Trésor-Info - Publications de la direction générale du Trésor - declin-demographiqueFlux de publication de la direction générale du Trésor - declin-demographiqueFluxArticlesTag-declin-demographiqueCopyright 20242019-09-10T00:00:00+02:00/favicon.pngDirection générale du Trésorhttps://localhost/sitepublic/contact@dgtresor.gouv.fr4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5Actualités économiques Japon & Corée - Semaines des 26 août et 2 septembre 2019Le Ministère du Travail japonais a proposé une hausse du salaire horaire minimum moyen de 27 yen à 901 Yen de l’heure. Le gouvernement japonais va lancer un programme de récompenses pour les paiements par smartphones. La population coréenne commencera à décliner d’ici 10 ans. 2019-09-10T00:00:00+02:00<p align="center"><em><strong> </strong></em></p>
<p align="center"><em><strong>BREVES BIMENSUELLES</strong></em></p>
<p align="center"><em><strong>JAPON COREE </strong></em></p>
<p align="center"><strong>Semaines des 26 août et 2 septembre 2019</strong></p>
<p align="center"><strong> <img class="marge" title="drapeau" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/a388eec6-ccde-4e61-8d19-81850ec30d89" alt="drapeau" width="294" height="184" /></strong></p>
<div>
<p><strong><em>Sommaire</em></strong></p>
</div>
<p> </p>
<div class="focus">
<h6><strong>Japon</strong></h6>
<ol>
<li><em><strong>Evolutions macroéconomiques</strong></em></li>
<li><em><strong>Relations commerciales et multilatérales</strong></em></li>
<li><em><strong>Entreprises<span style="text-decoration: underline;"><br /></span></strong></em></li>
</ol>
<h6><strong>Corée</strong></h6>
<ol>
<li><em><strong>Evolutions macroéconomiques</strong></em></li>
<li><em><strong>Relations commerciales et multilatérales</strong></em></li>
<li><em><strong>Entreprises</strong></em></li>
</ol>
</div>
<h4 style="text-align: center;"><strong>Japon</strong></h4>
<p><em>1. Evolutions macroéconomiques</em></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><img class="marge" style="float: left;" title="Abe salaire minimum" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/8158bab6-b282-4df3-a26b-05e52f4b96e1" alt="Abe salaire minimum" width="293" height="195" />Le Ministère du Travail japonais a proposé, au titre de l’exercice fiscal 2019/2020, une hausse du salaire horaire minimum moyen de 27 yen à 901 Yen de l’heure (8.3 $)</strong> à comparer à des augmentations effectives de 26 yen en 2018 et 25 yen en 2016 et 2017. Pour mémoire, chacune des 47 préfectures du Japon applique son propre salaire minimum. Les salaires horaires proposés par le panel d’experts sont supérieurs à 1 000 yen pour les préfectures de Tokyo et Kanagawa, et proches de 700 yen pour 17 préfectures. La révision définitive des salaires horaires devrait être adoptée en octobre par les bureaux préfectoraux du Ministère du Travail. Les décideurs sont invités à prendre en compte d’une part la hausse de la taxe à la consommation prévue le 1er octobre prochain d’autre part la pénurie de main d’œuvre japonaise. En mai, le secteur privé japonais avait appelé le gouvernement à relever le salaire horaire minimum moyen à 1 000 yen dans le but de stimuler la consommation domestique. En réponse, le gouvernement avait annoncé en juin son intention de le porter à 1 000 yen « plus rapidement que prévu ». Sources : <span style="text-decoration: underline;"><a href="https://mainichi.jp/english/articles/20190731/p2g/00m/0na/069000c">Mainichi</a></span> ; <a href="https://www.nippon.com/en/news/yjj2019051401421/japan-govt-urged-to-realize-minimum-wage-of-1-000-yen-early.html"><span style="text-decoration: underline;">Nippon.com</span></a>.</p>
<p> </p>
