Trésor-Info - Publications de la direction générale du Trésor - LTIndeFlux de publication de la direction générale du Trésor - LTIndeFluxArticlesTag-LTIndeCopyright 20242023-08-22T00:00:00+02:00/favicon.pngDirection générale du Trésorhttps://localhost/sitepublic/contact@dgtresor.gouv.fr1354d312-43c5-4a89-ab63-d8960d576b16Lettre trimestrielle d'Asie du Sud n°2Les transferts de migrants en Asie du Sud....2023-08-22T00:00:00+02:00<p style="text-align: justify;">L’Asie du Sud est l’une des principales région d’émigration au monde, avec 41 millions de ressortissants résidant hors de la zone en 2019 ; les économies de la région alimentent des flux migratoires réguliers de travailleurs vers l’étranger, à l’exception des Maldives, dont le PIB par tête supérieur à 10 000 USD et les besoins de main-d’œuvre contribuent à faire de l’archipel un pays importateur de facteur travail et exportateur de capitaux.</p>
<p style="text-align: justify;">Les flux migratoires sont à l’origine de transferts de capitaux des travailleurs migrants depuis leur pays de résidence vers leur pays d’origine. Dans un contexte où la région enregistre des déficits courants structurels et doit ainsi importer des capitaux, les transferts de migrants jouent un rôle essentiel dans la réduction des besoins de financement externes de l’économie. Ces transferts s’établissent à 3% du PIB en Inde, 5% au Bangladesh, 8% au Pakistan et au Sri Lanka, 21% au Népal. Selon les données de la Banque mondiale publiées pour 2022, l’Inde se taille la part du lion, avec des transferts de l’ordre de 100 Mds USD en 2022, devant le Pakistan (29 Mds USD), le Bangladesh (21 Mds USD), le Népal (8 Mds USD) et le Sri Lanka (4 Mds USD), loin devant l’Afghanistan (400 M USD), le Bhoutan (100 M USD) et bien sûr les Maldives, pays exportateur de capitaux en raison des travailleurs étrangers installés dans l’archipel.</p>
<p style="text-align: justify;">Au-delà des déséquilibres externes qu’ils contribuent à réduire, en fournissant une source indispensable de réserves en devises, les transferts de migrants jouent également un rôle dans l’équilibre interne de l’économie, en stimulant la consommation et l’investissement et en jouant un rôle contracyclique, que l’on a pu observer au cours de la période « covid » 2020-2021 notamment, en l’absence de « filets de sécurité sociale » suffisamment étoffés. Les gouvernements s’efforcent donc de réduire le coût des transferts pour les migrants, encore relativement élevés pour ceux qui empruntent les canaux formels, de manière à réduire la part d’informalité qui leur est rattachée et à en accroître le volume. La volonté de réduire la part des transferts informels répond également au souci de prévenir et réduire les risques de blanchiment d’argent sale et le financement du terrorisme, alimentés par l’opacité des circuits d’acheminement de ces transferts. </p>
<p style="text-align: justify;">Sur le long terme, on peut s’interroger, s’agissant de certains pays d’Asie du Sud, sur la pérennité d’un modèle qui vise à encourager les flux migratoires comme une solution palliative à l’incapacité à créer les emplois nécessaires pour absorber le dividende démographique et à fournir une formation de qualité. Dans le cas de certains pays en crise, on peut également craindre une fuite des cerveaux, déjà à l’œuvre, de nature à affaiblir durablement le potentiel de développement à moyen et long termes. </p>2998789f-44a4-4c6d-a84b-2d06519dc73fLettre trimestrielle d'Asie du Sud n°1La transition énergétique de la région Asie du Sud 2023-07-28T00:00:00+02:00<p>La transition énergétique de la région Asie du Sud est un enjeu structurant pour l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris, le poids de cette région dans la demande énergétique mondiale étant amenée à augmenter fortement. Le développement massif de capacités renouvelables, notamment en Inde, est un succès avec néanmoins des enjeux en matière d’intégration sur le réseau électrique et de souveraineté industrielle. Par ailleurs, la sortie du charbon, en particulier en Inde, sera primordiale pour