Trésor-Info - Publications de la direction générale du Trésor - Conseil-generalFlux de publication de la direction générale du Trésor - Conseil-generalFluxArticlesTag-Conseil-generalCopyright 20242020-03-30T00:00:00+02:00/favicon.pngDirection générale du Trésorhttps://localhost/sitepublic/contact@dgtresor.gouv.fr8c4cd6f4-e2e5-40d6-bf5a-bbfc5856b33dBrèves de l'OMC n°3 - Mars 2020 : Une mondialisation d'argile.Tous confinés ! #restezàlamaison #stayathome2020-03-30T00:00:00+02:00<p><em>Extrait de l'Editorial</em> :</p>
<p style="text-align: justify;">OMC fermée, négociations suspendues, conférence ministérielle reportée… L’organisation parait la miniature d’une mondialisation interrompue par le Covid-19. A quoi ressemblera le commerce d’une planète confinée?</p>
<p style="text-align: justify;">Crise de l’économie réelle : il est déjà probable que le monde soit confronté à la «plus brutale récession connue de mémoire de contemporain» (<em>The Economist </em>21-27 mars). Une étude récente* envisage entre 1 et 5% de pertes de PIB, selon les régions du monde et suivant deux scénarii principaux: celui, souhaité, de « l’enrayement » (contrôle de l’épidémie, réactions contra-cycliques massives des gouvernements et banques centrales) ou celui, redouté, de la « pandémie » incontrôlée. Les moyens publics dont la mobilisation a été annoncée apparaissent déjà supérieurs à ceux engagés contre la crise financière de 2007-2008 : le plan américain en donne le ton, avec près de 10% du PIB. L’OMC étudie et publiera en avril ses nouvelles prévisions pour le commerce mondial : une forte contraction y est attendue, dont l’ampleur dépendra des réactions gouvernementales et de la durée du confinement.</p>
<p style="text-align: justify;">De manière structurelle, la crise du coronavirus pourrait signer une nouvelle forme de remise en cause du modèle d’échange fondé sur la mondialisation des chaines de valeurs : par une sorte « d’effet papillon », la fermeture d’une frontière en un point du monde peut entrainer des conséquences insoupçonnées d’interruption de toute une chaine d’approvisionnement. Cette vulnérabilité met à nu une forme d’impensé concernant la sécurité sanitaire, jumelle inattendue de la plus traditionnelle sécurité alimentaire : une collectivité nationale peut-elle s’en remettre au marché mondial pour garantir son accès à des produits et équipements vitaux pour lutter contre l’épidémie? La question posée par le virus viendra-t-elle renforcer celle que posaient déjà les partisans du découplage des économies américaine et chinoise pour des raisons d’autonomie stratégique ? Certains observateurs pressentent déjà la dynamique d’une mondialisation se restructurant autour des grands pôles régionaux d’intégration commerciale, asiatique, européen et américain...</p>3cf7ee99-e8ea-4dd3-83c6-d8b00735317eBrèves de l'OMC n°12 - Décembre 2019 : Une saison en enferUne saison en enfer2019-12-20T00:00:00+01:00<p><em>Extrait de l'Editorial</em> :</p>
<p>«Je me suis armé contre la justice. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié ». Certes on n’y citait pas Rimbaud, mais en constatant l’inévitable suspension d’activité de l’Organe d’appel, faute de renouvellement de ses membres, nombre d’ambassadeurs adoptait au Conseil général de l’OMC des accents lugubres et parfois lyriques. En écho, la presse internationale jouait avec l’image des funérailles, pour évoquer le sort d’un mécanisme dont la chute préluderait à celle de l’organisation tout entière.</p>
<p>Acte de décès de l’Organe d’appel, vraiment? Pour une majorité de membres, il était la clé de voute de l’OMC. Car en garantissant l’application contraignante des règles, il fondait la valeur même de la négociation : à quoi bon négocier des disciplines, si leur mise en œuvre n’est pas assurée en cas de dispute? Pour les Etats-Unis, à eux-seuls responsables de son blocage, c’est au contraire l’hypertrophie développée par l’Organe d’appel qui aurait tué la fonction de négociation : à quoi bon rechercher des accords si l’on peut obtenir plus facilement ce que l’on veut par arrêt de l’arbitre?</p>
<p>La vérité se situe quelque part entre les deux. Durant près de 25 ans le règlement des différends de l’OMC a remarquablement fonctionné, alors que ses négociations restaient pour l’essentiel au point mort. Sous le GATT par contre, les négociations prospéraient en l’absence d’Organe d’appel: autant pour la soi-disant «clé de voute». Inversement, les garanties qu’apporte un arbitre indépendant, le double degré d’examen des conflits, la mise en œuvre quasi automatique de ses recommandations fondent la crédibilité d’un système multilatéral destiné à substituer le droit à la force : au fond, n’est-ce pas cette substitution que récuse l’administration Trump? </p>
