du total des IDE.</p>
<p>Fin 2019 le stock total d'IDE au Mexique s’élève à plus de 600 Mds USD. Les principaux investisseurs sont les États-Unis avec 47 % du total du stock suivis de l'Espagne (12%) et du Canada (7%). La France est le 9e investisseur au Mexique (moins de 2% du stock) et le 6e investisseur européen derrière l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni. Avec <strong>près de 500 entreprises françaises présentes au Mexique – dont 38 du CAC 40</strong> -, <strong>les investissements français s’élèvent à plus de 9,5 Mds USD et représentent plus de 150.000 emplois directs</strong> répartis dans tout le pays (80% hors de la capitale). Les entreprises françaises interviennent dans une grande diversité de secteurs d’activité : aéronautique, automobile, énergie, agroalimentaire, services financiers et d’assurance… </p>
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<p><u>Le secteur industriel capte la majorité des IDE au Mexique avec 47% du total des flux en 2019 alors que des rachats d’entreprises mexicaines par des investisseurs étrangers ont été principalement réalisés dans le secteur des infrastructures.</u></p>
<p>Pour le Mexique, les IDE viennent en complément des investissements réalisés localement et constituent une source de nouveaux capitaux permettant de développer les stratégies d’exportation au niveau régional notamment avec les Etats-Unis, le Canada et les autres pays latino-américains. Les IDE réalisés au Mexique sont essentiellement destinés<strong> au secteur industriel et principalement à l’industrie automobile, au secteur des télécommunications, au secteur du numérique et au secteur de la santé</strong>.</p>
<p>En 2019, le secteur industriel a attiré près de la moitié des IDE réalisés au Mexique, + 2,7% par rapport à 2018, dont 25% sont destinés au secteur automobile. La plupart des industries de services ont enregistré une augmentation des flux d’IDE en 2019. Les services financiers, qui représentent environ 33 % des IDE, ont vu leurs entrées plus que doubler ; le commerce a augmenté de 9 % ; les télécommunications et les médias ont enregistré une forte augmentation (61%). Les investissements dans le secteur de la production d'énergie ont chuté en 2019 de 75% pour atteindre 1,3 Md USD après que la participation du secteur privé a été réduite pour soutenir la compagnie pétrolière nationale PEMEX et le service public d'électricité, CFE. En outre, la confiance des investisseurs a été affectée négativement ces derniers mois par une décision des autorités mexicaines, suite au résultat d’un vote public, d’arrêter un projet de brasserie de 1,4 Mds USD de Constellation Brands (investissement américain) qui était déjà achevée aux deux tiers.</p>
<p><strong>Au Mexique, les plus importantes opérations d’investissements conclues en 2019 et au premier semestre 2020 ont été réalisées dans le secteur des infrastructures </strong>et dans le secteur de l’énergie</p>
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<p><u>L’économie mexicaine sera l’une des plus touchée au monde par les conséquences de la crise du Covid-19 et ses IDE également pouvant refléter une évolution de la chaîne de valeur mondiale.</u></p>
<p>Fortement dépendante des revenus provenant du tourisme, des envois de fonds de travailleurs mexicains à l’étranger, des secteurs pétrolier et automobile,<strong> l’économie mexicaine sera l’une des plus touchées par les conséquences de la crise sanitaire du Covid-19 pour les années 2020 à 2022</strong> : les prévisions de croissance pour 2020 se situent entre -8 et -10 % du PIB. Pour atténuer les décisions défavorables aux investisseurs étrangers prises depuis 2018, le gouvernement mexicain a présenté en octobre et décembre 2020 un plan d’investissements dans les infrastructures du pays pour un montant total de 20 Mds USD. Comportant 68 projets, ce plan concerne principalement le secteur énergétique, les transports et le tourisme et prévoit la participation des investisseurs privés à certains projets. Les modalités de financement des projets restent cependant à définir.</p>
<p>La crise économique américaine pourrait avoir des conséquences importantes sur<strong> le Mexique qui est devenu en 2019 le premier partenaire des Etats-Unis </strong>(2e client et 2e fournisseur) : <strong>80 % des exportations mexicaines sont destinées au marché américain</strong>. Le haut niveau d'intégration de l’industrie mexicaine dans la chaîne de valeur américaine, notamment dans le secteur automobile, expose le Mexique à des perturbations de la chaîne d'approvisionnement. L'industrie mexicaine avait déjà souffert en 2019 des incertitudes liées à la ratification du nouvel accord de libre-échange avec les États-Unis et le Canada et à l'ajout de plusieurs règles pour limiter le contenu étranger des voitures produites aux États-Unis.</p>
<p>En outre, dans le contexte de la pandémie mondiale en cours, la position du Mexique dans la géographie productive mondiale pourrait évoluer. En effet, une réorganisation des chaînes de valeur au niveau mondial pourrait intervenir compte tenu des faiblesses mises en lumière dans les processus des grandes entreprises et notamment en matière d’approvisionnement. Le Mexique pourrait ainsi être impacté dans les mois à venir par la réorganisation des chaînes de valeur. Cette réorganisation pourrait conduire dans certains cas à des mouvements de relocalisations de la production au profit du pays d’origine. Dans d’autres cas, des mouvements de régionalisation des productions de sociétés nord-américaines actuellement réalisées en Chine pourraient être réalisés au profit du Mexique.</p>