Trésor-Info - Publications de la direction générale du Trésor - Stabilite-finannciereFlux de publication de la direction générale du Trésor - Stabilite-finannciereFluxArticlesTag-Stabilite-finannciereCopyright 20242021-12-14T00:00:00+01:00/favicon.pngDirection générale du Trésorhttps://localhost/sitepublic/contact@dgtresor.gouv.fr7d62426a-3eba-41e0-acb5-3355ccc375b0Cyber Risk in the Financial SectorCyber risk is increasing rapidly with the digitalisation of the economy, and the Covid crisis has accelerated this trend. The financial sector is particularly targeted and cyber risk, while it has not yet led to a major crisis, can become systemic and threaten financial stability. Various public policies can be implemented to mitigate this risk. 2021-12-14T00:00:00+01:00<p>Cyber risk – which encompasses all risks that arise from using digital technology – represents a major economic risk in today's world. It can be defined as an operational risk affecting the confidentiality, availability or integrity of information or information systems. It covers both malicious acts and inadvertent incidents caused by human error or accident.</p>
<p>The number of cyber incidents is sharply on the rise, but the costs they represent for the economy as a whole remain difficult to estimate. There are both direct and indirect costs, affecting not only the organisation targeted by an incident but other stakeholders as well (partner firms, customers). They likely amount to several hundred billion euros annually for the global economy.</p>
<p>The financial sector is a particularly attractive target for cyber attacks due to the potential for a large payoff. It is also a highly digitalised sector, which increases its exposure. During the COVID-19 pandemic, the sudden shift to work-from-home arrangements made it one of the most exposed industries.</p>
<p>The financial sector is also highly interconnected, which increases the likelihood of shocks spreading more widely. To function properly, it relies on the confidence of its participants, and this confidence can be eroded by a security incident. Although a systemic event has yet to occur, cyber risk has been identified as one of the main risks for financial stability.</p>
<p>Organisations tend to underestimate cyber risk and underinvest in cybersecurity. To ensure an adequate level of security, various public policy levers can be mobilised: training, regulation, stress testing, industrial policy, cyber insurance. The proposed Digital Operational Resilience Act (DORA), at the European level, and the cyber insurance working group launched by the Directorate General of the Treasury, in France, contribute to that effort.</p>
<p>.</p>
<p> </p>
<p style="text-align: center;"><img class="marge" title="TE-295en" src="/Articles/7d62426a-3eba-41e0-acb5-3355ccc375b0/images/70b8cbf5-7ee4-4815-80d1-cbb096be1f60" alt="TE-295en" /></p>3e880219-6d81-4ea8-a2de-712d86e86499Table ronde sur la blockchain organisée par le régulateur financier japonais.Le pôle économique et financier du Service Economique Régional a assisté les 27 et 28 mars 2019 à Tokyo à une table ronde internationale sur la « blockchain », sous l’égide du régulateur financier – Japanese Financial Services Agency (JFSA). 2019-04-16T00:00:00+02:00<p style="text-align: center;"><img class="marge" title="Blockchain Roundtable" src="/Articles/3e880219-6d81-4ea8-a2de-712d86e86499/images/f1e95b26-561a-4acc-bdec-191aced4663d" alt="Blockchain Roundtable" width="619" height="349" /></p>
<p style="text-align: justify;">Le pôle économique et financier du Service Economique Régional a assisté les 27 et 28 mars 2019 à Tokyo à une <strong>table ronde internationale sur la « blockchain »</strong>, sous l’égide du régulateur financier – <em>Japanese Financial Services Agency</em> (JFSA). De nombreux régulateurs et banques centrales étaient représentés (Abu Dhabi, Dubai, Hong Kong, Singapour, Allemagne, France, Grande Bretagne, Australie, Japon) ainsi que le Financial Stability Board (FSB), l’OCDE et le FMI, aux côtés de personnalités académiques et des représentants de l’industrie de la blockchain (ingénieurs et entrepreneurs du secteur).</p>
<h5 style="text-align: justify;"><strong>L’engouement du Japon pour les cryptoactifs</strong></h5>