<p>Les Etats-Unis l’ont annoncé: aucune restauration de l’organe d’appel ne sera possible sans parvenir au préalable à une compréhension commune des causes de ce qu’ils identifient comme sa dérive, judiciaire et jurisprudentielle. Comment et sur quelle durée, organiser une telle discussion du «pourquoi» en est-on arrivé là? C’est une tâche que le DG de l’OMC, M. Azevêdo, a annoncé vouloir entreprendre. En attendant, plusieurs pays veulent colmater la brèche contentieuse en établissant un mécanisme d’appel temporaire, sur une base conventionnelle, à partir de propositions formulées par l’UE, mais aussi le Brésil et l’Australie.</p>55820acf-f6c5-42a1-80eb-18bc0446b851L’Organe d’appel de l’OMC neutralisé par les Etats-UnisOrgane d'appel de l'OMC2019-12-13T00:00:00+01:00<p> </p>
<p>Les Etats-Unis sont parvenus à leurs fins : l’Organe d’appel, qu’ils ont tant décrié ces derniers mois, est paralysé depuis mercredi 11 décembre 2019, faute pour les Membres de l’OMC d’avoir pu relancer le processus de sélection des personnes le composant. L’Organe d’appel ne compte en effet plus qu’un membre sur sept, or toute décision doit être rendue par trois membres.</p>
<p style="text-align: justify;">Désormais, non seulement les Membres de l’OMC se voient, en pratique, privés de la possibilité de faire appel des décisions rendues par les groupes spéciaux, mais les affaires en cours devant l’Organe d’appel (une dizaine) sont suspendues sine die, dont celle concernant les mesures de mise en conformité prises par l’UE dans l’affaire Airbus. Pour tenter de sortir de cette impasse, le Directeur général a annoncé, lors du Conseil général de l’OMC qui s’est tenu les 9 et 10 décembre 2019, qu’il lançait des consultations avec les Membres pour trouver une solution permanente recueillant l’adhésion de tous les Membres.</p>d220806b-c068-4068-a19e-6be18686ccccBrèves de l'OMC n°10 - Octobre 2019 : Prises d'otagesBrèves d'octobre 20192019-11-01T00:00:00+01:00<p><em>Extrait de l'Editorial :</em></p>
<p style="text-align: justify;">Contraste saisissant entre le réel succès du récent Forum Public de l’OMC et la paralysie interne de l’organisation, entravée par la multiplication des tactiques de «prise d’otage».</p>
<p style="text-align: justify;">L’OMC bénéficiait ce mois-ci d’une attention accrue et positive du public réuni par les quatre jours de débats organisés durant son Forum. Participation accrue des entreprises (les françaises y étant notamment représentées lors d’une table-ronde sur l’investissement organisée par le MEDEF), appétit des académiques et du grand public pour débattre des interactions entre commerce international et grands sujets de gouvernance globale, tels que la recherche d’une croissance plus inclusive, les services et la digitalisation de l’économie, l’environnement, en particulier la lutte contre le changement climatique, thème promu notamment à l’occasion d’un évènement organisé par le Canada, la France et la chambre de commerce internationale (ICC-Monde).</p>
<p style="text-align: justify;">Loin de la fraicheur de ces débats, l’activité de l’organisation révélait au contraire sa face la plus stérile, avec une systématisation des tactiques de paralysie des négociations.</p>
<p style="text-align: justify;"> Prise d’otage, les représailles commerciales immédiatement mises en place par les Etats-Unis contre l’UE dans l’affaire Airbus, à hauteur de 7,5 milliards de dollars : alors que l’on s’attend à ce que l’Europe soit autorisée, d’ici quelques mois, à adopter des mesures équivalentes dans le contentieux Boeing, le bon sens économique eût commandé l’engagement de négociations bilatérales, proposées par l’UE mais rejetées par les américains. Les principales victimes de cette agression sont collatérales, producteurs de vins français, d’olives espagnoles, de Whisky écossais, ou de gaufres allemandes.</p>
<p style="text-align: justify;">Prise d’otage, le rejet américain des propositions de compromis élaborées au sein de l’OMC par l’ambassadeur de Nouvelle-Zélande pour résoudre la crise de l’Organe d’appel, dont le fonctionnement normal cessera le 11 décembre.</p>
<p> </p>de603284-64d1-42ad-b2b7-d33f02ecdc08Brèves de l'OMC n°7 et 8 - Juillet et Août 2019 : 50 degrés, quelques nuancesEté !2019-07-30T00:00:00+02:00<p style="text-align: justify;"><em>Extrait de l'Editorial</em> :</p>
<p style="text-align: justify;">La canicule semble affecter aussi le commerce international. La température reste très élevée entre la Chine et les Etats-Unis malgré la trêve arrêtée au sommet du G20 d’Osaka et la reprise des négociations bilatérales : le passage à la guerre tarifaire totale (25% sur la totalité des exportations chinoises) y a simplement été suspendu par les américains, les mesures précédentes (25% sur 200 Milliards d’USD) étant maintenues. Les effets économiques réels se font désormais sentir : une étude à paraitre de la direction générale du Trésor français* observe une réduction significative et rapide des échanges bilatéraux des biens surtaxés, entrainant un effet de freinage du commerce mondial, des risques induits pour la croissance et un choc d’incertitude global. La tension monte aussi très vite entre la Corée (restrictions d’importations post Fukushima sur les produits de la pêche) et le Japon (durcissement du contrôle des exportations vers la Corée pour plusieurs intrants de l’industrie de semi-conducteurs), dont la politique commerciale parait aussi se mâtiner d’une teinte politique et sécuritaire.</p>