<p style="text-align: justify;"><strong><img class="marge" style="float: right;" title="Paiement dématérialisé" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/6fb03199-b4e4-4c82-98cb-e00598b20162" alt="Paiement dématérialisé" width="366" height="193" />Le gouvernement japonais va lancer un programme de récompenses pour les paiements par smartphones </strong>via le système d’identification « My Number ». Ce programme, qui bénéficie d’une enveloppe budgétaire de 1,4Mds€, fait partie des nombreuses mesures annoncées dans le budget 2019/2020 pour compenser l’impact de la hausse de la TVA sur les ménages japonais (taxe à la consommation portée de 8% à 10% le 1er octobre prochain). Cette mesure est complétée par un second programme (enveloppe budgétaire de 2,2Mds€) qui récompense les paiements dématérialisés dans les petits magasins : d’octobre 2019 à juin 2020 l’acheteur se verra créditer une cagnotte (2 à 5%) fonction du montant de l’achat payé de manière dématérialisée. Pour mémoire, les législateurs japonais ont approuvé en mai dernier un budget record pour l’année fiscale 2019/2020 qui inclut 2 030 Mds yen (soit 16,5 Mds €) de mesures compensatoires à la hausse de la taxe à la consommation. Rappelons également, qu’afin de limiter l’impact récessif de la hausse de la TVA, le gouvernement a décidé qu’elle ne s’appliquerait pas à tous les biens : les biens de première nécessité (alimentation), les boissons non alcoolisées, ou encore les plats à emporter en seront exemptés. Sources : <u></u><u><span style="text-decoration: underline;"><a href="https://japantoday.com/category/tech/gov%27t-to-launch-smartphone-based-rewards-program-to-soften-tax-impact"><span style="color: #0066cc;">Japan today</span></a></span> ; <a href="https://mainichi.jp/english/articles/20190801/p2g/00m/0bu/093000c"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #0066cc;">Mainichi</span></span></a> ; <a href="https://asia.nikkei.com/Economy/Japan-approves-18bn-in-stimulus-measures-ahead-of-tax-hike"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #0066cc;">Nikkei Asian Review</span></span></a>.</u></p>
<p> </p>
<p><em>2. Relations commerciales et multilatérales</em></p>
<p style="text-align: justify;"><img class="marge" style="float: left;" title="TICAD" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/4715f127-f8e5-4e22-a8e5-a3c11cc60b9a" alt="TICAD" width="381" height="223" />Du 28 au 30 Août, le Japon a organisé à Yokohama sa <strong>7<sup>ème</sup> conférence internationale sur le développement de l’Afrique </strong>(Tokyo International Conference on Africa Development) en partenariat avec les Nations Unies, la Banque mondiale et la Commission de l’Union Africaine. A cette occasion, le Premier Ministre Shinzo Abe a réitéré devant les chefs d’Etat africains <strong>son engagement à investir plus de 20 Mds $ en Afrique d’ici 3 ans</strong>, notamment grâce à l’implication du secteur privé japonais. Toyota a profité de la TICAD 7 pour annoncer la construction d’une usine d’assemblage de véhicules en Côte d’Ivoire. Les pays africains ont appelé le Japon à accélérer ses investissements en Afrique parce la concurrence avec les pays étrangers s’intensifie autour du développement des infrastructures. En référence à la présence chinoise en Afrique, le Premier Ministre a souligné face à la presse qu’« <em>un tel soutien ne devrait pas alourdir le fardeau de la dette des pays emprunteurs</em> ». A ce titre, le Japon a décidé l’envoi d’experts japonais afin de former les fonctionnaires de pays africains en proie à un endettement excessif. Sources : <span style="text-decoration: underline;"><a href="https://asia.nikkei.com/Politics/International-relations/Japan-pushes-need-for-sustainable-African-development-in-dig-at-China">Nikkei Asian Review</a></span> ; <a href="https://mainichi.jp/english/articles/20190830/p2g/00m/0na/051000c"><span style="text-decoration: underline;">Mainichi</span></a>.</p>