atteindre les objectifs de neutralité carbone à long terme. Au niveau régional, la coopération sur le marché de l’électricité est à ce stade un levier sous-exploité pour répondre aux enjeux de la transition énergétique. La coopération régionale est essentiellement limitée à des lignes de transmission bilatérales et quelques initiatives multilatérales existent (cf. annexe 4). Le développement d’un système d’échange au niveau régional se justifie par un potentiel d’énergies renouvelables inégalement réparti. Cette stratégie de coordination régionale doit reposer à la fois sur le développement d’infrastructures d’interconnexions mais également sur le développement d’un marché régional pour l’échange d’électricité.</p>98a854f3-0f6a-4b86-9e44-4f956b008950Lettre trimestrielle d'Asie du Sud n°4Le financement des infrastructures des pays de la zone Asie du Sud...........2023-01-31T00:00:00+01:00<p><strong>Edito</strong></p>
<p>Un rapport de la Banque Asiatique de Développement publié en 2016 chiffrait les besoins d’investissement en infrastructures dans la zone Asie du sud à 7,6% du PIB de la zone, soit plus que la moyenne de la zone Asie Pacifique, dont les besoins étaient de 5% et davantage que les pays de l’ASEAN, dont les besoins s’inscrivaient à 4%, tout en ne menaçant pas leur solde courant, structurellement excédentaire, contrairement aux pays d’Asie du Sud. Ces derniers ne brillent pas davantage par la qualité des infrastructures, si l’on en juge d’après le classement du Forum économique mondial, qui place le Sri Lanka et l’Inde respectivement à la 61ème et 70ème place, loin devant le Pakistan (105ème ), le Népal (112ème) et le Bangladesh (115ème).</p>
<p>La faiblesse de l’investissement en infrastructure de la zone, préjudiciable à la dynamique de croissance à long terme, trouve sa source sur le plan financier dans une épargne domestique structurellement insuffisante par rapport aux besoins de financement à long terme, dans une activité bancaire cantonnée à des financements de besoin en fonds de roulement et dans des marchés obligataires embryonnaires, notamment pour ce qui concerne les émissions des entreprises du secteur privé non financier (corporates).</p>
<p>Dans ce contexte, le financement interne des infrastructures est dévolu à l’Etat, dont les moyens budgétaires limités, faute d’assiettes fiscales larges, achoppent très rapidement sur l’incapacité à mener durablement des politiques budgétaires actives, sous peine de devenir rapidement hors de contrôle, compte tenu de leur association à des déficits courants, faute d’une épargne domestique suffisante pour financer les déficits budgétaires. De même, les déficits courants structurels dans tous les pays de la zone limitent dans les faits la capacité des bailleurs internationaux, tant bilatéraux que multilatéraux, à financer le déficit d’investissements en infrastructures, sous peine de compromettre la soutenabilité des équilibres externes. Certains pays de la zone, comme le Sri Lanka, en ont fait les frais, récemment, dans un contexte de retournement des marchés de capitaux internationaux.</p>
<p>Les risques climatiques, illustrés l’été dernier par les inondations ayant affecté le tiers de l’appareil productif pakistanais, illustrent par ailleurs la nécessité pour les pays d’Asie du Sud de disposer d’infrastructures résilientes à ces risques, engendrant ainsi des contraintes de financement supplémentaires. La nouvelle facilité du FMI, au titre de la résilience et de la soutenabilité, dont devrait bénéficier le Bangladesh au cours des prochains mois, vise à répondre à ces risques, mais elle ne saurait se substituer à des réformes de structure en mesure de mieux formaliser l’épargne des agents, d’en allonger la maturité et de l’allouer aux besoins de financement à long terme de l’économie. </p>
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<p align="right">Benoit GAUTHIER</p>
<p align="right">Chef du service économique régional de New Delhi</p>