<p style="text-align: justify;"> Au sein de l’OMC, pourtant climatisée, de sérieux affrontements sont aussi engagés à un an de sa prochaine réunion ministérielle. La réunion estivale du conseil général de l’organisation abritait des discussions substantielles, positives par leur vitalité, inquiétante par leur polarisation, décevantes par leur manque de progrès concrets. D’abord sur le concept même de sa «réforme» qui oppose fondamentalement les partisans d’une «mise à jour» des règles commerciales internationales, soucieux de les adapter aux temps actuels (globalement l’UE, les Etats-Unis, une majorité de latino-américains, les pays développés du « groupe d’Ottawa » et ceux Asie) et ceux d’un «rééquilibrage» des disciplines existantes, demandeurs d’assouplissements en leur faveur (schématiquement : l’Inde, l’Afrique et les ACP, l’Asie moins développée). Exemple concret: bien que relativement consensuelle dans son objectif, la modeste proposition de l’UE, des Etats-Unis et du Japon pour améliorer l’accomplissement effectif des obligations de transparence, si essentielles à l’OMC (notification de mesures commerciales et subventions), rencontre beaucoup de critiques au niveau de ses modalités opérationnelles : beaucoup de PED se déclarent en incapacité administrative à mettre en œuvre de telles disciplines et rejettent par principe toute idée de sanction, même contre des multirécidivistes qui feraient défaut sans justification...</p>ceafc1d2-91ea-475f-983e-bcf34954f698Brèves de l'OMC n°5 - "Les parages du vide" : Mai 2019Comme les nuages dans le ciel genevois, les hypothèses les plus sombres d’aggravation des tensions commerciales internationales se sont accumulées au mois de mai. 2019-06-13T00:00:00+02:00<p style="text-align: justify;"><em>Extrait de l'Editorial</em> :</p>
<p style="text-align: justify;">Entre Chine et Etats-Unis : complication des négociations bilatérales suivie d’une décision américaine de porter les droits de douanes de 10 à 25% sur la première tranche d’exportations chinoises (décidée en 2018 à hauteur de 200 Mds USD) et lancement de la procédure pour en frapper 300 Mds USD supplémentaires, soit la quasi-totalité du flux. Entre Etats-Unis et Union Européenne : la menace de rétorsions douanières croisées au titre du contentieux Airbus-Boeing vient d’augmenter fortement suite aux condamnations miroirs prononcées par l’organe d’appel de l’OMC ; les Etats-Unis se donnent par ailleurs six mois pour obtenir de l’UE une limitation de ses exportations automobiles, sous menace de sanctions unilatérales au titre de la sécurité nationale. Au Royaume-Uni, l’échec des négociations entre partis conservateur et travailliste et la démission annoncée de la Première Ministre, Mme May, font progresser l’hypothèse d’un Brexit sans accord. Ces tensions sont identifiées comme le premier risque pour la croissance mondiale en 2019.</p>
<p style="text-align: justify;">Elles représentent aussi une menace considérable pour l’OMC, que l’unilatéralisme américain, la perspective de paralysie de son organe d’appel, les pratiques distortives de la Chine, l’anachronisme du statut des pays en développement, l’enkystement des négociations multilatérales, pourraient potentiellement vider de tout rôle dans la régulation des échanges mondiaux. Plus que jamais la réforme de l’organisation s’impose, comme urgence face aux tensions économique et seule perspective pour son salut existentiel. Pour l’Union Européenne, on en connait les directions principales. Avant tout, une mise à jour des disciplines encadrant la concurrence entre modèles économiques différents : sur les subventions industrielles, les transferts forcés de technologie. Une refondation de la légitimité du mécanisme de règlement des différends, visant à surmonter le blocage de son organe d’appel par les Etats-Unis. Une restauration de l’efficacité des procédures ordinaires de traitement amiable des obstacles commerciaux: transparence des interventions publiques (notifications de subventions et de normes réglementaires), recherche de solutions négociées. Enfin, une prise de responsabilité des pays en développement qui soit désormais commensurable à leurs capacités économiques : la négociation pour réformer les subventions contribuant à la surpêche en représentera à court-terme le premier test...</p>dbefd839-dc80-42c3-b03d-c55ddaf289c1Session spéciale du Conseil Général de l'OMC en présence du Secrétaire Général de l'ONU, le 10 mai 2019Première intervention historique de M. Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies devant le Conseil général de l'OMC : appel à sauvegarder le multilatéralisme et faire contribuer le commerce au développement durable. 2019-05-10T00:00:00+02:00<p>Première intervention historique de M. Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies devant le Conseil général de l'OMC : appel à sauvegarder le multilatéralisme et faire contribuer le commerce au développement durable.</p>