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<p><em><em>3. Entreprises</em></em></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><img class="marge" style="float: right;" title="Haneda airport" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/566ffc55-9d51-46c0-86b2-d7d770366d4c" alt="Haneda airport" width="363" height="230" />Accroissement officiel de la capacité de l’aéroport d’Haneda en vue des JO 2020. </strong>A la suite d’une réunion avec les parties prenantes, le gouvernement japonais a officiellement annoncé que la capacité de l’aéroport d’Haneda sera accrue. Cet aéroport est beaucoup plus populaire auprès des compagnies aériennes et des voyageurs en raison de sa proximité par rapport au centre de Tokyo, comparativement au 2nd aéroport tokyoïte, Narita. À compter du 29 mars 2020 et en vue des JO de l’été suivant, de nouveaux vols internationaux survoleront le centre de Tokyo (zone résidentielle), alors que les appareils ne survolaient jusqu’ici que la baie de Tokyo. Cet aménagement des itinéraires de survol a nécessité l’octroi, par l’armée américaine, de facilités quant à l’usage d’un espace aérien contrôlé par elle. L’aéroport pourra accueillir 7 millions de passagers additionnels par an. La compagnie américaine Delta a annoncé qu’elle transfèrerait tous ses vols Etats-Unis – Tokyo de Narita à Haneda, faisant de Haneda son nouveau hub au Japon. ANA a remporté la majorité des nouveaux slots alloués aux compagnies domestiques : 13,5 paires de slots, contre 11,5 pour JAL. Les autres pays ayant obtenu de nouvelles capacités sont les Etats-Unis (12 vols quotidiens), la Chine (4), la Russie (2), l’Australie (2), l’Italie (1), la Turquie (1), la Finlande (1) et les pays scandinaves (1 à répartir entre Danemark, Suède et Norvège). Tous les pays européens bénéficiaires de ces nouvelles capacités sont de nouveaux entrants sur l’aéroport de Haneda.</p>
<p> </p>
<p style="text-align: justify;"><strong><img class="marge" style="float: left;" title="toyota suzuki" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/26bcdfa5-b575-48a5-a0e8-023caaa81c88" alt="toyota suzuki" width="262" height="175" />Les constructeurs automobiles Toyota et Suzuki ont annoncé le 28 août 2019 une prise de participation croisée.</strong> Toyota doit acquérir 907 millions US$ de parts dans Suzuki (5% du capital de Suzuki) et Suzuki investira en retour 453,5 millions US$ au capital de Toyota. Cette annonce fait suite au partenariat conclu entre Toyota et Suzuki en 2017 sur le développement de technologies de réduction des émissions CO2 et de sécurité. Cette participation croisée doit permettre aux deux constructeurs d'approfondir leur coopération et d'élargir son champ à de nouveaux domaines, notamment aux technologies de conduite autonome. Sources : <a href="https://global.toyota/en/newsroom/corporate/29375884.html"><span style="text-decoration: underline;">Toyota</span></a> ; <a href="https://asia.nikkei.com/Business/Business-deals/Toyota-to-invest-907m-in-Suzuki-to-boost-self-driving-tech"><span style="text-decoration: underline;">Nikkei Asian Review</span></a></p>
<h4 style="text-align: center;">Corée</h4>
<p align="left"><em>1. Evolutions macroéconomiques et financières <strong><span style="font-family: Thread-00001284-Id-0000003b;"> </span></strong></em></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><img class="marge" style="float: left;" title="corée espérance de vie" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/bf8a7dc3-bb06-4835-9d34-afbb5a661c18" alt="corée espérance de vie" width="390" height="234" />La population coréenne commencera à décliner d’ici 10 ans. </strong>Selon l’institut national coréen des statistiques, la population coréenne, aujourd’hui composée de 51,7 millions d’habitants, plafonnerait dès 2028 à 51,9 M d’habitants, avant de décliner jusqu’à 39 millions d’habitants en 2067. La population âgée de plus de 65 ans représenterait, en 2045, 37% de la population totale, contre 14,9 % de la population aujourd’hui. Entre 2015 et 2020, l’institut estime que le taux de fécondité moyen en Corée aura été de 1,11 enfant par femme, soit le taux le plus faible du monde sur la période, devant Macao et Singapour. L’institut en conclut qu’un éventuel rapprochement avec la Corée du Nord contribuerait à limiter le déclin de la population coréenne. Sources : <a