Trésor-Info - Publications de la direction générale du Trésor - LACFlux de publication de la direction générale du Trésor - LACFluxArticlesTag-LACCopyright 20242020-05-12T00:00:00+02:00/favicon.pngDirection générale du Trésorhttps://localhost/sitepublic/contact@dgtresor.gouv.fr511cbe75-2604-48b4-9f81-b345bbfb03d7La lettre d'Afrique centrale n°17Début mai, au moment où cette lettre est préparée, le Covid-19 a frappé l’Afrique comme les autres continents, mais la pandémie s’est propagée moins vite et – pour autant qu’on puisse se fier aux statistiques – elle fait moins de victimes. 2020-05-12T00:00:00+02:00<blockquote>
<p style="text-align: justify;">Edito</p>
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<p style="text-align: justify;">Début mai, au moment où cette lettre est préparée, le Covid-19 a frappé l’Afrique comme les autres continents, mais la pandémie s’est propagée moins vite et – pour autant qu’on puisse se fier aux statistiques – elle fait moins de victimes. Il faut préparer le pire, néanmoins, c’est la raison d’être des plans qui ont été mis en place dans tous les pays de la région. Les bailleurs se sont mobilisés, et la France également, en déclinant dans les différents pays l’initiative de l’AFD, « Covid-19 Santé en commun ». Rien n’empêchera, au fil des semaines, d’adapter la riposte en fonction des besoins – ou tout au moins ça devra être un point d’attention collectif, pour assurer que les financements vont bien là où ils sont le plus utile. Mais s’il reste encore un peu d’espoir sur le terrain sanitaire, difficile d’en dire autant sur le terrain économique : la baisse des prix du pétrole et des matières premières, la baisse des exportations vers les partenaires commerciaux des pays d’Afrique centrale et plus largement l’impact de la contraction de l’économie mondiale vont tirer les chiffres de croissance et les recettes budgétaires vers le bas. Pour l’essentiel, les pays de la sous-région ont décidé que les mesures de confinement généralisées auraient été trop douloureuses pour les populations – et à l’évidence, il y a d’autres causes de décès que le Covid-19. Cette réserve dans l’action publique a probablement été bien venue – elle aura limité l’impact sur le secteur informel qui aurait été difficile – impossible ? – à compenser. Mais la croissance sera, selon les dernières estimations du FMI, 4 ou 5 points en dessous des prévisions initiales pour 2020, c’est-à-dire que la richesse par habitant va baisser probablement du même montant, et les populations les plus vulnérables pourraient être les plus affectées. Une seconde vague de plans de soutiens – à l’économie, cette fois – est en préparation. En quelques semaines, le FMI a mis en place des facilités d’urgence pour un montant significatif – environ 900 M USD. Le Club de Paris – dans une discussion où la France a pris une part très active – et le G20, ont annoncé un moratoire sur la dette qui concerne presque tous les pays d’Afrique centrale, Gabon et Guinée équatoriale exceptés en raison du niveau plus élevé de leur PIB/habitant. Les autres bailleurs vont également contribuer. C’était la première urgence : assurer que les conditions soient réunies pour préserver la stabilité macroéconomique de la sous-région. D’autres questions suivront pour assurer que les efforts engagés par les gouvernements, appuyés par les bailleurs, contribuent effectivement à la reprise de l’activité du secteur privé.</p>
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<p style="text-align: justify;">Sommaire</p>
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<p>REGION</p>
<ul>
<li>État des lieux de l’épidémie en Afrique centrale</li>
<li>Deux mois après l’arrivée du Covid-19 en Afrique centrale, l’impact macroéconomique de la crise sanitaire est déjà perceptible</li>
<li>Restructuration de la dette extérieure : quel impact en Afrique centrale ?</li>
</ul>
<p>CAMEROUN</p>
<ul>
<li>L’économie camerounaise sous pression malgré sa plus faible dépendance au pétrole</li>
</ul>
<p>CENTRAFRIQUE</p>
<ul>
<li>Le FMI apporte un soutien important pour limiter l’impact économique de la propagation du Covid-19</li>
</ul>
<p>CONGO</p>
<ul>
<li>Sans avancée sur la restructuration de sa dette vis-à-vis des traders, le Congo peine à mobiliser des fonds auprès des bailleurs</li>
</ul>