<p> </p>7578e328-338d-4f97-bb34-7359efd03dedConseil Général de l'OMC du 7 mai 2019 Poursuite, sans percée des discussions relatives à l’Organe d’appel et au statut des PED.Les deux processus de médiation, celui –explicite- de l’ambassadeur Walker sur l’Organe d’appel et celui –implicite– de la Norvège sur le développement, révèlent l’utilité incontestable de permettre le maintien de tout le monde dans un processus de discussion sur ces deux sujets majeurs pour la réforme de l’OMC. Mais les Etats-Unis demeurent sur leur Aventin, sans laisser envisager d’entrée en négociation réelle pour le déblocage des recrutements de l’Organe d’appel. Et si la proposition médiane de la Norvège sur le traitement spécial et différencié a permis d’ouvrir un nouvel espace de discussion face à la radicalité de l’approche américaine, il est loin d’être acquis qu’elle puisse progresser vers des résultats opérationnalisables. 2019-05-10T00:00:00+02:00<p> Poursuite, sans percée des discussions relatives à l’Organe d’appel et au statut des PED.</p>
<p style="text-align: justify;">Les deux processus de médiation, celui –explicite- de l’ambassadeur Walker sur l’Organe d’appel et celui –implicite– de la Norvège sur le développement, révèlent l’utilité incontestable de permettre le maintien de tout le monde dans un processus de discussion sur ces deux sujets majeurs pour la réforme de l’OMC. Mais les Etats-Unis demeurent sur leur Aventin, sans laisser envisager d’entrée en négociation réelle pour le déblocage des recrutements de l’Organe d’appel. Et si la proposition médiane de la Norvège sur le traitement spécial et différencié a permis d’ouvrir un nouvel espace de discussion face à la radicalité de l’approche américaine, il est loin d’être acquis qu’elle puisse progresser vers des résultats opérationnalisables. </p>c8b8ac51-5b40-48cb-b4e4-8056d9d3333fBrèves de l'OMC n° 2 - Février 2019 : Le développement : totem et tabou Extrait de l'éditorial :Totem : le statut (auto-déclaré) de pays en développement (PED), qui donne droit à ses détenteurs(*) aux avantages du «traitement spécial et différencié» (TSD), c’est-à-dire un allégement des disciplines. Tabou : celui que vient briser la toute récente proposition américaine consistant en une déchéance automatique de ce même statut, pour les pays devenant membres de l’OCDE, ceux catégorisés en «haut-revenu» par la Banque Mondiale, les membres du G20, ou ceux qui disposeraient d’une part de 0,5% du commerce mondial. En pratique, la proposition américaine aboutirait à sortir 35 pays de la catégorie des PED. Dix-huit ans après le lancement de « l’agenda de Doha pour le développement» que penser de ce «pavé dans la mare»?Sur le fond, le refus radical de toute différenciation des PED entre eux ne résiste pas à l’analyse. Juridiquement, le texte fondateur du statut des PED à l’OMC (clause d’habilitation de 1979) n’a jamais eu vocation à rendre ce dernier irrévo2019-03-05T00:00:00+01:00<p> <em>Extrait de l'éditorial</em> :</p>
<p style="text-align: justify;">Totem : le statut (auto-déclaré) de pays en développement (PED), qui donne droit à ses détenteurs<sup>(*)</sup> aux avantages du «traitement spécial et différencié» (TSD), c’est-à-dire un allégement des disciplines. Tabou : celui que vient briser la toute récente proposition américaine consistant en une déchéance automatique de ce même statut, pour les pays devenant membres de l’OCDE, ceux catégorisés en «haut-revenu» par la Banque Mondiale, les membres du G20, ou ceux qui disposeraient d’une part de 0,5% du commerce mondial. En pratique, la proposition américaine aboutirait à sortir 35 pays de la catégorie des PED. Dix-huit ans après le lancement de « l’agenda de Doha pour le développement» que penser de ce «pavé dans la mare»?</p>
<p style="text-align: justify;">Sur le fond, le refus radical de toute différenciation des PED entre eux ne résiste pas à l’analyse. Juridiquement, le texte fondateur du statut des PED à l’OMC (clause d’habilitation de 1979) n’a jamais eu vocation à rendre ce dernier irrévocable, mais au contraire en faire une étape vers une prise de responsabilité entière au sein de l’organisation. Economiquement, plus un pays converge vers les niveaux de commerce et de richesse du monde développé, plus son comportement commercial exerce d’impact sur celui des autres : il est donc normal que ces «externalités» soit davantage encadrées par l’application pleine des disciplines. Socialement, en refusant la différenciation, les «grands émergents » pénalisent <em>de facto</em> les pays les plus pauvres, qui auraient besoin d’adaptations opérationnelles des règles de l’OMC à leurs besoins spécifiques, pour mieux lutter contre la pauvreté: c’était bien là l’objectif initial du mandat de Doha...</p>
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<p> </p>62b66678-38bc-4f16-a5b9-41848cfdac91Brèves de l'OMC n°12 - Décembre 2018 : Réforme de l'OMC : fin du prologueExtrait de l'Editorial :L’initiative pour «une réforme complète de l’OMC » engagée par la France et l’Union Européenne au second semestre est devenue une réalité politique centrale de l’organisation. Récapitulatif.Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis au sommet du G20 à Buenos-Aires ont apporté leur soutien à ce chantier de réforme et indiqué vouloir en tirer un premier bilan lors de leur prochaine réunion, qui se tiendra en juin 2019, sous présidence japonaise. En écho, le thème a désormais pris une place cardinale dans les derniers débats du conseil général de l’OMC. Sur le fond que peut-on en attendre ?L’Europe propose trois efforts, portant sur chacune des fonctions vitales de l’organisation : application des règles, négociations de règles, règlement des différends. S’agissant de l’application, l’UE a déjà formulé (conjointement avec Etats-Unis et Japon, au sein du groupe dit de la «trilatérale») des propositions concrètes pour une meilleure exécution par les membres d2018-12-21T00:00:00+01:00<p>Extrait de l'Editorial :</p>