<p align="right">Benoit.gauthier@dgtresor.gouv.fr</p>7c14f2d5-45a9-46a6-bf34-c146014bcbbcLettre trimestrielle d'Asie du Sud n°3Les marchés financiers des pays de la zone Asie du Sud.....2022-10-11T00:00:00+02:00<p><strong>Edito</strong></p>
<p style="text-align: justify;">Dans le sillage du précédent numéro de la lettre trimestrielle d’Asie du Sud, relatif aux modalités de financement des économies de la zone, la présente édition est consacrée à l’un des volets de ce financement, à savoir le développement et l’évolution des marchés financiers dans la zone sous revue. Au-delà du fait que les économies de la région recourent essentiellement à des financements intermédiés, le rôle des marchés financiers demeure marginal en Asie du sud, ce qui résulte de la faible inclusion financière de la zone et du degré élevé d’informalité de l’économie, et conduit à une stérilisation de l’épargne. Dans ce contexte, il n’est guère surprenant que les deux économies les plus pauvres de la région, Afghanistan et Bhoutan, ne disposent pas d’un marché organisé des capitaux.</p>
<p style="text-align: justify;">Les autres pays présentent des caractéristiques communes, liées à leur trop forte dépendance à des financements bancaires, qui ne leur permet pas de financer dans des conditions satisfaisantes leur déficit en infrastructures. Les marchés obligataires (hors dette négociable de l’Etat), qui représentent une faible part du PIB, à quelque 0,13% au Bangladesh, 1% au Pakistan, 0,5% à Sri Lanka, et 16% en Inde, ne peuvent jouer ce rôle, d’autant plus que dans la plupart des pays, à l’exception de l’Inde, ce sont les institutions financières qui constituent les principaux émetteurs sur ce marché.</p>
<p style="text-align: justify;">A l’exception des marchés boursiers indiens beaucoup plus sophistiqués, les autres places financières pâtissent sur le plan structurel d’une base d’actions cotées trop étroite, faiblement diversifiée au niveau sectoriel et d’une base d’investisseurs réduite à des petits porteurs, à l’exception de noyaux durs qui peuvent espérer optimiser leur recours ponctuel au marché boursier.</p>
<p style="text-align: justify;">Enfin, les évolutions boursières récentes ont épousé les inflexions de politiques monétaires menées dans la zone au cours des dernières années, notamment dans le sillage des injections de liquidité massives conduites par les banques centrales pendant le Covid, celles-ci paraissant l’emporter aux yeux des investisseurs sur les fragilités intrinsèques du risque-pays. Au cours des derniers mois, dans une zone marquée par l’incidence du resserrement monétaire américain sur l’évolution du taux de change et dans un cadre de resserrement de la liquidité, les facteurs intrinsèques reprennent le dessus et expliquent la chute des cours de bourse dans les économies sous programme (Népal, Pakistan, Sri Lanka). L’Inde semble une exception toutefois, même si les niveaux de PER (Price-Earnings Ratio) actuels incitent à la prudence, dans un contexte où les non-résidents ont procédé à des ventes massives d’actions indiennes depuis janvier.</p>
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<p align="right">Benoit GAUTHIER</p>
<p align="right">Chef du service économique régional de New Delhi</p>
<p align="right">Benoit.gauthier@dgtresor.gouv.fr</p>d6d37415-a993-4010-9ed1-728f0b306447Lettre trimestrielle d'Asie du Sud n°2 Les modalités de financement du développement de la zone Asie du sud. 2022-06-22T00:00:00+02:00<p><strong>Edito</strong></p>
<p style="text-align: justify;">Les modalités de financement du développement de la zone Asie du sud constituent la thématique du deuxième numéro de la Lettre trimestrielle. La manière dont un pays finance son développement est en effet un indicateur rétrospectif de tensions ou de mauvaise allocation du capital, en même temps qu’un signal de tensions ou de déséquilibres à venir.</p>