<p>GABON</p>
<ul>
<li>Le Gabon dévoile les premières mesures de soutien économique face à la crise sanitaire</li>
</ul>
<p>GUINEE EQUATORIALE</p>
<ul>
<li>Le Covid-19 agit comme un catalyseur des faiblesses et des difficultés économiques</li>
</ul>
<p>RDC</p>
<ul>
<li>Le FMI accorde un nouveau prêt d’urgence</li>
</ul>
<p>TCHAD</p>
<ul>
<li>La crise pétrolière met à mal la capacité de réponse de l’État face à la crise sanitaire</li>
</ul>
<p>FOCUS STATISTIQUE</p>
<ul>
<li>Principaux indicateurs macroéconomiques – Données 2019 (prévisions 2020)</li>
</ul>888a0ca5-d27a-43ff-a596-f65535e5319aLa lettre d'Afrique centrale n°16La bonne gestion des finances publiques est un sujet complexe, parce qu’elle renvoie à des problématiques très diverses, toutes essentielles pour la bonne marche du pays.2020-04-01T00:00:00+02:00<p style="text-align: justify;">La bonne gestion des finances publiques est un sujet complexe, parce qu’elle renvoie à des problématiques très diverses, toutes essentielles pour la bonne marche du pays. Certaines touchent aux fondamentaux de la démocratie – le vote des lois de finances, qui devrait garantir à la fois la légitimité de l’impôt et celle de la dépense, la responsabilité des gouvernements vis-à-vis des contribuables, l’intégrité des responsables. D’autres sont liées à l’efficacité de l’action de l’Etat en matière économique : contrôle des équilibres budgétaires, efficacité de l’investissement public, capacité de la puissance publique à financer les fonctions essentielles de l’Etat. Les sujets sont souvent techniques, ils nécessitent une administration compétente et des outils adaptés. C’est un travail de longue haleine, mais à la suite du sommet de Yaoundé, fin 2016, les partenaires techniques et financiers ont cherché à donner un coup d’accélérateur pour aider les pays de la CEMAC sur ces différents chantiers. Le travail réalisé est variable d’un pays à l’autre, mais il n’est pas négligeable. Comptes uniques du trésor, connexion entre les régies, comptabilité en droit constaté, premières ébauches de budgets sous forme de budget de programme, progrès en matière de transparence ou de respect de l’annualité budgétaire, efforts d’élargissement de la base fiscale, les chantiers sont nombreux. Mais les résultats ne sont pas suffisamment rapides, probablement parce que l’impulsion politique est encore insuffisante. Les recettes restent assises sur une base de contribuables trop étroite et l’augmentation de la pression fiscale et des contrôles se traduit par une dégradation du climat des affaires et de l’attractivité de la région pour les investisseurs. Les budgets d’investissements ont été les plus touchés par l’effort d’ajustement engagé depuis 2016 – il aurait probablement été préférable de mieux contrôler les dépenses courantes, mais dès lors que les crédits disponibles baissaient, il était d’autant plus important que les sommes restantes soient utilisées de la manière la plus efficiente possible. Le bilan tiré par les différentes études n’est pas bon. Difficile de dire, au moment où cette nouvelle lettre va paraître, si l’impact du Coronavirus est susceptible de fragiliser à nouveau la région. Mais on peut espérer que le travail de fond qui a été réalisé dans la période récente va pouvoir donner, rapidement, les résultats qui permettraient à la fois aux pays de la CEMAC et à la RDC de mieux financer leurs dépenses essentielles et de mobiliser les outils disponibles pour assurer l’efficacité du prélèvement et de la dépense.</p>059fcd44-2fc9-45f7-8846-d373e5e0c06fLa lettre d'Afrique centrale n°15Les banques de la CEMAC sont dans une situation un peu particulière. Dans une zone qui vient de traverser une période de crise, elles sont plutôt, dans l’ensemble, en bonne santé. Dans une économie où les grands acteurs sont souvent étrangers, les banques les plus importantes sont soient originaires de la sous-région, soit panafricaines.2019-12-13T00:00:00+01:00<p style="text-align: justify;">Les banques de la CEMAC sont dans une situation un peu particulière. Dans une zone qui vient de traverser une période de crise, elles sont plutôt, dans l’ensemble, en bonne santé. Dans une économie où les grands acteurs sont souvent étrangers, les banques les plus importantes sont soient originaires de la sous-région, soit panafricaines. Et alors