<p style="text-align: justify;">L’initiative pour «une réforme complète de l’OMC » engagée par la France et l’Union Européenne au second semestre est devenue une réalité politique centrale de l’organisation. Récapitulatif.</p>
<p style="text-align: justify;">Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis au sommet du G20 à Buenos-Aires ont apporté leur soutien à ce chantier de réforme et indiqué vouloir en tirer un premier bilan lors de leur prochaine réunion, qui se tiendra en juin 2019, sous présidence japonaise. En écho, le thème a désormais pris une place cardinale dans les derniers débats du conseil général de l’OMC. Sur le fond que peut-on en attendre ?</p>
<p style="text-align: justify;">L’Europe propose trois efforts, portant sur chacune des fonctions vitales de l’organisation : application des règles, négociations de règles, règlement des différends. S’agissant de l’application, l’UE a déjà formulé (conjointement avec Etats-Unis et Japon, au sein du groupe dit de la «trilatérale») des propositions concrètes pour une meilleure exécution par les membres de leurs obligations de transparence, en particulier les notifications de subventions et réglementations, encore trop négligées. D’autres idées d’amélioration du fonctionnement de l’organisation sont à l’étude, en particulier au sein du « groupe d’Ottawa», amis du système animé par le Canada. Le second enjeu est la mise à jour des règles garantissant l’équité concurrentielle, en particulier en matière de subventions industrielles, de respect de la propriété intellectuelle et de comportement des entreprises d’Etat: des propositions sont en cours d’élaboration au sein du groupe de la «trilatérale». Le troisième est le mécanisme de règlement des différends : ici encore l’Europe, conjointement avec plusieurs autres membres de l’OMC, a introduit des propositions concrètes destinées à débloquer la situation en essayant de traiter les griefs entretenus par les Etats-Unis contre ce qu’ils qualifient de «dérive» du système, en particulier au niveau de l’Organe d’appel. Les Etats-Unis ont accepté d’entrer dans une discussion de substance, qui s’engagera dès le début 2019.</p>
<p style="text-align: justify;"> Mais si la nécessité de la réforme s’est imposée peu à peu dans les esprits, la vision européenne de ses priorités est encore loin d’être majoritairement partagée au sein de l’OMC. La question agricole, la critique de l’unilatéralisme américain et de l’emploi abusif de l’exception de « sécurité nationale», le rejet du «plurilatéralisme», le refus de toute évolution du statut des pays en développement, demeurent au cœur des préoccupations d’une majorité de membres...</p>c2dec021-a0bb-4c7e-8858-201c14453d10Brèves de l'OMC n°10 - Octobre 2018 : Chercher l'intersection des conversations parallèles...Extrait de l'éditorial :Le thème de la réforme de l’OMC est devenu omniprésent dans les discussions de ce début d’automne.Hors de l’OMC, les enjeux de de la réforme ont fourni la matière principale des discussions qui se sont déroulées au sein de multiples canaux et fora de dialogue politique. Parmi les groupes dédiés qui se sont montrés les plus actifs, on doit retenir celui de la «trilatérale» (Etats-Unis/Japon/UE) qui avait communiqué en septembre depuis Bruxelles, le groupe de travail constitué entre l’UE et la Chine, tenu en octobre à Pékin, celui des «amis du système », parfois surnommés encore les «milieux de terrain», que le Canada vient de réunir à Ottawa autour d’une déclaration commune en faveur de la réforme.A Genève, au sein même de l’OMC, le thème s’est aussi imposé, de manière informelle, dans plusieurs des riches débats de son Forum Public, et plus formellement, lors de la discussion des chefs de délégation qui s’est tenue en milieu de mois (voir brève correspon2018-11-06T00:00:00+01:00<p>Extrait de l'éditorial :</p>
<p>Le thème de la réforme de l’OMC est devenu omniprésent dans les discussions de ce début d’automne.</p>
<p>Hors de l’OMC, les enjeux de de la réforme ont fourni la matière principale des discussions qui se sont déroulées au sein de multiples canaux et fora de dialogue politique. Parmi les groupes dédiés qui se sont montrés les plus actifs, on doit retenir celui de la «trilatérale» (Etats-Unis/Japon/UE) qui avait communiqué en septembre depuis Bruxelles, le groupe de travail constitué entre l’UE et la Chine, tenu en octobre à Pékin, celui des «amis du système », parfois surnommés encore les «milieux de terrain», que le Canada vient de réunir à Ottawa autour d’une déclaration commune en faveur de la réforme.</p>