href="https://www.koreatimes.co.kr/www/biz/2019/09/367_274967.html"><span style="text-decoration: underline;">Korea Times</span></a> ; <a href="http://koreajoongangdaily.joins.com/news/article/article.aspx?aid=3067509"><span style="text-decoration: underline;">Korea Joongang Daily</span></a></p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p><em>2. Relations commerciales et multilatérales</em></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><img class="marge" style="float: right;" title="boycott coréen" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/86c6c0a8-60a9-4173-990e-bec313cdffcd" alt="boycott coréen" width="372" height="178" />Sur fonds de tensions commerciales avec le Japon, la Corée continue à multiplier les initiatives pour réduire sa dépendance vis-à-vis de son voisin. </strong>Les premiers octrois japonais de licences pour l’exportation de fluorure d’hydrogène fin août n’ont pas incité le gouvernement coréen à réduire ses efforts pour le développement de sources alternatives d’approvisionnement : ce dernier a annoncé débloquer un budget de 4 Mds USD sur 3 ans (2020-2022), dont 1,5 Mds USD dès 2020, dans le domaine des matériaux, composants et équipements. Le gouvernement multiplie les initiatives, notamment avec la Russie, pour de nouveaux partenariats dans ce domaine. Le Président Moon a lui-même investi, sur ses deniers personnels, dans un fonds « patriotique », créé par NH-Amundi, et finançant les entreprises coréennes soutenues par le gouvernement dans le cadre des plans de soutien évoqués ci-dessus. D’autres fonds du même ordre sont en cours de lancement. Samsung Electronics et LG Display ont d’ores et déjà intégré des alternatives domestiques à leurs chaînes de production, dans les activités moins techniques (fluorure d’hydrogène de moindre pureté notamment). La population coréenne reste, quant à elle, très engagée dans le boycott, comme les chiffres des importations en août de biens de consommation l’illustrent (- 95 % pour les importations de bières japonaises par exemple). Vendredi, le Financial Times évoquait le fait que Nissan, faute de ventes, réfléchirait à se retirer du marché coréen. Sources : <a href="http://english.hani.co.kr/arti/english_edition/e_international/908287.html"><span style="text-decoration: underline;">Hankyoreh</span></a> ; <a href="https://pulsenews.co.kr/view.php?year=2019&no=693476"><span style="text-decoration: underline;">PulseNews</span></a> ; <a href="https://www.koreatimes.co.kr/www/biz/2019/09/175_274924.html"><span style="text-decoration: underline;">Korea Times</span></a> ; <a href="https://pulsenews.co.kr/view.php?sc=30800018&year=2019&no=687737"><span style="text-decoration: underline;">Pulse News</span></a></p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p><em>3. Entreprises</em></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><img class="marge" style="float: left;" title="industrie des batteries électriques" src="/Articles/4114b133-fc02-4e6e-abe3-3412c4506ad5/images/274c5e03-9d18-4115-bfd3-ae389ace8c7e" alt="industrie des batteries électriques" width="367" height="144" />Fortes tensions entre les 2 groupes coréens LG Chem et SK Innovation sur le sol américain. </strong>Ces deux groupes coréens sont, avec Samsung SDI, des fleurons de l’industrie des batteries électriques, une industrie en plein essor qui a enregistré un record de 100 Mds USD de commandes en 2018 de la part des constructeurs automobiles. Les deux groupes ont engagé depuis plusieurs mois une importante bataille judiciaire aux Etats-Unis. En avril, LG Chem, filiale du conglomérat LG, a déposé plainte pour espionnage industriel et vols de technologie auprès de la Commission du commerce extérieur américain et du Tribunal du Delaware. LG Chem accuse SK Innovation d’avoir incité plusieurs salariés, débauchés chez LG Chem, à voler et transmettre des secrets industriels du groupe. LG Chem avait déjà attaqué SK Innovation pour une affaire analogue en Corée du Sud. En juin, SK Innovation a déposé plainte contre