<p style="text-align: justify;"><strong>Le Japon est devenu le plus grand marché de crypto actifs au monde.</strong> En mars 2019, on estime que plus de 40 % des transactions mondiales en bitcoins sont libellées en yen, 30% en dollar, 10% en won coréens et 10% en euros (<span style="text-decoration: underline;">Source</span> : <em>jpbitcoin</em>). Quelques 20 plateformes d’échanges sont enregistrées auprès de la JFSA.</p>
<p style="text-align: justify;">Les raisons d’un tel engouement sont multiples. <strong>La loi japonaise a reconnu le bitcoin et d'autres crypto actifs comme moyens de paiement légaux au printemps 2017</strong>, au moment même où la Chine décidait la fermeture de plateformes d’échange de crypto actifs. Cette évolution législative a favorisé la naissance d’un écosystème nippon pour répondre à l’engouement japonais et asiatique. Plus de 3,5 millions de japonais ont un portefeuille de crypto actifs selon la JFSA, principalement des jeunes japonais déjà initiés aux opérations à risque sur le marché des changes via des plateformes électroniques.</p>
<h5 style="text-align: justify;"><strong>2018, une année marquée par un vol de crypto-actifs de 600 millions USD au Japon</strong></h5>
<p style="text-align: justify;">Deux vols très importants ont été déplorés au Japon en 2018 : un vol de 530 millions USD suite à une attaque de la plateforme Coincheck et un vol de 60 millions USD sur la plateforme Zaif. Au niveau mondial, les vols de crypto-actifs ont été multipliés par 3,5 en 2018 pour un montant total de 900 millions USD. A l’occasion du séminaire, la JFSA a détaillé le vol opéré sur la plateforme Zaif. <strong>Le constat n’est pas nouveau au Japon : trop de plateformes d’échange de crypto actifs ne respectent pas des points pourtant fondamentaux de sécurité</strong> (mot de passe à 4 chiffres seulement, aucun système de double identification). L’enquête judiciaire du vol sur la plateforme Zaif n’est pas achevée. Il est difficile de tracer la chaîne des opérations frauduleuses car plusieurs techniques sont utilisées pour brouiller les pistes : techniques de routage en oignon pour rendre anonymes les connexions internet, échanges "crypto contre crypto" (qui permettent de convertir des crypto-actifs reposant sur des blockchains traçables en des cryptoactifs reposant sur des blockchains intraçables et 100% anonymes).</p>
<h5 style="text-align: justify;"><strong>Le traitement des crypto-actifs au rang des priorités de la Présidence japonaise du G20.</strong></h5>
<p style="text-align: justify;">L’objectif japonais est clairement de favoriser l’innovation financière, source de nombreuses opportunités, tout en limitant les risques liés aux nouvelles technologies. <strong>Le Japon, à l’instar de la France, privilégie une coopération internationale sur la régulation des actifs financiers reposant sur la blockchain</strong> : cette dernière représente en effet une rupture technologique majeure qui, au-delà du seul phénomène de digitalisation, transforme l’architecture de l’écosystème financier. Le système n’a pas besoin de banques ni d’intermédiaires financiers traditionnels. Il permet de transférer, d’enregistrer et de prouver la propriété de valeurs numériques sans avoir à faire appel à une tierce personne de confiance. Qui plus est, cette technologie totalement décentralisée ne connait pas de frontières.</p>
<p style="text-align: justify;"><span class="st">À </span>l'échelle internationale, le développement des crypto-actifs est une tendance lourde qu’il convient d’accompagner via un encadrement propice à son essor dans un cadre plus sécurisé qu’aujourd’hui. <strong>L’objectif de la présidence japonaise du G20, sous la filière "Finance", est donc d’aborder les enjeux réglementaires</strong> (intégrité du marché des crypto-actifs, lutte anti-blanchiment d’argent, protection des consommateurs, stabilité financière etc.)</p>
<h5 style="text-align: justify;"><strong>Des opportunités offertes par la blockchain bien au-delà de la sphère financière</strong></h5>
<p style="text-align: justify;">La blockchain offre des opportunités énormes dans les chaînes logistiques : traçabilité alimentaire tout au long de la chaîne d’approvisionnement, traçabilité pharmaceutique, transport maritime, commerce international, registre de matières précieuses, registre foncier … la blockchain permet de gagner en transparence et en fiabilité.</p>