<p>A Genève, au sein même de l’OMC, le thème s’est aussi imposé, de manière informelle, dans plusieurs des riches débats de son Forum Public, et plus formellement, lors de la discussion des chefs de délégation qui s’est tenue en milieu de mois (voir brève correspondante). Que l’organisation commence à s’approprier le débat dont elle est l’objet doit être vu comme une bonne chose! Elle n’avait guère su le faire lors de la réunion ministérielle de Buenos-Aires.</p>
<p> Mais la tenue de ces discussions simultanées sur la réforme de l’organisation, ne signifie pas encore qu’elles aient trouvé comment s’articuler entre elles, ni dans une vision commune, ni par une intention partagée. D’une part, parce que de nombreux membres de l’OMC y demeurent très sceptiques, voire réservés, particulièrement ceux qui considèrent que toute réforme de l’organisation passe d’abord par la réalisation des objectifs de son mandat de Doha. D’autre part, parce que ces discussions se déroulent toujours sous l’épée de Damoclès et dans un climat de tension commerciale entretenu par les Etats-Unis, tant par l’exercice de rapports de force bilatéraux pour extraire de leurs partenaires des concessions, que par la paralysie qu’ils imposent progressivement à l’organe d’appel du mécanisme de de règlement des différends...</p>9031ee1b-7285-45c8-b251-4a2aa42b45c7OMC / Conseil Général - 18 octobre 2018 La réunion informelle des chefs de délégation (comité des négociations commerciales), suivie de celle du conseil général de l’OMC se sont tenues cette semaine. Trois points saillants ressortent des discussions. L'inquiétude pour la pérennité du système commercial multilatéral est générale : l’escalade tarifaire continue et la menace économique qui en résulte a commencé à s’incarner. L’OMC, comme les autres grandes institutions économiques, vient ainsi de réviser à la baisse, de 4,8% à 3,9% ses prévisions sur la croissance 2018 du commerce mondial. Suivant le directeur général Azevêdo, divers signaux montrent que l’incertitude du climat international conduit les entreprises à reporter leurs projets d’investissements. Le thème de la « réforme de l’OMC» s'impose progressivement au centre du débat, mais polarise encore nettement : il a été pris en compte dans les commentaires de pratiquement toutes les délégations, tout en donnant lieu à un large spectre de réactions, du soutien franc2018-10-19T00:00:00+02:00<p> </p>
<p style="text-align: justify;">La réunion informelle des chefs de délégation (comité des négociations commerciales), suivie de celle du conseil général de l’OMC se sont tenues cette semaine. Trois points saillants ressortent des discussions. <strong>L'inquiétude pour la pérennité du système commercial multilatéral est générale : l</strong>’escalade tarifaire continue et la menace économique qui en résulte a commencé à s’incarner. L’OMC, comme les autres grandes institutions économiques, vient ainsi de <u>réviser à la baisse, de 4,8% à 3,9% ses prévisions sur la croissance 2018</u> du commerce mondial. Suivant le directeur général Azevêdo, divers signaux montrent que l’incertitude du climat international conduit les entreprises à reporter leurs projets d’investissements. <strong>Le thème de la « réforme de l’OMC» s'impose progressivement au centre du débat, mais polarise encore nettement : </strong>il a été pris en compte dans les commentaires de pratiquement toutes les délégations, tout en donnant lieu à un large spectre de réactions, du soutien franc fondé sur la considération de l'urgence de la situation au rejet tout aussi franc, en passant par la «prise de note avec réserves» ou le soutien sélectif. Dans ce contexte, seule<strong> l’urgence d’une résolution de la crise de l’organe d’appel fait l’objet d’un quasi-consensus, auquel manque naturellement la voix américaine.<em> </em>Pratiquement aucun progrès ne peut enfin être rapporté sur le front des négociations traditionnelles et des initiatives plurilatérales de Buenos-Aires,</strong> à l’exception peut-être des subventions à la pêche, pour lesquelles la méthode des « incubateurs » (groupes de travail pratiquant librement la « tempête de cerveau... »), instaurée par l’ambassadeur du Mexique, Président du groupe, était saluée comme fructueuse. Celui-ci annonçait toutefois qu’il proposerait en décembre un « plan de travail » pour 2019, prenant en compte l’urgence d’entrer véritablement en négociation pour aboutir avant la fin de cette année-là, date limite fixée par les ministres : tous les membres de l’OMC considèrent que la capacité à conclure cette négociation répondant à un enjeu de développement durable sera un test décisif pour la crédibilité de l’organisation. Les coordinateurs d’initiatives plurilatérales engagées à Buenos-Aires (commerce électronique, facilitation de l’investissement, services, MPME, genre) ont présenté l’état des lieux de leurs travaux, auxquels les membres participants ont rappelé qu'ils accordaient leur priorité.</p>