qu’on entend souvent tel ou tel regretter le manque de dynamisme économique, elles opèrent dans un environnement qui se transforme à grande vitesse : le développement des solutions « mobile money » ne sont pas spécifiques à l’Afrique centrale, qui est en retard par rapport à d’autres régions du continent, mais le changement en cours n’en est pas moins extrêmement rapide. Au demeurant, le fait que les banques soient profitables n’est peut-être pas sans lien avec l’intérêt manifesté par les nouveaux acteurs (cf. Gabon). Mais rien de tout ceci n’empêche que le secteur bancaire soit également étroitement associé aux difficultés des entreprises de la sous-région. Les profits se sont maintenus, mais les créances en souffrance ont fortement augmenté, de manière qui pèse sur la qualité des bilans, et qui contribue à freiner le développement du crédit au secteur privé. Le raisonnement est un peu circulaire : sans crédit, les entreprises ne peuvent pas se développer, générer des profits, justifier un comportement plus accommodant de leurs banquiers. Mais on est au cœur d’une des questions importantes pour l’avenir. Surliquidité et faible bancarisation sont probablement deux faces d’un même problème, et les banques n’ont pas seules la solution. Une bonne étude de Proparco sur le financement des PME le montre bien : pour que les banques soient en mesure de prêter plus, elles ont besoin de données solides, un sujet qui est lui-même multiforme. Elles ont besoin aussi d’un environnement juridique fiable : difficile de développer le financement de l’immobilier, par exemple, si on n’est pas assuré de la valeur juridique de l’hypothèque. On en revient donc au même sujet : le « climat » des affaires, qui soulève des questions qui vont, même si la formule laisse penser le contraire, au cœur du fonctionnement des États de la région.</p>bf76001a-1394-478c-831a-5e23e94e96feLa lettre d'Afrique Centrale n°14On voit parfois resurgir un débat sur l’aide au développement qui semble, vu d’ici, un peu décalé. Si l’aide au développement n’a pas réglé tous les problèmes, n’est-ce pas qu’elle est inefficace ? C’est une ressource complémentaire, pas une recette magique qui permettrait soudainement de multiplier la richesse des pays destinataires. La bonne question renvoie à des interrogations plus techniques de coordination et de rationalité des affectations. 2019-07-31T00:00:00+02:00<p>On voit parfois resurgir un débat sur l’aide au développement qui semble, vu d’ici, un peu décalé. Si l’aide au développement n’a pas réglé tous les problèmes, n’est-ce pas qu’elle est inefficace ? Globalement, l’aide représente 2,9% du PIB de l’Afrique sub-saharienne (selon la Banque mondiale, en 2017). Elle complète une ressource fiscale encore insuffisante (19 % du PIB en moyenne), et elle permet de faciliter des transferts de compétences en matière de politique publique. Mais ce chiffre montre bien le caractère relatif de cet apport : c’est une ressource complémentaire, pas une recette magique qui permettrait soudainement de multiplier la richesse des pays destinataires. La bonne question renvoie à des interrogations plus techniques de coordination et de rationalité des affectations. Pour l’Afrique centrale, on peut faire deux séries de constats. <br />Le premier élément qui mérite d’être souligné est que les programmes qui ont été décidé au sommet de Yaoundé en décembre 2016 ont atteint leurs objectifs, pour l’essentiel. L’effort collectif des gouvernements et des bailleurs a permis à la région de retrouver le minimum de stabilité macroéconomique indispensable. La situation des dettes publiques des différents pays est désormais plus claire, le Tchad et le Congo ont renégocié une partie des encours, et la trajectoire d’ensemble est mieux contrôlée. Les réserves de change ont retrouvé un niveau acceptable. Les mesures prises pour aboutir à ce résultat ont été quelque peu disruptives pour les entreprises, générant paradoxalement plus d’inquiétude lorsque la situation se stabilisait qu’au début de la période, mais c’était probablement une situation transitoire. Les budgets publics sont revenus peu ou prou à l’équilibre. Les aides budgétaires qui ont été mobilisées ont également permis – c’est moins apparent, puisqu’on parle plus volontiers des mauvaises nouvelles que des bonnes – que