<p style="text-align: justify;">Son efficience n'en reste pas moins perfectible. <strong>Son empreinte environnementale est très lourde au regard de la complexité grandissantes des calculs</strong>. Pour valider une seule opération en crypto-actif, la consommation d’électricité était estimée en décembre 2017 à 215 kWh, l’équivalent de six mois de travail sur un ordinateur allumé jour et nuit, soit un coût énergétique qui ne fait que croître à mesure que le réseau de validation des opérations s'élargit. (<span style="text-decoration: underline;">Source</span> <em>Banque de France</em>, mars 2018). La blockchain doit également gagner en "scabilité" (faculté d’adaptation à des volumes grandissants, tout en conservant les différentes fonctionnalités).</p>c1f7879d-9f26-4e43-a013-6a9eb25210e5Panorama du système financier japonais, évolutions, enjeux et vulnérabilitésLe Japon est une place financière majeure en termes d’actif financiers : près de 24 000 Milliards d’euros d’actifs financiers bruts, soit 6 fois le PIB du pays. En dépit de la présence de 3 méga-banques japonaises, le système financier japonais est très fragmenté : 3 559 établissements financiers y opèrent, sous différents statuts juridiques. 2019-01-24T00:00:00+01:00<p align="center"><em><strong> </strong></em></p>
<p align="center"><em><strong>PANORAMA DU SYSTEME FINANCIER JAPONAIS</strong></em></p>
<p align="center"><em><strong> </strong></em></p>
<p align="center"><strong>Le 24 janvier 2019 </strong></p>
<p align="center"><strong><img class="marge" src="/Articles/c1f7879d-9f26-4e43-a013-6a9eb25210e5/images/0a48b142-f74e-4bdf-85da-a03d2aaeb90c" alt="slg" width="476" height="238" /> </strong></p>
<div>
<p> </p>
<div class="focus">
<p style="text-align: justify;"><em>Le Japon est une <strong>place financière majeure en termes d’actif financiers</strong> : près de 24 000 Milliards d’euros d’actifs financiers bruts, soit 6 fois le PIB du pays. En dépit de la présence de 3 méga-banques japonaises, le système financier japonais est très <strong>fragmenté</strong> : 3 559 établissements financiers y opèrent, sous différents statuts juridiques. La <strong>réglementation </strong>et la <strong>supervision </strong>sont aussi dispersées selon les différentes catégories d’établissements malgré la place centrale de la Financial Services Agency (FSA). Face à un environnement de <strong>taux durablement bas</strong>, une courbe des taux plate qui limite les marges d’intermédiation, face au déclin démographique, tout particulièrement en région, l’enjeu pour le secteur bancaire est celui de <strong>l’amélioration de sa rentabilité</strong> grâce à la rationalisation et la consolidation, la <strong>diversification des revenus</strong>, notamment via une internationalisation maîtrisée. </em></p>
</div>
<p style="text-align: justify;"><strong><em> <strong>1) <strong><span style="text-decoration: underline;">Les établissements financiers japonais opèrent sur un marché pesant 6 fois le PIB du pays. </span></strong></strong></em></strong></p>
<p style="text-align: justify;"> <strong>Les actifs financiers bruts détenus par des agents non financiers au 30/09/2018<a title="" href="#_ftn1"><span style="text-decoration: underline;">[1]</span></a> </strong>atteignent 1 859 trillions de yens (14 300 Mds d’euros <a title="" href="#_ftn2"><span style="text-decoration: underline;">[2]</span></a>) pour les particuliers et 1 210 trillions de yens (9 300 Mds d’euros) pour les entreprises non-financières, soit un total de près de 6 fois le PIB du Japon. Le marché se caractérise par la <strong>prédominance des dépôts</strong> et des <strong>stocks de JGB </strong>(Japanese Government Bonds). Les grands investisseurs recherchent traditionnellement des rendements supérieurs à l’international.</p>
<p style="text-align: justify;">Le secteur financier japonais comprend 3 559 acteurs répartis en trois catégories :</p>
<ul style="text-align: justify; list-style-type: disc;">
<li><strong>les établissements financiers de dépôts et de crédit</strong> : le secteur bancaire regroupe 1 417 entités qui couvrent 65% des actifs ;</li>
<li><strong>le secteur des compagnies d’assurance, fonds de pensions et fonds de gestion d’actifs</strong> pèse 26% des actifs répartis sur 1 166 acteurs ;</li>