<p style="text-align: justify;">Le Conseil Général a fixé la date de la douzième conférence ministérielle de l’OMC, à Astana, du 8 au 11 juin 2020. <strong><em> </em></strong></p>971af429-2e24-479b-8f68-24a5a9f94ce7Brèves de l'OMC n°7-8 - Juillet-Août 2018 : Une idée qui fait son chemin ? Extrait de l'Editorial :Sur fond de tambours de guerre commerciale, l’idée d’une réforme de l’OMC a été proposée par le Président de la République française et reprise à l’échelle de l’Union Européenne. Elle commence à être considérée, par une proportion croissante de membres de l’organisation, comme la voie possible d’une «sortie par le haut» de l’affrontement engagé par les Etats-Unis contre le système multilatéral. Les contours précis d’un tel agenda de modernisation demeurent certes à délimiter. Mais on en parle de plus en plus et elle favorise l’apparition d’une géographie nouvelle au sein des membres et alliances de l’OMC.La Chine a fait un pas vers une plus grande responsabilité de «leader» de ce système multilatéral qui lui a tant bénéficié, dont elle se veut l’ardent défenseur contre l’unilatéralisme américain et pour la réforme duquel elle se déclare désormais prête à s’engager: ce message a été mis en scène avec force en juillet lors de la revue de la politique commer2018-07-30T00:00:00+02:00<p>Extrait de l'Editorial :</p>
<p style="text-align: justify;">Sur fond de tambours de guerre commerciale, l’idée d’une réforme de l’OMC a été proposée par le Président de la République française et reprise à l’échelle de l’Union Européenne. Elle commence à être considérée, par une proportion croissante de membres de l’organisation, comme la voie possible d’une «sortie par le haut» de l’affrontement engagé par les Etats-Unis contre le système multilatéral. Les contours précis d’un tel agenda de modernisation demeurent certes à délimiter. Mais on en parle de plus en plus et elle favorise l’apparition d’une géographie nouvelle au sein des membres et alliances de l’OMC.</p>
<p style="text-align: justify;">La Chine a fait un pas vers une plus grande responsabilité de «leader» de ce système multilatéral qui lui a tant bénéficié, dont elle se veut l’ardent défenseur contre l’unilatéralisme américain et pour la réforme duquel elle se déclare désormais prête à s’engager: ce message a été mis en scène avec force en juillet lors de la revue de la politique commerciale chinoise.</p>
<p style="text-align: justify;"> Les Etats-Unis lui ont répondu en portant devant le conseil général de l’OMC une charge radicale, à travers la diffusion d’un argumentaire implacable qui dénonce une incompatibilité systémique entre les structures de l’économie chinoise et les principes libéraux inspirant l’OMC. Ils placent ainsi très haut la barre: une réforme de l’OMC n’aura d’intérêt pour eux que si elle accompagne une réforme fondamentale du comportement de la Chine dans le jeu économique mondial.</p>
<p style="text-align: justify;">Entre les deux, l’Union Européenne a entrepris de bâtir des ponts (en créant d’un côté un groupe de travail avec la Chine, de l’autre, un groupe «trilatéral» avec le Japon et les Etats-Unis ainsi qu’un dialogue transatlantique ad hoc impulsé lors de la visite de M. Juncker à Washington) et a introduit des propositions de réforme déjà précises: mise à jour des règles multilatérales concernant les subventions industrielles, les entreprises d’Etat et autres interventions publiques impactant les marchés mondiaux, renforcement des disciplines de l’OMC relatives à la transparence des politiques, évolution du statut de droits et obligations des pays en développement, modernisation du mécanisme de règlement des différends sont les priorités identifiées...</p>2a5faa95-3ee8-4ae3-876d-0c3f56f60781Brèves de l'OMC n°3 - Mars 2018 : Breaking badExtrait de l'Editorial :Ce mois de mars 2018 aura consacré une rupture : les Etats-Unis s’annoncent désormais prêts à agir hors des règles de l’OMC, chose qu’ils avaient soigneusement évitée jusqu’ici. Retour sur un glissement vers l’illégalité, entamé depuis plusieurs mois. Acte 1, février 2017 : les Etats-Unis bloquent le processus de recrutement de nouveaux membres de l’organe d’appel de l’OMC, position confirmée depuis plus d’un an. Corrosive et potentiellement destructrice pour un système multilatéral fondé sur le droit, cette politique n’est pas pour autant illégale puisque l’organisation fonctionne au consensus. Les Etats-Unis la justifient en outre par la formulation de griefs précis – sinon établis-, à portée systémique, tant sur les règles de travail de l’organe d’appel que le fond de certaines de ses décisions. Acte 2, début mars 2018 : les Etats-Unis annoncent et adoptent des droits de douanes destinés à restreindre leurs importations d’acier et d’aluminium, en invo2018-07-03T00:00:00+02:00<p><em>Extrait de l'Editorial :</em></p>
<p style="text-align: justify;">Ce mois de mars 2018 aura consacré une rupture : les Etats-Unis s’annoncent désormais prêts à agir hors des règles de l’OMC, chose qu’ils avaient soigneusement évitée jusqu’ici. Retour sur un glissement vers l’illégalité, entamé depuis plusieurs mois.</p>