LG Chem pour diffamation. Vendredi 30 août, le groupe SK a également annoncé déposer plainte, aux Etats-Unis, contre LG Chem et LG Electronics, qu’il accuse d’avoir violé ses brevets relatifs aux batteries ion-lithium. Sources : <a href="https://pulsenews.co.kr/view.php?year=2019&no=706898"><span style="text-decoration: underline;">Pulse News</span></a> <a href="http://www.businesskorea.co.kr/news/articleView.html?idxno=35565"><span style="text-decoration: underline;">Business Korea</span></a> ; <a href="http://en.thelec.kr/news/articleView.html?idxno=478"><span style="text-decoration: underline;">The Elec</span></a></p>
<div class="focus">
<p>Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le <a href="https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/pays/japon"><span style="color: #15c7d2;">SER de Tokyo et le SE de Séoul</span></a>. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.</p>
<p><span style="color: #15c7d2;"><a href="https://twitter.com/FRTreasuryJAPAN">Vous pouvez aussi suivre le SER de Tokyo sur Twitter</a>.</span></p>
</div>e3ea17df-4854-427f-bfc7-6ba5de92f938Japon - Impact du vieillissement démographique en Macro-économie Les autorités japonaises se préoccupent fortement du déclin démographique de l’archipel. Le Gouvernement étudie chaque levier permettant de minorer l’impact négatif du vieillissement et du déclin démographique.2019-08-16T00:00:00+02:00<p style="text-align: justify;"><em> Les autorités japonaises se préoccupent fortement du déclin démographique de l’archipel associé à un vieillissement accéléré. Les conséquences sur l’économie sont jugées négatives. Le PIB risquerait de reculer, l’investissement dans l’archipel pourrait être compromis, le déficit budgétaire s’aggraverait entraînant une déstabilisation du système de santé et de retraites, la dette publique déjà très élevée (238% du PIB) pourrait devenir insoutenable. Par ailleurs, la politique monétaire pourrait perdre en efficacité et le système financier serait fortement fragilisé, en particulier les banques régionales japonaises. Le Gouvernement étudie chaque levier permettant de minorer l’impact négatif du vieillissement et du déclin démographique.</em></p>
<p> </p>
<p><strong>1) <u>Constat d’un vieillissement accéléré et d’un déclin démographique au Japon</u></strong></p>
<p style="text-align: justify;">La <strong>population active</strong> du Japon diminue depuis 1995, à l’instar de nombreux pays développés. La singularité du Japon provient de son <strong>déclin démographique</strong> : la population totale du Japon ne cesse de diminuer depuis 2007 et <strong>cette baisse va s’accélérer dans les 30 prochaines années. </strong></p>
<p style="text-align: justify;">Après un pic à 128 millions d’habitants en 2007, la population nippone s’élève désormais à 126 millions d’habitants. Dans un siècle, le Japon devrait compter 50 millions d’habitants seulement. Le vieillissement et le déclin démographique pèsent déjà sur le système de santé et de retraite, la croissance, l’équilibre budgétaire et donc la dette. En 2050, les plus de 65 ans représenteront près de 40% de la population contre 28% en 2018. Le déficit public du pays pourrait dépasser les 15% du PIB, la dette publique dépasserait les 600% du PIB d’après les recherches du professeur Sagiri KITAO de l’Université de Tokyo (<a href="https://sites.google.com/site/sagirikitao/">https://sites.google.com/site/sagirikitao/</a>)</p>
<p style="text-align: justify;"><img class="marge" title="pyramide des âges au Japon" src="/Articles/e3ea17df-4854-427f-bfc7-6ba5de92f938/images/81aaf52d-51a7-4019-9a8f-088cc3cb68e6" alt="pyramide des âges au Japon" width="766" height="445" /></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>2) <u>L’impact macro-économique du vieillissement de la population : un recul certain du PIB, une évolution incertaine de l’épargne et l’investissement.</u> </strong></p>