<li><strong>976 autres établissements financiers d’intermédiation</strong>, notamment les maisons de titres, contribuent à 9% des actif</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="text-decoration: underline;"> </span></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><strong> 2) <strong><span style="text-decoration: underline;">Le système bancaire japonais : un paysage fragmenté malgré la présence de poids lourds systémiques au niveau mondial</span></strong></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><strong>2.1) Le secteur bancaire </strong>japonais, malgré sa consolidation passée, se caractérise par un nombre élevé d’établissements de dépôt et de crédits et un montant élevé d’actifs détenus (total bilan des 1 417 établissements de l’ordre de 1 900 trillions de yens environ soit 14 600 Mds d’euros).</p>
<p style="text-align: justify;">Les actifs financiers sont très importants compte tenu de <strong>l’épargne élevée des ménages japonais</strong><a title="" href="#_ftn3"><span style="text-decoration: underline;">[3]</span></a>, de la <strong>trésorerie disponible au sein des entreprises</strong> et de l’importance de <strong>l’intermédiation bancaire</strong> en lien avec la faiblesse des dispositifs de financements désintermédiés.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong> 2.<strong>2) Le système bancaire se divise en trois catégories d’acteurs </strong></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><strong> </strong>Les 1 417 établissements de dépôts et crédits se décomposent ainsi :</p>
<ol style="text-align: justify; list-style-type: lower-roman;">
<li>196 <strong>banques privées</strong> qui couvrent 55% des dépôts et 77% des crédits : on retrouve dans ce sous-groupe les grands banques privées (dont les 3 Mégabanques), les banques régionales, de nombreuses Trust Banks et Fiducies.</li>
<li> 1 219 <strong>coopératives</strong> qui représentent 32% des dépôts et 21% des crédits.</li>
<li> 2 <strong>banques publiques</strong> qui représentent 13% des dépôts du pays et 2% des crédits.</li>
</ol>
<p style="text-align: justify;">Les 196 <strong>établissements de dépôts et de crédit privés</strong> exercent sous le statut de société par action et sont régies par la Loi Bancaire de 1927 fortement révisée en 1981 (<strong><em>Banking Act</em></strong>). Ils regroupent notamment les City Banks, les banques régionales, les trusts banks, les banques étrangères.</p>
<p style="text-align: justify;">Les <strong>City Banks<a title="" href="#_ftn4"><span style="text-decoration: underline;">[4]</span></a></strong> sont dominées par les 3 « megabanques » d’importance systémiques au niveau mondial : Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ (groupe MUFG), SMBC (groupe Sumitomo Mitsui), et Mizuho Bank (groupe Mizuho FG). Ces 3 banques représentent en global quelque 30% des actifs financiers (exercice fiscal 2017-2018). Au-delà de leur poids dans le système bancaire local, la déréglementation progressive leur a permis de former de véritables conglomérats financiers englobant les activités de gestion de patrimoine, de banques d’affaires, de maisons de titres.</p>
<p style="text-align: justify;">Les <strong>105 banques régionales</strong> sont des banques de proximité, très bien implantées auprès des PME et des collectivités locales, avec une distinction historique supplémentaire entre banques régionales de niveau I (64) et banques de niveau II (41). Les banques régionales étaient à l’origine des banques mutuelles qui se sont transformées en sociétés par actions Elles représentent 23% des dépôts et 31% des crédits.</p>
<p style="text-align: justify;">Parmi les autres acteurs privés, 15 <strong>Trust Banks</strong> combinent les services de base des banques ordinaires (dépôts, prêts à long terme) et les activités de gestion d’actifs (y compris la gestion des actifs de fonds de pension privés et publics). Les Trust Banks sont très prisées au Japon car elles sont perçues comme offrant la meilleure protection aux déposants et sont très utilisées pour gérer les successions. Enfin les <strong>banques étrangères, </strong>au nombre de 54, représentent une fraction marginale des dépôts et seulement 1% des prêts<strong>. </strong></p>
<p style="text-align: justify;">Les <strong>coopératives</strong> représentent 32% des dépôts et 21% des crédits. Elles sont régies par des lois spécifiques. On distingue trois catégories :</p>
<ol style="text-align: justify; list-style-type: lower-roman;">