l’ajustement se fasse sans peser excessivement sur les populations. La zone CEMAC n’a connu qu’une récession très courte, et elle a retrouvé des taux de croissance satisfaisants. <br />Le second constat, évidemment, est que tirer un bilan plus large de l’efficacité de l’aide n’est pas un exercice simple. La situation du secteur agro-pastoral au Tchad représente un enjeu important pour le développement économique du pays ; la bonne gestion de tel ou tel opérateur chargé de la gestion des services publics au Cameroun, également. Dans les deux cas les agences peuvent apporter des compétences et des financements, mais les questions posées sont de natures très différentes. Les politiques publiques doivent concilier des objectifs multiples, parfois contradictoires. Pour équilibrer les budgets et financer les infrastructures, il faut des ressources fiscales. Mais si l’impôt augmente brutalement, ou de manière imprévisible, ou sur une base trop étroite, il pénalise le fonctionnement des acteurs économiques et le climat des affaires. Les situations changent d’un pays et d’une période à l’autre. Ici, il faut faire face à l’urgence médicale ou scolaire. Là, la croissance des dernières années permet à l’Etat d’apporter les réponses qu’il souhaite, et l’aide sera mieux utilisée pour importer des compétences spécifiques qui ne se trouvent pas encore facilement – gestion des entreprises publiques, progrès technique de telle ou telle administration fiscale, par exemple. En d’autres termes, l’enjeu se trouve à trois niveaux : améliorer la coordination – non qu’elle n’existe pas, mais c’est un enjeu permanent ; adapter les projets et les priorités aux évolutions sur le terrain ; intégrer les nouveaux enjeux, en particulier dans les régions où les évolutions récentes le justifient le plus directement, en mettant l’accent sur l’accompagnement du secteur privé, l’entreprenariat et l’innovation.</p>038fa252-6a46-4cd0-98a9-9743cf358326La Lettre d'Afrique centrale n°13L’exploitation des matières premières et du pétrole a été une source de richesses pour l’Afrique centrale. Mais les revenus sont mal partagés et leur poids est tel qu’ils ont accentué la vulnérabilité des pays aux chocs extérieurs. Ce constat a poussé l’ensemble des acteurs à formuler de nouveaux objectifs de développement pour diversifier les économies de la région. Après quelques années d’effort, le bilan n’est pas nul, mais il n’est pas très encourageant non plus. C’est qu’orienter les politiques publiques vers certains secteurs d’activité ne remplace pas l’investissement privé nécessaire pour mobiliser les ressources humaines du pays.Or sur ce terrain, on peut faire deux constats : d’une part les flux d’IDE vers l’Afrique ont augmenté – pas encore au niveau des flux dirigés vers l’Asie ou même vers l’Amérique latine, mais de manière sensible. L’Afrique de l’Ouest a reçu plus d’un quart du total des dix dernières années, en progression très forte par rapport à la décennie précéd2019-05-08T00:00:00+02:00<p style="text-align: justify;">L’exploitation des matières premières et du pétrole a été une source de richesses pour l’Afrique centrale. Mais les revenus sont mal partagés et leur poids est tel qu’ils ont accentué la vulnérabilité des pays aux chocs extérieurs. Ce constat a poussé l’ensemble des acteurs à formuler de nouveaux objectifs de développement pour diversifier les économies de la région. Après quelques années d’effort, le bilan n’est pas nul, mais il n’est pas très encourageant non plus. C’est qu’orienter les politiques publiques vers certains secteurs d’activité ne remplace pas l’investissement privé nécessaire pour mobiliser les ressources humaines du pays.</p>