<p style="text-align: justify;">Eu égard aux structures de l’économie, les entreprises des huit pays de la zone se financent majoritairement par crédit bancaire, les marchés de capitaux jouant au mieux un rôle d’appoint dans le financement de l’économie, c’est le cas de l’Inde, du Bangladesh, du Pakistan, du Népal ou du Sri Lanka. L’Etat joue un rôle essentiel dans le financement des infrastructures, mais en raison du caractère limité de ses ressources budgétaires, les besoins de financement de l’économie dans le seul domaine des infrastructures sont très élevés, de l’ordre de 150 Mds à 230 Mds USD pour la seule économie de l’Inde, bridant ainsi le potentiel de l’économie. Faute d’une épargne suffisante, l’Asie du sud doit recourir à l’épargne du reste du monde, processus reflété par des déficits courants structurels et par des politiques de stop and go lorsque ces déficits deviennent insoutenables. Les transferts de migrants jouent un rôle non négligeable dans les équilibres financiers des pays, par leur importance relative en pourcentage du PIB, et par la couverture du déficit commercial (Pakistan) ou courant (Népal), notamment. </p>
<p style="text-align: justify;">Sur le plan conjoncturel, les politiques contracycliques menées dans le cadre du Covid, notamment par de fortes baisses de taux directeurs et/ou d’injections de liquidité massives, ont permis d’assurer la stabilité du système financier en fournissant aux institutions financières les plus fragiles la liquidité nécessaire, et facilité le financement des émissions de l’Etat imposées par des déficits budgtaires exceptionnels. Ces injections de liquidité ont cependant été un facteur de recrudescence des tensions inflationnistes, notamment en Inde, appelées à se matérialiser avec le choc des matières premières dans le sillage de la guerre russo-ukrainienne. Surtout, ces injections de liquidité ont alimenté des bulles d’actifs, notamment immobiliers (Bangladesh, Nepal) et boursiers (Inde, Bangladesh) dans des pays n’offrant pas une palette diversifiée d’instruments de placements. Dans la mesure où les systèmes financiers et bancaires de nombre de pays de la zone sont fragiles, malgré des niveaux apparents de créances douteuses faibles, la fin des moratoires mis en place pendant le covid et prolongés à plusieurs reprises ainsi que le risque d’un éclatement des bulles constituent un risque pour la stabilité financière de ces pays.</p>
<p style="text-align: justify;">Enfin, trois pays méritent une attention particulière. L’Afghanistan, dont le système bancaire est en déliquescence, compte tenu de l’absence de numéraire et du retour à une économie de troc, depuis la prise de pouvoir des Talibans en août 2021 et la fin de l’aide internationale apportée au pays depuis près de deux décennies. Le Sri Lanka, en situation de défaut depuis avril, en raison du tarissement des flux touristiques, du recul des transferts de migrants, alors que le pays s’est endetté fortement auprès des non-résidents, notamment en devises. Le Pakistan enfin, qui a eu 22 fois recours au FMI depuis 1958 pour faire face à un déficit courant structurel alimenté par un déficit budgétaire non moins structurel et dont l’ampleur a nécessité de recourir au FMI en s’engageant à mettre en place des politiques structurelles que le défaut de consensus et l’absence de majorité stable ne permettait pas d’inscrire dans le temps long.</p>
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<p style="box-sizing: border-box; margin: 0px 0px 12px; color: #333333; font-family: Roboto, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #ffffff; text-decoration-thickness: initial; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;" align="right">Benoit GAUTHIER</p>
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<p style="box-sizing: border-box; margin: 0px 0px 12px; color: #333333; font-family: Roboto, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 16px; font-style: normal; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #ffffff; text-decoration-thickness: initial; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial;" align="right"><a href="mailto:benoit.gauthier@dgtresor.gouv.fr">benoit.gauthier@dgtresor.gouv.fr</a></p>7ad179e5-559e-4bb2-bfe5-18ad5c75aebdLettre trimestrielle d'Asie du Sud n°1Situation des économies de la région en 2021 et perspectives pour 20222022-02-28T00:00:00+01:00<div>