<li>les 263 <strong><em>Shinkin Banks</em></strong> sont des institutions financières locales à statut de coopératives qui offrent à leurs sociétaires exclusivement des services de base identiques aux grands établissements financiers ;</li>
<li>les 653 <strong>coopératives agricoles de crédit<a title="" href="#_ftn5"><span style="text-decoration: underline;">[5]</span></a></strong> issues de la branche financière du groupe JA (<em>Nokyo</em> / <em>Japan Cooperatives</em>). La supervision de ces coopératives agricoles ne relève pas de la Financial Service Agency mais du Ministère de l’Agriculture ;</li>
<li>enfin, quelques 300 <strong>coopératives de crédit </strong>et les <strong>coopératives de travail</strong> sont régies par des législations spécifiques mais avec un champ d’activités beaucoup plus réduit que les Shinkins.</li>
</ol>
<p style="text-align: justify;">Deux <strong>établissements financiers publics</strong> de dépôts complètent le système bancaire : Japan Post gère un encours de 180 trillions de yens soit 1 420 Mds d’euros, 13% des dépôts totaux. Elle ne peut statutairement pas consentir de prêts<a title="" href="#_ftn6"><span style="text-decoration: underline;">[6]</span></a>, à la différence de la seconde entité, Shoko Chukin Bank, qui représente 2% des prêts.</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="text-decoration: underline;">3) Le secteur de l’assurance, des fonds de pensions et de la gestion d’actifs regroupe 26% des actifs (6 000 Mds €)</span></strong></p>
<p style="text-align: justify;"> <strong>3.1) Le secteur de l’assurance : </strong>le Japon abrite le 2<sup>ème</sup> marché mondial de l’assurance de personnes et le 4<sup>ème</sup> marché mondial de l’assurance dommages.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Assurance de personne.</strong> Le Japon est le 2<sup>ème</sup> marché mondial d’assurance vie derrière les Etats-Unis. Ce marché, dont le montant des primes équivaut à plus de 8% du PIB du pays, est partagé entre les sociétés privées d’assurance vie, les coopératives professionnelles et de consommateurs (« kyosai ») et Japan Post Insurance, filiale d’assurance vie du groupe Japan Post. On dénombre 41 compagnies privées d’assurance vie (hors kyosai) représentant 87% du marché, incluant <strong>15 opérateurs étrangers pour une part de marché de 22</strong>%. Le portefeuille produit est le suivant : 20% Protection 80% Investissement (Yen, USD, Asiadollar). Des tendances fortes apparaissent déjà en lien avec le <strong>déclin démographique et la désertification des campagnes</strong>. En effet, la sortie des contrats d’assurance vie se fait en grande majorité sous forme de capital et non sous forme de rente. Or, le Japon connaît 1 300 000 décès par an et les bénéficiaires sont souvent des héritiers qui habitent dans les villes, ce qui impactera à terme les ressources des banques régionales.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Assurance dommages.</strong> Le Japon est le 4<sup>ème</sup> marché d’assurance dommage au monde derrière les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne. Le volume des primes perçues au Japon représente 2% du PIB. Les sociétés privées d’assurance dommage (52 établissements dont 22 établissements étrangers) dominent le secteur avec 70% de part de marché, contre 30% pour les <strong>Kyosai </strong>(activités d’assurance mutuelle des coopératives agricoles)<a title="" href="#_ftn7"><span style="text-decoration: underline;">[7]</span></a>.</p>
<p style="text-align: justify;"> <strong>3.2) Les fonds de pension : </strong>le montant des actifs gérés par les fonds de pension publics et privés s’élève à 292 trillions de yens (2 300 Mds d’euros ou 55% du PIB).</p>
<p style="text-align: justify;">Le Japon est au 3<sup>ème</sup> rang mondial selon l’étude WillisTowerWatson, après les Etats-Unis et la Grande Bretagne. Le Japon est l’un des rares pays développés où le poids des fonds publics est supérieur à ceux du secteur privé (deux tiers de l’encours total). Cette spécificité s’explique par l’importance du <strong>Government Pension Investment Fund (GPIF)</strong>, le plus grand fonds de pension gouvernemental au monde (1 250 Milliards €), qui représente à lui seul 50% des actifs des fonds de pension au Japon.</p>