<p style="text-align: justify;">Le vieillissement de la population pèsera sur le <strong>PIB global </strong>du pays, sous l’effet d’une <strong>baisse de l’offre de travail, qui réduira la croissance potentielle.</strong> Le déclin démographique, quant à lui, pèsera inéluctablement sur <strong>la demande domestique</strong>.</p>
<p style="text-align: justify;">Le vieillissement de la population pourrait également affecter <strong>l’équilibre entre épargne et investissement</strong>. Le plus souvent, le vieillissement de la population est associé à une <strong>baisse de l’épargne privée</strong>. Pour autant, plusieurs économistes, qui se sont exprimés lors d’un symposium en marge du G20 Finances suppléants, considèrent qu’un mouvement inverse pourrait être observé, à savoir une hausse de l’épargne.</p>
<p style="text-align: justify;">La démographie pèsera également sur les <strong>perspectives d’investissements domestiques, </strong>incitant les entreprises à se développer sur des <strong>marchés étrangers plus dynamiques</strong>. Par ailleurs, le manque de main d’œuvre réduit théoriquement l’investissement. Ce point, toutefois, n'est pas davantage consensuel : dans l'histoire récente du Japon, la pénurie de main d’œuvre a provoqué une hausse de l’investissement (automatisation et rationalisation des postes de travail).</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>3) <u>L'impact sur la politique budgétaire : une aggravation du déficit public</u></strong></p>
<p style="text-align: justify;">La baisse du PIB du pays aura un <strong>effet baissier immédiat sur les recettes fiscales </strong>du pays. La hausse de la TVA prévue dès octobre 2019 (augmentation de 8 à 10%) est envisagée en ce sens pour réduire le déficit public nippon.</p>
<p style="text-align: justify;">Le vieillissement de la population aura un <strong>effet négatif sur les recettes du système de santé</strong> (moindres cotisations payées par moins d’actifs) et un<strong> effet inflationniste sur les dépenses de santé</strong>. Il met clairement en péril la soutenabilité du système actuel dont le principe repose sur une participation de l’assuré aux frais de santé dégressive selon l’âge. (10% pour les plus de 75 ans, 20% pour les plus de 65 ans contre 30% pour les actifs).</p>
<p style="text-align: justify;">La <strong>soutenabilité du système de répartition des retraites </strong>est également en jeu. Le Japon a déjà fait évoluer son système de retraite (augmentation des cotisations, mécanisme de sous-indexation des retraites, recul de l’âge de la retraite (65 ans pour le pilier 1 et 2, obligation de l’employeur de proposer un poste jusqu’à 65 ans, alignement du régime de base des fonctionnaires sur le régime obligatoire des salariés...). Pour autant, il ne pourra pas faire face à une diminution accélérée des actifs cotisants et à une augmentation du nombre de retraités. Sans nouvelles réformes,<strong> les actifs du fonds de pension public japonais, </strong>le GPIF, qui s’élèvent actuellement à 1 250 milliards d’euros,<strong> seraient totalement consommés en 2055,</strong> d’après les travaux effectués par Sagiri KITAO.</p>
<p style="text-align: justify;">De plus, toute réforme du système de retraite et de santé exercera tôt ou tard un impact sur le revenu des ménages et donc sur leur <strong>consommation</strong>, avec un effet induit négatif sur le PIB, comme sur leur<strong> épargne </strong>et sur le <strong>solde courant</strong>.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>4) <u>Une moindre efficacité de la politique monétaire et un système financier fragilisé </u></strong></p>
<p style="text-align: justify;">La grande majorité des économistes considère que le vieillissement de la population va tirer à <strong>la baisse les taux d’intérêt de long terme</strong>. La baisse de la population active, en augmentant le ratio capital/travail, tirera à la baisse la productivité marginale du capital et donc les taux d’intérêt réels. Cet effet, accompagné du ralentissement de la croissance potentielle, pèsera sur le taux d’intérêt naturel et donc sur l’<strong>efficacité de la politique monétaire</strong> qui reste contrainte par la borne zéro des taux d’intérêt (transmission imparfaite des taux d'intérêt négatifs par le canal des prêts bancaires).</p>