<p style="text-align: justify;">Or sur ce terrain, on peut faire deux constats : d’une part les flux d’IDE vers l’Afrique ont augmenté – pas encore au niveau des flux dirigés vers l’Asie ou même vers l’Amérique latine, mais de manière sensible. L’Afrique de l’Ouest a reçu plus d’un quart du total des dix dernières années, en progression très forte par rapport à la décennie précédente. La performance de l’Afrique centrale est moins bonne – deux fois et demie moins bonne, si on compare les volumes d’IDE dans les deux régions. On imagine sans mal ce qu’auraient pu représenter les 80 milliards de dollars qui séparent les deux montants : des usines, des infrastructures, des rentrées de capitaux qui auraient relâché les tensions sur les balances des paiements, de la croissance, des emplois. Difficile d’attribuer le retard qui se creuse à une quelconque « malédiction des matières premières », il y a du pétrole, du gaz et des minerais en Afrique de l’Ouest également. En s’arrêtant un instant à la situation du Cameroun, qui a de meilleures performances que ses voisins sur ce terrain, on sent plutôt une sorte de réticence, d’hésitation à agir : en 2013, le gouvernement avait identifié une série de projets prioritaires, des investisseurs se sont manifestés. Six ans plus tard, le port de Kribi est la seule réalisation concrète. Un autre exemple encore : le traité qui institue la Zone économique de libre échange africain vient d’entrer en vigueur. Tous les pays d’Afrique centrale l’ont signé, mais deux seulement l’ont ratifié. La ratification est annoncée au Cameroun pour juillet prochain. A l’échelle des traités commerciaux, dont la mise en œuvre s’étale sur de nombreuses années, ce n’est pas un retard considérable. A l’échelle des décisions des investisseurs, pour qui l’adhésion à une zone économique panafricaine est un atout important, ce peut être déterminant.</p>
<p style="text-align: justify;">L’autre remarque concerne les PME : pour que l’effort de diversification soit efficace, il faudrait que les petites entreprises, qui forment l’essentiel du tissu économique et de l’emploi, puissent se développer dans le secteur formel. Dans ce domaine également les résultats ne sont pas suffisants. Le climat des affaires n’est peut-être pas seul en cause, mais le fait est que les pays de la sous-région restent en queue des classements internationaux.</p>
<p style="text-align: justify;">Les signaux encourageants ne manquent pas. La RDC est peut-être sur le point d’entrer dans une nouvelle phase. Les pays de la CEMAC sont peut-être en train de sortir de la période critique dans laquelle ils étaient entrés en 2016. Mais si l’environnement est moins porteur et les infrastructures de moins bonne qualité, les investisseurs regarderont en priorité ailleurs. Pour prendre vraiment le train de la croissance du reste du continent, l’Afrique centrale a encore du chemin à faire.</p>f41fa4d0-a96d-4a52-bb6c-f425468066a8Lettre d'Afrique centrale n°12Transport, énergie, communication, les pays de la région doivent investir. Les projets ambitieux n’ont pas manqué au fil des années. Et pour autant le bilan qu’on peut faire aujourd’hui a quelque chose de décourageant. Les besoins essentiels ne sont pas satisfaits et les pays de la région sont restés à la queue des classements correspondants. Dans le même temps, à l’exception de la RDC, qui a certes d’autres problèmes, ils ont accumulé des niveaux d’endettement trop élevés. Il y a donc aujourd’hui un double enjeu : stabiliser la situation macroéconomique ; trouver les méthodes efficaces pour réaliser les investissements nécessaires.Sur le premier point, le message qui vient des capitales des pays de la CEMAC est clair. Une partie du chemin a été faite, mais la charge de la dette augmente encore et les réserves de change ne sont pas au niveau minimal. Pour retrouver une situation financière soutenable les efforts doivent être poursuivis, collectifs et partagés. Les chefs d’État de la 2018-11-21T00:00:00+01:00<p style="text-align: justify;">Transport, énergie, communication, les pays de la région doivent investir. Les projets ambitieux n’ont pas manqué au fil des années. Et pour autant le bilan qu’on peut faire aujourd’hui a quelque chose de décourageant. Les besoins essentiels ne sont pas satisfaits et les pays de la région sont restés à la queue des classements correspondants. Dans le même temps, à l’exception de la RDC, qui a certes d’autres problèmes, ils ont accumulé des niveaux d’endettement trop élevés. Il y a donc aujourd’hui un double enjeu : stabiliser la situation macroéconomique ; trouver les méthodes efficaces pour réaliser les investissements nécessaires.