<p style="text-align: justify;">Les <strong>sociétés de gestion</strong> stricto sensu sont régulées par le Financial Instruments and Exchange Act de 2007 (FIEA) et sont agréées pour la vente, la gestion, le conseil et la conservation des titres. </p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="text-decoration: underline;">4) Les autres établissements financiers d’intermédiation représentent 9% des actifs totaux</span></strong></p>
<p style="text-align: justify;"><strong><strong>Les maisons de titres (<em>securities</em>)</strong> </strong>sont régulées par le FIEA. Ce sont des établissements spécifiques dans le paysage financier japonais, dont l’origine s’explique par le principe de séparation structurelle de la banque de dépôt et d’investissement, sur le modèle du Glass Steagall Banking Act américain. Les maisons de titres ne collectent pas de dépôts mais servent d’intermédiaires exclusifs entre les investisseurs et les marchés financiers japonais<a title="" href="#_ftn8"><span style="text-decoration: underline;">[8]</span></a>. La Japan Securities Dealers Association (JSDA) compte 264 membres, dont 2 opérateurs majeurs Nomura et Daiwa. Les commissions sur transaction sont estimées à 4 trillions de yens par an (31 Mds d’euros). La dérégulation du secteur financier a permis aux banques, notamment aux trois « megabanques », de se lancer dans des activités de courtage aux travers de filiales ayant ce statut.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Les autres établissements publics</strong> ont des missions ciblées : Japan Bank for International Cooperation soutient l’internationalisation des entreprises grâce à des prêts export et en soutien aux Investissements Directs Etrangers (160 Milliards € d’en-cours), la Development Bank of Japan soutient les projets d’infrastructures de biens publics.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Les entités non-bancaires (« Non Banks »)</strong> regroupent les établissements de prêts enregistrés auprès de la Japan Financial Services Association : sociétés de financement de la consommation, sociétés de carte de crédit et sociétés spécialisées dans le financement des TPE-profession libérale. Leurs encours de prêts sont évalués à 1,2% des encours totaux de prêts du pays.</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="text-decoration: underline;">5) Changements de stratégies depuis les Abenomics : diversification des actifs et internationalisation</span></strong></p>
<p style="text-align: justify;">Le comportement d’épargne des ménages japonais se caractérise par une intolérance au risque et la préférence à la liquidité bancaire, d’où l’accumulation de dépôt auprès des banques. L’introduction récente du NISA (équivalent PEA) n’a pas bouleversé les habitudes des déposants. Les établissements financiers, noyés sous les dépôts et les JGB, ont modifié leur stratégie dans le sillage des Abenomics : vente massive de JGB à la Banque du Japon qui détient désormais 42% des JGB et diversification des placements vers les marchés souverains étrangers et les marchés actions. Le fonds de pension public a également diversifié son portefeuille.</p>
<p style="text-align: justify;">Par ailleurs, les Abenomics,<strong> en prônant l’ouverture à l’extérieur, </strong>ont suscité une internationalisation des entreprises japonaises, ce qui a permis aux grandes banques japonaises et étrangères de diversifier leurs revenus en finançant des projets internationaux des entreprises japonaises (financement de projets, cash management, financement export, crédits syndiqués). Les transactions de fusion-acquisition connaissent également un record sur 2018. On estime désormais la part du revenu des grandes banques japonaises liée aux opérations internationales à 40%.</p>
<p style="text-align: justify;">Les <strong>105 banques régionales</strong>, de taille plus petite et historiquement tournées vers le marché domestique, voient leur marché se réduire en lien avec le déclin démographique, particulièrement marqué en province. Elles tentent également de diversifier leurs engagements en prospectant de nouvelles provinces et en développant leur ouverture à l’international.</p>