<p><strong>Edito</strong></p>
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<p style="text-align: justify;">Dans le contexte incertain qui prévaut aujourd’hui, Il nous semble nécessaire, au sein du réseau des services économiques de l’Asie du Sud, d’apporter un éclairage sur les grandes tendances structurant l’économie dans la zone. C’est pourquoi, le réseau des services économiques d’Asie du sud publiera désormais une lettre trimestrielle régionale dans un format nouveau, consacré au traitement d’une problématique commune à l’ensemble de la région.</p>
<p style="text-align: justify;">Cette livraison de l’hiver 2022 en constitue le premier numéro, consacré à la situation macro-économique et financière des pays de la région en sortie de crise liée à la pandémie. Malgré leur hétérogénéité, d’autant plus prononcée que le poids économique de l’Inde dans ce groupe de pays a pu contribuer au faible degré d’intégration économique de la région, contrairement à l’ASEAN voisine, les pays de la zone ont tenté d’apporter des réponses similaires, sinon concertées, au choc exogène représenté par l’épidémie de Covid.</p>
<p style="text-align: justify;">Ces réponses ont été essentiellement d’ordre budgétaire, les gouvernements cherchant à accommoder le choc en menant une politique de soutien économique active, faute de stabilisateurs automatiques suffisants d’une part et parce que l’ampleur du choc appelait une réponse calibrée d’autre part. Les politiques monétaires n’ont pas été en reste, visant, grâce à des injections de liquidité massives, à permettre aux banques d’absorber le surcroît de titres publics nécessaires au financement des plans de relance budgétaire. En outre, les banques centrales de la région ont piloté à la baisse les taux d’intérêt directeurs, de manière à inciter les banques à continuer de prêter à des conditions de financement favorables. Enfin, des moratoires sur les dettes ont été prononcés, de manière que le recours au crédit puisse se poursuivre.</p>
<p style="text-align: justify;">Malgré l’ampleur de ces mesures, qui ont pu d’ailleurs revêtir des formes exceptionnelles dans le cas de l’Inde, avec des achats de titres publics par la Banque centrale dans le cadre d’un programme de <em>Quantitative Easing</em> (G-SAP), le bilan que l’on peut en dresser à la lumière de la reprise enregistrée, paraît en demi-teinte. Certes, ces mesures ont permis de pallier le risque d’un coup d’arrêt brutal à la croissance, mais au prix d’un endettement souverain en forte hausse et d’une inflation élevée. Dans la zone, il n’y a guère que le Bangladesh qui dispose encore de marges de manœuvre budgétaires, à condition toutefois de faire abstraction de la montée en régime des créances douteuses dans les bilans bancaires, actuellement sous-évaluées et de la nécessité d’une recapitalisation de certaines banques publiques. Dans la plupart des cas, les pays enregistrent en outre des déficits courants structurels, faute d’une épargne suffisante pour financer leur développement, que les déficits budgétaires auront pour effet d’aggraver (Népal, Bhoutan, Pakistan, Sri Lanka, Maldives). Enfin, le choc exogène résultant de la pandémie aura exercé des effets durables sur l’ensemble de la zone, en détruisant du capital humain et en affectant le potentiel de production, sans que ces éléments soient totalement appréhendés dans les comptes nationaux, en raison du degré élevé d’informalité. Pour autant, malgré la relance budgétaire, les populations les plus vulnérables n’auront guère bénéficié de <em>social safety nets</em> permettant à la consommation des ménages de retrouver son niveau d’avant-crise. C’est le cas dans l’ensemble de la région, à l’exception du Bangladesh, une fois encore. Les défis à relever paraissent d’ampleur et devront intégrer les implications à venir du resserrement monétaire de la FED.</p>
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<p align="right">Benoit GAUTHIER</p>
<p align="right">Chef du service économique régional de New Delhi</p>
<p align="right">Benoit.gauthier@dgtresor.gouv.fr</p>