<br />Sur le premier point, le message qui vient des capitales des pays de la CEMAC est clair. Une partie du chemin a été faite, mais la charge de la dette augmente encore et les réserves de change ne sont pas au niveau minimal. Pour retrouver une situation financière soutenable les efforts doivent être poursuivis, collectifs et partagés. Les chefs d’État de la CEMAC l’ont dit à N’Djamena le 25 octobre et la BEAC a relevé son taux d’intérêt. La RDC a également pris des mesures d’ajustement. Le taux de change est stabilisé, au moins provisoirement, et l’inflation, toujours très élevée, a néanmoins baissé par rapport à l’année précédente. <br />La croissance (1,7 % attendus pour 2018 pour les pays de la CEMAC) est encore trop faible. Mais le rythme des grands projets n’est pas celui de la conjoncture. La corniche à Brazzaville, le port de Kribi, auront un impact durable. Les décisions concernant la centrale hydraulique de Nachtigal ont tardé, mais elles sont maintenant prises et la construction pourrait commencer rapidement. Ce sera – espérons-le en tout cas – une bonne illustration d’une coopération réussie entre tous les acteurs et du potentiel des partenariats public-privé.<br />En d’autres termes la priorité est encore à retrouver un sentier de croissance soutenable – le travail sur ce terrain n’est pas achevé. Mais on peut commencer à entrevoir les scénarios d’après-crise qui permettraient d’avancer sur les dossiers les plus structurants.</p>dc701e79-a947-422d-80bf-85a2530b7cc9Lettre d'Afrique Centrale N°11La reprise des cours des matières premières a contribué à une relance de la croissance en Afrique centrale. Les pays affectés à des degrés divers par la crise commencée en 2014, se sont engagés avec ou sans l’aide du FMI dans des politiques de rééquilibrage budgétaire. Pour les pays sous accord avec le FMI, le choc a été amorti par des appuis financiers importants. Les réserves de change ont cessé leur diminution rapide en zone CEMAC comme en RDC. La situation demeure toutefois fragile : la demande intérieure est contrainte par les économies budgétaires, la situation sociale est parfois tendue, les arriérés intérieurs pèsent sur les entreprises et les systèmes bancaires sont touchés. Certains pays accumulent des arriérés extérieurs. Le traitement de la dette congolaise est impératif.Dans ce contexte, les exportations françaises vers la région sont à la baisse, tout comme celles des pays émergents. La crise n’aura pas suscité une augmentation de la part de marché des dits émergents,2018-07-03T00:00:00+02:00<p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify; line-height: 115%;"><span style="line-height: 115%; font-size: 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: Times New Roman;">La reprise des cours des matières premières a contribué à une relance de la croissance en Afrique centrale. Les pays affectés à des degrés divers par la crise commencée en 2014, se sont engagés avec ou sans l’aide du FMI dans des politiques de rééquilibrage budgétaire. Pour les pays sous accord avec le FMI, le choc a été amorti par des appuis financiers importants. Les réserves de change ont cessé leur diminution rapide en zone CEMAC comme en RDC. La situation demeure toutefois fragile : la demande intérieure est contrainte par les économies budgétaires, la situation sociale est parfois tendue, les arriérés intérieurs pèsent sur les entreprises et les systèmes bancaires sont touchés. Certains pays accumulent des arriérés extérieurs. Le traitement de la dette congolaise est impératif.</span></span></p>
<p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify; line-height: 115%;"><span style="line-height: 115%; font-size: 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: Times New Roman;">Dans ce contexte, les exportations françaises vers la région sont à la baisse, tout comme celles des pays émergents. La crise n’aura pas suscité une augmentation de la part de marché des dits émergents, comme on aurait pu l’envisager compte tenu de leurs avantages en termes de prix. Des espoirs sont placés dans la délocalisation d’industries des émergents, Chine en premier lieu, pour accroitre la diversification des économies africaines. En Afrique centrale, les investissements directs des émergents restent très concentrés dans l’exploitation des matières premières. L’accroissement de la présence chinoise pour la réalisation d’infrastructures se heurte désormais aux contraintes de l’endettement. D’éventuels échanges de dettes contre actifs seront à observer. </span></span></p>
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