<p style="text-align: justify;">Dans ce contexte, les banques commerciales souffriraient d’une part d’une baisse des volumes de prêts, donc d’une concurrence accrue sur un marché domestique en déclin, d’autre part, de marges d’intermédiation étroites.</p>
<p style="text-align: justify;">Cette double contrainte pèse déjà<strong> sur le résultat des</strong> <strong>banques régionales </strong>(qui représentent 1/3 du total des dépôts et des crédits au Japon) : elle les a incité à se diversifier et à prendre des risques y compris sur de l’immobilier en province et sur des actifs internationaux. Les autorités de contrôle nippones craignent une maîtrise imparfaite de cette stratégie de diversification. De plus, la désertification des campagnes accélère la baisse des <strong>ressources des banques régionales :</strong> les sorties des contrats d’assurance vie se font, en grande majorité, sous forme de capital au profit d’héritiers urbains, et l'augmentation du nombre de logements vacants dans les régions diminue la valeur du collatéral des prêts immobiliers.</p>
<p style="text-align: justify;"> <strong>5) <u>Des solutions existent pour minorer l’impact négatif du vieillissement et du déclin de la population japonaise, parmi lesquelles :</u></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>L’augmentation de la productivité</strong> (42,1US$ PIB/heure travaillée en 2018 soit 19<sup>ème</sup> dans l’OCDE, contre 61,5 US$ pour la France) et de <strong>la</strong> <strong>participation au travail</strong> (77% pour les 15 à 64 ans, dont 71,3% pour les femmes japonaises).</p>
<p style="text-align: justify;">Le soutien à une <strong>politique axée sur l’innovation</strong>, l’intelligence artificielle et l’internet des objets pour parvenir à une meilleure allocation de la ressource travail, contrebalancer le manque de facteur travail, et créer de nouveaux débouchés bénéfiques à l’économie : soins aux personnes âgées, nouveaux services pour les banques / assurances / fonds de pension, produits avec rendement amélioré et capital garanti rapidement.</p>
<p style="text-align: justify;">Le recours à <strong>l'immigration</strong> et <strong>un nouveau recul de l'âge de départ à la retraite </strong>: comme le rappelle Toshitaka Sekine (économiste à la Banque du Japon) un homme de 65 ans en 1970 équivaut à un homme de 77 ans en 2016.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>La participation des femmes au travail </strong>dans des emplois à temps plein aurait un très <strong>fort effet de levier : </strong>selon Sagiri KITAO de l’Université de Tokyo, le scénario le plus favorable serait observé si les femmes travaillaient et gagnaient autant que les hommes.</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"><em>Face au déclin et au vieillissement démographique, l’augmentation de la productivité et de la participation au travail apparaissent comme les axes de politique économique susceptibles d'avoir le plus d'impact pour redynamiser la croissance potentielle du Japon (aujourd'hui cantonnée à 0,85%, contre 4% dans les années 1990). La réduction des inégalités de salaires et de participation au travail hommes / femmes présenterait l'un des effets les plus bénéfiques, ce qui conforte la politique du" work style reform" et la « révolution des ressources humaines » prônée dans le cadre des Abenomics en faveur d'un traitement équitable des salariés "equal pay for equal work" et d'une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée. </em></p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"><em><img class="marge" title="Personnes âgées au Japon" src="/Articles/e3ea17df-4854-427f-bfc7-6ba5de92f938/images/d89e7729-c542-4ffe-a8fd-c503e0b4e0a6" alt="Personnes âgées au Japon" width="714" height="402" /></em></p>