<p style="text-align: justify;"><strong>Au total, les encours transfrontaliers des banques japonaises ont bondi de 500 à 800 Mds USD au cours des 5 dernières années. </strong>Ce rythme de croissance pourrait toutefois diminuer compte tenu de la hausse des coûts de financement en dollar, liée à la hausse des taux aux Etats-Unis. </p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="text-decoration: underline;">6) Enjeux et vulnérabilités : les banques régionales sont sous étroite surveillance</span></strong></p>
<p style="text-align: justify;"> <strong>Dans sa revue de stabilité financière d’octobre 2018, </strong>la Banque du Japon ne fait état d’aucun point d’attention significatif quant au bon fonctionnement du secteur et des marchés financiers. Dans un contexte où les conditions de financement des entreprises et les ménages sont qualifiées « d’accommodantes », le tableau de bord semestriel des risques du secteur financier ne déplore ni surchauffe ni rétrécissement de l’environnement financier. Le rapport de stabilité financière mentionne toutefois que les risques se sont accrus et souligne plusieurs fragilités au niveau des banques régionales et shinkins banks : une baisse régulière de leur rentabilité depuis 2012 (54 banques régionales affichent des pertes sur leur core business) ; une intensification de la concurrence en région, compte tenu de la baisse du marché directement liée au déclin démographique ; une forte exposition aux prêts immobiliers ; une faible part des revenus issus des commissions (10% du résultat brut d’exploitation) ; une stratégie de diversification des revenus qui pourrait être mal maîtrisée ; un manque d’ambition sur les gains attendus en termes d’efficacité administrative.</p>
<p style="text-align: justify;"> La FSA affiche 7 objectifs pour 2018 qui illustrent bien les enjeux actuels du système financier japonais : la mise en place d’une stratégie visant à accélérer la digitalisation des banques, à accueillir de nouveaux acteurs innovants ; la promotion d’instruments financiers et produits d’assurance compatibles avec les besoins d’une population vieillissante ; la revitalisation des marchés financiers grâce à une meilleure orientation de l’épargne vers l’investissement, le renforcement de l’intégrité et de la transparence du marché ; le renforcement de la stabilité financière grâce à une amélioration de la gouvernance et du contrôle interne au sein de banques régionales pour maîtriser le risque lié à leur stratégie de diversification ; l’amélioration de la confiance des déposants et leur protection ; la coopération internationale, tout particulièrement dans le cadre du G20.</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<div class="focus" style="text-align: justify;">
<ol start="1">
<li><em>Le système financier japonais, en dépit de sa fragmentation, présente des similitudes avec le paysage français : présence de grandes banques d’importance systémique, d’établissements coopératifs ou mutualistes particuliers, rôle de la banque postale, poids des dépôts. </em></li>
<li>A<em> ce stade le système financier japonais est jugé résilient. Néanmoins, la Banque du Japon et la FSA expriment leurs inquiétudes sur la baisse de la rentabilité du secteur, dans un environnement de taux durablement bas au Japon. La diversification internationale des banques doit s’accompagner d’une bonne maîtrise des risques associés. La rationalisation des banques régionales et leur consolidation sont également à suivre. Le déclin démographique, la désertification des campagnes, le retard dans la digitalisation sont autant de menaces pour les banques régionales japonaises.</em></li>
</ol>
</div>
<p style="text-align: justify;"><strong><em> </em></strong></p>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<p style="text-align: justify;"> </p>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref1"><span style="text-decoration: underline;">[1]</span></a> Hors autorités publiques centrales et locales, source Banque du Japon</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref2"><span style="text-decoration: underline;">[2]</span></a> Taux de change moyen sur l’exercice 2018 : 130 yens pour un euro.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref3"><span style="text-decoration: underline;">[3]</span></a> Selon l’étude 2018 d’Allianz Global Wealth Report, le patrimoine financier moyen d’un japonais s’élève en 2017 à 112 470 € brut et 92 000 € net (versus 83 000€ et 59 000€ pour un français).