<p style="text-align: justify;"> Acte 1, février 2017 : les Etats-Unis bloquent le processus de recrutement de nouveaux membres de l’organe d’appel de l’OMC, position confirmée depuis plus d’un an. Corrosive et potentiellement destructrice pour un système multilatéral fondé sur le droit, cette politique n’est pas pour autant illégale puisque l’organisation fonctionne au consensus. Les Etats-Unis la justifient en outre par la formulation de griefs précis – sinon établis-, à portée systémique, tant sur les règles de travail de l’organe d’appel que le fond de certaines de ses décisions.</p>
<p style="text-align: justify;"> Acte 2, début mars 2018 : les Etats-Unis annoncent et adoptent des droits de douanes destinés à restreindre leurs importations d’acier et d’aluminium, en invoquant leur sécurité nationale, suite à une enquête menée au titre de leur loi interne (section 232 du trade expansion act de 1962). Certes, une majorité de membres de l’OMC considère que cette motivation n’est pas étayée et procède d’une interprétation abusive de l’exception de sécurité nationale (la Chine entend de ce fait engager un contentieux à l’OMC contre les Etats-Unis sur ce point). Du moins cette disposition existe-t-elle dans les textes de l’OMC (article XXI du GATT), même si les opinions divergent quant aux conditions dans lesquelles elle peut être employée. D’ailleurs cette question n’a jamais fait l’objet d’une décision contentieuse (voir notre édito de juillet 2018).</p>
<p style="text-align: justify;"> Acte3, fin mars 2018 : les Etats-Unis annoncent leur intention de prendre des mesures de rétorsion contre la Chine, suite à une enquête menée au titre d’une autre loi interne (section 301 du trade act de 1974), reprochant à cette dernière des pratiques de transferts forcés de propriété intellectuelle imposées aux étrangers et d’approche intrusive des investisseurs chinois dans les secteurs de haute technologie. En réaction, les Etats-Unis annoncent à la fois vouloir porter l’affaire au contentieux devant l’OMC et prendre des mesures unilatérales de restriction aux investissements ainsi qu’un relèvement de leurs droits de douanes sur certaines exportations chinoises (aéronautique, spatial, armement, informatique..). S’ils passaient effectivement à l’acte sur ce dernier point, ils auraient toute chance de commettre une illégalité flagrante au regard des règles l’OMC. Ils reviendraient ce faisant sur l’un de leurs engagements majeurs, pris à l’occasion d’un contentieux engagé en 1998 par l’UE devant l’OMC (DS152), déjà sur la légalité de la fameuse «section 301» : les Etats-Unis s’y étaient engagés, de manière inconditionnelle, à ne pas l’employer pour adopter des mesures unilatérales de rétorsion, hors du cadre du règlement des différends. En d’autres termes, pour être employée légalement au regard de l’OMC, la «301» ne peut déboucher que sur une procédure devant l’organe de règlement des différends, à charge pour ce dernier d’autoriser d’éventuelles rétorsions contre un partenaire commercial...</p>d126cb71-323f-46ec-9616-9b07bbd031bdBrèves de l'OMC n°5 - Mai 2018 : La politique, continuation de la guerre commerciale par d'autres moyens...Extrait de l'Editorial :L’OMC est devenue le terrain d’un affrontement multiforme, mettant aux prises les trois premières puissances commerciales mondiales. Au Conseil Général, la Chine a engagé la charge contre les Etats-Unis pour les «trois coups» destructeurs que, selon elle, ces derniers assènent au système multilatéral : l’étouffement du mécanisme de règlement des différends ; le recours abusif à l’argument de sécurité nationale pour protéger leurs marchés de l’acier et l’aluminium ; l’annonce de sanctions unilatérales en matière de propriété intellectuelle. En réponse, les Etats-Unis plaident le fond contre la forme : ils ne feraient que réagir à une longue dérive de l’OMC et son règlement des différends, qui aurait abouti à une complète inversion des valeurs : la Chine (qualifiée de «pays le plus protectionniste et mercantiliste», de «pays du capitalisme d’Etat»), dont les subventions sont estimées à l’origine des surcapacités qui affligent le marché mondial, prétendrait a2018-06-04T00:00:00+02:00<p>Extrait de l'Editorial :</p>
<p style="text-align: justify;">L’OMC est devenue le terrain d’un affrontement multiforme, mettant aux prises les trois premières puissances commerciales mondiales.</p>
<p style="text-align: justify;"> Au Conseil Général, la Chine a engagé la charge contre les Etats-Unis pour les «trois coups» destructeurs que, selon elle, ces derniers assènent au système multilatéral : l’étouffement du mécanisme de règlement des différends ; le recours abusif à l’argument de sécurité nationale pour protéger leurs marchés de l’acier et l’aluminium ; l’annonce de sanctions unilatérales en matière de propriété intellectuelle. En réponse, les Etats-Unis plaident le fond contre la forme : ils ne feraient que réagir à une longue dérive de l’OMC et son règlement des différends, qui aurait abouti à une complète inversion des valeurs : la Chine (qualifiée de «pays le plus protectionniste et mercantiliste», de «pays du capitalisme d’Etat»), dont les subventions sont estimées à l’origine des surcapacités qui affligent le marché mondial, prétendrait aujourd’hui se parer de vertu légale pour donner des leçons à l’économie la plus ouverte de la planète.</p>