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref4"><span style="text-decoration: underline;">[4]</span></a> Mitsubishi (MUFG), Sumitomo (SMBC), Mizuho, Mitsui Sumitomo Trust and Banking (MSTB), Resona.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref5"><span style="text-decoration: underline;">[5]</span></a> Coopératives à but non lucratif, avec un organe central Norinchukin devenu une institution financière privée en 1986.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref6"><span style="text-decoration: underline;">[6]</span></a> Cette situation pourra être amenée à évoluer avec le processus de privatisation en cours depuis 2007.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a title="" href="#_ftnref7"><span style="text-decoration: underline;">[7]</span></a> Les sociétés privées d’assurance sont supervisées par la Financial Services Agency tandis que les assurances Kyosai obéissent à une législation spécifique.</p>
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<p style="text-align: justify;"><a title="" href="#_ftnref8"><span style="text-decoration: underline;">[8]</span></a> Activités de courtage, de souscription, distribution et vente sur le marché</p>
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<p>Les informations présentées dans cet article sont identifiées par le <a href="https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/pays/japon"><span style="color: #15c7d2;">SER de Tokyo</span></a>. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles et données sources.</p>
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</div>820f0bd0-216d-4d51-bf7d-4671ee03085b5ème Conférence du G20 sur la stabilité financière internationale à Séoul (Corée du Sud), le 14 juin 2018Dix ans après la crise de 2008 et la création du G20 dans son format actuel, la cinquième Conférence du G20 sur la stabilité financière internationale, organisée à Séoul, jeudi 14 juin, a permis de dresser un bilan des résultats obtenus depuis lors.Dans un contexte de fortes tensions dans le multilatéralisme, la France, représentée par Guillaume Chabert, Chef du Service des Affaires multilatérales et du Développement (SAMD) à la DG trésor, a rappelé que le G20 avait joué un rôle majeur pour que prédomine la coopération sur la scène internationale et pour initier un vaste mouvement de réforme des marchés financiers et de l’architecture financière.Face aux tentations actuelles de régler par la voie unilatérale les problèmes mondiaux, la France a défendu la nécessité de réformer le G20 pour répondre aux critiques dont il fait l’objet, en rationalisation ses travaux et en recentrant les discussions sur les sujets nécessitant une forte coopération internationale (à savoir, en partic2018-06-15T00:00:00+02:00<p><img class="marge" src="/Articles/820f0bd0-216d-4d51-bf7d-4671ee03085b/images/f376b8c9-3440-4e77-9b67-520593a22c6b" alt="G20 Seoul 2018-06-14 GC Speaking" /></p>
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<p>Dix ans après la crise de 2008 et la création du G20 dans son format actuel, la cinquième Conférence du G20 sur la stabilité financière internationale, organisée à Séoul, jeudi 14 juin, a permis de dresser un bilan des résultats obtenus depuis lors.</p>
</blockquote>
<p>Dans un contexte de fortes tensions dans le multilatéralisme, la France, représentée par Guillaume Chabert, Chef du Service des Affaires multilatérales et du Développement (SAMD) à la DG trésor, a rappelé que le G20 avait joué un rôle majeur pour que prédomine la coopération sur la scène internationale et pour initier un vaste mouvement de réforme des marchés financiers et de l’architecture financière.</p>
<p>Face aux tentations actuelles de régler par la voie unilatérale les problèmes mondiaux, la France a défendu la nécessité de réformer le G20 pour répondre aux critiques dont il fait l’objet, en rationalisation ses travaux et en recentrant les discussions sur les sujets nécessitant une forte coopération internationale (à savoir, en particulier, la régulation du commerce mondial, du numérique et plus largement de la mondialisation ainsi que le développement des pays les plus pauvres).</p>
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<p><img class="marge" src="/Articles/820f0bd0-216d-4d51-bf7d-4671ee03085b/images/f8820ffc-a7c4-49cc-ac8b-bb7a6905ff2a" alt="G20 Seoul 2018-06-14 GC Speaking 2" /></p>
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